Not to Touch the Earth
Not to Touch the Earth (« Ne pas toucher (la) terre ») est une chanson de 1968 des Doors apparue sur leur troisiÚme album Waiting for the Sun (« En attendant le Soleil »), en 1968.
Sortie | |
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Durée | 3:56 (premiÚre édition), 4:00 (réédition) |
Genre |
Rock expérimental Rock psychédélique |
Auteur |
Jim Morrison (texte) Ray Manzarek Robbie Krieger John Densmore |
Producteur | Paul A. Rothchild |
Label | Elektra |
Pistes de Waiting for the Sun
Son texte est extrait d'un long poĂšme de Jim Morrison The Celebration of the Lizard (« La cĂ©lĂ©bration du LĂ©zard »), assez composite, qui regroupe en fait plusieurs poĂšmes "cousus ensemble" et rassemblĂ©s par leur forte atmosphĂšre mythique et symboliste, et par le "filage" d'une mĂ©taphore reptilienne plutĂŽt Ă©nigmatique, mais revĂȘtue par Morrison d'une grande importance psychologique et symbolique[1].
Le groupe avait essayé d'enregistrer la totalité du texte, mais seul l'extrait Not to Touch the Earth fut à l'époque considéré comme "sortable". Alors, c'est seulement le texte du poÚme qui a été publié dans son intégralité sur la pochette de l'album, ce qui fut à l'origine d'une grande déception pour son auteur, et marquera un jalon dans les différends qui opposeront Morrison avec les autres membres du groupe.
Le poĂšme d'origine : The Celebration of the Lizard
« Work in progress » ?
Le mise en musique du poÚme complet ne sera jamais vraiment finalisée en studio. Mais elle a été publiée, à partir des rushes (audio) de studio, en 2003 sur la compilation Legacy : The Absolute Best. Elle paraßt aussi en 2006 en version complÚte (17,09 minutes) remastérisée, toujours à partir des rushes, à la fin de la ré-édition en CD de l'album Waiting for the Sun, avec son titre original amputé de l'article : « Celebration of the Lizard », et en sous-titre la mention : An experiment/work in progress (« Une expérience/travail en cours »)[2]. Au début et à la fin de cet enregistrement, on peut entendre deux improvisations de Jim Morrison à l'harmonica, le seul instrument qu'il jouùt en plus des petites percussions au sein des Doors.
Elle y est précédée de quatre autres titres bonus : une adaptation rock psychédélique plus tardive de l'Adagio d'Albinoni, dans la veine classique qu'affectionnait le claviériste des Doors Ray Manzarek, puis un court dialogue entre Morrison, l'ingénieur du son et les autres musiciens présents concernant Not to Touch the Earth (la partie centrale du poÚme qui seule sera retenue pour l'album original), et deux prises alternatives, relativement différentes, de cette chanson[2].
De plus un enregistrement en concert du morceau « Celebration of the Lizard » dans son entier, effectué lors de la série de concerts entre juillet 1969 et mai 1970, sera publié du vivant de Morrison dans l'album live du groupe : Absolutely Live (en 1970). à propos de la parution de cet enregistrement, Jim Morrison ne cache pas en interview sa satisfaction de le voir enfin gravé en totalité, car il était trÚs attaché à ce poÚme, qui exprime des aspects obscurs de sa personnalité :
« I like âThe Celebration [of the Lizard]â, though itâs not a great version of that piece ; but Iâm glad we went ahead and put it out, because if we hadnât put it on a live album, we would have shelved it forever. Iâm glad that we did it, even in the imperfect form in which [âLizardâ] exists. ("Jâaime « The Celebration », mĂȘme si ce nâest pas une trĂšs bonne version de ce morceau ; mais je suis heureux quâon ait pu enfin le sortir, parce que si on ne lâavait pas mis sur un album live, on lâaurait mis de cĂŽtĂ© pour toujours. Je suis heureux que nous lâayons fait, mĂȘme sous la forme imparfaite dans laquelle [« Lizard »] existe"). »[3].
