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Pauline Boutal

Pauline Boutal, nĂ©e le  Ă  Lanhouarneau (France) et morte le Ă  Saint-Boniface (Canada), est une artiste canadienne, comĂ©dienne, scĂ©nographe, directrice de théâtre et peintre ; c'est l'un des personnages marquants de la vie culturelle franco-manitobaine au XXe siècle.

Pauline Boutal
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Distinction

Biographie

Pauline Le Goff est la fille d'un maĂ®tre verrier breton Jean-François Le Goff et de Louise Cabon ; son grand-père maternel, François Cabon, est Ă©galement maĂ®tre verrier. Elle naĂ®t en Bretagne Ă  Lanhouarneau. En , alors qu'elle a 13 ans, sa famille Ă©migre au Canada, dans la province du Manitoba ; elle s'installe d'abord Ă  Saint-Laurent puis au printemps 1909 Ă  Saint-Boniface, qui est alors une ville indĂ©pendante (elle le restera jusqu'en 1970, date Ă  laquelle elle est rattachĂ©e Ă  la ville de Winnipeg, dont elle forme un quartier). 

En , Pauline Le Goff travaille pour le journal franco-canadien Le Nouvelliste comme maquettiste ; elle y fait la connaissance de son futur mari, le français Arthur Boutal qui est typographe au journal[1]. De 1911 Ă  1914, elle fait des Ă©tudes d'art au Winnipeg Art Club. Arthur Boutal est incorporĂ© dans l'armĂ©e française en 1914 au dĂ©but de la première Guerre Mondiale ; Pauline le rejoint en 1916 et ils se marient Ă  AngoulĂŞme[2] - [3].

Ă€ son retour au Canada en 1917, Boutal intègre l'entreprise de dessin publicitaire Brigdens Ă  Winnipeg, oĂą elle travaille jusqu'en 1941 comme dessinatrice de mode et maquettiste, en particulier pour les catalogues de la chaĂ®ne de magasins Eaton. Elle continue des Ă©tudes en art Ă  la Winnipeg School of Art (aujourd'hui rattachĂ©e Ă  l'UniversitĂ© du Manitoba) et suit les cours de LeMoine FitzGerald et de Franck Johnston[4] ; elle suivra Ă©galement Ă  l'Ă©tĂ© 1946 les cours de George Elmer Browne Ă  la Cape Cod School of Art Ă  Provincetown (Massachusetts, États-unis), ceux de Henry Hensche et Ă  Paris ceux d'AndrĂ© Lhote et de Charles Picart Le Doux Ă  l'AcadĂ©mie de la Grande Chaumière.

Ă€ partir de 1925, elle et son mari se consacrent Ă  la compagnie de théâtre le Cercle Molière qui venait d'ĂŞtre crĂ©Ă©e Ă  Winnipeg ; c'est l'une des premières troupes professionnelles au Canada, qui joue des pièces de théâtre en langue française. Arthur Boutal en est directeur artistique de 1926 Ă  1940 ; Pauline y est actrice, scĂ©nographe Ă  partir de 1933 et Ă  la mort de son mari en 1941, elle lui succède comme directrice artistique et metteur en scène jusqu'en 1967[5]. Elle dessine des costumes pour la compagnie, ainsi que pour le Petit Théâtre de Winnipeg et le Ballet royal de Winnipeg. La compagnie Cercle Molière participe rĂ©gulièrement au Festival de théâtre Dominion et organise de nombreuses tournĂ©es dans le Manitoba et dans d'autres provinces canadiennes. Pauline Boutal est nommĂ©e Ă  trois reprises meilleur acteur au Festival et Ă  deux reprises meilleur metteur en scène ; en 1938, elle reçoit le prix Dame Tweedsmuir dĂ©cernĂ© Ă  la meilleure interprĂ©tation fĂ©minine.

Parallèlement, elle peint et expose ses paysages et portraits avec la Manitoba Society of Artists, de 1932 à 1975 ; elle expose avec d'autres artistes à la Winnipeg Art Gallery et réalise quatre expositions personnelles au Centre culturel franco-manitobain[6]. Plusieurs de ses tableaux sont exposés au Musée de Saint-Boniface à Winnipeg[7]. Le Musée national des beaux-arts du Québec possède un pastel de Pauline Boutal[8].

Elle meurt à Saint-Boniface à l'âge de 97 ans.

Distinctions

Pauline Boutal est nommée officier de l'Ordre des Palmes Académiques en 1939. En 1950, elle reçoit le Prix canadien d'art dramatique et en 1953 le prix Golden Boy du Manitoba (elle est le premier francophone à recevoir cet honneur). Elle est nommée à l'Ordre du Canada en 1973, pour sa contribution au développement du théâtre français au Manitoba. En 1975, le Centre culturel franco-manitobain nomme son théâtre Salle Pauline-Boutal en son honneur[9].

Notes et références

  1. Dominique Laporte, « Les journaux des communautés francophones minoritaires en Amérique du Nord », Francophonies d'Amérique, no 35,‎ , p. 17-18 (lire en ligne).
  2. Louise Duguay, « Pauline Boutal, illustratrice et artiste peintre », Cahiers Franco-Canadiens de l'ouest, vol. 10, no 1,‎ , p. 127-165 (lire en ligne)
  3. Louise Duguay, « Pauline Boutal, Eaton's Catalogue Fashion Illustrator, 1918-1941 », Canadian Museum of History
  4. (en) « Pauline Boutal »
  5. Lise Gaboury-Diallo, « Théâtre et dramaturgie en français dans l'Ouest canadien. Bilan et perspectives », dans Théâtres québécois et canadiens-français au XXe siècle. Trajectoires et territoires, Presses de l'Université du Québec, (lire en ligne), p. 160-196.
  6. « Boutal, Pauline », Canadian Women Artists History Initiative
  7. Martin Fournier et David Girard, « Musée de Saint-Boniface », sur Encyclopédie du patrimoine culturel de l'Amérique française (consulté le ).
  8. « Pauline Boutal | Collection Musée national des beaux-arts du Québec », sur collections.mnbaq.org (consulté le )
  9. Gamila Morcos, Dictionnaire des artistes et des auteurs francophones de l'Ouest canadien, Edmonton (Alta.)/Québec, La faculté Saint-Jean / Université Laval, , 366 p. (ISBN 2-7637-7566-7, lire en ligne), p. 39-40

Bibliographie

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Pauline boutal » (voir la liste des auteurs).
  • Louise Duguay, « Boutal, Pauline », sur EncyclopĂ©die canadienne, .
  • (en) Louise Duguay, Pauline Boutal : An Artist's Destiny, 1894-1992, Winnipeg, University Manitoba Press, , 471 p. (ISBN 978-0-88755-794-1, lire en ligne).
  • Monique HĂ©bert, « 1894-1992 Pauline Boutal : une vie consacrĂ©e Ă  l’art », Femmes d’action : revue d’information et de rĂ©flexion des femmes francophones, vol. 22, no 1,‎ , p. 8-10.
  • David Karel, « Pauline Boutal », dans Dictionnaire des artistes de langue française en AmĂ©rique du Nord, Presses de l'UniversitĂ© Laval, (ISBN 2-7637-7235-8, lire en ligne), p. 121-122.

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