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Petru Aron

Pierre ou Petru Aron (exécuté en 1469) est voïvode de Moldavie de 1451 à 1452, puis de 1454 à 1455 et de 1455 à 1457. La monarchie étant élective dans les principautés roumaines (comme en Hongrie et Pologne voisines), le prince (voïvode, hospodar ou domnitor selon les époques et les sources) était élu par et parmi les boyards et, pour être nommé, régner et se maintenir, s'appuyait fréquemment sur les puissances voisines, hongroise, polonaise ou ottomane.

Biographie

Né vers 1419/1421, il est un fils illégitime d'Alexandre Ier le Bon.

Il devient prince de Moldavie le après avoir fait assassiner la veille Bogdan II Mușat. Il est détrôné en par Alexandrel Mușat de nouveau prince en alternance avec Alexandrel d' à février 1455 puis à partir du . Après la mort d'Alexandre II de Moldavie il rallie à sa cause les partisans de la famille d'Ilie Ier et constitue le pour Anastasia sa fille et la sœur de son prédécesseur une dot avec les revenus de Sirețiu de Volovăț et de Hotin

Cette même année il renouvelle la vassalité envers la Pologne puis en mars/, avec l'accord du Métropolite Teoctist Ier (1453-1477) et des boyards de Moldavie, envers l'Empire ottoman avec un tribut annuel de 2 000 ducats d'or. Entre 1387 et 1455 la Principauté de Moldavie s'était reconnue vassale et alliée de la Pologne mais cela ne signifie pas, comme l'affirment par erreur certains auteurs[1], qu'elle soit devenue une province polonaise ou un fief du roi de Pologne. De la même manière, le fait qu'entre 1455 et 1859 la Principauté de Moldavie se soit reconnue vassale de la « Sublime Porte » ottomane ne signifie pas, comme le montrent par erreur beaucoup de cartes historiques, qu'elle soit devenue une province turque et un pays musulman[2].

Le , après avoir été battu à Doljesti le 12 avril, il est chassé définitivement du trône par Étienne III le Grand, fils de Bogdan II, qui sort victorieux de la bataille d'Orbic. Petru Aaron se réfugie sous la protection des Polonais dans la citadelle de Hotin qui ne reviendra à la Moldavie qu'en 1464. Le prince déchu s'enfuit ensuite en Transylvanie où, avec le soutien du roi de Hongrie Mathias Corvin, il intrigue pour reprendre le pouvoir. Il est capturé et décapité lors d'une incursion au-delà des Carpates par Étienne III le Grand en 1469.

Postérité

D'une épouse inconnue il laisse un fils:

Notes et références

  1. Voir et . Ces erreurs sont dues d'une part à la confusion sémantique chez certains historiens modernes, entre voïvodie (province, en polonais) et voïvode (prince régnant, en roumain), ou encore entre suzeraineté et souveraineté, et d'autre part à la rétroprojection nationaliste de l'histoire. L'expression « rétroprojection nationaliste », du Pr Jean Ravenstein de l'Université de Marseille, désigne la tendance historiographique moderne à projeter dans le passé les nationalismes modernes, comme s'ils étaient apparus dès le Moyen Âge ou l'Antiquité.
  2. Seuls certains territoires moldaves sont devenus ottomans : en 1484 la Bessarabie alors dénommée Boudjak, au nord des bouches du Danube (ce nom ne désignait alors que les rives du Danube et de la mer Noire), en 1538 la raya de Tigina alors dénommée Bender, et en 1713 la raya de Hotin. Le reste de la Principauté (y compris la partie entre Dniestr et Prut qui sera appelée Bessarabie en 1812, lors de l'annexion russe) a conservé ses propres lois, sa religion orthodoxe, boyards, princes, ministres, armées et autonomie politique (au point de se dresser plus d'une fois contre le Sultan ottoman). Les erreurs cartographiques et historiques sont dues à l'ignorance ou à des simplifications réductrices.

Sources

  • Grigore Ureche Chronique de Moldavie. Depuis le milieu du XIVe siècle jusqu'à l'an 1594 Traduite et annoté par Émile Picot Ernest Leroux éditeur Paris 1878. Réédition Kessinger Legacy Reprints (ISBN 9781167728846) p. 83-87.
  • Nicolae Iorga Histoire des Roumains volume IV, les chevaliers. Bucarest (1937)
  • (ro) Constantin C.Giurescu & Dinu C.Giurescu Istoria Romanilor volume II (1352-1606). Editura Stiintifica si Enciclopedica, Bucuresti (1976) p. 139-141.
  • Jean Nouzille La Moldavie, Histoire tragique d'une région européenne, Ed. Bieler, (ISBN 2-9520012-1-9).
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