â Jim Morrison, citĂ© dans Don't Forget The Songs 365
La résurgence lyrique d'un archétype
Mais pourquoi « célébrer » le Lézard, et pourquoi Jim Morrison avait-il investi ce poÚme d'une aura si importante qu'il lui avait emprunté ce qui allait devenir l'un de ses surnoms favoris : The Lizard King (« Le Roi Lézard »)[4] ?
Une épopée inachevée ?
On peut remarquer d'abord, avec les commentateurs et critiques musicaux, que ce type de vaste projet poético-musical n'est pas le premier ni le dernier du genre dans la production discographique des Doors : ils avaient en effet pris l'habitude dans leurs deux premiers disques, de terminer leur album par un long poÚme lyrico-épique de Jim Morrison mis en musique, souvent déclamatoire, plutÎt allégorique et énigmatique, et qui sortait clairement et délibérément du cadre temporel étroit du passage en radio (qui impose une durée d'environ trois minutes), comme du formatage habituel du "tube" avec un refrain facilement mémorisable.
Ce format au long cours Ă©tait destinĂ© Ă laisser s'exprimer sans entrave la veine profondĂ©ment poĂ©tique de l'Ă©criture de Morrison, en laissant s'Ă©tablir par la musique, le bruitage et les effets, une ambiance sonore favorable, comme un Ă©crin, aux mots du poĂšte. Ce fut dĂ©jĂ le cas de leur premier album The Doors en janvier 1967, avec en final (c'est le cas de le dire) le poĂšme musical et prophĂ©tique The End [« La Fin »] (11:42) ; puis de l'album suivant : Strange Days [« Jours Ă©tranges »] en septembre 1967, avec When the Music's Over [« Quand la Musique est finie »] (10:58), qui rĂ©pĂšte aussi Ă plusieurs reprises comme un refrain Until the end (« jusquâĂ la fin »)... Dans le mĂȘme album, on peut noter que ce style de morceau, dĂ©clamation poĂ©tique sur fond sonore dans une ambiance et avec des images de cauchemar, est aussi prĂ©sent sur le cinquiĂšme titre du disque, quoique cette fois sur une durĂ©e courte : Horse Latitudes [« Latitudes cheval / des chevaux »].
Ce sera d'ailleurs encore le cas des albums qui suivront ce troisiÚme album de Waiting for the Sun [« En attendant le Soleil »](juillet 1968) : on trouve ainsi le morceau The Soft Parade (9:41 en version longue) à la fin de leur quatriÚme album éponyme The Soft Parade [« Le Gentil Défilé »] (en 1969). Et ce sera Riders on the Storm [« Cavaliers de l'Orage »] (7:15), qui fera la conclusion de leur sixiÚme album studio L.A. Woman [« La Femme de Los Angeles »] (avril 1971), l'ultime chanson enregistrée en studio avec les Doors par Jim Morrison avant sa mort, ce qui n'est pas sans lui conférer a posteriori une dimension testamentaire. L'absence de ce final poétique déclamatoire laisserait donc comme un goût d'inachevé à ce troisiÚme album des Doors, au moins aux yeux de Jim Morrison et pour certains fans du groupe[1].
D'ailleurs, comme le confirme le critique musical, journaliste et Ă©crivain Paul S. Williams (qui a assistĂ© aux sĂ©ances d'enregistrement de l'album, et mĂȘme un peu participĂ© aux bruitages en fond sonore d'une autre chanson, The Unknown Soldier) : « Originally, the plan for "Waiting" was to include another major piece in the groundbreaking tradition of The End and When the Music's over from the two previous album ». (« Ă lâorigine, le projet pour [l'album] "Waiting" Ă©tait dâinclure un autre morceau majeur dans la tradition rĂ©volutionnaire de The End et de When the Musicâs over des deux albums prĂ©cĂ©dents. ») »[5]. Not to Touch the Earth ne devait ĂȘtre que le passage central, le pivot de ce long « poĂšme Ă©pique », qui Ă©tait en fait prĂ©vu pour donner son titre Ă l'album entier qui devait s'appeler : The Celebration of the Lizard et non Waiting for the Sun[5]. On peut d'ailleurs noter que le morceau proprement dit Waiting for the Sun ne paraĂźtra qu'en fĂ©vrier 1970 dans le cinquiĂšme album du groupe Morrison Hotel, aprĂšs mĂȘme la parution de l'album The Soft Parade, donc assez loin de ce troisiĂšme album, ce qui marque le changement de projet en derniĂšre minute concernant cet album, et inaugurera la dĂ©ception de Morrison comme sa prise de distance avec l'industrie musicale de l'univers rock.
