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Ordoño Ier

Ordoño Ier d'Oviedo (arabe : ŰŁŰ±ŰŻÙˆÙ† ŰšÙ† Ű„Ű°ÙÙ†ŰŽ), nĂ© en 821 Ă  Oviedo et mort dans la mĂȘme ville le 26/[1], est roi des Asturies de 850 Ă  866. Il succĂšde Ă  son pĂšre Ramire Ier. Il rĂ©duit la rĂ©volte de Musa II (vers 859-860) et continue la Reconquista. Son fils Alphonse III lui succĂšde au trĂŽne.

Ordoño Ier
Illustration.
Titre
Roi des Asturies
–
(16 ans, 3 mois et 26 jours)
Prédécesseur Ramire Ier
Successeur Alphonse III
Biographie
Dynastie Asturo-LĂ©onaise
Date de naissance
Lieu de naissance Oviedo
Date de décÚs
Lieu de décÚs Oviedo
Sépulture Panthéon de rois asturiens
PĂšre Ramire Ier
MĂšre Urraca
Fratrie Rodrigue
Conjoint Nuña
Enfants Alphonse III
Leodegundia Ordoñez
Religion Christianisme

Ordoño Ier
Rois des Asturies
Statue d’Ordoño Ier Ă  Madrid.

Sa famille

Ordoño Ier est le fils de Ramire Ier d'Oviedo et peut-ĂȘtre d’Urraca. Mais il est Ă©levĂ© en partie par la seconde Ă©pouse de son pĂšre, Paterna de Castille. Il est le demi-frĂšre de Rodrigo, qui sera le premier comte de Castille.

Biographie

Jeunesse

Ordoño Ier d'Oviedo passe les premiĂšres annĂ©es de sa vie Ă  Oviedo, Ă  la cour d'Alphonse II, dit le Chaste, roi des Asturies de 791 Ă  842. Il est probablement associĂ© au trĂŽne dĂšs sa jeunesse. À l'Ăąge de neuf ans, il s’installe en Galice avec sa famille, oĂč son pĂšre avait Ă©tĂ© nommĂ© gouverneur. Il complĂšte son Ă©ducation Ă  Lugo, et y initie sa formation militaire.

Ordoño Ier est nommĂ© gouverneur provisoire de la Galice. En 842, son pĂšre Ramire Ier, s'installe en Castille, dans la famille de sa seconde Ă©pouse, Paterna de Castille. Pendant ce voyage, Alphonse II dĂ©cĂšde. NĂ©potien, un grand seigneur, disposant de nombreux appuis, se fait Ă©lire roi des Asturies, en profitant de l'absence de Ramire. Ordoño prĂ©pare les armĂ©es pour combattre l’usurpateur, mais reste en Galice comme gouverneur, pour Ă©viter une propagation de la rĂ©bellion. AprĂšs la victoire de Ramire Ier, il reste gouverneur.

Il succÚde à son pÚre à son décÚs le , premier roi des Asturies à accéder au trÎne par héritage, et non par élection.

Guerres contre les Banu Qasi et les Vascons

Ordoño Ier d'Oviedo hĂ©rite d’une partie du nord de l’Espagne, qui comprend la Galice, les Asturies, la Biscaye et la Ribera del Duero. Celle-ci compte quelques villes : Tuda, LeĂłn, Astorga et Amaya, oĂč il fait construire ou rĂ©tablir des fortifications.

Ordoño dĂ©lĂšgue le gouvernement de ses territoires frontaliers Ă  des membres de sa famille proche. Ceux-ci ont une grande libertĂ© d'action en Ă©change de leur fidĂ©litĂ© : son frĂšre GatĂłn devient comte du Bierzo et son demi-frĂšre Rodrigo, comte de Castille. Au dĂ©part, Rodrigo n’est qu'une sorte de gouverneur des possessions asturiennes sur la rive droite de l'Èbre qui atteignent l’ancien limes. Formant une rĂ©gion difficile Ă  dĂ©fendre, elle est dĂ©fendue par des chĂąteaux, des castillos, ce qui lui vaut d’ĂȘtre appelĂ©e Castille vers l'an 800[2].

