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P (symbole nazi)

Le symbole « P »[1] ou badge « P »[2] est introduit le 8 mars 1940 par le Gouvernement général de Pologne en relation avec l'exigence que les travailleurs polonais (Zivilarbeiter) utilisaient pendant la Seconde Guerre mondiale comme travailleurs forcés en Allemagne (après l'invasion et l'occupation allemande de la Pologne en 1939), affichant un symbole visible pour indiquer leur origine ethnique. Le symbole est introduit avec l'intention d'être utilisé sous la forme d'un insigne en tissu, qui est en effet la forme la plus courante, mais également reproduit sur des documents (par des timbres) et des affiches. L'insigne est destiné à humilier[2] - [3], et comme le symbole juif similaire, peut être vu comme un insigne de honte[4].

Badge Zivilarbeiter des travailleurs forcés polonais.

Conception et utilisation

Le dessin est introduit dans les décrets polonais (lois concernant les travailleurs polonais en Allemagne) du 8 mars 1940[2]. Le symbole est un losange avec des côtés de cinq centimètres. La bordure (environ un demi-centimètre de large) et la lettre P (deux centimètres et demi de haut) sont de couleur violette, tandis que l'intérieur du symbole est jaune[5]. L'insigne de la lettre « P » devait être porté sur la poitrine droite de chaque vêtement porté. Ceux n'obéissant pas aux règles risquent une amende pouvant aller jusqu'à 150 reichsmarks et l'arrestation avec une peine possible de six semaines de détention.

On aurait choisi sa couleur et sa forme pour éviter toute association avec les symboles nationaux de la Pologne[3]. Il s'agit de la première marque publique officielle de type insigne destinée à l'identification des individus en fonction de leur origine raciale ou ethnique (ou d'autres caractéristiques sociales) introduite dans l'Allemagne nazie, l'étoile jaune juive » plus connue, introduit un an plus tard, en septembre 1941[2].

En janvier 1945, l'Office central de la sécurité du Reich propose un nouveau dessin pour un insigne polonais, un épi de maïs jaune sur une étiquette rouge et blanche, mais il n'est jamais mis en œuvre[3].

Exemples d'utilisation

  • Document d'identité Arbeitsbuch Für Ausländer (Manuel pour les étrangers) délivré à un travailleur forcé polonais en 1942 avec un écusson « P » que les Polonais devaient porter attaché à leurs vêtements.
    Document d'identité Arbeitsbuch Für Ausländer (Manuel pour les étrangers) délivré à un travailleur forcé polonais en 1942 avec un écusson « P » que les Polonais devaient porter attaché à leurs vêtements.
  • Affiche anti-polonaise publiée par Volksbund für das Deutschtum im Ausland (Association pour la « germanité » à l'étranger) Gauverband Danzig Westpreußen (Association du « comté », Gdansk, Prusse occidentale).
    Affiche anti-polonaise publiée par Volksbund für das Deutschtum im Ausland (Association pour la « germanité » à l'étranger) Gauverband Danzig Westpreußen (Association du « comté », Gdansk, Prusse occidentale).

Notes et références

  1. Henry Friedlander et Sybil Milton, Archives of the Holocaust: an international collection of selected documents, Garland, (ISBN 978-0-8240-5483-0, lire en ligne), p. 725
  2. Ulrich Herbert, Hitler's Foreign Workers: Enforced Foreign Labor in Germany Under the Third Reich, Cambridge University Press, , 8, 72, 321 (ISBN 978-0-521-47000-1, lire en ligne)
  3. « The letter "P" », Porta Polonica (consulté le )
  4. Jacob D'Ancona, The City Of Light, New York, Citadel, , 23–24 p. (ISBN 0-8065-2463-4) :
    « But the wearing of a badge or outward sign — whose effect, intended or otherwise, successful or not, was to shame and to make vulnerable as well as to distinguish the wearer… »
  5. (pl) Studia ślas̨kie, (lire en ligne), p. 282

Voir aussi

Articles connexes

Lectures complémentaires

  • (pl) Julian Bartosz, Ludzie ze znakiem P., ZakŁad Narodowy im: Ossolińskich,
  • (pl) Bohdan Koziełło-Poklewski, Bohdan Łukaszewicz et Ośrodek Badań Naukowych im. Wojciecha Kętrzyńskiego w Olsztynie, Ze znakiem "P": relacje i wspomnienia z robót przymusowych w Prusach Wschodnich w latach 2 wojny światowej, Ośrodek Badań Naukowych im. Wojciecha Kętrzyńskiego,
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