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Paul Nothomb

Paul Nothomb, nĂ© le Ă  Saint-Gilles (Bruxelles) et mort le [1] au Kremlin-BicĂȘtre, Ă©tait le second des huit enfants du sĂ©nateur et Ă©crivain Pierre Nothomb avec sa premiĂšre Ă©pouse Juliette Bamps (1891-1926). Il fut aviateur et Ă©crivain belge. Communiste, il participa Ă  la guerre d'Espagne dans le camp rĂ©publicain et Ă  la RĂ©sistance contre l'Allemagne nazie durant la Seconde Guerre mondiale. AprĂšs avoir Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© par la Gestapo, il dĂ©nonça des membres de son rĂ©seau, fait pour lequel il fut condamnĂ© aprĂšs la guerre puis rĂ©habilitĂ©.

Paul Nothomb
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Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
Pseudonyme
Julien Segnaire
Nationalité
Activités
PĂšre
Fratrie
Jean-François Nothomb (d)
Charles-Ferdinand Nothomb
Autres informations
Arme
Conflit

Biographie

Alors qu'il avait un avenir socio-professionnel bien tracĂ© par sa famille de l'aristocratie catholique de droite, le jeune Nothomb, sorti navigateur bombardier de l'Ă©cole des cadets, honorĂ© de la distinction EpĂ©e du roi pour sa sortie comme premier de sa promotion Ă  L'École Militaire, devient communiste[2]. Sous le pseudonyme de Paul Bernier, il traite de politique Ă©trangĂšre dans deux journaux belges, Le Drapeau Rouge (communiste) et La Voix du Peuple[2]. EngagĂ© pour participer Ă  la guerre d'Espagne dans le camp rĂ©publicain, il s'illustre dans l'escadrille España d'AndrĂ© Malraux, qui devient son ami[3]. Il aurait d'ailleurs inspirĂ© le personnage d'Attignies dans L'Espoir de Malraux. Productions Rose Night a recueilli en 1999 le tĂ©moignage de Paul Nothomb et celui de sa compagne sur la pĂ©riode de la guerre d'Espagne. Un livre a vu le jour trois ans plus tard sur son engagement dans le conflit.

RĂ©sistant durant la Seconde Guerre mondiale, il fut arrĂȘtĂ© par la police allemande le , puis incarcĂ©rĂ© et transfĂ©rĂ© dans les locaux de la Gestapo Ă  Bruxelles. La Gestapo pratiquant couramment la torture contre ceux qui refusaient de parler, la consigne de la RĂ©sistance Ă©tait de tenir deux jours puis de donner quelques renseignements en espĂ©rant que le rĂ©seau dont on Ă©tait membre se serait dispersĂ©[4]. Nothomb se dĂ©clara converti au national-socialisme pour protĂ©ger sa compagne enceinte, donna des noms de membres de son rĂ©seau et assista aux interrogatoires afin de convaincre les dĂ©tenus de renoncer Ă  toute rĂ©sistance et de parler. Du au , il y eut cent quatre arrestations de communistes ou de sympathisants, membres du rĂ©seau de Nothomb. Soixante-seize furent dĂ©portĂ©s, douze exĂ©cutĂ©s et huit moururent en dĂ©portation[5] - [6]. Il s'Ă©vade lors de son transfert quelques mois plus tard, et se met au service des Britanniques[7].

AprĂšs la LibĂ©ration, en , Nothomb fut arrĂȘtĂ© sur plainte de quelques survivants parmi les dĂ©noncĂ©s. Les procĂšs eurent lieu en 1946 — Conseil de guerre et Cour militaire — et Nothomb fut condamnĂ© Ă  deux ans de prison puis, en appel, Ă  huit ans. Il sera finalement rĂ©habilitĂ© en 1948[6] - [5].

Un documentaire relatant les circonstances de ce dilemme, Trahir?, a été réalisé par Georges Mourier en 2000 dans le cadre de sa collection Le Choix des Hommes.

AprĂšs son emprisonnement, il vĂ©cut en France, oĂč il prit le nom de Julien Segnaire. Malraux l'introduisit chez Gallimard, qui publia ses cinq romans et l'employa Ă  la documentation d'Ă©crits sur l'art.

