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Office de commercialisation agricole du Sénégal

L'Office de commercialisation agricole du Sénégal (OCAS) – qui succéda à l'Office de commercialisation agricole (OCA) créé en 1960 – est un établissement public sénégalais à caractère industriel et commercial institué en 1967[1] et supprimé en 1971, dont la mission première était de contrôler le commerce de l'arachide, alors la principale ressource agricole du pays.

Présentation de l'OCAS

Histoire

À l'aube de l'indépendance, une loi du crée un premier organisme, l'Office de commercialisation agricole (OCA), nationalisant de fait tout le commerce arachidier, même si la commercialisation des autres produits agricoles est également concernée.

Mettant fin à un système plus que centenaire, il s'agit explicitement de « passer l’économie de traite à une économie moderne, rationnelle et planifiée d’inspiration socialiste et d’orientation coopérative »[2]. Cette nouvelle orientation constitue en effet une priorité nationale, car les paysans sénégalais ne cachent pas leur mécontentement à l'égard des pratiques commerciales et financières des Français et des Libanais, très présents dans ce secteur[3].

Les missions de l'OCA

Elles sont les suivantes :

  • monopole de la commercialisation agricole,
  • de l’exportation des arachides et de l’approvisionnement du pays en céréales importées
  • promotion du milieu rural par le biais des coopératives[4].

La même loi du crée également la Banque sénégalaise de développement (BSD), l'autre levier économique du jeune État, qui assure le financement du système[4]. Sur le plan local, l'action de l'OCA est relayée par sept Centres régionaux d'assistance au développement (CRAD), qui fournissent à crédit semences, petit matériel, engrais et pesticides[3].

Face à ce monopole, la plupart des entreprises privées disparaissent du marché[5]. Cependant des acheteurs privés pour le compte de l'OCA subsistent jusqu'en 1967 : ce sont les Organismes Stockeurs (OS)[4].

Réforme et restructuration

Plusieurs réformes se succèdent, sans parvenir à dépasser le système d'exploitation mis en place à l'ère coloniale. On constate que les profits engendrés par le commerce de l'arachide, initialement destinés au développement rural, financent d'abord l'importation de denrées alimentaires surtout consommées en milieu urbain, ainsi que les salaires de fonctionnaires[3].

En 1966 une restructuration de plus grande ampleur débouche sur une scission entre les différentes missions de l'OCA. À l'Office national de coopération et d'assistance au développement (ONCAD), créé le , sont confiés le suivi des CRAD et, plus généralement, la rationalisation et la coordination de tous les organismes publics impliqués dans la commercialisation de l'arachide, tandis que l'ancien OCA, rebaptisé OCAS (Office de commercialisation agricole du Sénégal), prend en charge la vente de l'arachide, soit aux huiliers soit à l'exportation, et recherche de nouveaux débouchés à l'échelon international[3], un souci directement lié à l'abandon par la France de la garantie d'écoulement de la production d'arachides sur le marché français.

Fin de l'OCAS

L'OCAS est supprimé en 1971[6]. Actif et passif sont dévolus à l'ONCAD[7], qui sera lui-même dissous en 1980.

Notes

  1. (fr) Loi no 67-47 du 12 octobre 1967
  2. (fr) Yves Péhaut, « De l'OCA à la SONACOS », in L'Année africaine, 1984, p. 407
  3. (en) Andrew F. Clark et Lucie Colvin Phillips, « Office de commercialisation agricole », in Historical Dictionary of Senegal, The Scarecrow Press, Metuchen (N. J.) et Londres, 1994 (2e éd.), p. 212
  4. (fr) Mohamed Mbodj, « La crise trentenaire de l'économie arachidière » (in Momar-Coumba Diop (dir.), Sénégal. Trajectoires d’un État, Codesria, Dakar, 1992, p. 95-135)
  5. (fr) Gerti Hesseling, Histoire politique du Sénégal : institutions, droit et société (traduction Catherine Miginiac), Karthala, 2000, p. 58 (ISBN 2865371182)
  6. (fr) Loi no 71-61 du 30 septembre 1971 portant suppression de l'Office de Commercialisation agricole du Sénégal (OCAS)
  7. (fr) Décret no 71-1351 du 15 décembre 1971 portant dévolution de l'actif et du passif de l'ex-Office de Commercialisation agricole du Sénégal (OCAS) à l'Office national de Coopération et d'Assistance pour le Développement (ONCAD), Journal Officiel, 1972-01-29, no 4206, p. 142

Voir aussi

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • (en) Nim Caswell, « Peasants, Peanuts & Politics: State Marketing in Senegal, 1966-80 », in Arhin et al. (dir.), Marketing Board in Tropical Africa, KPI, Londres, 1985
  • (en) Andrew F. Clark et Lucie Colvin Phillips, « Office de commercialisation agricole », in Historical Dictionary of Senegal, The Scarecrow Press, Metuchen (N. J.) et Londres, 1994 (2e éd.), p. 212 Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (fr) Commercialisation des arachides. République du Sénégal, tome I : Situation actuelle, 218 p. ; tome II : Propositions de réformes, 219 p. + annexes, rapport COGERAF, 1963
  • (fr) Moustapha Fall, Étude de l'Office de commercialisation agricole du Sénégal, Bureau organisation et méthodes du secrétariat général de la présidence de la République du Sénégal, Dakar, 1970, 161 p.
  • (fr) Y. Jaffrezic, L'Office de commercialisation agricole du Sénégal, Ministère de la Coopération, Paris, 1962, 38 p.
  • (fr) Yves Péhaut, De l'OCA à la SONACOS : vingt ans d'échec des structures du commerce de l'arachide au Sénégal, Université de Leyde, African Studies Centre, 1983, 24 p. (publié dans L'Année africaine, 1984)
  • (fr) Rapport de la direction générale au conseil d'administration du , Sénégal. Office de commercialisation agricole, 1967, 44 p.

Liens externes

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