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Paulette Perec

Paulette Perec est née le à Sougères-en-Puisaye (Yonne) et décédée le à l’hôpital de Chevilly-Larue (Val-de-Marne).

Paulette Perec
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  78 ans)
Chevilly-Larue
Nom de naissance
Paulette Raymonde PĂ©tras
Nationalité
Formation
Activité
Conjoint
Georges Perec (Ă  partir de )
Autres informations
A travaillé pour

BibliothĂ©caire et conservatrice en chef Ă  la Bibliothèque nationale de France, elle a Ă©tĂ© l’épouse, puis l’amie de l’écrivain Georges Perec

Biographie

NĂ©e Ă  Sougères-en-Puisaye le , Paulette Raymonde PĂ©tras est le second enfant de Mathias Petras, nĂ© Ă  ÄŚiÄŤmany, Slovaquie, le , cultivateur, et de JosĂ©phine Marie Rose Morin, nĂ©e Ă  Guer, Morbihan, le , employĂ©e de maison. EngagĂ© dans un rĂ©giment de volontaires Ă©trangers lors de la Seconde Guerre mondiale, son père y contracte la tuberculose, et en meurt en 1947.

Après l’école communale, Paulette Petras est en pension au lycée de Clamecy (Nièvre). Et, quelques années plus tard, lorsque sa mère quitte la Bourgogne pour se placer comme cuisinière dans des familles bourgeoises parisiennes, elle l’accompagne et devient pensionnaire du lycée Victor-Duruy dans le 7e arrondissement. Chaque fin de semaine, elle la rejoint dans sa chambre de bonne.

Son baccalaurĂ©at en poche, elle entame des Ă©tudes de lettres Ă  la Sorbonne et, au dĂ©but de l’annĂ©e 1960, se lie avec Georges Perec, que lui a prĂ©sentĂ© son ami Noureddine Mechri quelques annĂ©es auparavant. Ils emmĂ©nagent bientĂ´t au 5 rue de Quatrefages et se marient le Ă  la mairie du 5e arrondissement de Paris ; ainsi Georges Perec pourra accompagner Paulette en Tunisie oĂą elle a obtenu un poste de professeur adjoint de français au collège technique de Sfax pour deux ans. RentrĂ©e en France pour les vacances d’étĂ©, elle n’y retournera pas en raison de vives tensions entre la France et la Tunisie[1].

À son retour, elle gagne sa vie grâce à divers travaux de documentation et reprend ses études, abandonnées plusieurs fois[2]. Sortie diplômée de l’École Nationale Supérieure des bibliothèques, elle intègre la Bibliothèque nationale au début de l’année 1965, et à partir de 1971 travaille à la salle des catalogues[3]. Responsable des affiches et du service public au département des Estampes entre 1981 et 1985, elle se rend aux États-Unis grâce à une bourse Fulbright[4] pour y effectuer des recherches à la Library of Congress, ainsi qu’à New York, Chicago et Boston en 1983. En 1986, elle rejoint la bibliothèque de l’Arsenal, où elle gère les entrées. Enfin, en 1991, elle devient responsable des acquisitions en antiquariat pour le Département des imprimés, où elle développe une expertise qui lui permet de remplir le même rôle au Département Philosophie, histoire, sciences de l’homme à partir de 1995, tout en conseillant ses homologues des autres départements thématiques, avant de s’occuper de la coordination des dons et échanges pour tous les départements thématiques, jusqu’à sa retraite en .

En 1969, Paulette et Georges Perec se sont sĂ©parĂ©s, sans toutefois divorcer. Ils restent « des amis très proches »[5], tant et si bien qu’en 1973, ils achètent chacun un appartement dans le mĂŞme immeuble, au 13 rue LinnĂ©. Le divorce, dont le jugement prĂ©cise que Paulette conservera le nom de Perec, se fait en 1980, mais leurs relations ne s’en trouvent pas modifiĂ©es[6]. Le , elle est au chevet de Georges Perec lorsqu’il meurt d’un cancer du poumon.

À partir de , elle partage son temps entre Paris et Arles, où elle a acheté une maison, et participe pleinement aux activités du Collège international des traducteurs littéraires et à la vie culturelle de la ville.

Au service de la littérature

AssociĂ©e Ă  La Ligne gĂ©nĂ©rale[7], projet de revue littĂ©raire inabouti menĂ© par Georges Perec et un groupe d’étudiants entre 1959 et 1963, elle fait partie du collectif de la revue Cause Commune, fondĂ©e en 1972 par Paul Virilio, Jean Duvignaud et Georges Perec. Elle fait Ă©galement partie des amis et proches de Perec qui ont contribuĂ© Ă  La Disparition[8] en s’essayant Ă  Ă©crire des phrases sans la lettre « e Â».

