Olga Taratuta
Olga Taratuta (en russe : ĐĐ»Ńга ĐĐ»ŃĐžĐœĐžŃĐœĐ° йаŃĐ°ŃŃŃĐ°, Olga Ilinitchna Taratouta), nĂ©e le Ă Novodmitrovka en Ukraine et morte le , est une communiste libertaire membre de l'Anarchist Black Cross.
Naissance | Novodmytrivka Persha, Ukraine |
---|---|
DĂ©cĂšs |
(à 62 ans) Union soviétique |
Autres noms |
Elka RouvinskaĂŻa |
Nationalité | |
Allégeance | |
Activités |
Idéologie |
---|
Biographie
Jeunesse
Olga Taratuta est née Elka Ruvinskaia à Novodmytrivka Persha prÚs de Kherson en Ukraine, alors appartenant à l'Empire russe. Elle est issue d'une famille juive, son pÚre tient un petit commerce. Elle travaille comme professeur le temps de ses études.
Olga Taratuta est arrĂȘtĂ©e pour « soupçons politiques » en 1895. En 1897, elle rejoint un groupe social-dĂ©mocrate aux cĂŽtĂ©s d'Abraham et Louda Grossman Ă Ekaterinoslav. Elle est membre du South Russian Union of Workers et du ComitĂ© Elizavetgrad du Parti ouvrier social-dĂ©mocrate de Russie de 1898 Ă 1901. En 1901, elle part pour l'Allemagne puis la Suisse, pendant cette pĂ©riode elle collabore Ă l'Iskra et rencontre Gueorgui Plekhanov et LĂ©nine.
Activisme et arrestations
En 1903, toujours en Suisse, Olga se rapproche des idĂ©aux anarcho-communistes. Elle retourne Ă Odessa en 1904 et rejoint les Neprimirimye (les Intransigeants), un groupe anarchiste proche de Jan Waclav MakhaĂŻski. Olga Taratuta est de nouveau arrĂȘtĂ©e en 1904 puis libĂ©rĂ©e quelques mois plus tard pour absence de preuve. AprĂšs sa libĂ©ration, elle rejoint l' Odessa Workers Group of Anarcho-Communists. Elle commence Ă acquĂ©rir une certaine rĂ©putation au sein des milieux libertaires.
Elle est encore une fois arrĂȘtĂ©e en octobre 1905 puis profite de lâamnistie gĂ©nĂ©rale qui a suivi la rĂ©volution. Elle devient membre du South Russian Group of Anarcho-Communists, un groupe qui pratique la propagande par le fait, comme l'attaque des institutions de la bourgeoisie. Olga est inculpĂ©e pour l'explosion d'une bombe au cafĂ© Libman d'Odessa en . Elle est condamnĂ©e Ă 17 ans de prison.
Elle rĂ©ussit Ă sâĂ©chapper un an aprĂšs son emprisonnement et fuit vers GenĂšve. LĂ , elle participe au journal Buntar. En 1907, elle dĂ©cide de retourner Ă Odessa et participe Ă lâassassinat du GĂ©nĂ©ral Aleksandr Kaulbars, commandant militaire de la rĂ©gion et du GĂ©nĂ©ral Tomaschev, gouverneur d'Odessa, elle participe Ă©galement Ă l'attaque Ă la bombe du tribunal.
Olga Taratuta est arrĂȘtĂ©e en 1908 et est condamnĂ©e Ă 21 ans de prison. Elle y reste jusqu'en 1917, elle est alors libĂ©rĂ©e pendant la rĂ©volution de fĂ©vrier. Elle adhĂšre Ă la Political Red Cross, qui aide les prisonniers politiques rĂ©volutionnaires.
