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Panzerkampfwagen II

Le Panzerkampfwagen II Sd. Kfz. 121 (PzKpfw II ou Panzer II) était un char d'assaut de fabrication allemande avec 1856 exemplaires produits . Comme le PzKpfw I, il fut conçu comme un char de transition, en attendant la production de masse des PzKpfw III et PzKpfw IV. Ces deux types de véhicules étaient destinés à fournir des engins d'entraînement pour les équipages de la Panzerwaffe afin de mettre au point les tactiques de la future Blitzkrieg. Cependant, le retard dans la production de chars de combat obligea les Allemands à utiliser massivement les PzKpfw II au début de la Seconde Guerre mondiale et ce n'est qu'à partir de 1941 que ce modèle fut progressivement retiré du front.

Sd.Kfz. 121 Panzerkampfwagen II Ausf. C
Image illustrative de l’article Panzerkampfwagen II
PzKpfw II Ausf. C au Musée des blindés de Saumur.
Caractéristiques générales
Équipage 3 (valable pour toutes les versions du Pz II). Les données suivantes ne sont valables que pour le "C".
Longueur 4,81 m
Largeur 2,28 m
Hauteur 2,02 m
Masse au combat 7,2 tonnes
Blindage (Ă©paisseur/inclinaison)
Blindage
  • Avant de caisse de 14,5 Ă  16 mm.
  • LatĂ©ral de caisse 14,5 mm.
  • Arrière de caisse 10 mm
  • Masque de canon 30 mm
  • LatĂ©ral de tourelle 14,5 mm
  • Arrière de tourelle 14,5 mm
Armement
Armement principal canon de cm Kwk 30 ou 38 (180 obus)
Armement secondaire 1 mitrailleuse coaxiale MG-34 de 7,92 mm (2 250 munitions)
Mobilité
Moteur Maybach HL 62 TRM 6 cylindres en ligne Ă  essence.
Puissance 140 CV
Suspension Ressort Ă  lames
Vitesse sur route 40 km/h sur route. 15 km/h en tout-terrain.
Puissance massique 13,9 ch/T
Autonomie 200 km sur route. 126 en tout-terrain.

Le PzKpfw II resta cependant longtemps un vĂ©hicule important de l'arsenal de la Wehrmacht, grâce Ă  des modèles convertis en chars de reconnaissance et aussi comme châssis pour des canons automoteurs comme les Marder II et les Wespe. Il comptait un membre d'Ă©quipage de plus que le Panzer I, un opĂ©rateur radio, Ă©galement chargĂ© du rechargement du canon automatique de 20 mm.

Histoire

En , il apparut Ă©vident aux responsables allemands que les Panzerkampfwagen III et IV, ne seraient pas opĂ©rationnels avant longtemps ; ils demandèrent donc Ă  Krupp, MAN AG, Henschel et Daimler-Benz, d'Ă©tudier un char plus facile Ă  produire, proche du PzKW I, mais armĂ© d'un canon de 20 millimètres, le KwK 30 L/55, et d'une masse de dix tonnes. DĂ©signĂ© Versuchkraftfahrzeug 622, les prototypes utilisèrent aussi une appellation de camouflage Landwirtschaftlicher Schlepper 100 ou LaS 100, Ă©voquant un tracteur agricole. Bien que Krupp prĂ©sentât son projet en premier, c'est en dĂ©finitive une combinaison entre le châssis de MAN et la superstructure de Daimler-Benz qui fut choisi ; le premier prototype en acier doux fut construit et testĂ© en , et dix LaS 100, furent alors commandĂ©s Ă  MAN. Au total cent exemplaires de l'Ausf. a vont ĂŞtre produits entre et , tous motorisĂ©s par un Maybach HL57TR. Le char est alors remotorisĂ© avec un HL62TR, plus puissant et après vingt-cinq exemplaires, la suspension est entièrement revue, les trois couples de petites roues de routes sont remplacĂ©s par cinq grandes roues de route, toutes indĂ©pendantes, un galet de retour est ajoutĂ© et les dimensions sont encore augmentĂ©es, donnant naissance Ă  l'Ausf. c, vĂ©ritable prototype de la sĂ©rie ; celle-ci dĂ©marre alors et 1 113 exemplaires sont produits jusqu'en , par Alkett, FAMO, Daimler-Benz, Henschel, MAN AG, MIAG, et Wegmann. Les Ausf. A, Ausf. B et Ausf. C, se diffĂ©renciant uniquement par des dĂ©tails mineurs, constituèrent le gros des blindĂ©s de la Panzerwaffe, lors des premières campagnes de la guerre.

