Panorama de la bataille de Rezonville
Le Panorama de la bataille de Rezonville est un panorama réalisé par Alphonse de Neuville et Édouard Detaille entre 1882 et 1883. Huile sur toile de 120 mètres de long pour 15 de haut, elle représente une phase de la Bataille de Mars-la-Tour (). En 1896, la toile est découpée en 115 morceaux qui sont vendus aux enchères. Une vingtaine de fragments sont au musée de Gravelotte en Moselle.
Artistes | |
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Date | |
Type | |
Dimensions (H Ă— L) |
15 Ă— 120 m |
Histoire
En 1882-1883, les peintres Édouard Detaille et Alphonse de Neuville qui ont précédemment réalisé le Panorama de la bataille de Champigny, font de même pour immortaliser la bataille de Mars-la-Tour[1]. La toile qui fait 120 m de circonférence sur 14 m de haut et pèse 3 tonnes est présentée à Vienne de 1883 à 1886. Elle remplace de 1887 à 1892, à la Rotonde du Panorama national (5, rue de Berri)[Note 1], le panorama de la Bataille de Champigny. Le choix de «Rezonville après la bataille» est de Detaille. La toile est centrée sur la rencontre, à la croix de Rezonville, entre le général Bourbaki à la tête de la Garde impériale et le maréchal Canrobert commandant le VIe corps d'armée[2].
La peinture militaire est très en vogue sous la IIIe République, marquée par le patriotisme et l'esprit de revanche et les panoramas connaissent un fort succès en Europe dans les années 1880, plusieurs capitales possédant alors des rotondes pour les exposer. Mais le déclin du gout des spectateurs pour ce type d'attraction et les prémisses du cinéma, entraine la disparition ou la restructuration de ces rotondes. Difficile à exposer ailleurs et à conserver, certains panoramas vont être détruits ou découpés. En 1896, le panorama de Rezonville est découpée en 115 morceaux qui sont vendus aux enchères à la galerie Georges Petit à Paris[3] - [Note 2] - [Note 3].
Seize de ces fragments ont pu être récupérés et restaurés par le musée de Gravelotte. Lors d'une vente chez Sotheby's (2018), un 17e fragment a été acquis. Un 18e, dépôt du Musée Saint-Remi de Reims vient compléter la collection en 2020. Un dix-neuvième fragment, retrouvé dans un bureau de l'école militaire, a rejoint le musée en 2023[4].
Le fragment 24 Lignard et Uhlan tués. (hauteur 1 m ; largeur 2,2m) est au musée des Beaux Arts de Caen[5].
Le fragment 63 Les Tambours du 1er régiment des grenadiers de la garde. (hauteur 0,88 m.; largeur 3 m.) 15 est au musée Carnavalet[6]. Le fragment 66 Grenadiers et voltigeurs de la garde (hauteur 1 m. 75 ; largeur 2 m. 15) est au château de Versailles[7]. Le fragment 70 Transport de blessés. Au deuxième plan, un cuirassier français, démonté, tient son cheval à la bride. (hauteur 0,98 m.; largeur 1 m. 83) est au musée des Beaux Arts de Montréal[8]. Le fragment 75 Grenadier de Ia garde portant des bidons. (hauteur 1 m. 50 ; largeur 1 m. 05) est au musée de l'armée.
- Édouard Detaille, Panorama de la bataille de Rezonville 16 août 1870. Uhlan du 16e RI Altmark, mort.
- Édouard Detaille, Grenadier de la garde nationale en corvée d'eau.
- Édouard Detaille, Détachement de grenadiers de la garde impériale.
Bibliographie
- François Robichon, « Les panoramas de Champigny et Rezonville par Edouard Detaille et Alphonse Deneuville », in Bulletin de la Société d'Histoire de l'Art Français, 1981 (1979), p. 272, n° Ch.15.
Notes
- Le panorama national se trouvait au 5 rue de Berri, a proximité du croisement avec les Champs-Élysées. À cet emplacement se trouve aujourd'hui un immeuble construit après-guerre abritant l'hôtel Warwick et une galerie commerciale, la galerie Berri Washington.
- La Galerie Georges Petit se trouvait 8 rue de Sèze, non loin de la Madeleine, dans le 8e arrondissement. Elle n'existe plus aujourd'hui.
- La vente aux enchères fut assurées par le commissaire-priseur parisien Paul Chevallier.
Références
- Panorama national Auteur du texte, Bataille de Rezonville (Gravelotte), 16 août 1870. Campagne de Metz : récit de la bataille, explication du panorama, reproduction totale du panorama développé, portraits de MM. Detaille et de Neuville / [Société du] Panorama national ; [portraits par Henri Thiriat], (lire en ligne).
- Georges Bastard, « Le panorama de Rezonville », Le Monde illustré,‎ , p. 323-325 (lire en ligne).
- Catalogue de tableaux militaires par Ed. Detaille & A. de Neuville provenant du panorama de Rezonville, Paris, Paul Chevalier ,commissaire-priseur, , 32 p. (lire en ligne).
- Philippe MARQUE, « Oublié dans un bureau de l’armée à Paris, ce tableau était un fragment du panorama de Rezonville »
- Notice de la base Joconde, « Unis dans la mort ; Les Deux morts (autres titre) ; Lignard et Uhlan tués (autre titre) », sur https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/joconde/ (consulté le )
- « Scène militaire : les tambours du 1er régiment des grenadiers de la Garde » (consulté le )
- Notice dans la base Joconde, « GRENADIERS DE LA GARDE IMPERIALE AU REPOS.16 AOUT 1870 » (consulté le )
- « Transport de blessés » (consulté le )