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ObĂšle

L'obĂšle (nom masculin) dĂ©signe plusieurs formes typographiques. Il est aussi nommĂ© « obel », du latin « obelus », dĂ©rivĂ© du grec « ᜀϐΔλός / obelos », qui signifie « broche », ou encore « obĂ©lisque Ce lien renvoie vers une page d'homonymie », dĂ©rivĂ© du grec « áœ€ÏÎ”Î»ÎŻÏƒÎșÎżÏ‚ / obeliskos », « petite broche ».

Sous sa forme initiale, il s'Ă©crit « Ă· ». Il est parfois uniquement constituĂ© d'un trait horizontal « — » (synonyme : virgula, linea jacens), Ă©quivalent des tirets cadratins typographiques. Il marque dans un texte de rĂ©fĂ©rence un passage dont l'origine est incertaine.

En typographie moderne, l'obĂšle est un symbole typographique en forme de dague simple : † (un « obĂšle ») ou double : ‡ (un « double obĂšle »). Sa fonction et son mode d'utilisation peuvent diffĂ©rer des obĂšles anciens. Il existe Ă©galement l'obĂšle pointĂ© : « ⾓ ».

Origines et usage philologique

En palĂ©ographie, l'obĂ©lus (Ă·) a Ă©tĂ© inventĂ©, comme d'autres signes diacritiques, par Aristophane de Byzance (v.-257 — v.-180), un savant d'Alexandrie. L'obĂšle Ă©tait destinĂ© Ă  signaler le dĂ©but des vers considĂ©rĂ©s comme douteux dans l'Ɠuvre des poĂštes, et principalement d'HomĂšre. Par extension, il fut utilisĂ© pour indiquer le dĂ©but de tout passage interpolĂ© ou Ă  retrancher (locus deperditus), ou tout ajout non attestĂ© par la forme primitive du texte. La fin de ces passages est gĂ©nĂ©ralement indiquĂ©e par deux points superposĂ©s (:). OrigĂšne, puis saint JĂ©rĂŽme en firent grand usage dans leurs rĂ©visions du texte de la Bible. À la pĂ©riode carolingienne, l'obĂšle fut adoptĂ© par les Ă©diteurs de certains livres liturgiques (sacramentaires).

Aujourd'hui, dans le domaine de la critique de textes anciens, et donc dans leur Ă©dition, deux obĂšles indiquent encore un passage incertain ou contestĂ©, mais sous leur forme moderne (†). Ainsi : « Passage assurĂ© †passage contesté† passage assurĂ©. »

Dans l'Ă©dition moderne, d'autres ponctuations remplacent l'obĂšle pour signaler les modifications Ă©ditoriales d'un texte. On emploie des crochets droits ( [ ] ), des chevrons ( ⟹ ⟩ ) ou des astĂ©risques (*).

Usages typographiques dérivés

L’obĂšle typographique moderne (†) est en forme de croix latine mais reprĂ©sente, en fait, un poignard (ou dague, en anglais dagger). Cette forme est analogue Ă  celle d'une broche, et nous ramĂšne Ă  l'Ă©tymologie du mot. Des formes rĂ©centes reprĂ©sentent un poignard de façon plus Ă©vocatrice. On retrouve celles-ci dans certaines polices de caractĂšres. Le codage informatique spĂ©cifie par contre deux caractĂšres distincts, pour la croix latine et pour l'obĂšle.

ObÚles et doubles obÚles en DejaVu Sans, Times New Roman (police d'écriture), LTC Remington Typewriter, Garamond, Old English Text MT.

L’obĂšle peut servir comme appel de note en complĂ©ment de l’astĂ©risque (*). L’usage veut que l’on utilise l’astĂ©risque comme premier appel de note, l’obĂšle simple (†) comme second, le double obĂšle (‡) comme troisiĂšme[1]. Au-delĂ  de trois, aucune convention ou usage ne prĂ©vaut.

Usages biographiques, bibliographiques et généalogiques

Dans un document, l'obÚle peut signifier qu'une information est relative à la mort. Cela vient de sa forme analogue à celle d'une croix latine, et de la connotation funéraire de cette derniÚre dans la culture chrétienne.