Bien qu'elle garde ses distances avec le mouvement anarchiste depuis son emprisonnement, la persĂ©cution grandissante des anarchistes par le gouvernement bolchĂ©vik l'incite Ă rejoindre Golos Truda (Voix des travailleurs) et la Nabat en . Elle retourne en Ukraine en septembre 1920 aprĂšs une brĂšve trĂȘve entre makhnovistes et l'ArmĂ©e rouge. Les makhnovistes lui donnent cinq millions de roubles pour la lutte. Elle part pour Kharkov et y fonde une Anarchist Black Cross pour soutenir les prisonniers politiques anarchistes.
Répression soviétique
En , Olga est arrĂȘtĂ©e pendant une campagne de rĂ©pression des soviĂ©tiques envers les anarchistes et les makhnovistes. L'Anarchist Black Cross locale est anĂ©antie. Olga Taratuta est transfĂ©rĂ©e Ă Moscou en janvier 1921 puis Ă Orlov en avril. Dans les mois suivants, une libĂ©ration lui est proposĂ©e en Ă©change de la dĂ©nonciation d'anarchistes recherchĂ©s. Elle refuse et se joint Ă la grĂšve de la faim aux cĂŽtĂ©s de prisonniers anarchistes. Elle est alors dĂ©portĂ©e Ă Veliki Oustioug pendant deux ans.
Elle est relĂąchĂ©e en 1924 et part pour Kiev. Une nouvelle arrestation pour propagande anarchiste est suivie d'une nouvelle libĂ©ration. Elle dĂ©mĂ©nage pour Moscou et se joint Ă la campagne internationale de soutien Ă Sacco et Vanzetti. De 1928 Ă 1929, Olga Ă©crit de nombreuses lettres afin dâorganiser une solidaritĂ© internationale autour des prisonniers anarchistes dans les geĂŽles soviĂ©tiques. Elle retourne Ă Odessa et y est arrĂȘtĂ©e pour avoir tentĂ© de former une organisation anarchiste avec les cheminots. Elle est condamnĂ©e Ă deux ans de prison.
Elle retourne ensuite à Moscou et se lie à la Society of Political Prisoners and Exiles qui essaie d'obtenir, sans succÚs, des indemnisations pour les anciens révolutionnaires, malades et pauvres. Olga se retrouve à nouveau en prison en 1933, mais on n'ignore le motif de cette incarcération.
Elle est une derniĂšre fois arrĂȘtĂ©e le pour activitĂ©s anarchistes et antisoviĂ©tiques. Olga Taratuta est condamnĂ©e Ă mort et exĂ©cutĂ©e le .
Commentaire
- Emma Goldman dit d'elle : « Les camarades de Kharkov, avec lâhĂ©roĂŻque personnalitĂ© dâOlga Taratuta Ă leur tĂȘte, ont tous servi la RĂ©volution, combattu sur tous les fronts, endurĂ© les punitions des Blancs, persĂ©cutions et emprisonnements des BolchĂ©viques. Rien nâa gĂȘnĂ© leur ardeur rĂ©volutionnaire et leur foi anarchiste »[1].
Bibliographie et sources
- (en) Paul Avrich, The Russian anarchists Princeton University Press, 1967; réédition [1978] (Les Anarchistes russes; traduit en français par Bernard Mocquot. Paris: Maspero, 1979; d'autres traductions en japonais, espagnol et italien).
- (en) Nick Health, Taratuta, Olga Ilyinichna 1876 - 1938, Libcom, .
- (en) Grigori Maksimov, The Guillotine at Work: Twenty Years of Terror in Russia about Bolshevik repression of anarchists and syndicalists after the Russian Revolution (Chicago, 1940), (ISBN 0-87700-203-7).
Articles connexes
Notes et références
- Emma Goldman, Living My Life, « Emma Goldman Ă propos dâOlga Taratuta », sur Femmes Libertaires.
Liens externes
- Paul Chion, « Olga Taratuta : destin d'une militante anarchiste russe », .
- La feuille Charbinoise, « Des prisons tsaristes Ă celles des bolchevistes. Le destin dâune militante anarchiste russe : Olga Taratuta », .