Accueil🇫🇷Chercher

Olive Wharry

Olive Wharry (–) est une artiste, suffragette et incendiaire britannique qui est emprisonnée en 1913 pour avoir mis le feu à un pavillon de thé des jardins botaniques royaux de Kew avec Lilian Lenton[1].

Olive Wharry
Olive Wharry à sa sortie de prison après une grève de la faim de 32 jours en 1913
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  60 ans)
Torquay
Nationalité
Activité
Autres informations
Membre de
Lieux de détention
Archives conservées par

Biographie

Jeunesse

Olive Wharry est nĂ©e dans une famille de la classe moyenne, Ă  Londres. Ses parents sont Clara (1855-1910, nĂ©e Vickers) et Robert Wharry (1853-1935), un mĂ©decin[2]; elle est la seule enfant du premier mariage de son père. Wharry a trois demi-frères et demi-sĹ“urs plus jeunes. Elle grandit Ă  Londres, puis la famille dĂ©mĂ©nage dans le Devon Ă  la retraite de son père. Après ses Ă©tudes, Wharry entre Ă  l'Ă©cole d'art d'Exeter et fait, en 1906, un voyage autour du monde avec ses parents. Elle entre Ă  la Women's Social and Political Union (WSPU) en [3]. Elle est Ă©galement membre de la Church League for Women's Suffrage.

Arrestations

En , Wharry est arrĂŞtĂ©e pour avoir participĂ© Ă  une campagne de destruction de vitrines de la WSPU et après avoir Ă©tĂ© libĂ©rĂ©e sous caution par Frederick Pethick-Lawrence et Mme Saul Salomon, elle est condamnĂ©e Ă  deux mois d'emprisonnement. Au cours de sa dĂ©tention et des autres qui suivirent, elle garde avec elle un album comprenant les signatures de ses amies suffragettes[4]. Cet album est une des pièces de l'exposition Ă  la British Library, Taking Liberties en 2008-2009[5].

En , Wharry est de nouveau arrĂŞtĂ©e après avoir dĂ©truit des vitrines et est condamnĂ©e Ă  six mois d'emprisonnement Ă  la prison de Birmingham. Elle prend part Ă  une grève de la faim et est libĂ©rĂ©e en , avant la fin de sa peine. En , elle est arrĂŞtĂ©e en tant que « Joyce Locke » avec trois autres suffragettes Ă  Aberdeen après avoir Ă©tĂ© impliquĂ©es dans une bagarre lors d'une rĂ©union oĂą Lloyd George faisait un discours. CondamnĂ©e Ă  cinq jours de prison, elle rĂ©ussit Ă  casser la fenĂŞtre de sa cellule[3] - [5].

Incendie criminel des jardins botaniques royaux de Kew

Le , Ă  l'âge de 27 ans, elle est envoyĂ©e, avec Lilian Lenton, Ă  la prison de Holloway pour avoir mis le feu au pavillon de thĂ© des jardins botaniques royaux de Kew, provoquant 900 ÂŁ de dommages. Les propriĂ©taires du pavillon l'avaient assurĂ© pour seulement 500 ÂŁ. Lors de son procès Ă  l'Old Bailey, Wharry est de nouveau inculpĂ©e sous le nom de « Joyce Locke » et considère que la procĂ©dure n'est qu'une « bonne blague ». Elle dĂ©clare que Lilian Lenton et elle ont vĂ©rifiĂ© que le pavillon de thĂ© Ă©tait vide avant d'y mettre le feu. Elle ajoute qu'elle a cru que le pavillon appartenait Ă  la Couronne, et qu'elle souhaitait que les deux propriĂ©taires du pavillon comprennent qu'elle Ă©tait en train de combattre dans une guerre et que dans une guerre, mĂŞme les combattants doivent souffrir. Lorsque Wharry est condamnĂ©e Ă  dix-huit mois en plus du remboursement des frais de rĂ©paration, elle refuse : « Je refuse de le faire. Vous pouvez m'envoyer en prison, mais je ne payerai jamais les frais »[6] - [7].

En prison, Olive Wharry fait une grève de la faim de 32 jours, en passant sa nourriture Ă  d'autres prisonniers[1] - [8]. Elle dĂ©clarĂ© que durant sa peine de prison, son poids a chutĂ© de 50 kg Ă  36 kg[9].

Autres peines de prison

Olive Wharry est arrĂŞtĂ©e et emprisonnĂ©e Ă  huit reprises entre 1910 et 1914, pour sa participation Ă  diverses campagnes de destructions de vitrines, parfois sous le nom de « Phyllis North » ou celui de « Joyce Locke ». Chacune de ses peines de prison est caractĂ©risĂ©e par ses grèves de la faim oĂą elle est nourrie de force, puis libĂ©rĂ©e en vertu de ce qui est devenu connu sous le nom du Cat and Mouse Act[1].