Un Panzer II et un Panzer I, en Europe de l'Ouest
Exemplaire capturé par les alliés à la première bataille d'El Alamein, photo du 1er août 1942.

Ă€ partir de la campagne de France, les Panzer II montrent leurs limites, leur blindage ne les mettant Ă  l'abri que des armes lĂ©gères et des Ă©clats d'obus. L'armement est aussi insuffisant, leur canon de 20 mm ne pouvant percer le blindage des chars Somua S35 et Hotchkiss H35. Ils doivent se contenter d'occuper ces derniers, en les criblant d'obus de 20 millimètres, grâce Ă  la cadence de tir de celui-ci, en espĂ©rant un coup heureux, ou le renfort d'un Panzer III ou IV capable, lui, de percer le blindage des chars alliĂ©s. Cependant, hormis les affrontements contre les chars adverses, le PzKW II est un char efficace en particulier contre l'infanterie et les Ă©quipages de canons antichars, la prĂ©sence de la radio lui permet de coordonner les attaques, sa bonne fiabilitĂ© et sa grande facilitĂ© d'entretien lui permettent d'intervenir en grand nombre sur le champ de bataille. Autre argument de poids, qui incite la Wehrmacht Ă  le garder en service, son faible coĂ»t ; c'est pour cette raison vraisemblablement qu'une nouvelle version est lancĂ©e en 1941, l'AusfĂĽhrung F, qui bien qu'inutile contre la plupart des blindĂ©s soviĂ©tiques, dĂ©montre son efficacitĂ© contre les masses d'infanterie de l'ArmĂ©e rouge, lors de l'opĂ©ration Barbarossa. Cette nouvelle version tente de remĂ©dier Ă  la faiblesse du blindage, la protection frontale est grandement amĂ©liorĂ©e par le montage d'une plaque Ă©paisse de 35 millimètres sur le devant de la caisse et le renforcement de la tourelle Ă  30 mm. L'amĂ©lioration sera cependant insuffisante et seuls 524 exemplaires seront terminĂ©s comme chars de combat, une grande partie sera terminĂ©e comme canon automoteur.

Entretemps, MAN avait conçu un dérivé destiné aux actions de cavalerie, reconnaissance et poursuite, motorisé par le HL62TRM et une boîte à sept rapports avants et trois arrières, capable d'atteindre la vitesse de 55 km/h. Le châssis est plus court mais élargi. Le char se montra décevant cependant du fait de l'emploi d'une suspension de type Christie qui le rend moins rapide en tout terrain que ses prédécesseurs. Il ne servira de ce fait qu'au sein de la division légère, pendant la campagne de Pologne et sera retiré des premières lignes pour être transformé en char lance-flamme et en canon automoteur. Par la suite, les Allemands essayeront de nouveau de faire du PzKW II un char rapide de reconnaissance, en perfectionnant encore sa suspension ; ils en mettent une au point, d'un nouveau type, Schachtellaufwerk, où les roues de route se chevauchent pour mieux répartir la pression au sol. Cette innovation donnera naissance à l'Ausf. G, ou VK901, dont seuls douze exemplaires seront réalisés par MAN, entre et , à l'Ausf. H, qui sera annulé après quelques prototypes en , et surtout à l'Ausf. L, appelé aussi Luchs, qui, produit à cent unités en 1943 et 1944, se révèle un excellent char de reconnaissance.

Autres utilisateurs

Le PzKpfw II ne fut pas utilisé que par la Wehrmacht. Les pays satellites de l'Axe (Hongrie, Bulgarie, Slovaquie) en comptèrent aussi dans leurs rangs. Après la guerre, quelques exemplaires échouèrent dans l'armée libanaise.

Description technique

Le Panzerkampfwagen II est un char de combat, servi par un équipage de trois hommes, le conducteur prenant place à gauche dans l'avant de la caisse, et un chef de véhicule et un tireur, installés dans une tourelle au centre du véhicule. Le groupe propulseur est lui situé à l'arrière, la transmission, grâce à un arbre traversant le compartiment de combat, entraînant les barbotins situés à l'avant. La caisse est construite par un assemblage de plaques d'acier soudées entre elles.

