Palenque de San Basilio
Palenque de San Basilio ou San Basilio de Palenque est un village situĂ© dans les contreforts des Montes de MarĂa au nord de la Colombie.
Lâespace culturel de Palenque de San Basilio *
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Fiesta Ă Palenque de San Basilio | |
Pays * | Colombie |
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Liste | Liste représentative |
AnnĂ©e dâinscription | 2008 |
Année de proclamation | 2005 |
* Descriptif officiel UNESCO | |
En 2005, « Lâespace culturel de Palenque de San Basilio » Ă©tait proclamĂ© « chef-d'Ćuvre du Patrimoine Oral et ImmatĂ©riel de l'HumanitĂ© » par l'UNESCO[1].
Histoire
Le village de Palenque de San Basilio, qui compte prĂšs de 3 500 habitants, est situĂ© dans les contreforts des Montes de MarĂa, Ă 70 kilomĂštres au sud de CarthagĂšne, la capitale rĂ©gionale. Ce territoire fait partie de la municipalitĂ© de Mahates (BolĂvar).
Palenque de San Basilio, fondĂ© par un roi africain nommĂ© Benkos BiohĂł, est lâun des villages fortifiĂ©s appelĂ©s palenques. Ceux-ci ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©s au XVIIe siĂšcle par des esclaves fugitifs cherchant refuge. Au terme dâannĂ©es de guerres contre les Espagnols, la couronne ibĂ©rique, en 1713, leur a accordĂ© la libertĂ© et des terres par un traitĂ© qualifiĂ© dâ« entente cordiale ».
Pendant la colonisation, le terme palenque Ă©tait utilisĂ© pour les Ă©tablissements politiquement structurĂ©s de noirs, esclaves marrons. Ces colonies disposaient de leurs propres modes de gouvernement et dâorganisation sociale. Parmi les nombreux palenques qui ont existĂ©, seul San Basilio a survĂ©cu jusquâĂ nos jours, devenant ainsi un espace culturel unique. Il sera ainsi proclamĂ© « chef-d'Ćuvre du patrimoine oral et immatĂ©riel de l'humanitĂ© » en 2005 par l'UNESCO puis inscrit sur la liste reprĂ©sentative du patrimoine culturel immatĂ©riel de l'humanitĂ©.
Palenque de San Basilio est habité principalement par des Afro-Colombiens qui sont les descendants directs des esclaves africains amenés par les Espagnols lors de la colonisation des Amériques et qui ont préservé leurs traditions héréditaires.
Culture
Lâespace culturel de Palenque de San Basilio recouvre des pratiques sociales, mĂ©dicales et religieuses ainsi que des traditions musicales et orales qui ont pour la plupart des racines africaines. Lâorganisation sociale de la communautĂ© est fondĂ©e sur les rĂ©seaux familiaux et sur des groupes dâĂąges appelĂ©s ma-kuagro. Lâappartenance au kuagro crĂ©e entre les membres du groupe un ensemble de droits et de devoirs et se caractĂ©rise par une forte solidaritĂ© interne. Des tĂąches quotidiennes et des Ă©vĂ©nements particuliers sont effectuĂ©s par tous les membres du kuagro[1].
Les rites funĂ©raires et les pratiques mĂ©dicales complexes tĂ©moignent de systĂšmes spirituels et culturels distinctifs dans lesquels sâinscrivent la vie et la mort[1]. Des expressions musicales comme le Bullernenge sentado[1], Son palenquero, le Son de negro[1], la chalupa ou la chalusonga[2] accompagnent les cĂ©lĂ©brations collectives, telles que les baptĂȘmes, les mariages et les fĂȘtes religieuses, ainsi que les loisirs. Ainsi, une des spĂ©cificitĂ©s du Palenque est la cĂ©rĂ©monie du lumbalĂș, rite funĂšbre d'origine bantoue qui regroupe des chants de femmes, des danses et des percussions aux rythmes d'une grande complexitĂ©. Ce rituel religieux se tient lors des funĂ©railles et au cours des neuf jours et neuf nuits suivants lâenterrement.
Lâune des originalitĂ©s de Palenque de San Basilio est sa langue. Le palenquero est le premier signe de lâidentitĂ© du village. Ainsi, ses habitants se diffĂ©rencient du reste des Colombiens et des Afro-Colombiens. La langue palenquera est Ă©galement appelĂ©e suto ce qui veut dire « Ă nous ».
Câest la seule langue crĂ©ole des AmĂ©riques Ă associer une base lexicale espagnole et des caractĂ©ristiques grammaticales des langues bantoues autochtones du continent africain[1] - [2]. Cependant, la langue de Palenque de San Basilio a souffert de lâouverture du village. Actuellement ce nâest plus le canal privilĂ©giĂ© de communication entre les villageois qui utilisent plutĂŽt le castillan, la langue Ă©tant surtout parlĂ©e par les anciens. Pendant les annĂ©es 1980, le suto est mĂȘme entrĂ© dans un processus de disparition qui a Ă©tĂ© stoppĂ© car la langue crĂ©ole fait dĂ©sormais partie du cursus scolaire.
Lâespace culturel de Palenque est menacĂ© non seulement par les changements Ă©conomiques qui touchent les modes locaux de production, mais aussi par le conflit armĂ© colombien entre les forces paramilitaires colombiennes et les groupes de guĂ©rillas locaux[1]. Par ailleurs, hors de Palenque, les habitants sont souvent victimes de discrimination et de prĂ©jugĂ©s qui provoquent un rejet de leurs valeurs culturelles[1].
Voir aussi
Articles connexes
- Benkus Bioho, film documentaire
- El Ănima Palenquera, film documentaire