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Opération Limousin

L'opération Limousin est une opération militaire française menée au Tchad de à dans le but de contrer le Front de libération nationale du Tchad qui mène une guérilla et menace la capitale N’Djaména. Cette opération est la plus vaste opération anti-insurrectionnelle depuis la guerre d'Algérie, mais aussi la première opération extérieure de l'armée française en Afrique.

Opération Limousin
Description de cette image, également commentée ci-après
Hélicoptère de la flottille 33F et parachutistes de la 6e CPIMa en 1971.
Informations générales
Date -
Lieu Tchad
Issue Remplacement par l'opération Bison
Belligérants
Drapeau de la France FranceFROLINAT et population alliée
Forces en présence
~2 500 hommesInconnues
Pertes
39 morts et 102 blessés+ de 200 militaires morts

Conflit avec le FROLINAT

Batailles

Ounianga Kébir · Gouro

Le Tibesti, région du Tchad et zone de combat.

Situation et historique

Après qu’elle eĂ»t fait partie de l’Afrique-Équatoriale française, la RĂ©publique du Tchad est devenue indĂ©pendante le et Tombalbaye en est le premier prĂ©sident. Ses frontières ont Ă©tĂ© formĂ©es par l’administration locale et non au regard de frontières naturelles d’aspect gĂ©ographique. Le pays n’a pas d’accès Ă  la mer, a une superficie de 1 284 000 km2 et une population de 3,5 Ă  4 millions d’habitants en 1973.

Il comprend trois grandes rĂ©gions naturelles : les zones sud et nord et une zone intermĂ©diaire appelĂ©e le Sahel. Le Tchad est composĂ© de plusieurs ethnies possĂ©dant chacune sa langue propre. Il est un des rares pays d’Afrique possĂ©dant une telle diversitĂ© humaine. Le nord du pays est islamisĂ© et certains secteurs comme Dar el abid sont animistes ou chrĂ©tiens. 10 % du territoire est occupĂ© par 48 % de la population.

Des rébellions éclatent dès octobre 1965 à cause d’un mécontentement provoqué par les abus et erreurs d'organisation de l'Administration tchadienne, mouvement alimenté par des aspirations ethniques et religieuses. Le Front de libération nationale du Tchad ne cessera de s'accroître et bénéficiera de l’aide des forces de Khartoum qui les laissera passer sur leur territoire[1]. C'est ainsi que Tombalbaye fait appel une première fois à la France en application des accords de défense en février 1968 qui envoie des unités pour intervenir contre les rebelles. Mais cette intervention est passée inaperçue puisque dans le même temps les chars soviétiques écrasent le printemps de Prague en Europe. Les forces françaises après avoir laissé un détachement de quelques hommes pendant un an sont contraintes de revenir en avril 1969.

DĂ©roulement

L'opĂ©ration Limousin dĂ©bute d'abord par une phase de sĂ©curisation du territoire. Les rebelles du Front de libĂ©ration nationale du Tchad (FROLINAT), soutenus par l'Ă©tranger et dont les forces se structurent, sont traquĂ©s par les forces dĂ©ployĂ©es[2] et par un dispositif d'assistance auprès de l'armĂ©e tchadienne. « Limousin » mobilise de nombreux moyens pour lutter contre ces rebelles : la composante terrestre compte environ 2 000 hommes et bĂ©nĂ©ficie d'un soutien aĂ©rien (avions et hĂ©licoptères). En ce qui concerne les corps d'armĂ©es mobilisĂ©s, l'armĂ©e de terre intervient grâce Ă  la compagnie parachutiste du 6e rĂ©giment d'infanterie coloniale et du 2e rĂ©giment Ă©tranger de parachutistes relevĂ©, en , par un le 3e rĂ©giment d'infanterie de marine[3]. Après l'arrivĂ©e sur le territoire, les soldats français sont directement confrontĂ©s Ă  un groupe de 250 rebelles Ă  Mongo, Ă  l'est de la capitale. Les opĂ©rations menĂ©es conduisent Ă  de violents combats mais, progressivement, les troupes françaises gagnent du terrain. Le , les militaires français doivent faire face Ă  un guet-apens sur la piste Faya-BardaĂŻ lors d'un convoi. Douze soldats français tombent au combat et 60 rebelles sont tuĂ©s. C'est l'embuscade de Bedo.

L'armée française a constitué une force mixte franco-tchadienne. Outre des milices d’autodéfense, la France a formé des compagnies tchadiennes d’infanterie encadrées par un total de 650 Français et intégrées dans les groupements tactiques français. Le 6e régiment interarmes d'outre-mer comprenait par exemple deux unités françaises et une compagnie parachutiste locale. Par la suite, au fur et à mesure de la formation des cadres locaux, les unités tchadiennes ont repris leur autonomie et formé l’armée nationale[4].

En , des négociations permettent de retirer l'essentiel des forces françaises ; ne reste sur place qu'un détachement d’assistance militaire technique afin de mener des opérations de transport ou d'appui feu[5] (opération Palétuvier en décembre 1972).

À la suite de l'opération Limousin, l’opération Bison s’achève à l'été 1972 par la visite au Tchad du président Georges Pompidou. Elle aura réussi à apaiser une partie du pays sans toutefois en finir avec la rébellion tchadienne, qui continuera d'agir dans le nord et dans l'est du pays[6]. L'opération Limousin laisse derrière elle un lourd bilan humain, de 39 morts et 102 blessés du côté des Français et plus de 200 du côté tchadien.

Notes et références

Bibliographie

Articles connexes

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