Accueil🇫🇷Chercher

Paeonia mascula

La pivoine mâle ou pivoine coralline (Paeonia mascula) est une plante herbacée vivace de la famille des Paeoniaceae, répandue de la France, de l'Italie et de l'Algérie jusqu'à la Russie.

Paeonia mascula.

Taxonomie

L'histoire des dénominations de cette espèce est assez compliquée[2]. Au Ier siècle, le médecin grec Dioscoride donna la description de deux pivoines qu'il appela mâle et femelle, correspondant aux actuelles Paeonia mascula et Paeonia officinalis. À l'origine de la nomenclature moderne, Linné unifia toutes les pivoines connues de lui sous le nom de Paeonia officinalis avec deux variétés, feminea et mascula, cette dernière étant l'espèce considérée ici. Au XIXe siècle, Cosson adopta un concept très large de P. mascula. En 1948, Stern donna au contraire un sens restreint à P. mascula et traita P. corallina comme son synonyme. Depuis les années 60, de plus en plus de sous espèces furent identifiées. En 2000, Hong[3] reconnaît 12 sous espèces :

  • atlantica (AlgĂ©rie)
  • arietina (Europe de l'est et nord de la Turquie)
  • caucasica (Caucase)
  • hellenica Tzanoud. 1977 (rĂ©gion Ă©gĂ©enne et Sicile)
  • macrophylla (sud ouest de la GĂ©orgie)
  • mascula Passal. & Bernardo 2004 (large rĂ©partition, allant de la France et l'Italie jusqu'Ă  la Russie en passant par l'Allemagne, la Hongrie)
  • mlokosewitschii (est de la GĂ©orgie et rĂ©gions proches d'AzerbaĂŻdjan et Russie)
  • orientalis (RĂ©gion ÉgĂ©enne, sud de la Turquie, Chypre, Liban, Syrie, nord de l'Irak)
  • russi (Corse, Sardaigne, Sicile, Ă®les ÉgĂ©ennes)
  • tomentosa (sud de l'AzerbaĂŻdjan)
  • trinernat (CrimĂ©e)
  • wittmannian (nord ouest du Caucase).

Synonymes taxonomiques

  • Paeonia kurdistanica Zohary
  • Paeonia corallina Retz

Description

Paeonia mascula.

La sous espèce Peaonia mascula subsp mascula (L.) Mill[4]. est une plante herbacĂ©e, pĂ©renne, de 30 Ă  60 cm de haut dont les feuilles disparaissent l'hiver (gĂ©ophyte).

Les feuilles inférieures sont biternées, les supérieures ternées, à larges segments, ovales ou oblongs, entiers, pubescents en dessous. Elles sont d'un vert un peu glauque.

La floraison a lieu de mai Ă  juin[5]. Les fleurs solitaires, terminales, de 9 Ă  14 cm vont du rouge au rose. Les pĂ©tales sont largement ovales. Les nombreuses Ă©tamines portent des anthères plus longues que les filets. Les fleurs sont pollinisĂ©es par les insectes.

Le fruit est formé par 3 à 5 follicules, tomenteux, rarement glabres, étalés horizontalement ou arqués-réfléchis.

  • P. mascula ssp mascula, feuille aux larges segments ovales, d'un vert glauque
    P. mascula ssp mascula, feuille aux larges segments ovales, d'un vert glauque
  • P. mascula
    P. mascula
  • P. mascula subsp russi, Sardaigne
    P. mascula subsp russi, Sardaigne
  • P. mascula ssp mascula, follicules tomenteux
    P. mascula ssp mascula, follicules tomenteux

Écologie

Paeonia mascula se rencontre dans les lieux herbeux et buissonnants ainsi que dans les prairies[5].

L'espèce est présente en France, dans le nord-ouest de l'Afrique, dans l'est du bassin méditerranéen, ainsi que par endroits en Europe centrale[5].

En France, elle peut s'observer dans le Centre (Loiret, Loir-et-Cher, Vienne, Côte d'Or). En avril-, elle fut redécouverte dans le Lot. La sous espèce russi se rencontre en Corse.

La pivoine mâle est en danger dans son milieu naturel, en raison de la pression exercée par la demande des collectionneurs privés.

Utilisation

Dans la Grèce antique, la racine séchée était donnée comme antiseptique, aux femmes en couches[6]. Au Moyen Âge, la plante était cultivée comme plante médicinale[7]. Les pétales servaient à faire une infusion contre la toux et à traiter les hémorroïdes. Traditionnellement, la racine était utilisée pour ses propriétés antiseptiques.

Une analyse récente[6] des constituants volatils de Paeonia mascula ssp hellenica a donné :

Constituants volatils de P. mascula ssp hellenica
Composés %
Salicylaldéhyde 74.7
Methyl salicylate 5.2
Myrtanal 4.0

Cette analyse a révélé aussi une absence de paéonol et d'acide benzoïque, deux principes actifs des pivoines de Chine.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

(en) Référence IPNI : Paeonia mascula (consulté le )

Références

  1. IPNI. International Plant Names Index. Published on the Internet http://www.ipni.org, The Royal Botanic Gardens, Kew, Harvard University Herbaria & Libraries and Australian National Botanic Gardens., consulté le 2 juillet 2020
  2. (en) Josef J. Halda et James W. Waddick, The Genus Paeonia, Timber Press,
  3. (en) Hong Deyuan, « A subspecies of Paeonia mascula (Paeoniaceae) from W. Asia and SE. Europe », Acta Phytotaxonomica Sinica, vol. 38, no 4,‎ , p. 381-385
  4. (fr) Référence Tela Botanica (France métro) : P. mascula
  5. David Burnie, Fleurs de Méditerranée : 500 espèces, Éditions Larousse, , 320 p. (ISBN 2-03-560422-2), p. 62
  6. (en) Vasiliki Papandreou, Prokopios Magiatis, Ioanna Chinou, Eleftherios Kalpoutzakis, Alexios-Leandros Skaltsounis, Anthony Tsarbopoulos, « Volatiles with antimicrobial activity from the roots of Greek Paeonia taxa », Journal of Ethnopharmacology, vol. 81,‎ , p. 101-104
  7. (en) Martin Page, The Gardener's Guide to Growing Peonies, David & Charles PLC,
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.