L'arrivĂ©e d'Ordoño Ier au trĂŽne coĂŻncide avec une nouvelle rĂ©bellion du chef des Banu Qasi, Musa II, qui contrĂŽle la vallĂ©e de l'Èbre, entre La Rioja et Saragosse. Musa II, alliĂ© avec son demi-frĂšre Eneko Arista, roi de Pampelune, cherche Ă  crĂ©er un royaume musulman indĂ©pendant de Cordoue. En 852, les troupes asturiennes et gasconnes font face aux Vascons d'Eneko et aux troupes de Musa II dans la premiĂšre bataille d’Albelda. Les musulmans et leurs alliĂ©s gagnent la bataille. Musa II contrĂŽle la quasi-totalitĂ© de la Rioja.

Guerres contre Muhammad Ier

La forteresse de Calatrava.

Abd al-Rahman II meurt en 852 et son fils Muhammad Ier est nommĂ© Ă©mir. Dans un premier temps, son rĂšgne est tranquille mais aprĂšs avoir nommĂ© vizir Hashim ben 'Abd al-Aziz, le mĂ©contentement s’étend des mozarabes aux muladĂ­es. TolĂšde devient le centre de la rĂ©sistance au pouvoir de l'Ă©mir. Les mozarabes, dirigĂ©s par Eugenio, contestent le gouverneur musulman et conquiĂšrent la forteresse de Calatrava, en demandant l'appui militaire d'Ordoño. Celui-ci envoie le comte GatĂłn du Bierzo, qui met en Ă©chec les partisans de l’émir Ă  AndĂșjar en 853; les troupes asturiennes sont en revanche battues lors de la bataille de Guadalacete, au sud-ouest de TolĂšde. Un nouveau soulĂšvement se produit en 858 ; par la suite les soulĂšvements se multiplieront dans Al-Andalus.

Nouvelles guerres contre les Banu Qasi et les Vascons

Miniature de la Reconquista.

Toujours en rĂ©bellion contre Cordoue, Musa II tente de s’emparer de la vallĂ©e de l'Èbre et de la Rioja. En 855, il attaque Alava et Al-QilĂĄ, restaure et fortifie la forteresse d'Albelda de Iregua. À la vue de la menace que fait peser cette forteresse sur les territoires orientaux de son royaume, Ordoño lance une offensive contre Albelda de Iregua.

Royaume des Asturies de 850 Ă  875.

En 857, il repousse les troupes envoyĂ©es par le gouverneur de TolĂšde, il s'avance avec une nombreuse armĂ©e sur Logroño et se prĂ©pare Ă  assiĂ©ger Albayda. Musa II accourt Ă  la tĂȘte d'une armĂ©e considĂ©rable pour dĂ©livrer la forteresse. Ordoño ne lĂšve point le siĂšge; il divise son armĂ©e en une partie pour maintenir le blocus de la ville et une autre Ă  la tĂȘte de laquelle il marche au-devant de Musa. Les troupes d'Ordoño Ier, bien qu'infĂ©rieures en nombre, emportent la victoire. Dix mille musulmans et une foule de chrĂ©tiens, entre autres Garcia, le gendre de Musa, restent sur le champ de bataille. Muza lui- mĂȘme est griĂšvement blessĂ©, et ne parvient Ă  se sauver qu'avec l'aide d'un ami dans l'armĂ©e asturienne qui lui fournit une monture. Il est probable qu'il meurt de ses blessures peu de temps aprĂšs, puisqu'il n'est plus question de lui dans l'histoire[3]. Toutefois, selon d’autres sources, Muhammad Ier lui aurait ĂŽtĂ© le gouvernement de Saragosse, et Ă  son fils Lobia celui de TolĂšde. Les deux walis dĂ©posĂ©s, comptant sur l'affection des populations qu'ils gouvernaient, nouĂšrent des intelligences avec les chrĂ©tiens de Galice et secouĂšrent ouvertement le joug de l'Emir[4].

Tout le camp, oĂč se trouvent rĂ©unies de grandes richesses, entre autres le tribut donnĂ© par Charles II le Chauve, tombe au pouvoir d'Ordoño Ier. Il retourne devant Almayda, et emporte la ville d'assaut aprĂšs sept jours de siĂšge. Tous les hommes en Ă©tat de porter les armes qui s'y trouvent sont exĂ©cutĂ©s, et la forteresse est rasĂ©e. Les enfants, les femmes et le butin sont emmenĂ©s comme trophĂ©es. Cette bataille est Ă  l’origine la lĂ©gendaire bataille de Clavijo, Ă©crite au XIIe siĂšcle.

