Pavol Mária Hnilica
Pavol Mária Hnilica, né le à Uňatín (Slovaquie) et mort le à Nové Hrady (République tchèque), est un prêtre jésuite slovaque. Consacré évêque dans son pays, il y exerce dans la clandestinité son ministère avant de devoir s'exiler en Italie où il reçoit le siège titulaire de Rusadus. Il est connu pour avoir été un grand promoteur de la dévotion mariale.
Pavol Mária Hnilica | |
Mgr Pavol Hnilica, dans l'église jésuite de Trnava (1998) | |
Biographie | |
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Naissance | à Uňatín Slovaquie |
Ordre religieux | Compagnie de Jésus |
Ordination sacerdotale | |
Décès | Nové Hrady République tchèque |
Évêque de l'Église catholique | |
Ordination épiscopale | |
Évêque titulaire de Rusadus | |
Évêque clandestin en Slovaquie | |
.html (en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org | |
Biographie
Jeunesse
Hnilika est né le à Uňatín, près de Zvolen en Slovaquie, partie de la jeune Tchécoslovaquie. Il y étudie chez les jésuites et, après la Seconde Guerre mondiale, les poursuit à Brno, aujourd'hui en République tchèque. Souhaitant devenir prêtre et religieux, il entre au noviciat des jésuites.
Le régime communiste de Tchécoslovaquie, officiellement athée, persécute l'Église, et Pavol Maria Hnilica en est une des nombreuses victimes. Dans la nuit du 13 au , la police d'État déporte les jésuites en camps forcés, à Podolinec. Même dans la précarité des prisons, les séminaristes continuent leurs études organisées par leurs professeurs, également incarcérés.
Prêtre et évêque clandestin
C'est en prison que Pavol Maria Hnilica est ordonné prêtre, au sein de la Compagnie de Jésus. En même temps, il doit travailler comme militaire réserviste. Il demande à faire des études d'infirmier, ce qui lui permet d'avoir un laissez-passer. C'est ainsi qu'il rend visite de temps à autre à son supérieur jésuite, à Bratislava. Mais un rendez-vous prend une tout autre tournure. Alors qu'il n'est prêtre que depuis trois mois, son supérieur lui demande d'accepter l'ordination épiscopale (clandestinement), un haut risque personnel dans le contexte de persécution religieuse qui sévit en Tchécoslovaquie. Hnilika est ordonné évêque le , à Rome. Il retourne ensuite à Brno. Pie XII souhaite que cette ordination épiscopale reste secrète.
Mgr Hnilica exerce sa mission pastorale clandestinement, son métier d'infirmier lui permettant une certaine liberté de mouvements. Il est bientôt recherché par la police. Il échappe plusieurs fois à des contrôles d'identité. Le danger devenant trop grand, il quitte son pays pour l'Autriche, espérant y revenir.
Cet exil ne devait durer que quelques semaines, mais en fait Mgr Hnilica ne reviendra en Slovaquie que trente-huit ans plus tard. Il est admis et participe aux deux dernières sessions (1964 et 1965) du Concile Vatican II, à partir du moment où Paul VI révèle publiquement que le père Hnilika est en fait 'évêque', et lui donne le siège titulaire de Rusadus. Il s'installe en Italie. Malgré son exil, il resta proche de ses confrères. Ils se rassemblèrent en Hongrie, en Pologne, et c'est lors d'une de ces rencontres qu'il fit la connaissance de Mgr Wojtyla, futur pape Jean-Paul II, en 1976.
Exil en Italie
Durant son exil, Mgr Hnilica s'intéresse aux apparitions mariales de Fátima (1917, reconnues en 1930), et plus particulièrement à la demande faite par la Vierge Marie aux trois bergers: « que la Russie soit consacrée à son Cœur Immaculé ».
En 1984, il travaille durant un mois, en Inde, comme volontaire pour les Missionnaires de la Charité, au service des pauvres d'entre les pauvres. Il reviendra avec la bénédiction de la « sainte de Calcutta » pour ses propres œuvres. Au retour de son voyage en Inde, il obtient la permission d'une escale à Moscou. Il en profita pour réaliser en toute discrétion, au Kremlin même (24-), la consécration du monde et de la Russie au Cœur immaculé de Marie.
Fondation d'un groupe marial
Mgr Hnilica continue de s'informer des conditions de l'Église de son pays, persécutée par le régime communiste.
Le , il rencontre un groupe de jeunes, ayant pour but de réaliser la volonté de Dieu et de promouvoir la dévotion mariale. Mgr Hnilica deviendra le président de cette association missionnaire, reconnue le . La maison-mère de la Famille de Marie corédemptrice est toujours située en Slovaquie.
Dévot de Notre-Dame de tous les peuples
Mgr Hnilica était un évêque courageux, ouvert au monde et fidèle au pape. Il participa à la fondation des Journées Internationales de Prière en l'honneur de la Dame de tous les peuples.
Déjà fin connaisseur et grand dévot des apparitions de Fatima, son grand amour pour la Vierge Marie le conduisit à une grande dévotion pour les soi-disant « apparitions d'Amsterdam » (de 1945 à 1959)[1], dont le message principal est la fraternité entre les peuples et la demande de proclamation d'un nouveau dogme: Marie co-rédemptrice[2]. Mgr Hnilica s'engagea dans leur diffusion.
Outre sa grande spiritualité mariale, il propagea aussi le culte à la Divine Miséricorde (reconnu par l'Église en 2000).
Dernières années
Le régime communiste étant tombé en Tchécoslovaquie, il put retourner dans son pays natal. Mgr Pavel Maria Hnilica qui résidait en Italie, mourut le à Nové Hrady, lors d'une visite qu'il faisait dans son pays natal. Il était âgé de 85 ans.
Notes et références
- Les présumées apparitions mariales d'Amsterdam ne sont pas reconnues par l'Église catholique à ce jour. De plus le titre marial de « Corédemptrice », que certains cherchent à promouvoir, est évité dans les textes de Vatican II, particulièrement au n°62 de la Constitution Lumen Gentium qui définit le rôle de Marie dans le mystère du salut.
- René Laurentin et Patrick Sbalchiero, Dictionnaire des "apparitions" de la Vierge Marie, Fayard, , 1426 p. (ISBN 9782213-671321), p. 79-83.