Pour autant, comme le dit cet autre poĂšte et critique musical, ce n'est que « pour lâamateur inexpĂ©rimentĂ© des Doors, que âThe Celebration of the Lizardâ est une Ă©popĂ©e imparfaite qui nâa jamais trouvĂ© la lumiĂšre en studio pendant les sessions d'enregistrement de l'album Waiting for The Sun »[1]. Et ce n'est, comme il le dit, que pour un lecteur nĂ©gligent de lâĆuvre de Morrison que cette « "piĂšce de rĂ©sistance" compliquĂ©e » [en français dans le texte] est un bric-Ă -brac mal ficelĂ©, sans cohĂ©rence interne forte, en fait « composĂ© dâune plĂ©thore de poĂšmes diffĂ©rents de Jim Morrison : Lions in the Street (« Lions dans la rue ») ; Wake Up! (« RĂ©veille-toi ! ») ; A Little Game (« Un petit jeu ») ; The Hill Dwellers (« Les habitants des collines ») ; Not to Touch the Earth (« Ne pas toucher (la) terre ») ; Names of the Kingdom (« Les Noms du Royaume ») et The Palace of Exile (« Le Palais de l'Exil ») »[1].
Renouer le fil d'un voyage intérieur
Ce qui assure en fait la cohĂ©rence de lâĆuvre de Jim Morrison, et de ce long poĂšme composite en particulier, ce sont d'abord des thĂšmes rĂ©currents, et des mĂ©taphores obsĂ©dantes : la hantise de la mort d'abord, de la fin prochaine et inĂ©vitable d'une Ăšre, la nĂ©cessitĂ© de courir, de fuir un destin tracĂ©, la volontĂ© de changer la vie et d'Ă©chapper aux injonctions "vertueuses" d'une sociĂ©tĂ© gangrenĂ©e par la violence, une rĂ©volte et une angoisse sourdes, l'impossible rĂ©demption ou renaissance par l'amour, une sensualitĂ© souvent dĂ©sespĂ©rĂ©e, ainsi que la persistance de visions chamaniques... le tout Ă©tant peut-ĂȘtre liĂ© Ă l'expĂ©rience traumatisante d'un accident de la route avec de nombreux morts amĂ©rindiens quand il avait cinq ans[6] (voir la section "Une expĂ©rience mystique prĂ©coce" de l'article consacrĂ© Ă Jim Morrison). On voit peut-ĂȘtre un affleurement de ce souvenir traumatique dans l'exclamation, situĂ©e presque exactement au milieu du poĂšme et qui en reprĂ©sente comme le centre de gravitĂ© :
« Wait!
Thereâs been a slaughter here... »« Attendez !
Il y a eu un massacre ici... »
Et l'image des reptiles fait partie au premier rang de ces mĂ©taphores rĂ©currentes, symbolisant la forte volontĂ© de Morrison d'accomplir par les mots un voyage intĂ©rieur Ă la rencontre de ses dĂ©mons pour les exorciser, ou peut-ĂȘtre les apprivoiser, utiliser leur force pour se sublimer, cĂ©lĂ©brer la mort (« The End ») pour la dĂ©fier[7]. D'ailleurs dĂšs The End, ce premier long poĂšme mis en musique, le thĂšme reptilien est prĂ©sent, vaguement malĂ©fique :
« There's danger on the edge of town
Ride the King's highway, baby
Weird scenes inside the gold mine
Ride the highway west, baby
Ride the snake, ride the snake
To the lake, the ancient lake, baby
The snake is long, seven miles
Ride the snake... he's old,
And his skin is cold[8] »« Les abords de la ville sont dangereux,
Prends la grande route royale, bébé.
