Opération SharQc
L'Opération SharQc est une vaste opération policière menée principalement au Québec, Canada, le dans le but de réduire notablement les activités illégales des Hells Angels. Elle est probablement la « plus vaste rafle à avoir été menée contre le gang au Canada »[1] et l'aboutissement de trois ans d'efforts de la part de différents corps policiers canadiens, dont la Sûreté du Québec et la Gendarmerie royale du Canada qui ont réalisé 81 enquêtes sur des affaires remontant à 1992[2] - [3].
Nom
SharQC est un acronyme qui signifie « Stratégie Hells Angels Rayon Québec ».
Résumé
Semblable à l'Opération printemps 2001 mais d'une envergure sans précédent, cette rafle policière s'est appuyée sur une nouvelle théorie judiciaire : « [T]ous les membres des Hells Angels et des Rockers étaient impliqués dans un projet commun pour tuer leurs rivaux et prendre le contrôle du marché de la drogue »[4].
Sylvain Boulanger, ancien membre des Hell's Angels et principal informateur, aurait commencé à collaborer avec les policiers en et devrait recevoir une somme globale de 2,9 millions CAD (soit l'équivalent de 2 millions d'Euros) pour son aide. Dans l'histoire de la lutte contre le crime organisé au Québec, c'est le plus gros montant jamais versé à un informateur judiciaire[5]. SharQc a permis d'arrêter 156 sympathisants des Hells, dont 111 membres en règle (full patch), soit la quasi-totalité des membres québécois. Des suspects ont aussi été arrêtés au Nouveau-Brunswick, en France et en République dominicaine. Les « bunkers » des cinq chapitres de l'organisation au Québec ont été saisis ainsi que des armes et d'importantes quantités de drogues illicites. L'opération a été lancée après trois ans de travail d'environ 200 enquêteurs[6].
Suites judiciaires
Sur les 156 accusés, 107 ont plaidé coupables à une accusation de complot pour meurtre et 2 pour une accusation de meurtre. 37 accusés ont été blanchis en raison de vices de procédure ou délais jugés déraisonnables dont 5 qui étaient accusés de meurtre et 35 condamnés ont vu leur peine réduite pour les mêmes raisons. Enfin, 4 accusés sont morts avant la fin des procédures. Le méga procès s'est terminé en [7] - [8].
En , des « Hells Angels et leurs sympathisants » ont tenté de faire cesser les procédures judiciaires à leur encontre en faisant entendre leurs arguments au juge James Brunton de la Cour supérieure du Québec[9]. En , le juge a ordonné la libération de « 31 membres présumés des Hells Angels arrêtés en avril 2009 ». Selon Brunton, les délais pour juger ces personnes sont trop longs[10]. En , des journalistes affirment qu'il existe des « liens entre l'entreprise de construction du gendre du juge James Brunton et le chef des Hells Angels, Normand Ouimet »[11]
En , les frais d'avocats s'élèveraient à 6 millions CAD, alors que le procès en est à l'étape du processus de sélection des jurés[12].
Le , le juge James Brunton ordonne la libération de 5 suspects accusés de meurtre en évoquant « un grave abus de procédure »[13].
Notes et références
- Brian Myles, « La démocratie a coulé les Hells Angels », Le Devoir,‎ (lire en ligne, consulté le )
- (en) Oliver Moore, « Police raids seize Quebec Hells Angels bunkers », The Globe and Mail,‎ (lire en ligne, consulté le )
- (en) Personnel de rédaction, « Hell's Angels crackdown in Canada », BBC News,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Brian Myles, « Printemps 2001... à la puissance trois », Le Devoir,‎ (lire en ligne, consulté le )
- (en) Brian Myles, « Le délateur des Hells recevra 2,9 millions », Le Devoir,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Personnel de rédaction, « Les Hells Angels décimés », sur www.radio-canada.ca, Société Radio-Canada, (consulté le )
- « 18 Hells Angels libérés d’un seul coup », sur Journal de Montréal, (consulté le )
- « SharQc : le dernier Hells Angel plaide coupable », sur Radio-Canada.ca, (consulté le )
- Caroline Touzin, « Opération SharQc: les Hells demandent l'arrêt des procédures », La Presse,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Radio-Canada, « Opération SharQc : 31 présumés membres des Hells Angels libérés », Radio-Canada,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Radio-Canada, « La présidence du mégaprocès des Hells par le juge Brunton suscite des avis partagés », Radio-Canada,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Radio-Canada, « Déjà près de 6 millions en frais d'avocats au procès SharQc : À peine entamé, le procès découlant de l'opération SharQc a déjà coûté près de 6 millions de dollars en frais d'avocats au gouvernement du Québec. », Radio-Canada,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « Le DPCP n’interjettera pas appel », sur LeDevoir.com, (consulté le )