Petit Mont (Arzon)
Le Petit Mont est un des promontoires de la côte méridionale de la presqu'île de Rhuys, sur la commune d'Arzon, dans le département du Morbihan. Il abrite un ensemble monumental composé de deux cairns accolés, construits en plusieurs phases durant le Néolithique, et de deux dolmens dont les chambres sont abondamment décorées de gravures.
Petit Mont | |||||
Vue d'ensemble du cairn | |||||
Présentation | |||||
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Chronologie | 4600 av. J.-C. | ||||
Type | Cairn dolménique | ||||
Période | Néolithique , âge du fer | ||||
Faciès culturel | Mégalithisme | ||||
Protection | Classé MH (1904) | ||||
Site internet | http://www.morbihan.fr/petit-mont | ||||
Visite | Visites guidées | ||||
Caractéristiques | |||||
Dimensions | 60 Ă— 46 x 6 m | ||||
Matériaux | pierres sèches | ||||
GĂ©ographie | |||||
Coordonnées | 47° 32′ 12″ nord, 2° 54′ 08″ ouest | ||||
Pays | France | ||||
RĂ©gion | Bretagne | ||||
DĂ©partement | Morbihan | ||||
Commune | Arzon | ||||
GĂ©olocalisation sur la carte : golfe du Morbihan
GĂ©olocalisation sur la carte : Morbihan
GĂ©olocalisation sur la carte : Bretagne
GĂ©olocalisation sur la carte : France
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Géographie et géologie
Le Petit Mont est un promontoire situé sur la côte méridionale de la presqu'île de Rhuys (commune d'Arzon)[1]. Proche de l'entrée du golfe du Morbihan, il fait face à l'île de Houat. La vue depuis son sommet permet d'embrasser quasiment toute la baie de Quiberon.
C'est aussi un site géologique d'intérêt départemental pour sa pétrographie et sa tectonique[2].
Cairn dolménique
Historique
Dans le livre III des Commentaires sur la Guerre des Gaules, Jules César décrit la bataille navale contre les Vénètes. Si on accepte l'hypothèse que le port des Vénètes était Locmariaquer et que la bataille a eu lieu dans la baie de Quiberon, le témoin oculaire pourrait avoir été situé sur le Petit Mont, ou peut-être sur le Grand Mont à Saint-Gildas-de-Rhuys. À l'âge du fer, le site fut occupé par une population gauloise comme l'attestent la découverte de nombreuses céramiques domestiques, d'objets en pâte de verre et de monnaies vénètes et turones. Les nombreuses statues de Vénus en terre blanche retrouvées sur place laissent entendre que le dolmen à couloir fut transformé en sanctuaire à l'époque romaine[3].
Le cairn du Petit-Mont est mentionné en 1560 comme amer dans Le Routier Pilote de Garcie Ferrande[3]. La première fouille partielle est réalisée en 1865 par de Cussé[3], membre de la Société polymathique du Morbihan. Le site fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques le [4]. De 1906 à 1936, Zacharie Le Rouzic y mène des fouilles et restaurations[3].
En 1943, la construction d'un blockhaus d'observation entraine la destruction d'un des deux dolmens et endommage le second qui ne sera redécouvert qu'en 1979 lors de la reprise des fouilles et l'entreprise de restauration poursuivies par Lecornec jusqu'en 1989.
De 1992 Ă 1993, le monument fait l'objet d'une restauration[3].
Phases de construction
Une première occupation du site est attestée vers 4 500 av. J.-C par la construction d'un tertre bas [5] sous-jacent au cairn et la découverte de céramique attribuée à la Culture de Cerny dans un habitat proche[3]. Un premier cairn est édifié sur ce tertre quelques siècles plus tard. Il mesure 35 m de long sur 20 m de large et 8 m de hauteur. Il ne comporte aucune structure funéraire dans sa structure interne[3].
Vers 4 000 av. J.-C, un second cairn est édifié sur la façade sud du premier. Il renferme un dolmen à couloir. Le sol de la chambre est constitué d'une grande stèle-idole abattue et brisée. Six des huit orthostates délimitant la chambre comportent des gravures obtenues par piquetage avec des percuteurs en quartzite qui ont été retrouvés au pied même des dalles. Les motifs représentés correspondent à des haches emmanchées stylisées, à des arceaux et des lignes dans le style des gravures de Gavrinis. Un important mobilier funéraire composé de poteries et de haches y a été découvert[3].
Vers 3 000 av. J.-C, deux autres dolmens sont construits contre la façade est. Lors de la construction du blockhaus, le premier sera détruit. La chambre du second dolmen est de forme carrée. Elle est abondamment décorée décoration, 12 dalles étant gravées de motifs variés. Parmi les chevrons et lignes serpentiformes, deux motifs se distinguent : une « roue solaire » et une paire de pieds.
Le portique visible sur la façade est correspond à un aménagement plus tardif : « les supports du grand linteau, qui provient vraisemblablement d'un monument plus ancien, sont traités à la façon des stèles gauloises armoricaines qui firent leur apparition au IIIe-IVe avant J.-C. »[3]. Les deux dalles appuyées contre le cairn, l'une en forme de corne, l'autre en forme de crosse ont été découvertes lors des fouilles archéologiques. Il s'agit vraisemblablement de symboles d'un culte taurin qui devaient orner la façade du cairn de part et d'autre du portique[3].
Les deux cairns et les dolmens sont renfermés dans un double mur. L'ensemble de la structure mesure 60 m de longueur sur 46 m de largeur et 6 m de hauteur[3], soit un volume de pierres estimé à 10 000 m3 [6] sachant que de tout temps le site servi de carrière improvisée[3].
Notes et références
- « Au cœur de la presqu'île de Rhuys », sur www.culture.gouv.fr/ (consulté le )
- « Liste des sites d’intérêt géologique établie par le Conseil scientifique de l'environnement du Morbihan », sur csem.morbihan.fr (consulté en ).
- Lecornec 1995
- « Dolmen du Petit-Mont », notice no PA00090988, base Mérimée, ministère français de la Culture
- « Avant les mégalithes », sur www.culture.gouv.fr (consulté le )
- « Trois cairns emboîtés », sur www.culture.gouv.fr (consulté le )
Annexes
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Joël Lecornec, « Arzon, le Petit-Mont (Morbihan) », dans Allées sans retour : allées couvertes et autres monuments funéraires dans la France du Nord-Ouest, Éditions Errance, , 263 p., illustré, p. 132-134