Suspension

Profil de Panzerkampfwagen II Ausf. c

Pas moins de quatre types de suspension furent utilisés sur les différentes versions du Panzerkampfwagen II. Les premiers modèles utilisèrent une suspension inspirée du Panzerkampfwagen I, avec trois groupes de deux petites roues de route et trois galets de retour. Après cent exemplaires, une nouvelle suspension, avec cinq roues de routes, utilisant chacune une barre de torsion, et quatre galets, fut adoptée ; ce fut la plus employée sur le char. La suspension de type Christie, employée sur les Ausf. D et E, se révéla décevante en tout terrain et fut rapidement abandonnée. Plus réussie, celle dite Schachtellaufwerk, avec ses cinq grandes roues de route se chevauchant, permit de réaliser un véhicule rapide aussi bien sur route qu'en tout terrain, et son principe fut retenu pour des chars ultérieurs comme le Tigre ou le Panther.

Motorisation

Les premiers Ausf. a employaient le moteur Maybach HL 57 TR, de six cylindres à essence, développant 130 chevaux, couplé avec une boîte de vitesses ZF Aphon SSG45, de six rapports avant et un arrière. À partir de l'Ausf. b, un nouveau moteur fut adopté, devenant le propulseur standard des PzKpW II, le Maybach HL 62 TR, lui aussi à six cylindres, mais développant 140 chevaux, associé à une boîte de vitesses ZF Aphon SSG46. Les Ausf. D et E emploient eux aussi ce moteur, mais utilisent une boîte Maybach Variorex VG 102128, à sept vitesses, ce qui leur permet d'atteindre 55 km/h. Les derniers modèles comme le Luchs utilisèrent eux un Maybach HL 66 de 180 chevaux.

Armement

Détail de la tourelle, Musée des chars de Munster.

L'armement conventionnel des Panzerkampfwagen II Ă©tait le canon automatique de 20 millimètres, basĂ© sur le cm FlaK 30 antiaĂ©rien ; deux versions furent employĂ©es, le KwK 30 L/55, puis le KwK 38 L/55. Ces canons avaient une cadence de tir thĂ©orique de 280 coups par minute. Le canon Ă©tait approvisionnĂ© par des chargeurs tambour de dix-huit coups, dont le char emportait gĂ©nĂ©ralement dix. Une mitrailleuse coaxiale MG-34 de 7,92 mm avec 17 bandes de 250 cartouches (soit 4250 coups au total) complĂ©tait l'armement. Celui-ci Ă©tait montĂ© dans une tourelle biplace permettant de pointer sur 360° d'azimut et -9 Ă  +20° en site ; il utilisait une lunette de pointage TZF-4.

Au cours de la guerre, plusieurs tentatives furent faites pour monter un 37 mm SA-38 français, puis un 50 mm en tourelle, mais cela se rĂ©vĂ©la rapidement impossible du fait de la taille du char. Plus rĂ©ussie, l'adaptation de canons lourds en casemate donna naissance au Marder II, un des chasseurs de chars les plus efficaces de la Wehrmacht.

Protection

L'Ausf. a Ă©tĂ© constituĂ© de plaques de 13 mm, sauf pour le toit et le plancher, blindĂ©s respectivement Ă  8 et 5 millimètres. Dès l'Ausf. b, le toit fut renforcĂ© Ă  10 et 12 mm, portant la masse de 7,6 Ă  7,9 tonnes. Puis sur l'Ausf. A, on porta les autres Ă©paisseurs ainsi que le plancher Ă  14,5 mm. Ă€ partir de , Ă  la suite des pertes provoquĂ©es par les fusils antichars polonais, on commença Ă  ajouter des plaques supplĂ©mentaires de 20 mm. Ceci resta la norme jusqu'Ă  1941, jusqu'Ă  l'arrivĂ©e de l'Ausf. F, nettement mieux protĂ©gĂ©, dotĂ© d'une plaque de 35 mm sur l'avant de la caisse et de 20 mm sur les cĂ´tĂ©s.

Autres caractéristiques

Largeur chenilles : 30,5 cm
Obstacle vertical : 0,43 m
Pente : 50 %
Franchissement : 1,72 m

Variantes

Pz.Kpfw II Ausf. B
Pz.Kpfw II Ausf. C
Pz.Kpfw II Ausf. F
Panzer II Ausf. L

La désignation des diverses versions (Ausführungen) du Panzer II porte souvent quelque peu à confusion, car il y eut d'abord trois modèles de présérie, désignées modèle a, modèle b, modèle c (avec des sous-variantes). La numérotation recommence ensuite à A, mais avec des lettres majuscules cette fois.

