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Opération Doppelgänger

L'opération Doppelgänger (double maléfique) est une opération de désinformation russe ayant pour cible certains pays d'Europe. Cette opération s'inscrit dans le cadre de l'invasion de l'Ukraine par la Russie depuis 2022 comme une composante à la guerre menée contre l'Ukraine.

Méthode

La méthode utilisée pour cette opération de désinformation consiste en la création de doubles numériques imitant graphiquement de grands organes de presse ou des organisations du pays ciblé. Ces doubles numériques sont installés sur des noms de domaine qui utilisent la technique du typosquattage et peuvent prendre au piège l'internaute lambda[1].Viginum a dénombré 355 noms de domaines usurpant l'identité de médias français[2].

Pour la France les sites internet doublés sont ceux du Monde, de 20 minutes, du Figaro ou du Parisien ainsi que le site du ministère des Affaires étrangères[1].

Pour l'Allemagne les sites visés sont ceux du Frankfurter Allgemeine Zeitung, du Spiegel, de Bild et de Die Welt[1].

L'Italie, le Royaume-Uni (avec The Guardian) et l'Ukraine sont également des pays cibles de cette opération[3] - [4] - [5].

Pour chaque media copié, une vingtaine d'articles de propagande critiquent l'Occident et la guerre en Ukraine. Ces articles sont ensuite proposés sur les réseaux sociaux de manière à atteindre un certain niveau de viralité[1]. Les ambassades et centres culturels russes relaient officiellement ces articles de propagande[3]. Mais de multiples faux comptes sont créés sur Facebook et Twitter pour les relayer[2].

C'est Viginum qui pour la France a détecté la campagne et mis en évidence la responsabilité d'individus russophones et d'entreprises russes[3].

En plus des sites de médias typosquattés, la propagande russe utilise des sites présentés comme des sites de média francophones avec des noms à consonance française comme Notre pays ou La Virgule relaient de faux articles sur l'actualité politique des pays européens[2].

Objectifs

L'objectif est de servir le narratif du Kremlin dont au premier chef l'affaiblissement du soutien occidental à l'Ukraine. Le narratif relayé se décompose en quatre thématiques :

  • les sanctions contre la Russie sont inefficaces ;
  • les occidentaux sont russophobes ;
  • l'armée ukrainienne est barbare et composée de néo-nazis ;
  • les réfugiés ukrainiens pèsent négativement sur les pays européens[6].

Second objectif pour les articles de propagande : pouvoir être cités et repris par des médias russes et atteindre la population russe par le biais de la réalité alternative que le pouvoir russe essaie de maintenir à propos de la guerre en Ukraine[3].

Déroulé de l'opération

A l'origine, en 2022, il s'agit d'une opération dont les cibles sont de grands média allemands. C'est l'ONG allemande EU DisinfoLab qui a baptisé l'opération avec ce nom de Doppelgänger[6].

L'opération de désinformation Doppelgänger a été révélée fin décembre 2022 par Meta. Meta avait identifié deux entreprises russes ASP et Struktura et pensait avoir mis fin à l'opération[2].

Cette opération s'est poursuivi et a ciblé de nouveaux pays. Cette opération a été dénoncée à la Russie par le ministère des affaires étrangères français le 13 juin 2023. La France a directement accusé la Russie, précisant que ces opérations relèvent de la guerre hybride[7] - [3]. Dans un communiqué officiel, Catherine Colonna a indiqué « Les autorités françaises ont mis en évidence l'existence d'une campagne numérique de manipulation de l'information contre la France impliquant des acteurs russes et à laquelle des entités étatiques ou affiliées à l'Etat russe ont participé en amplifiant de fausses informations ». Elle a par ailleurs précisé que le lien était fait avec les pays alliés pour « mettre en échec la guerre hybride menée par la Russie »[8].

Articles connexes

Notes et références

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