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Ouvrage de l'Immerhof

L'ouvrage de l'Immerhof, appelé aussi ouvrage de la Ferme-Immerhof ou Le Tiburce, est un ouvrage fortifié de la ligne Maginot, situé sur la commune d'Hettange-Grande, dans le département de la Moselle. Il s'agit d'un petit ouvrage mixte (c'est-à-dire comportant un peu d'artillerie), comptant quatre blocs. Il est construit entre 1930 et 1935 et épargné par les combats de .

Ouvrage de l'Immerhof
Entrée de l'ouvrage et barbelés.
Entrée de l'ouvrage et barbelés.

Type d'ouvrage Petit ouvrage d'artillerie
Secteur
└─ sous-secteur
secteur fortifié de Thionville
└─ sous-secteur d'Hettange-Grande
Numéro d'ouvrage A 10
Année de construction 1930-1935
Régiment 168e RIF, 151e RAP, 18e génie (transmissions) et 2e génie (électromécanique)
Nombre de blocs 4
Type d'entrée(s) Entrée des hommes (EH)
Effectifs 193 hommes et 5 officiers
CoordonnĂ©es 49° 25′ 30″ nord, 6° 08′ 08″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : France
GĂ©olocalisation sur la carte : Moselle
Localisation de l'ouvrage
Localisation de l'ouvrage

C'est l'un des petits ouvrages les mieux armés de la ligne car réalisé conformément aux plans initiaux. C'est aussi un des rares ouvrages de la ligne à avoir été construit entièrement à ciel ouvert, puis remblayé.

Étymologie

Son nom provient de la ferme à proximité de laquelle il a été construit, la ferme Immerhof. Cependant, pendant la guerre, les membres de l'équipage en parlaient sous le nom de « Le Tiburce », nom de baptême qu'ils lui avaient donné en référence à saint Tiburce.

Position sur la ligne

Faisant partie du sous-secteur d'Ettange (aujourd'hui Hettange-Grande) dans le secteur fortifié de Thionville (dans la région fortifiée de Metz, la partie la plus puissante du dispositif Maginot), l'ouvrage de l'Immerhof, portant l'indicatif A 10, est intégré à la « ligne principale de résistance » entre la casemate CORF d'intervalle du Bois-de-Kanfen Est (C 43) à l'ouest et des blockhaus RFM[1] à l'est, à portée de tir des canons des gros ouvrages de Molvange (A 9) plus à l'ouest et de Soetrich (A 11) plus à l'est[2].

Il est situé à km au nord de Thionville, ce qui en fait l'ouvrage le plus proche de la frontière franco-luxembourgeoise. Son rôle était de couvrir la route allant d'Hettange-Grande à Dudelange, l'actuel CD 15, ainsi que la voie ferrée Thionville-Luxembourg qui passe à proximité immédiate. Il assurait également la protection des autres organes Maginot situés à proximité : les deux casemates de Kanfen, l'abri du Stressling, l'abri et l'observatoire d'Hettange-Grande, ainsi que les nombreux blockhaus construits pendant la drôle de guerre.

Description

L'ouvrage est composĂ© en surface de trois blocs de combat[3] et d'un bloc d'entrĂ©e, avec en souterrain des magasins Ă  munitions, une usine (avec deux groupes Ă©lectrogènes Renault de 80 chevaux) et les locaux de vie nĂ©cessaires aux 198 hommes d'Ă©quipage[4] pour rĂ©sister Ă  un siège de trois mois (cuisine, infirmerie, chambrĂ©es, etc.).

C'est le seul ouvrage de la Ligne avec celui des Sarts[5], à avoir été construit entièrement à ciel ouvert puis remblayé, ce qui constitue une de ses nombreuses particularités.

Les blocs 1 et 2 sont des blocs d'infanterie similaires avec chacun une tourelle de mitrailleuses et deux cloche GFM (guetteur fusil mitrailleur).

Le bloc 3 est un bloc mixte d'artillerie et d'infanterie avec une tourelle avec deux mortiers de 81 mm, un crĂ©neau pour jumelage de mitrailleuses et une cloche GFM.

Le bloc d'entrĂ©e est armĂ© avec un crĂ©neau mixte pour JM/AC 47 (jumelage de mitrailleuses et canon antichar de 47 mm), des crĂ©neaux pour FM, des goulottes lance-grenades, deux cloches GFM et une cloche lance-grenades[6].

