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Paul Guimard

Paul Guimard est un écrivain et journaliste français, né le à Saint-Mars-la-Jaille (Loire-Atlantique) et mort le à Hyères (Var).

Paul Guimard
Paul Guimard en dédicace au Festival international de géographie dans les années 1990
Biographie
Naissance
Décès
(à 83 ans)
Hyères (Var)
Nationalité
Activités
Conjoint
Benoîte Groult (de à )
Enfant
Constance (1953)

Biographie

Paul Guimard fait ses études secondaires à Nantes, au collège catholique Saint-Stanislas, puis y commence sa vie professionnelle comme journaliste[1]. Pendant la guerre, il est chroniqueur hippique à L'Écho de la Loire, puis chargé des faits divers à L'Ouest-Éclair. À cette époque, il est client du garage Demy[2].

Il entre ensuite au journal parlé de la Radiodiffusion française (RDF) où il crée La Tribune de Paris, dont il dirige les débats pendant quatre ans. En 1945, il écrit une comédie, Septième ciel, qui sera jouée brièvement.

C'est en 1956 que commence vraiment sa carrière littéraire, avec son premier roman, Les Faux Frères, qui remporte le grand prix de l'humour. La même année, il effectue, à la radio, une série d'entretiens avec Joseph Kessel, ainsi qu'avec Henry de Monfreid. En 1957, son roman Rue du Havre est couronné par le prix Interallié et, trois ans plus tard, il devient membre du jury de ce prix. En 1960, Paul Guimard écrit avec Antoine Blondin une comédie, Un garçon d'honneur, créée à Paris. Un an plus tard, il publie L'Ironie du sort qui, comme Rue du Havre, illustre « l'immense part du hasard dans le jeu des relations humaines ». Ce livre a été adapté au cinéma par Édouard Molinaro en 1973.

Le , quittant le port de Toulon à bord du voilier "Constance", il entreprend un tour du monde pour la R.T.F., l'émission intitulée "Opération Cap à l'ouest" a pour but de contribuer à la connaissance du monde contemporain de la façon la plus vivante possible[3]. Paul Guimard, équipé d'un appareil de radio, est chargé de donner aux auditeurs un compte-rendu quotidien du voyage. Le , voulant descendre dans la timonerie, l'échelle se décroche au moment où il pose le pied sur le premier barreau, s'ensuit une chute de trois mètres, son crâne heurte une marche en métal. Dans le coma, il est hospitalisé. Ayant de graves séquelles de son accident (perte du sens de l'équilibre, vertiges), il rentre en France le , marchant avec une canne, soutenu par son épouse et le cousin germain de celle-ci. L'expédition "Cap à l'ouest" continue sans lui[4].

C'est aux alentours de l'année 1965 qu'il rencontre François Mitterrand, à la demande de celui-ci.

En 1967 paraît son roman le plus connu, Les Choses de la vie. Le film Les Choses de la vie, réalisé par Claude Sautet en 1969, avec Romy Schneider et Michel Piccoli (avec modification significative de sa fin[5]), a reçu le prix Louis-Delluc en 1970. Extrait du livre : « Je sais que tu m'aimes et je t'aime aussi mais (ce “mais” est ignoble. Je t'aime sans “mais”, sans “si” et sans “pourquoi”. Je t'aime comme mon pain et mon sel, je t'aime, mon cœur) une certaine légèreté me manque sans laquelle je respire mal ». Mais le hasard absurde reste présent : l'accident n'aurait pas eu lieu si le conducteur était parti trente secondes plus tôt; or il les a perdues quand sa maîtresse l'a rappelé pour lui demander d'être prudent. « Sommes-nous des guignols, et pour amuser qui ? », s'interroge le blessé.

En 1970, Guimard écrit le scénario et les dialogues du feuilleton Les Cousins de la Constance, six épisodes diffusés sur la première chaîne de l'ORTF en 1970 et 1971 (réalisation : Robert Mazoyer).

De 1971 à 1975, il est éditorialiste à l’hebdomadaire L’Express, en même temps que conseiller aux éditions Hachette. Il publie, en 1976, Le Mauvais Temps, roman dans lequel on peut relever ces mots : « Il faudrait parvenir à cette sagesse élémentaire de considérer les ténèbres où nous allons sans plus d'angoisse que les ténèbres d'où nous venons. Ainsi, la vie prend son vrai sens : un moment de lumière ». Dans cet ouvrage, Guimard décrit aussi, et cela est nouveau chez lui, une prépondérance de la volonté sur le fatalisme, l'indécision et la soumission au hasard.

En 1981, après la victoire de François Mitterrand à l'élection présidentielle, il est chargé de mission auprès du président de la République, poste qu'il occupe jusqu'en . « Mon seul regret est de n'avoir pas obtenu, lors de mon passage à l'Élysée, la création d'une académie de la Mer », dira-t-il plus tard, affirmant que « cette expérience n'a été dans (sa) vie qu'un long accident ». De 1982 à 1986, il est membre de la Haute Autorité de la communication audiovisuelle.