ScĂšnes Ă©tranges au fond de la mine dâor ;
Prends la grande route vers lâOuest, baby.
Chevauche le serpent, chevauche le serpent
Vers le lac, le lac antique, bébé.
Le serpent est long, sept miles [ / dix mille mĂštres[9]] ;
Chevauche le serpent... il est vieux [ / il a mille ans[10]]
Et sa peau est froide[11]. »
Alors, â et cela fait toute son importance â cette Ă©popĂ©e inaboutie du Roi LĂ©zard devait renouer le fil de l'expression lyrique de ce voyage intĂ©rieur, dĂ©sespĂ©rĂ©ment commencĂ© par sa fin (in The End encore), retardĂ© un temps par l'Ă©merveillement Ă©phĂ©mĂšre de la musique et ses Ă©preuves chamaniques (danse sur le feu), et puis le froid silence solitaire et dĂ©sespĂ©rĂ© aprĂšs qu'elle s'est tue, dans When the Music's Over Ă la fin de Strange days : « When the music's over... / Turn out the lights... / Well the music is your special friend / Dance on fire as it intends / Music is your only friend / Until the end... » (« Quand la musique est finie... / Ăteins les lumiĂšres... / Oui la musique est ton amie bien spĂ©ciale / Danse sur le feu, comme elle t'y invite / La musique est ta seule amie / Jusqu'Ă la fin... ») »[12].
Et enfin, le recours Ă la magie, noire Ă©videmment : « Jim wanted âLizardâ to be the third opus of his grand epic trilogy when he admitted : « âThe Celebration of the Lizardâ was an invitation to the dark forces ». Unfortunately as a result of Jimâs failure to bring his poetic masterpiece to life, the only forces that inhabited The Doors singer unleashed the personal demons that led to the eventual chemical demise of poet we knew as Jim Morrison. » (« Jim voulait que ce âLĂ©zardâ soit le troisiĂšme volet de sa grande trilogie Ă©pique quand il avoua que « âThe Celebration of the Lizardâ Ă©tait une invitation aux forces obscures ». Malheureusement, en raison de lâĂ©chec de Jim Ă donner vie [en musique] Ă son chef-dâĆuvre poĂ©tique, ce sont seulement les forces [sombres] qui hantaient le chanteur des Doors qui ont alors dĂ©clenchĂ© ses dĂ©mons personnels, lesquels ont menĂ© Ă l'Ă©ventuelle disparition chimique du poĂšte que nous connaissions sous le nom de Jim Morrison ») »[3].
D'ailleurs, Morrison s'était depuis longtemps trouvé une parenté métaphorique et symbolique avec ses compagnons reptiliens qu'il considérait comme une matérialisation de l'inconscient[4] et un archétype psychique majeur dans la psychologie analytique junguienne (qu'il connaissait bien, voir la section "Un étudiant atypique" de l'article sur Jim Morrison) ayant dit en interview :
« We must not forget that the lizard and the snake are identified with the unconscious and with the forces of evil. Thereâs something deep in human memory that responds strongly to snakes. Even if youâve never seen one. I think that a snake just embodies everything that we fear ». (« Nous ne devons pas oublier que le lĂ©zard et le serpent sont identifiĂ©s Ă lâinconscient et aux forces du mal. Il y a quelque chose de profondĂ©ment ancrĂ© dans la mĂ©moire humaine qui rĂ©agit trĂšs fortement aux reptiles. MĂȘme si tu nâen as jamais vu. Je pense quâun serpent incarne tout ce que nous craignons. ») »[13] - [14].
â Jim Morrison, Interview, citĂ© dans Don't Forget The Songs 365
« Charmeur de serpents, Jim Morrison l'était indubitablement : avec les foules, dont il a beaucoup étudié la psychologie, il orchestrait, en gourou, des expériences de transes collectives » (Maxime Pargaud, « Un lézard géant nommé Jim Morrison », Le Figaro)[14].