  • Tourelle de 81 mm en position Ă©clipsĂ©e du bloc 3, protĂ©gĂ©e par une cloche GFM.
    Tourelle de 81 mm en position éclipsée du bloc 3, protégée par une cloche GFM.
  • Champignons d'aĂ©ration et tourelle de mitrailleuses du bloc 2.
    Champignons d'aération et tourelle de mitrailleuses du bloc 2.
  • Tourelle de mitrailleuses du bloc 2.
    Tourelle de mitrailleuses du bloc 2.
  • CrĂ©neau avec jumelage de mitrailleuses de l'entrĂ©e.
    Créneau avec jumelage de mitrailleuses de l'entrée.

De nos jours

La totalitĂ© de l'ouvrage ainsi que les espaces verts sont entretenus et remis en Ă©tat par une association de bĂ©nĂ©voles « Le Tiburce Â»[7] depuis 20 ans. Les bĂ©nĂ©voles ont ainsi pu remettre en marche les moteurs des groupes Ă©lectrogènes ainsi que le rĂ©seau Ă©lectrique, et le système de ventilation de tout l'ouvrage. D'autres travaux ont concernĂ© la rĂ©fection des peintures. Tous les travaux sont rĂ©alisĂ©s dans un souci d'authenticitĂ© et de mĂ©moire. Une des deux tourelles est actuellement totalement rĂ©novĂ©e et en Ă©tat de marche (avec moteur Ă©lectrique ou manuellement). L'ouvrage est ouvert au public[8] - [9], les visites sont organisĂ©es par les membres de l'association : les 2e et 4e dimanches des mois d'avril Ă  septembre ainsi que les jours fĂ©riĂ©s.

« Le Tiburce Â» fonctionne grâce Ă  l'aide de la commune d'Hettange-Grande et les droits d'entrĂ©e perçus pour les visites.

Notes et références

  1. Le niveau de protection d'une casemate de la ligne Maginot dĂ©pend de son modèle et de sa pĂ©riode de construction. De 1928 Ă  1935 sont construits les modèles les plus puissamment protĂ©gĂ©s : les casemates et ouvrages CORF (Commission d'organisation des rĂ©gions fortifiĂ©es), avec des murs et dalles Ă©pais jusqu'Ă  3,5 mètres de bĂ©ton). Puis viennent Ă  partir de 1935 les blockhaus MOM (main-d'Ĺ“uvre militaire), avec de 0,60 Ă  1,5 m de bĂ©ton, avec des modèles très variĂ©s selon la rĂ©gion : RFM (rĂ©gion fortifiĂ©e de Metz), RFL (rĂ©gion fortifiĂ©e de la Lauter), 1re, 2e, 20e et 7e RM (rĂ©gion militaire). Les MOM les plus protĂ©gĂ©s sont appelĂ©s FCR (fortification de campagne renforcĂ©e). De 1937 Ă  1940, le STG (Service technique du GĂ©nie) standardise les constructions, avec une protection de 1,50 Ă  m de bĂ©ton.
  2. Jean-Yves Mary et Alain Hohnadel, op. cit., t. 3, p. 87.
  3. Plan de l'ouvrage et présentation des blocs de l'ouvrage.
  4. Composition de la garnison.
  5. « Généralités sur la Genèse de la ligne Maginot », (consulté le )
  6. Jean-Yves Mary et Alain Hohnadel, op. cit., t. 3, p. 90.
  7. Présentation de l'association
  8. Maginot.org - ouvrages ouverts au public.
  9. Dates et heures de visite.

Voir aussi

Bibliographie

  • Le Tiburce, ouvrage de Immerhof : historique de l'ouvrage, avant et pendant les hostilitĂ©s de 39-40, Hettange-Grande, Association des amis de l'ouvrage Immerhof, , 39 p. (BNF 34782353).
  • Romain Wagner, Histoire de Soetrich, S.l., Quarto d'Altino, , 220 p. (ISBN 978-2-9554645-1-9).
  • Jean-Yves Mary, Alain Hohnadel, Jacques Sicard et François Vauviller (ill. Pierre-Albert Leroux), Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 1, Paris, Ă©ditions Histoire & collections, coll. « L'EncyclopĂ©die de l'ArmĂ©e française » (no 2), (rĂ©impr. 2001 et 2005), 182 p. (ISBN 2-908182-88-2) :
    • Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 2 : Les formes techniques de la fortification Nord-Est, Paris, Histoire et collections, , 222 p. (ISBN 2-908182-97-1) ;
    • Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 3 : Le destin tragique de la ligne Maginot, Paris, Histoire et collections, , 246 p. (ISBN 2-913903-88-6).

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