Pascual Coña
Pascual Coña, nĂ© vers la fin des annĂ©es 1840 et mort le 28 octobre 1927 est un mapuche de la zone du lac Budi (Chili), qui a racontĂ© en mapudungun sa vie et les coutumes des mapuches de son Ă©poque au missionnaire capucin Ernesto Wilhelm de Moesbach. Profitant des longs hivers, Moesbach s'est entretenu pendant quatre ans avec Coña. Pour cela, il se dĂ©plaçait Ă son domicile et prenait directement la dictĂ©e de Coña ou bien transcrivait les conversations qu'ils avaient ensemble. Le rĂ©sultat final a Ă©tĂ© la publication du livre bilingue (mapudungun/espagnol) Vida y costumbres de los indĂgenas araucanos en la segunda mitad del siglo XIX (Vie et habitudes des indigènes araucans dans la deuxième moitiĂ© du XIXe siècle), un texte d'importance majeure puisque non seulement il y relate son autobiographie, mais en plus il y dĂ©crit les mĹ“urs et usages mapuches, ce qui en fait une source essentielle pour l'Ă©tude du peuple et de la langue mapuche au XIXe siècle[1].
Vida y costumbres de los indĂgenas araucanos en la segunda mitad del siglo XIX (d) |
Biographie
Ce que l'on connaĂ®t de la vie de Pascual Coña provient presque en totalitĂ© de son propre rĂ©cit et des notes de Moesbach qui l'accompagnent. Son père s'appelait Tomás Coña, et Ă©tait le fils d'Ayllapang. Il Ă©tait nĂ© Ă Rauquenhue (actuelle Piedra Alta) ; sa mère, fille de Payllaw y Wenter, se prĂ©nommait Juana et Ă©tait nĂ©e Ă Huapi. Ces deux localitĂ©s se trouvent Ă proximitĂ© de Port Saavedra, sur la cĂ´te nord de la rĂ©gion historique d'Araucanie. Tomás Coña et Juana n'Ă©taient pas chrĂ©tiens et s'Ă©taient mariĂ©s Ă la mode mapuche (rapt de la fiancĂ©e) ; ils eurent plusieurs enfants, dont Pascual Ă©tait l'aĂ®nĂ©. Ses frères et sĹ“ur s'appelaient Felipe, MarĂa, Carmelita, Fidel et Juana. Pascual est Ă©duquĂ© dans la mission Budi et après un apprentissage de charpentier Ă Santiago, mais il doit revenir sur ses terres, son père le croyant mort près avoir reçu sa photographie par courrier. Pendant l'occupation de l'Araucanie il collabore avec les troupes chiliennes sous les ordres de son lonko, Pascual Painemilla. Il voyage en Argentine oĂą il est reçu par le prĂ©sident Julio Roca. Il a Ă©tĂ© mariĂ© deux fois : sa première Ă©pouse est dĂ©cĂ©dĂ©e et la deuxième l'a quittĂ©.
Après avoir perdu ses terres tombées aux mains d'un colon chilien il est envoyé ailleurs et on le nomme nomme chef de village indigène (en espagnol : jefe de reducción, chef de réduction). C'est la raison pour laquelle quelques auteurs le considèrent comme cacique, titre qui lui est attribué dans le recueil de ses Mémoires à partir des années 1970.
Bibliographie
- (es) P. Ernesto Wilhelm de Moesbach, Vida y costumbres de los indĂgenas araucanos en la segunda mitad del siglo XIX : Prologo, revisiĂłn y notas del Dr. Rodolfo Lenz, Santiago de Chile, Imprenta Universitaria, Estado 63, (lire en ligne [PDF])
Liens externes
Références
- (es) Sastre et Alejandro Fuentes Peña, « Poder y palabras en la obra “Vida y costumbres de los indĂgenas araucanos de la segunda mitad del siglo XIX” », REVISTA CUHSO, vol. 25, no 2,‎ , p. 115–132 (ISSN 0719-2789, DOI 10.7770/cuhso-V25N2-art975, lire en ligne, consultĂ© le )