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Oum Toub

Oum Toub (en arabe : ŰŁÙ… Ű§Ù„Ű·ÙˆŰš) est une commune de la wilaya de Skikda en AlgĂ©rie, situĂ©e Ă  30 km de Skikda, Ă  40 km de Constantine, Ă  100 km de Guelma et 110 km d'Annaba.

Oum Toub
Noms
Nom arabe algĂ©rien ŰŁÙ… Ű§Ù„Ű·ÙˆŰš
Administration
Pays Drapeau de l'Algérie Algérie
Wilaya Skikda
DaĂŻra Oum Toub[1]
Code ONS 2128
DĂ©mographie
Population 34 458 hab. (2008[2])
DensitĂ© 191 hab./km2
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 36° 41â€Č 27″ nord, 6° 34â€Č 36″ est
Superficie 180 km2
Localisation
Localisation de Oum Toub
Localisation de la commune dans la Wilaya de Skikda
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Oum Toub
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Oum Toub
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Oum Toub

    Histoire

    Histoire de Oum Toub
    La crĂ©ation du camp de regroupement d’Oum Toub.

    Elle remonte au dĂ©but de l’étĂ© 1957. Elle obĂ©it Ă  la nĂ©cessitĂ© d’isoler les populations rurales de la « rĂ©bellion ». Tel est le credo des officiers des Affaires algĂ©riennes qui s’emploient { mettre en place des SAS (Sections Administratives SpĂ©cialisĂ©es) dans le cadre de la « pacification ». Le quadrillage du massif est total dans le courant de l’étĂ© 1956. Le territoire est alors divisĂ© en dix secteurs chapeautĂ©s chacun par un officier de SAS. Et les populations rurales Ă©parpillĂ©es dans les mechtas sont « invitĂ©es » Ă  quitter leurs demeures pour s’installer dans les camps de regroupement.

    Cinquante ans aprĂšs, Lalla Khedidja restitue avec autant de prĂ©cisions et beaucoup d’émotion les dures conditions de vie du camp, cet univers concentrationnaire dĂ©crit par ailleurs par Abdelmalek Sayad, Pierre Bourdieu (1964) et Michel Cornaton (1967).

    Lalla Khedidja cite pas moins de 15 foyers appartenant Ă  son clan familial.
    A Oum Toub, le camp Ă©tait situĂ© au lieu-dit Ouled Khessib. Les familles furent dĂ©placĂ©es juste avant les moissons qu’elles durent abandonner. De maniĂšre brutale, elles se sont retrouvĂ©es parquĂ©es dans un camp vide de toute habitation, dĂ©munies de tout et privĂ©es de leurs occupations habituelles (cultures et Ă©levage). Aussi furent-elles invitĂ©es Ă  construire elles-mĂȘmes des huttes avec le peu de matĂ©riaux disponibles (branchages et diss). Les familles ne partageaient pas toujours le mĂȘme espace (Zriba) affectĂ© et devaient composer avec d’autres familles « Ă©trangĂšres ». Cette proximitĂ© forcĂ©e a donnĂ© souvent lieu Ă  des frictions et ravivĂ© des tensions anciennes qui venaient s’ajouter Ă  la violence des nouvelles conditions de vie dans le camp.

    Celui-ci Ă©tait entourĂ© d’une haie de barbelĂ©s, entrecoupĂ©e par des miradors et quatre portes gardĂ©es jour et nuit par des harkis.

    La circulation hors du camp Ă©tait interdite les premiers temps. L’officier de la SAS d’Oum Toub logeait dans le bordj situĂ© dans le camp et Ă©difiĂ© rapidement pour signifier « l’Ɠuvre civilisatrice de la France ». Il Ă©tait persuadĂ© – au nom de la pacification – de mettre fin ainsi Ă  « l’adhĂ©sion tacite de la population Ă  la rĂ©bellion ». Mais, ne pouvant subvenir aux besoins de la population, l’officier de la SAS autorisa les sorties hors du camp, selon la conjoncture, Ă  deux moments prĂ©cis : lors de la cueillette des olives et lors des maigres rĂ©coltes de cĂ©rĂ©ales permises. Huile et cĂ©rĂ©ales devaient ĂȘtre dĂ©posĂ©es Ă  la SAS pour empĂȘcher tout ravitaillement destinĂ© aux maquisards. Les familles disposaient d’un carnet de rationnement contrĂŽlĂ© rigoureusement. La ration Ă©tait limitĂ©e Ă  7 kg par personne et par mois. En cas d’embuscades ou d’incendies, la distribution des vivres Ă©tait suspendue en guise de reprĂ©sailles. C’est dire que les repas n’étaient pas assurĂ©s quotidiennement.

    Au printemps et en automne, la cueillette des herbes sauvages dont le bqol, permettait aux uns et aux autres de ne pas mourir de faim. La mort Ă©tait quotidienne, elle touchait les corps les plus vulnĂ©rables, ceux des enfants en bas Ăąge en particulier, Ă  tel point qu’il existe deux cimetiĂšres d'enfants l’un au camp, au lieu-dit Merdj Mechouda, et le second hors du camp au lieu-dit Boubalouta. Ce que le rapport de Michel Rocard avait rĂ©vĂ©lĂ© lors de sa publication le 18 avril 1959


    El Yazid et Fekrache Amar les hommes infatigables.

