Patient de Metz
Patient est le quatriĂšme Ă©vĂȘque de Metz, succĂ©dant Ă FĂ©lix au IVe siĂšcle. Saint chrĂ©tien, il est fĂȘtĂ© le .
ĂvĂȘque de Metz | |
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Saint Victor Ier (d) | |
ĂvĂȘque catholique | |
ĂvĂȘque DiocĂšse de Metz |
Naissance |
Date et lieu inconnus |
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DĂ©cĂšs | Lieu inconnu |
Ăpoque | |
Activité |
Ătape de canonisation | |
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FĂȘte |
La légende
Patient est originaire dâune famille noble grecque, il rencontre lâapĂŽtre Jean lors dâun voyage de celui-ci en Asie-Mineure et dĂ©cide de le suivre[1].
Selon une premiĂšre version de la lĂ©gende câest du vivant de son prĂ©dĂ©cesseur FĂ©lix ; quâun jour Dieu le choisit pour aller prĂȘcher lâĂ©vangile. Dans un autre rĂ©cit, câest lâapĂŽtre Pierre qui demande Ă Jean dâenvoyer un Ă©missaire car les siens ClĂ©ment, CĂ©leste et FĂ©lix sont tous trois morts depuis un certain temps dĂ©jĂ , laissant sans pasteur lâĂglise naissante.
Patient refuse dans un premier temps de quitter Jean, puis il accepte Ă condition de pouvoir emporter une relique de son maĂźtre. LâĂ©vangĂ©liste porte alors la main Ă sa bouche et en retire une dent quâil remet Ă Patient en lui annonçant quâil saura miraculeusement parler la langue des habitants de Metz quand il approchera de cette citĂ©. Patient est consacrĂ© Ă©vĂȘque par Jean, puis il se met en route muni de sa prĂ©cieuse relique.
Il Ă©lĂšve une basilique au sud de la ville oĂč il dĂ©pose la dent de Jean, douze fragments des vĂȘtements des apĂŽtres et dâautre reliques. Patient aurait ainsi fondĂ© lâĂ©glise Saint-Jean-ĂvangĂ©liste (ou Saint-Jean-Baptiste[2]?) qui deviendra plus tard Saints-ApĂŽtres puis lâancienne abbaye hors les murs de Saint-Arnould (Ă lâemplacement de lâactuel hĂŽpital Notre-Dame-de-Bon-Secours).
Il dĂ©cĂšde sous le rĂšgne du Pape Hygin et des empereurs Hadrien et Antonin, vers lâan 157[3]. On dit quâil a Ă©tĂ© enterrĂ© dans lâĂ©glise Saint-Jean quâil avait fondĂ©. En 1193 on a exhumĂ© ses reliques qui ont Ă©tĂ© placĂ©es dans une chĂąsse prĂšs de lâautel[4]. Elles y Ă©taient encore avant la RĂ©volution française[2].
Analyse
Cette tradition, qui fait remonter la fondation de lâĂ©vĂȘchĂ© de Metz au temps des premiers apĂŽtres est en contradiction avec les autres sources qui la datent du IIIe siĂšcle.
La lĂ©gende qui fait de Patient un proche de Jean aurait Ă©tĂ© forgĂ©e par des moines de lâabbaye Saint-Arnould, en rĂ©action aux rĂ©cits crĂ©Ă©s par le chapitre de lâabbaye Saint-ClĂ©ment entre les Xe et XIVe siĂšcles pour faire de ClĂ©ment de Metz le fondateur de leur ordre. La concurrence Ă©tant forte entre les deux abbaye messines, Saint-Arnould souhaitait elle aussi se donner une fondation apostolique. Elle aurait choisi Patient, quatriĂšme Ă©vĂȘque dont la Gesta episcoporum Mettensium (ru) Ă©crite par Paul Diacre vers 783 ne citait que le nom, car CĂ©leste et FĂ©lix, les deuxiĂšme et troisiĂšme Ă©vĂȘques, Ă©taient dĂ©jĂ les acteurs de la saga de saint ClĂ©ment[5].
Références
- Auguste Prost, Ătudes sur lâhistoire de Metz : les lĂ©gendes, 1865.
- Claude Philippe de Viville, Dictionnaire du département de la Moselle, p. 286, 1817.
- Tablettes du clergé et des amis de la religion p. 92, t. 7, 1825.
- Abbé Pétin, Dictionnaire hagiographique, p. 648, 1850.
- Mission historique française en Allemagne, « Damien Kempf : Projet de recherche » (consulté le )