Paul Guimard renoue avec la littérature après 1986. En 1988, il publie Giraudoux ? Tiens !..., court essai sur Jean Giraudoux, puis des romans comme Un concours de circonstances (1990), L'Âge de pierre (1992), Les Premiers venus (1997), où l'on trouve cette phrase : « Nos enfants construisent leur histoire sans se presser, en inventant des moyennes entre l’héritage et le présent ».

En 1993, il a reçu le prix littéraire de la fondation Prince-Pierre-de-Monaco, pour l'ensemble de sa carrière.

Vie privée

Grand ami du couple que forment Georges de Caunes et Benoîte Groult, il devient le confident de Benoîte qui souffre dans sa vie de couple et qui a comme lui deux passions : l'écriture et la mer.

En 1952, après le divorce du couple, il épouse Benoîte avec laquelle il a une fille, Constance (1953).

Œuvres

Œuvres en collaboration

  • 1958 : De Koenigsmark à Montsalvat, 40 années, 40 romans, éditions Albin Michel (entretiens avec Pierre Benoit).
  • 1960 : Un garçon d'honneur, La Table Ronde (avec Antoine Blondin).
  • 1976 : Détrompez-vous, éditions Denoël (avec Antoine Blondin).
  • 1980 : Des nouvelles de la famille, éditions Mazarine (avec Benoîte Groult, Blandine de Caunes, Lison de Caunes, Bernard Ledwige). Comprend trois nouvelles de Guimard : Un parfum de bonheur, Une sacrée bonne journée, Les Jeunes veuves.
  • 1981 : Violette et son génie, G. P. Rouge et Or (images d'Anne Hofer).
  • 1998 : Vue sur mer, éditions Joca Seria, 1998 (avec Benoîte Groult, Michel Ragon et autres). Comprend une nouvelle de Guimard, Kenavo.

Préfaces

  • Programme du récital de Léo Ferré à l'Alhambra, .
  • Yann Brekilien, La Vie quotidienne des paysans bretons au XIXe siècle, Hachette, 1972.
  • David Mc Taggart, La Croisière nucléaire, éditions Hallier, 1975.
  • Hervé Gloux, Les Bateaux de pêche de Bretagne, histoire et technique, Fayard, 1976.
  • Erwan Quemere et Jean-Michel Barrault, Passion de la voile et du large, Arthaud, 1976.
  • Maurice Genevoix, Œuvres, Livre club Diderot, 1976.
  • Léo Ferré et Patrick Ullmann, La Mémoire et la mer, Henri Berger, 1977.
  • Jean-Pierre Berthomé, Jacques Demy et les racines du rêve, L'Atalante, 1982 ; rééd. augmentée, 1996.
  • Catherine Enjolet, Rousse comme personne, Stock, 1990.
  • Betty Duhamel, Les Jolis Mois de May, De Fallois, 1994.
  • Jean Randier, Hommes et navires du Cap Horn, éditions MDV, 2000.

Récompenses

Sur Paul Guimard

  • Jacques Layani, Écrivains contemporains, Madeleine Bourdouxhe, Paul Guimard, Maurice Pons, Roger Vailland, L'Harmattan, 1999.
  • Gérard A. Jaeger, Sur les pas d'un enfant du siècle, Paul Guimard, écrivain et dilettante, Pen-Duick, 2000.
  • Sous la direction d'Yvonne Goga et Simona Jişa, Paul Guimard, entre ironie et lucidité, actes du colloque international de Cluj-Napoca (Roumanie), 7-, collection « Romanul francez actual », éditions Casa Cărţii de Ştiinţă, 2011.

Notes

  1. Bernard Le Nail, Dictionnaire biographique de Nantes et de Loire-Atlantique, Pornic, Le Temps éditeur, , 414 p. (ISBN 978-2-363-12000-7), p. 200-201.
  2. Cf. sa préface au livre de Jean-Pierre Berthomé Jacques Demy et les racines du rêve, L'Atalante, Nantes, 1982.
  3. Télé 7 Jours n°141, semaine du 1er au 7 décembre 1961, page 17, programme du samedi 1er décembre 1962 à 17h 10 : "Opération Cap à l'ouest, présentation de Pierre Tchernia. La R.T.F. organise un tour du monde qu'elle a baptisé Opération Cap à l'ouest
  4. Télé 7 Jours n°150, semaine du 2 au 8 février 1963, pages 8-9 et 54-55 : "Guimard : blessé à Casa, il regagne Paris en chancelant"
  5. Le blessé avait dans sa poche une lettre cruelle à sa maîtresse qu'il ne voulait plus poster, qu'il désirait détruire, et qui à sa mort est remise à sa destinataire dans le roman, mais déchirée dans le film

Liens externes

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