En « cĂ©lĂ©brant le Roi LĂ©zard », Morrison souhaitait donc affronter ses peurs, et nous inviter Ă faire de mĂȘme avec les nĂŽtres :
« âI wasnât ready to embrace my poetic mantle. I had so miles to go before I could contemplate those contradictions battling deep inside meâ. [So,] The Celebration of the Lizard is a journey of Jimâs facing his own fear of the snake by embracing the reptilian aesthetic ; Morrison found strength with his guise of words transforming himself into his self-created "Lizard King" ». (« âJe nâĂ©tais pas prĂȘt Ă embrasser mon manteau poĂ©tique. Jâavais tant de kilomĂštres Ă parcourir avant de pouvoir contempler ces contradictions qui se battent au plus profond de moiâ. [Alors,] The Celebration of the Lizard est un voyage de Jim face Ă sa propre peur du serpent en embrassant lâesthĂ©tique reptilienne ; Morrison trouva de la force dans son dĂ©guisement de mots et se transforma en son "roi lĂ©zard" auto-proclamĂ© (/qu'il s'Ă©tait inventĂ©) ») »[13]. Un peu comme une psychothĂ©rapie poĂ©tico-homĂ©opathique en forme de tentative de "combattre le mal par le mal" ?
Une impasse existentielle ?
Mais affronter ses peurs, mĂȘme en les symbolisant et en les transposant par la pratique de l'Ă©criture poĂ©tique, n'est pas une entreprise psychologiquement sans risque, surtout lorsqu'elle concerne une personnalitĂ© instable voire borderline comme celle de Jim Morrison selon plusieurs de ses proches (voir la section "Une saturation nerveuse" de l'article consacrĂ© Ă Jim Morrison).
D'autant que le succĂšs fulgurant des Doors avait Ă l'Ă©poque contribuĂ© Ă dĂ©stabiliser encore plus leur chanteur charismatique par une notoriĂ©tĂ© soudaine et une cĂ©lĂ©britĂ© de plus en plus envahissante, et peut-ĂȘtre Ă contresens de ses objectifs profonds[6] : dĂšs avant l'enregistrement de l'album Waiting for for the Sun, il commence Ă comprendre que sa notoriĂ©tĂ© peut le piĂ©ger en l'entraĂźnant dans une logique du « toujours plus » en matiĂšre de provocation. ParallĂšlement, il dĂ©couvre, Ă l'occasion de son arrestation lors du concert de New Haven le 9 dĂ©cembre 1967, d'abord le "suivisme", puis la "passivitĂ©" de son public, lequel le laisse emmener sans protester par la police aprĂšs ses incitations Ă la rĂ©volte ; sa volontĂ© de s'appuyer sur les forces sociales actives du Flower Power et leur potentiel rĂ©volutionnaire pour inflĂ©chir les valeurs de la sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine vers plus d'humanisme et vers une non-violence active (notamment contre la guerre au ViĂȘt Nam), lui apparaĂźt dĂšs lors comme de plus en plus illusoire.
Et mĂȘme lorsqu'il parvient Ă ses fins , au cours de la brĂ»lante annĂ©e 1968, en transformant plusieurs concerts en Ă©meutes antimilitaristes, notamment grĂące Ă une exploitation scĂ©nique spectaculaire de leur chanson The Unknown Soldier, et Ă son dernier vers devenu slogan « War is over! » (La guerre est finie !), lorsqu'il visionne les rushes du film tirĂ© de ces concerts, il s'aperçoit avec effroi que la manipulation n'Ă©tait peut-ĂȘtre pas du cĂŽtĂ© qu'il croyait, et il reconnaĂźtra dans une interview y « voir une sĂ©rie d'Ă©vĂ©nements que je croyais contrĂŽler... Je me suis d'un seul coup rendu compte (...) que câĂ©tait moi la marionnette et que j'Ă©tais seulement le jouet de nombreuses forces dont je n'avais qu'une vague notion »[15]. (Sur toutes ces questions, voir les sections "CĂ©lĂ©britĂ©" et "Un dĂ©sintĂ©rĂȘt grandissant pour le rock" de l'article consacrĂ© Ă Jim Morrison, ainsi que la section "Le contenu et la portĂ©e" de l'article consarĂ© Ă la chanson The Unknown Soldier).