En , elle est condamnĂ©e Ă  une semaine de prison pour avoir pris part Ă  une dĂ©putation auprès du roi George V. C'est une question d'honneur pour Wharry de ne pas faire toute sa peine de prison, et après une nouvelle grève de la faim, elle est libĂ©rĂ©e au bout de trois jours. En , elle est arrĂŞtĂ©e Ă  Caernarfon après avoir cassĂ© des vitrines Ă  Criccieth au cours d'une rĂ©union tenue par Lloyd George. En dĂ©tention provisoire, elle fait de nouveau une grève de la faim et est libĂ©rĂ©e. En tant que « Phyllis North », elle est arrĂŞtĂ©e Ă  Liverpool et est ramenĂ©e Ă  Caernarfon, oĂą elle est condamnĂ©e Ă  trois mois de prison[3].

Wharry est envoyĂ©e Ă  la prison de Holloway pour sa dĂ©tention. Elle y fait une nouvelle grève de la faim en isolement. Les rapports du Bureau de l'IntĂ©rieur montrent que certains des mĂ©decins qui l'ont soignĂ©e Ă  Holloway la considèrent comme folle, mais le contenu son album, contenant des documents datant de cette pĂ©riode et de ses autres peines d'emprisonnement, n'Ă©taye pas cette hypothèse. Il contient des dessins de sa vie en prison, des poèmes satiriques, des signatures d'autres suffragettes et une photographie la reprĂ©sentant aux cĂ´tĂ©s de Lilian Lenton dans le box lors de leur procès pour l'incendie des jardins de Kew de 1913[4] :

« Oh convicts dear!
I really fear
In lines so few
I cannot do
You justice true!
Say now, can you? »[10]

Les pages de son album, dĂ©tenues par la British Library Ă  Londres, contiennent aussi la mention de sa perte de poids après sa sortie de prison, ainsi que des coupures de presse d'un policier lui tendant son sac et une photo du pavillon brĂ»lĂ© des jardins de Kew[4] - [5] - [11]. Wharry est libĂ©rĂ©e grâce Ă  Flora Murray le et amnistiĂ©e.

Mort et héritage

Olive Wharry 1942 de l'eglise de St. Sidwell, Exeter.Royal Albert Memorial Museum (63/2004/4).

Plus tard, Wharry s'installe Ă  Dart Bank Ă  Torquay dans le Devon[12]. Elle fait de son amie suffragette Constance Bryer (1870-1952) son exĂ©cutrice testamentaire en 1946, demandant que son corps soit incinĂ©rĂ© et ses cendres dispersĂ©es dans « les grands espaces ouverts de la Lande entre Exeter et Whitstone Â». Dans son testament, elle laisse Ă  Bryer une rente de 200 livres, sa mĂ©daille de la grève de la faim et certaines de ses gravures et de ses livres. Le reste de sa fortune de 41,635 ÂŁ est laissĂ© Ă  Margaret Harriett Wright, une veuve, et Ă  Norman Wharry, un Ă©tudiant en mĂ©decine. Les deux mĂ©dailles de la faim de Wharry et Bryer son maintenant dans une collection privĂ©e[3].

Olive Wharry meurt Ă  la Heath Court Nursing Home Ă  Torquay, en 1947, Ă  l'âge de 61 ans. Elle ne s'est jamais mariĂ©e et n'a jamais eu d'enfants[12].

Références

  1. (en) « Wharry on the Postcodes Project », sur Museum of London
  2. (en-GB) « 1901 England Census for Olive Wharry », sur www.ancestry.co.uk (consulté le )
  3. (en) Elizabeth Crawford, The Women's Suffrage Movement : A Reference Guide, 1866-1928, Routledge, , 785 p. (ISBN 978-0-415-23926-4, lire en ligne)
  4. British Library Add. MS 49976
  5. « Olive Wharry scrapbook », sur British Library
  6. 'Girl Suffragette to Jail As Firebug; Takes Eighteen Months' Sentence for Kew Outrage as a Good Joke' The New York Times 8 mars 1913
  7. (en) Diane Atkinson, Rise Up Women! : The Remarkable Lives of the Suffragettes, Bloomsbury Publishing, , 688 p. (ISBN 978-1-4088-4406-9, lire en ligne)
  8. 'Mrs. Pankhurst Doing Well, Unfed; Like Olive Wharry, Who Is Released After 32 Days of Hunger Strike' The New York Times 9 avril 1913
  9. (en) « Miss Olive Wharry on her release from Holloway Prison: 1912-1914 », sur Museum of London Prints (consulté le )
  10. (en) Caitlin Davies, Bad Girls : A History of Rebels and Renegades, John Murray, , 384 p. (ISBN 978-1-4736-4776-3).
  11. Photograph of pages from Wharry's scrapbook – British Library website
  12. England & Wales, National Probate Calendar (Index of Wills and Administrations), 1858-1966, 1973-1995 for Olive Wharry - Ancestry.com (inscription nécessaire)

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.