  • Panzerkampfwagen II AusfĂĽhrung a : soixante-quinze exemplaires au total entre et .
    • Ausf. a/1 : dix premiers exemplaires, avec un barbotin en acier coulĂ© dotĂ© d'un pneu en caoutchouc.
    • Ausf. a/2 : barbotin assemblĂ© par soudure, amĂ©lioration des accès au moteur, quinze exemplaires.
    • Ausf. a/3 : suspension et refroidissement du moteur amĂ©liorĂ©, cinquante exemplaires.
  • Panzerkampfwagen II AusfĂĽhrung b : caisse agrandie et montage du moteur Maybach HL62TR, 25 exemplaires construit par Daimler-Benz et MAN AG en fĂ©vrier et .
  • Panzerkampfwagen II AusfĂĽhrung c : nouvelle suspension avec cinq grandes roues de routes indĂ©pendantes et ajout d'une roue tendeuse supplĂ©mentaire, 25 exemplaires au total entre fĂ©vrier et .
  • Panzerkampfwagen II AusfĂĽhrung A : première version de sĂ©rie, blindage augmentĂ© Ă  14,5 mm et transmission amĂ©liorĂ©e, dont la production dĂ©bute en .
  • Panzerkampfwagen II AusfĂĽhrung B : produite Ă  partir de .
  • Panzerkampfwagen II AusfĂĽhrung C : produite de Ă  .
  • Panzerkampfwagen II AusfĂĽhrung D et E : char de cavalerie, seule la tourelle est similaire Ă  l'Ausf. C, le châssis est entièrement diffĂ©rent avec une suspension de type Christie, un moteur HL62TRM et une nouvelle boĂ®te de vitesses Ă  sept rapports avant, quarante-trois furent produits de Ă  , par MAN, l'Ausf. E, ne s'en diffĂ©renciant que par quelques dĂ©tails au niveau de la suspension.
  • Panzerkampfwagen II AusfĂĽhrung F : poursuite du dĂ©veloppement de l'Ausf. C, essayant de remĂ©dier Ă  la faiblesse de la protection, l'avant est protĂ©gĂ© par une plaque de 35 mm et la tourelle de 30 mm, les cĂ´tĂ©s eux ne sont blindĂ©s qu'Ă  15 mm, la masse passe Ă  9,5 tonnes. Un nouveau tourelleau pour le chef de char est montĂ©, et la suspension est renforcĂ©e, 524 seront produits de Ă  .
  • Panzerkampfwagen II AusfĂĽhrung G : douze exemplaires (sous-types : Ausf. G/1, Ausf. G/2, Ausf. G/3)
  • Panzerkampfwagen II AusfĂĽhrung H : un seul exemplaire.
  • Panzerkampfwagen II AusfĂĽhrung J : vingt-deux exemplaires.
  • Panzerkampfwagen II AusfĂĽhrung L ou Sd. Kfz. 123 ou Luchs (lynx) : cent-quatre exemplaires produits de Ă  , char de reconnaissance de 13 tonnes, capable d'une vitesse maximum de 60 km/h et d'un rayon d'action de 290 kilomètres. Ils sont armĂ©s d'un canon de cm avec 330 coups, une MG-34 avec 2 250 coups et Ă©quipĂ©s d'une radio FuG12 et une autre FuG Spr a.
  • VK1602 : projet d'un dĂ©rivĂ© du L armĂ© d'un cm KwK 39, un unique prototype inachevĂ©.
  • Panzerkampfwagen II AusfĂĽhrung M : châssis d'Ausf. H, avec une tourelle ouverte armĂ©e d'un cm KwK 39, quatre construits par MAN en , prototypes.
  • Flammpanzer II Flamingo ou Sd. Kfz. 122 : basĂ© sur le châssis Ausf D. 180 produits ou convertis, entre et , par Wegman, leur lance-flammes Ă©tait capable d'envoyer 80 jets de flammes d'une durĂ©e de 2 Ă  3 secondes sur une distance de 25 m, grâce Ă  un rĂ©servoir de 320 litres. Ils servirent pendant Barbarossa, au sein des Panzerabteilungen (F) 100 et 101, rattachĂ©s respectivement Ă  la 18e et la 7e Panzerdivision. En , on donna l'ordre de convertir la plupart en chasseur de chars, armĂ©s de canons soviĂ©tiques capturĂ©s de 76,2 mm.

Conversions

Notes et références

  1. Laurent Tirone, « 10,5cm le.FH 18/2 Fahrgestell auf Geschützwagen Panzer II Wespe », Trucks & Tanks Magazine, no 12 (hors-série),‎ , p. 16-17 (ISSN 2100-9414)
  2. Laurent Tirone, « Munitions Selbstfahrlafette auf Fahrgestell Panzer II », Trucks & Tanks Magazine, no 12 (hors-série),‎ , p. 18-19 (ISSN 2100-9414)

Voir aussi

Article connexe

Lien externe


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