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Nuage brun d'Asie

Le nuage brun d’Asie est un immense nuage de pollution d’environ 3 000 mĂštres d’épaisseur, s’étendant sur une surface Ă©quivalente Ă  celle des États-Unis[1]. Comme dans cette partie du monde il ne pleut presque pas durant 4 mois en hiver, le ciel n'est pas lavĂ© de ses poussiĂšres qui s'y accumulent jusqu'Ă  parfois obscurcir le soleil. Cette Ă©paisse « brume de pollution » est considĂ©rĂ©e comme « la plus grosse pollution de l'air au monde »[2].

Les particules de pollution aĂ©riennes, comme celles du “Nuage brun gĂ©ant d’Asie,” peuvent voyager tout autour de la planĂšte. En avril 2001, les satellites de la NASA ont vu apparaĂźtre une tempĂȘte de poussiĂšre massive au-dessus de la Chine. CrĂ©dit NASA.

Le nuage recouvre une grande partie de l'Asie durant 5 mois par an (de dĂ©cembre Ă  avril) : le nord de l’ocĂ©an Indien, l’Inde, le Pakistan et la plus grande partie de l’Asie du Sud, de l’Asie du Sud-Est et de la Chine sont ainsi touchĂ©s.

Il a Ă©tĂ© crĂ©Ă© par un amas de particules, d'aĂ©rosols et de gaz polluants issus des incinĂ©rations de matiĂšres organiques, d’émissions industrielles et des Ă©chappements d'engins motorisĂ©s. Un exemple notable est l’incinĂ©ration de fumier et de bouses comme carburant dans les campagnes indiennes.
La brume elle-mĂȘme est toxique et a un impact dĂ©favorable sur la pluie et la lumiĂšre du soleil et sur la santĂ©, causant des centaines de morts par an.

Études scientifiques

C’est en 1999 que des scientifiques ont tirĂ© la sonnette d’alarme : aprĂšs l’avoir Ă©tudiĂ©, ils pouvaient mettre en Ă©vidence « la plus grosse pollution de l'air au monde : un nuage qui s’étend sur une surface Ă©quivalente Ă  celle des États-Unis, avec une Ă©paisseur variant entre 2 et 3 kilomĂštres »[2].

Il a d'abord été formellement défini et mesuré à la suite du programme de recherches Indian Ocean Experiment (INODEX) du PNUE, mené entre 1995 et 2002.

Des chercheurs indiens et de l'université de Stockholm ont ensuite daté au carbone 14 des particules échantillonnées du nuage des sommets indiens les plus occidentaux aux ßles Maldives. Ces études ont montré que le nuage brun avait pour origine :

  • pour deux-tiers environ la combustion de la biomasse (d'origine animale ou vĂ©gĂ©tale, essentiellement liĂ©e Ă  l'Ă©cobuage ou aux incendies de forĂȘts, mais aussi Ă  l'utilisation de bouses et fumier et rĂ©sidu de coupes forestiĂšres pour la cuisson des aliments ou le chauffage d'habitations.)
  • pour un tiers environ une combustion de matiĂšre carbonĂ©e fossiles (charbon, pĂ©trole essentiellement)

En absorbant l'énergie du soleil, le nuage brun prive le sol et les eaux superficielles d'une partie du pouvoir naturellement désinfectant des UV solaires, et il réchauffe les zones qu'il recouvre. Son influence sur le climat de l'Asie du sud serait localement d'une importance égale à celle des gaz à effet de serre, ce qui peut renforcer la déshydratation et l'érosion éoliennes des sols superficiels les plus fragiles[3] - [4].

Articles connexes

Liens externes

Références

  1. Louis-Gilles Francoeur, « Un gigantesque «nuage brun» menace », Le Devoir,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  2. Le Monde, 23 juin 1999
  3. Article de l'université de Stockholm (23 janvier 2009)
  4. Article du journal Science (Vol. 323. no. 5913, pp. 495 - 498, 23 January 2009)
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