Usage mathématique

L'obÚle primitif ÷ obélus (ou obelus) a été adopté en mathématiques pour signifier la division ÷.

L'obÚle moderne est, quant à lui, parfois utilisé en algÚbre pour représenter l'adjoint d'une matrice, soit : est l'adjoint de la matrice .

Usage en chimie

L'obÚle double est utilisé, associé aux crochets, dans la représentation d'un mécanisme réactionnel pour désigner un état de transition, à savoir une moléculaire intermédiaire dont la durée de vie n'est que d'une fraction de seconde.

Usage en généalogie

L'obĂšle simple moderne est utilisĂ© Ă  la suite d'un nom, devant une date ou une annĂ©e, pour indiquer son dĂ©cĂšs. Exemple : Jean †2004 signifie "Jean dĂ©cĂ©dĂ© en 2004".

Usage en zoologie et paléontologie

CrĂąne de « Diceros bicornis longipes † »

Du fait de sa ressemblance avec une croix latine, l'obÚle est utilisé en zoologie pour signaler une espÚce éteinte. Par exemple, une des quatre sous-espÚces du rhinocéros noir a récemment été déclarée disparue, ce qui implique d'écrire la liste de ces sous-espÚces ainsi :

Codage informatique

NomGlypheHTMLASCIICode 1252MacRomanISO/CEI 8859UnicodeLaTeXAzertyBépo Azerty+macOS
obĂšleOo † Oo† ou
†
— impossible —134 (0x86)160 (0xa0)U+2020$\dagger$— impossible —Alt Gr + hAlt Gr + +Option + t
double obĂšleOo ‡ Oo‡
ou ‡
ou ‡
— impossible —135 (0x87)224 (0xe0)U+2021$\ddagger$— impossible —Alt Gr + HAlt Gr + ±Option + q
obĂ©lusOo Ă· Oo÷— impossible —247 (0xf7)214 (0xd6)247 (0xf7)
en -1 et -15
U+00f7$\div$— impossible —Alt Gr + /Alt Gr + /Option + :
tiret demi-cadratinOo – Oo–— impossible —150 (0x96)208 (0xd0)U+2013--— impossible —Alt Gr + $Maj + -Option + Maj + -
tiret cadratinOo — Oo—— impossible —151 (0x97)209 (0xd1)U+2014---— impossible —Alt Gr + "Alt Gr + 8Option + -
barre horizontaleOo ― Oo— impossible —U+2015— impossible —— impossible —— impossible —— impossible —
croix latineOo ✝ Oo— impossible —U+271F— impossible —— impossible —— impossible —— impossible —
croix de LorraineOo ☹ Oo— impossible —U+2628— impossible —— impossible —— impossible —— impossible —
Note : les codes ASCII sont compris entre 0 et 127 ; les codes 1252 et MacRoman notĂ©s 0x‱‱ sont les Ă©quivalents en notation hexadĂ©cimale ; les codes 1252 sont accessibles sous Windows par des combinaisons de touches ALT+0‱‱‱ (‱‱‱ Ă©tant le code dĂ©cimal) ; les codes Unicode sont toujours en notation hexadĂ©cimale.

Dans la culture

Le personnage de bande dessinée Obélix devrait son nom à l'obÚle[2], dont un des noms en anglais est obelisk (ou à l'obélisque suivant les sources[3]), tout comme son compagnon Astérix doit le sien à l'astérisque. René Goscinny, scénariste et créateur de ces personnages, aurait pu nommer ces héros gaulois en puisant dans le vocabulaire de son grand-pÚre imprimeur.

Articles connexes

Notes et références

  1. (en) William Savage, A Dictionary of the Art of Printing, B. Franklin, (lire en ligne), p. 207.
  2. Eric Baratay et Philippe Delisle, Milou, Idéfix et Cie : le chien en BD, Paris, Karthala, , 301 p. (ISBN 978-2-8111-0769-7, lire en ligne), p. 152.
  3. Catherine Delesse et Bertrand Richet, Le Coq gaulois à l'heure anglaise : analyse de la traduction anglaise d'Astérix, Arras, Artois presses université, , 447 p. (ISBN 978-2-84832-077-9).
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