En tant que conservatrice à la Bibliothèque nationale, elle organise plusieurs expositions, dont une consacrée à Ernest Renan (Bibliothèque nationale, -1er décembre, 1974), et une autre au roman-feuilleton (Les Mystères du rez-de-chaussée, Bibliothèque nationale, -). Elle s’emploie à faire valoir l’œuvre de Félix Fénéon dans le cadre du Festival de la nouvelle de Saint-Quentin de 1996, et œuvre, par ailleurs, à la première réédition en 2011 du roman de Charles Monselet, La Franc-Maçonnerie des femmes depuis 1856.

Ă€ partir de 1982, elle met ses compĂ©tences professionnelles au service de l'Association Georges Perec, hĂ©bergĂ©e grâce Ă  elle dans les locaux de la bibliothèque de l'Arsenal, et effectue, entre autres, en collaboration avec les ayants droit de l'Ă©crivain, le dĂ©pouillement et l'inventaire des documents conservĂ©s dans le Fonds Georges Perec. Ă€ l’invitation de la Bibliothèque nationale de France, elle dirige en outre le volume Portrait(s) de Georges Perec (2001) pour lequel elle rĂ©dige une “Chronique de la vie de Georges Perec, – ” qui fait dĂ©sormais rĂ©fĂ©rence.

On peut la voir et l’entendre dans le tĂ©lĂ©film de Bernard Queysanne, Propos amicaux Ă  propos d'Espèces d'espaces (1999) et la vidĂ©o en ligne de l’Atelier “Écrire la ville” (2008) de François Bon. 

Une héroïne de roman

Paulette Perec est à l’origine du titre du roman de Georges Perec, Les Choses (Julliard, 1965, Prix Renaudot) ; et la description du milieu socio-professionnel dans lequel évoluent les personnages, le récit de leur séjour en Tunisie et jusqu’à leur adresse (rue de Quatrefages) s’appuient sur les expériences du jeune couple Perec au début des années soixante.

C’est toutefois le personnage de Marguerite Winckler, l’épouse du faiseur de puzzle dans La Vie mode d’emploi (Hachette, 1978, Prix MĂ©dicis), qui doit Ă  Paulette Perec son physique et certains traits de caractère : Â« Elle Ă©tait jolie avec discrĂ©tion : un teint pâle parsemĂ© de taches de rousseur, des joues lĂ©gèrement creuses, des yeux gris bleu. [...] Cette femme si prĂ©cise et si mesurĂ©e avait paradoxalement un irrĂ©sistible attrait pour le fouillis. [...] Tout de suite il se sentit attirĂ© par cette femme douce et rieuse qui posait sur le monde un regard si limpide. Â»

Bibliographie

  • [co-auteur de] Ernest Renan, catalogue d’exposition, Paris, Bibliothèque nationale/SociĂ©tĂ© de gens de lettres, 1974
  • [co-auteur de] Les Mystères du rez-de-chaussĂ©e : le journal du feuilleton, catalogue d’exposition, Paris, Bibliothèque nationale, 1987
  • Portrait(s) de Georges Perec (2001), Paulette Perec dir., Paris, Bibliothèque nationale de France, 2001, 238 p.
  • “Chronique de la vie de Georges Perec, – ”, ibid., p. 13-117
  • “De Magné”, dans De Perec etc., dererechef â€“ textes, lettres, règles et sens, mĂ©langes offerts Ă  Bernard MagnĂ©, recueillis et prĂ©sentĂ©s par Eric Beaumatin et Mireille Ribière, Nantes, Joseph K., 2005, p. 13-23
  • “PrĂ©face” Ă  Charles Monselet, La Franc-Maçonnerie des femmes, Paris, le Masque, 2011
  • “Les Choses en leur temps” suivi de “ Les Films vus par Georges Perec pendant la composition des Choses (-)”, dans Roman 20-50 – revue d’étude du roman du XXe siècle, n° 51, , p. 39-58
  • • “Remarques”, dans Georges Perec artisan de la langue, Christelle Reggiani et VĂ©ronique MontĂ©mont dir., Presses Universitaires de Lyon, 2012, p. 13-15

Liens externes

Notes et références

  1. Pour plus de dĂ©tails sur cette expĂ©rience, voir Paulette Perec, “Chronique de la vie de Georges Perec, 7 mars 1936 – 3 mars 1982” dans Portrait(s) de Georges Perec, Paulette Perec dir., Paris, Bibliothèque nationale de France, 2001, p. 59-60 et David Bellos, Georges Perec : une vie dans les mots, ch. 24: «Sfax », Seuil, 1994.
  2. ibid. p.61.
  3. Témoignage de ses collègues de la bibliothèque nationale et Georges Perec, Entretiens et conférences, vol. 2, p. 267.
  4. « Recherche Alumni Fulbright », sur fulbright-france.org (consulté le )
  5. « Chronique de la vie de Georges Perec… Â», op. cit. p. 78
  6. David Bellos, Georges Perec. Une vie dans les mots, Paris, Seuil, , p.78
  7. Georges Perec, L.G. Une aventure des années 1960, Paris, Seuil,
  8. Denis Cosnard, « Mort de Paulette Perec, veuve de Georges Perec », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
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