Changements d’alliances

En 859, les vikings arrivent Ă  Pampelune et kidnappent le nouveau roi GarcĂ­a Ier de Pampelune. AprĂšs avoir payĂ© une importante rançon importante, le roi retourne Ă  Pampelune, et la vieille alliance entre les Vascons et les Banu Qasi est dĂ©sormais rompue : GarcĂ­a devient l’alliĂ© du royaume des Asturies.

La fin de son rĂšgne

Compte tenu de la faiblesse relative de l’émirat de Cordoue, la situation est propice Ă  l'expansion du royaume asturien vers le sud. Le phĂ©nomĂšne du repeuplement est soutenu et favorisĂ© par le roi, rĂ©solvant de ce fait les problĂšmes liĂ©s Ă  l'accueil d'importants groupes de mozarabes fuyant l'Ă©mirat aprĂšs les rĂ©bellions de TolĂšde et d'autres villes d’Al-Andalus. À la frontiĂšre de la Rioja, il conquiert diverses forteresses et villes - Haro, Cerezo de RiotirĂłn, Castil de Carrias et Gruau - et bĂątit de nouvelles forteresses - FrĂ­as, LantarĂłn...-. Mais le fait le plus marquant du rĂšgne est le repeuplement d'Amaya en 860, ce qui permet de crĂ©er une nouvelle ligne de forteresses Ă  Urbel del Castillo, Castil de Peones, Moradillo de Sedano, Oca y Cerasio (Cerezo de RiotirĂłn).

Pour renforcer cette nouvelle expansion, les Asturiens attaquent les positions de l’émirat de Cordoue. Ainsi, Ordoño pille Coria tandis que le comte Rodrigo de Castille passe le col de Somosierra et pille et rase la nouvelle forteresse de Talamanca du Jarama en 863, en faisant prisonniers le gouverneur Murzuk et sa femme Balkaria, qu’il remet en libertĂ© peu de temps aprĂšs.

Muhammad Ier, ayant reçu des renforts d'Afrique, n’hĂ©site pas Ă  contre-attaquer. La mĂȘme annĂ©e, son fils 'Abd al-RahmĂĄn et le gĂ©nĂ©ral Abd al-Malik ben Abbas entrent dans les comtĂ©s d’Àlava et de Castille. Rodrigo de Castille tente d’empĂȘcher leur retrait dans le dĂ©filĂ© de Pancorvo. Mais les Maures se rendent compte du danger et s’enfuient par la riviĂšre Oja. Cette expĂ©dition est un Ă©chec cuisant pour les Castillans et les troupes du comtĂ© d’Àlava. Les musulmans, s'il faut en croire leurs historiens, remportent une grande victoire, dĂ©vastent tout le pays depuis le Duero jusqu'Ă  Pampelune, et ramĂšnent Ă  Cordoue quantitĂ© de captifs.

Les Maures attaquent Ă  nouveau en 865, en concentrant leurs attaques sur la Castille Ă  la bataille de la Morcuera. Ibn Alanthir renvoie une nouvelle incursion dans le 866, et le prince Abd al-RahmĂĄn dirige de nouveau l'armĂ©e contre Àlava et la Castille, expĂ©dition dont il revient sans se hĂąter et sans lourdes pertes.

Les chrĂ©tiens contre-attaquent et avancent jusqu'aux portes de Lisbonne. Ils brĂ»lent Sintra et saccagent les riches campagnes du Tage. Muhammad rĂ©unit sa cavalerie et dĂ©sole la frontiĂšre de la Galice oĂč les chrĂ©tiens se rĂ©fugient dans leurs nids d'aigles fortifiĂ©s dans les montagnes[4].

Le rĂšgne d'Ordoño voit la premiĂšre expĂ©dition navale des chrĂ©tiens des Asturies : une centaine de vaisseaux pillent Lisbonne, SĂ©ville, Cadix, Algerisas, et disparaissent avec leur butin aprĂšs avoir semĂ© la terreur sur toute la cĂŽte d'Andalousie. Les Maures, ayant Ă  leur tour envoyĂ© une flotte en Galice, en 866, sont vaincus par le comte Petrus, qui commande celle des chrĂ©tiens. NĂ©anmoins, selon Conde, la flotte arabe, avant de dĂ©barquer, n’est que dispersĂ©e par une tempĂȘte[4].