Paul Nothomb a entrepris, aprĂšs la guerre, sur une pĂ©riode de sept annĂ©es, un doctorat en Ă©tudes hĂ©braĂŻques[8]. Il est ainsi Docteur en Études hĂ©braĂŻques et juives de la Sorbonne, selon l'intitulĂ© de son Ă©diteur (La DiffĂ©rence) prĂ©sent au dos de ses publications. De 1970 Ă  1982, il est directeur de rĂ©daction de la revue Sens, de l'AmitiĂ© judĂ©o-chrĂ©tienne de France, Ă  la suite de l'historien Jean BaubĂ©rot et avant Yves Chevalier[9].

La fille aßnée de Paul Nothomb, MichÚle, naquit à Uccle en . La seconde, Anne-Françoise, naquit à Paris en . Il épousa sa compagne, Marguerite Develer (1911-2001) en 1952.

Il était le grand-oncle de la romanciÚre Amélie Nothomb.

Publications

  • Le DĂ©lire Logique, Gallimard 1948, (rĂ©Ă©dition Ă©d.PhĂ©bus, 1999)
  • L'Homme immortel Ă©d. Albin Michel, 1984
  • L'Image de Dieu, Ă©d. La Longue-Vue, 1984
  • La MĂ©moire de l'Éden, Ă©d. de la Longue Vue, Bruxelles, 1987
  • Les Tuniques d'aveugles, Ă©d. de la DiffĂ©rence / La Longue Vue, coll. Vers la seconde Alliance, 1990
  • Les RĂ©cits bibliques de la CrĂ©ation, Ă©d. de la DiffĂ©rence, coll. Vers la seconde Alliance, 1991
  • L'Imagination captive. Essai sur l'homme immortel, Ă©d. de la DiffĂ©rence, coll. Vers la seconde Alliance, 1994
  • N'y ĂȘtre pour rien, romann Ă©d. PhĂ©bus, 1995
  • Non Lieu, rĂ©cit Ă©d.PhĂ©bus, 1996
  • Malraux en Espagne, Ă©d. PhĂ©bus, Paris, 1999
  • Le Second rĂ©cit. L'autre Lecture de la GenĂšse, Ă©d. PhĂ©bus, Paris, 2000
  • La Rançon, Ă©d. PhĂ©bus, 2001
  • Ça ou l'histoire de la pomme, Ă©d. PhĂ©bus, Paris, 2003
  • Ève dans le jardin, Ă©d. PhĂ©bus, Paris, 2004

Filmographie

  • Trahir ? Film documentaire de Georges Mourier (2000). Produit par La Lanterne et Cityzen TV en collaboration avec la BDIC. Collection "Le Choix des Hommes"[10].

Bibliographie

  • Oscar COOMANS DE BRACHÈNE, État prĂ©sent de la noblesse belge, Annuaire 1995, Bruxelles, 1995.
  • Humbert MARNIX DE SAINTE ALDEGONDE, État prĂ©sent de la noblesse belge, Annuaire 2010, Bruxelles, 2010.

Notes et références

  1. Service du livre luxembourgeois, Paul Nothomb
  2. Olivier Todd, André Malraux : une vie, Paris, Gallimard, , 694 p. (ISBN 978-2-07-074921-8), p. 232.
  3. freidok.uni-freiburg.de, JOSEPH JURT, "aul Nothomb, compagnon de Malraux lors de la guerre civile d‘Espagne"
  4. Olivier Todd, André Malraux : une vie, Paris, Gallimard, , 694 p. (ISBN 978-2-07-074921-8), p. 519.
  5. L'Humanité, Le Délire logique de Paul Nothomb, 6 avril, 2000.
  6. École Nationale des Chartes, Laurine Arnould, Lettres clandestines de prison de Paul Nothomb à sa femme (1945-1947).
  7. « Celui qui avait parlé », L'Histoire, octobre 1999.
  8. Pierre-Robert Leclercq, « Pierre Nothomb, écrivain, in, Le Monde, 2 mars 2006 », sur lemonde.fr, (consulté le )
  9. Yves Chevalier, « Survol de l’Histoire de l’AJC », sur www.ajcf.fr, (consultĂ© le )
  10. alimagepres

Voir aussi

Lien interne

Liens externes

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