D'ailleurs, dans le mĂȘme ordre d'idĂ©es que cette confidence de Morrison, « John Densmore, le batteur des Doors, voyait en rĂ©alitĂ© Celebration of the Lizard comme lâexcuse de Morrison pour dĂ©chaĂźner sa folie intĂ©rieure »[16]. Et il s'adressait ainsi, dans son autobiographie, Ă son chanteur soliste et ami mort prĂ©maturĂ©ment, soulignant le divorce grandissant, et douloureusement ressenti par lui dĂšs cette Ă©poque, entre l'image publique de Morrison et ses vrais objectifs, ainsi que son ambivalence dĂ©lĂ©tĂšre sur ces sujets :
« You were beginning to hate your public image, which in a later interview you admitted to consciously creating. One of the lines in âCelebration of the Lizardâ marked the turning point, when you started to buy your own press image and lose your sense of humor about taking public admiration too seriously. Was it a case of you living out your myth, or of the myth turning on you? Buying that lizard skin suit might have been a clue »[17].
â John Densmore, Riders on the Storm : My Life with Jim Morrison and the Doors
Traduction-adaptation :
« Tu commençais Ă haĂŻr ton image publique, alors que dans une interview ultĂ©rieure tu as reconnu lâavoir consciemment crĂ©Ă©e. Une des lignes de « CĂ©lĂ©bration du lĂ©zard » a marquĂ© un tournant [/le point de bascule], quand tu as commencĂ© Ă "acheter" [/accepter ?] ta propre image de presse et Ă perdre ton sens de lâhumour pour ce qui Ă©tait de prendre lâadmiration du public trop au sĂ©rieux [/trop gravement]. Ătait-ce que tu Ă©tais en train de vivre ton propre mythe, ou bien que le mythe se retournait contre toi ? Acheter ce costume en peau de lĂ©zard aurait pu ĂȘtre un indice [/un signe en rĂ©ponse Ă cette Ă©nigme, /lâĂ©bauche dâune rĂ©ponse Ă cette alternative] »[16].
Une dimension narrative Ă©nigmatique ?
Mais quelle est cette ligne fatidique, et rĂ©vĂ©latrice, du poĂšme, Ă laquelle fait allusion John Densmore ? Serait-ce celle-ci, dĂ©jĂ Ă©voquĂ©e, si chargĂ©e de lourds souvenirs : « Wait! / Thereâs been a slaughter here... » (« Attendez ! / Il y a eu un massacre ici... ») » ?
Ou bien serait-ce cette phrase-là , répétée à deux reprises dans le poÚme complet, mais aussi murmurée d'une voix fantÎmatique par Morrison à la toute fin de la chanson Not to Touch the Earth : « I am the Lizard King / I can do anything » (« Je suis le Roi Lézard / Je peux tout faire ») » ?
à moins que cette seconde phrase ne soit en fait un effort, une démarche, une invocation chamanique du « Roi Lézard » pour tenter de répondre à distance à l'anxiété allumée par le massacre de la premiÚre phrase qui nimbe l'ensemble du poÚme d'une aura maléfique ? C'est aussi ce que suggÚrent à la fois la biographie de Morrison[6] et l'hypothÚse de Densmore.