    A Oum Toub, la plupart des hommes valides ont pris le maquis dans le courant de l’annĂ©e 1955. Plusieurs furent rejoints par leurs Ă©pouses tandis que leurs enfants Ă©taient confiĂ©s Ă  des proches parents. Les arrestations et les tortures n’ont Ă©pargnĂ© personne. Et les femmes subirent les mĂȘmes violences et furent soumises aux mĂȘmes humiliations que les hommes. Plusieurs cas de viol sont Ă©voquĂ©s par Lalla Khedidja. Les deux principaux centres de torture Ă©taient situĂ©s, l’un { la prison mĂȘme d’Oum Toub et le second au lieu-dit Grombat, Ă  Sidi Kamber prĂšs de la mine de plomb et de zinc. Ce dernier est encore visible avec les anneaux de fer qui servaient Ă  attacher les prisonniers et les prisonniĂšres.

    Parmi les moudjahidine rencontrĂ©s, se dĂ©tache du lot Si El Yazid de son vrai nom Mahmoud Boubriem, initiĂ© aux idĂ©es nationalistes du PPA-MTLD par Amar Fekrache, Si Mohammed Lahmar, Si Mohammed Bentabed. Ils ont vĂ©cu les dĂ©chirements du parti Ă  la veille de 1954. Tous ont pris le chemin du maquis en 1955. Si El Yazid disposait d’un fusil de chasse. Comme beaucoup d’autres maquisards, il fut accompagnĂ© de son Ă©pouse. Connu comme l’homme du tissal : outre les liaisons qui l’amenaient Ă  parcourir la Zone 2 (Wilaya 2 aprĂšs le congrĂšs de la Soummam) dans tous les sens, il Ă©tait aussi le guide attitrĂ© de ses dirigeants Zighoud Youcef, Lakhdar Bentobbal, Ali Kafi, Salah Boubnider. Il assure avoir mis l’abri, quelque part dans la forĂȘt, de nombreux documents du PC de la Zone/Wilaya 2.

    Dans le village de Si El Yazid, nous avons rencontrĂ© Ă©galement Si Brahim Boulouadnine, l’homme des embuscades cĂ©lĂšbres, comme celle du 12 mai 1957 Ă  Beni Ghezlane oĂč 35 soldats furent tuĂ©s et 27 autres blessĂ©s, ou de Zeggar (mai 1957), et qui furent particuliĂšrement meurtriĂšres pour la troupe française. Les reprĂ©sailles furent terribles a cause de l’intervention de l’aviation qui n’a pas hĂ©sitĂ© faire usage du napalm.

    Le CimetiĂšre des martyrs

    Le 28 avril 2012, journĂ©e du fidaĂŻ en hommage Ă  la disparition de Messaoud Boudjeriou - responsable de la ville de Constantine15, tombĂ© au champ d’honneur le 28 avril 1961, { DenaĂŻra - fut inaugurĂ© le cimetiĂšre des martyrs d’Oum Toub et sa rĂ©gion.

    Ce jour-lĂ , 38 martyrs dont les corps Ă©taient enterrĂ©s dans diffĂ©rents lieux du massif ont Ă©tĂ© inhumĂ©s. Une plaque commĂ©morative fut aussi Ă©rigĂ©e, portant l’inscription des noms de plusieurs centaines de martyrs dont beaucoup appartiennent Ă  la mĂȘme famille. Ainsi celle de Hadj Mohammed Fekrache a perdu cinq de ses fils. Parmi ces disparus, nous fut contĂ©e l’histoire tragique de Amar Fekrache dit BoudjemaĂą qui, lors de son arrestation, fut torturĂ© et son corps meurtri sera traĂźnĂ© et livrĂ© aux chiens devant les villageois de CheraĂŻa, avant d’ĂȘtre achevĂ© Ă  Sidi Kamber le 22 mai 1957.

    Oum Toub se souvient de ceux qui ont sacrifiĂ© leur vie pour la libĂ©ration de l’AlgĂ©rie.

    Aux archives de l’APC d’Oum Toub, une liste des orphelins, enfants de martyrs ou non, fut dressĂ©e dĂšs 1964 : elle comprend quelque 550 enfants dont il fallait prendre soin.

    Chez les rescapĂ©s du camp d’Oum Toub, il n’y a pas de place pour le ressentiment malgrĂ© les souffrances passĂ©es. Dans le vague du regard, on devine l’apaisement. Le devoir patriotique a Ă©tĂ© accompli. La vie a Ă©tĂ© trĂšs difficile durant la Guerre de libĂ©ration nationale, elle a continuĂ© { l’ĂȘtre durant les premiĂšres annĂ©es de l’indĂ©pendance. Les traumatismes sont toujours l{. Mais d’aucuns se rappellent que l’école a ouvert ses portes { tous les enfants, filles et garçons { l’automne 1962.

    Et aujourd’hui, les progrĂšs les plus spectaculaires ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s dans le domaine de l’éducation : 23 Ă©coles primaires, 3 collĂšges, un lycĂ©e accueillent la jeunesse d’Oum Toub.

    Nous remercions tous les habitants dont les moudjahidine qui nous ont apportĂ© leur aide, ainsi que les autoritĂ©s de la daĂŻra et de l’APC d’Oum Toub.

    GĂ©ographie

    La ville d'Oum Toub est situĂ©e Ă  300 mĂštres d'altitude.

    Elle possÚde une richesse importante dans la région, son barrage.

    Notes et références

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