AprĂšs un rĂšgne de seize ans, le roi Ordoño meurt de la goutte. La Chronica Albeldensia, Ă©crite Ă  Albelda vers 881 lui donne le nom de pĂšre du peuple, et vante sa douceur et sa piĂ©tĂ© autant que son courage. MalgrĂ© ses conquĂȘtes, le royaume des Asturies conserve Ă  peu prĂšs, de son vivant, les mĂȘmes limites, sans s'Ă©tendre dans la plaine[4]. La Reconquista piĂ©tine.

Mariage et descendance

Statue d'Alphonse III des Asturies, son fils et successeur.

Ordoño Ier a pour femme, Doña Nuña, appelĂ©e par les anciens auteurs Munia Dona. Ceux-ci sont trĂšs peu bavards sur cette reine : nous ne savons rien de sa famille, mĂȘme s'il est possible qu’elle soit une trĂšs jeune sƓur ou une fille d’Eneko Arista. En revanche, il existe des documents d’archives permettant de savoir qu’avec son Ă©poux, elle fait beaucoup pour les Ă©glises de Saint-Jacques-de-Compostelle, d’Oviedo, et le MonastĂšre de San XuliĂĄn de Samos en Galice. Ordoño et Doña Nuña ont cinq enfants :

  • Alphonse, qui succĂšde Ă  son pĂšre ;
  • Vermudo ;
  • Odoario ;
  • Fruela ;
  • Nuño Ordóñez, mariĂ© Ă  Ansura, fille de Diego de Castille.

Les fils se rĂ©voltent contre leur frĂšre aĂźnĂ©. Celui-ci les capture et leur fait arracher les yeux pour les empĂȘcher de nuire. Mais Vermudo parvient Ă  s’échapper et rejoint les Maures en guerre contre les chrĂ©tiens.

Urraca (?)
Galicienne
Ramire Ier
roi des Asturies
(† 850)
Paterna de Castille
(† 848)
Ordoño Ier
roi des Asturies
(† 866)
Rodrigo
cte Castille
(† 863)
Diego
"Porcellos"

cte Castille
(† 885)
Nuño Rasura
juge de Castille
(† 865)
Plusieurs
fils
Gutina
Fernando Nuñez
Niger
Nuno Nuñez
cte Castille
(† 915)
Ne
Gonzalo
cte Castille
(† 932)
Muniadomna
Ferdinand
cte Castille
(† 970)
GarcĂ­a Ier
cte Castille
(† 995)
Sanche Ier
cte Castille
(† 1017)
GarcĂ­a II
cte Castille
(† 1029)
Munia Mayor
ctesse Castille
Sanche III
roi Navarre
(† 1029)
BĂ©atrice d'Aybar
Garcia IV
roi Navarre
(† 1054)
Ferdinand Ier
roi Castille
(† 1065)
Ramire Ier
roi d'Aragon
(† 1063)

Notes et références

Ce texte est en partie une traduction de différents articles sur lui et la Reconquista en castillan et en anglais.

  1. (en) & (de) Peter Truhart, Regents of Nations, K. G Saur MĂŒnich, 1984-1988 (ISBN 359810491X), Art. « Europe/Southern Europe Europa/SĂŒdeuropa » Asturias, p. 3172.
  2. Les noblesses espagnoles au Moyen Âge, par Marie-Claude Gerbet, Armand Collin, p.14.
  3. Histoire d'Espagne et de Portugal, depuis les temps les plus reculés... .
  4. Histoire d'Espagne depuis les premiers temps historiques jusqu'Ă  la mort de Ferdinand VII, Rosseeuw Saint-Hilaire, EugĂšne (1805-1889), p.341.

Voir aussi

Bibliographie

  • Barrau-Dihigo, L. Recherches sur l'histoire politique du royaume Asturien (718-910). Revue Hispanique. 52: 1-360 (1921).
  • (es) PĂ©rez de Urbel, Justo. "Los Primeros Siglos de la Reconquista (Años 711-1038)" in España Christiana: Comienzo de la Reconquista (711-1038), vol. 6 of Historia de España [dirigida por Don RamĂłn MenĂ©ndez Pidal] (1964), 204-210.
  • Adeline Rucquoi Histoire mĂ©diĂ©vale de la PĂ©ninsule ibĂ©rique Point Histoire H 180 Ă©ditions du Seuil Paris 1993 (ISBN 2020129353).

Liens externes

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