Penghu 1
Penghu 1 est le nom donné à un fragment de mandibule fossile, découvert vers 2007 dans les fonds marins proches de l'île de Taïwan. Ce fossile appartiendrait à une espèce éteinte du genre Homo, dénommée Homo tsaichangensis en 2015.
Penghu 1 | |
La demi-mandibule Penghu 1 avec ses quatre dents | |
Région | l'île de Taïwan |
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DĂ©couvert le | 2007 |
Identifié à | Homo tsaichangensis |
DĂ©couverte
Le fossile a été trouvé peu avant 2008 par des pêcheurs travaillant dans le détroit de Taïwan, entre les iles Penghu (Pescadores) et Taïwan, à une profondeur estimée entre 60 et 120 mètres, à environ 25 km des côtes de Taïwan. Il a été décrit en 2015 par une équipe internationale de scientifiques japonais, taïwanais et australiens. En même temps que cette mandibule humaine, d'autres ossements fossiles appartenant à des mammifères terrestres du Pléistocène ont été remontés des fonds marins. Cette zone s'est en effet trouvée émergée lors de plusieurs régressions marines intervenues durant cette période géologique[1] - [2].
Description
Le fossile est constitué de la moitié droite presque complète d'une mandibule ayant conservé quatre dents, molaires et prémolaires.
L'âge de Penghu 1 a été estimé en 2015 par l'équipe de chercheurs entre 10 000 et 190 000 ans[1], ce qui demeure passablement imprécis, mais attribue néanmoins le fossile au Pléistocène final, période d'extinction des derniers Homo erectus en Asie.
Attribution
Le spécimen a été attribué au genre Homo sur la base des proportions de la mandibule et des dents. Il présente des similarités avec des fossiles découverts dans le Xian de He en Chine et attribués à Homo erectus. Selon les chercheurs taïwanais qui l'ont étudié, l'identité de l'espèce demeure difficile à établir sur la base d'un matériel fossile aussi limité[1].
Le paléontologue américain Mark McMenamin estime cependant que les caractéristiques dentaires uniques de la mandibule sont suffisantes pour créer un nouveau nom d'espèce, à savoir Homo tsaichangensis[3]. Dans un article de 2015, le chercheur bosniaque Lelo Suvad a accepté la validité du nouveau taxon[4].
En 2019, sur la base de sa forte ressemblance d'avec la Mandibule de Xiahe, fossile dénisovien du plateau tibétain, Jean-Jacques Hublin l'attribue à l'homme de Dénisova[5].
Références
- (en) Chun-Hsiang Chang, Yousuke Kaifu, Masanaru Takai, Reiko T. Kono, Rainer Grün, Shuji Matsu’ura, Les Kinsley et Liang-Kong Lin, « The first archaic Homo from Taiwan », Nature Communications, vol. 6, no 6037,‎ (DOI 10.1038/ncomms7037)
- « Qui est le mystérieux homme préhistorique repêché à Taiwan ? », sur https://www.sciencesetavenir.fr (consulté le )
- (en) Mark A. S. McMenamin, Homo tsaichangensis and Gigantopithecus, South Hadley, Massachusetts, Meanma, , 12 p. (ISBN 978-1-893882-19-5 et 1-893882-19-5, DOI 10.13140/2.1.3463.7121)
- (en) Lelo Suvad, « An overview of basic taxonomic information about human evolution : Homo sapiens Linnaeus, 1758 (Chordata : Mammalia : Primates : Hominidae) », Prilozi fauni Bosne i Hercegovine, vol. 11,‎ , p. 107–126
- Jean-Jacques Hublin, « Denisova : notre cousin d’Asie sort de l’ombre », Pour la science, no 506,‎ (lire en ligne, consulté le )