Ce Roi LĂ©zard omnipotent intervient dans le texte de la chanson aprĂšs lâapparition du « serpent dont la fille du pasteur est tombĂ©e amoureuse » (?) , suivie dâune montĂ©e paroxystique de la tension et du volume sonore, avec accĂ©lĂ©ration haletante du tempo, qui accompagne la course Ă©perdue, hors dâhaleine, du narrateur, et la rĂ©pĂ©tition obsĂ©dante, fortement martelĂ©e, parfois en rĂ©ponse avec l'orgue dans un effet syncopĂ©, de mots brefs avec assonance : « run / sun / burn / soon / moon » (« cours / soleil / brĂ»le / lune / bientĂŽt »). Celle-ci culmine en une transe frĂ©nĂ©tique et un dĂ©luge sonore entrecoupĂ©s de courts silences brusques, scandĂ©s par les accords erratiques du clavier de Ray Manzarek, par la dĂ©rive de la guitare de Robby Krieger et la batterie puissante de Densmore. AprĂšs que ces feux se sont Ă©teints, Morrison murmure alors ces mots avec une grande douceur, de façon presque imperceptible, Ă la limite du message subliminal, brutalement interrompu par un accord extrĂȘmement dissonant plaquĂ© sur le clavier avec le volume au maximum, comme un coup de massue. La chanson terminĂ©e, mais seulement dans la rĂ©Ă©dition remastĂ©risĂ©e de lâalbum en CD de 2006, avec cinq morceaux en bonus, dĂ©jĂ Ă©voquĂ©e[18], on entend encore une phrase de lâingĂ©nieur du son (ou de Morrison ?) et relayĂ©e par le micro du studio, en total dĂ©calage avec lâatmosphĂšre hallucinĂ©e de la fin de la chanson. Sa conservation dans lâenregistrement et ce dĂ©calage nous laissent volontairement sur une impression ambiguĂ« : retour au rĂ©el ou un pas de plus dans lâirrĂ©el ? Ou encore mise Ă distance de la transe et du symbole ?
On pourra vĂ©rifier les effets produits par cette "mise en scĂšne" sonore et fictionnelle des paroles dans la version en studio de la chanson disponible en CD[18] et sur internet[19], qui confirme en surimpression la dimension dâexorcisme exprimĂ©e de façon latente par le poĂšme. Les aspects de transe chamanique que revĂȘt la seconde partie de la chanson sont confirmĂ©s par la version en concert de la chanson disponible en CD (in Absolutely live) et par les images, habilement montĂ©es et coordonnĂ©es au son, qui lâaccompagnent dans la version disponible sur internet[20].
Cette analyse de la structure narrative induite par la musique, pour cet extrait du poĂšme que reprĂ©sente la chanson finalement retenue, est corroborĂ©e par l'Ă©crivain et musicologue Chuck Crisafully quand il commente cet album dans son livre : « Moonlight Drive, The Stories behind every Doorsâ Song » (« Promenade au Clair de Lune, Les histoires derriĂšre chaque chanson des Doors »). Il explique ainsi :
« When the âWaiting for the sunâ sessions staled and dragged, it became the only section of the epic poem to make it on to the record. The poem as a whole described a kind of mass exodus from modern civilization and a return to a more tribal manner of existence. The roving travelers of "Celebration" are stopped during their journey to recount their adventures and restate their purpose, and thatâs what creates the poemâs phantasmagoric stream of images. The nonlinear tale was to come to a frenzied climax with âNot To Touch The Earthâ. »[21].
â Chuck Crisafully, Moonlight Drive
Traduction-adaptation :
« Quand les sessions dâenregistrement de âWaiting for the sunâ sont tombĂ©es dans une impasse et ont commencĂ© Ă traĂźner, câest devenu la seule section enregistrĂ©e du poĂšme Ă©pique exploitable pour le disque. Le poĂšme dans son ensemble dĂ©crivait une sorte dâexode massif de la civilisation moderne et un retour Ă un mode dâexistence plus tribal. Les voyageurs nomades de âCĂ©lĂ©brationâ se sont arrĂȘtĂ©s pendant leur voyage pour raconter leurs aventures et rĂ©affirmer leur but, et câest ce qui crĂ©e le flot dâimages fantasmagoriques du poĂšme. Le rĂ©cit non linĂ©aire devait arriver Ă un point culminant frĂ©nĂ©tique avec âNot To Touch The Earthâ. »
Dans cet ordre d'idée, il est utile de rappeler que Jim Morrison était initié, par son amie journaliste Patricia Kennealy, aux rituels de la Wicca (néopaganisme celtique, chamanisme, druidisme, magie), et qu'il était trÚs sensible et informé sur le sujet des cultures amérindiennes, notamment dans leur rapport mystique à la « MÚre Nature » (voir les sections "Une expérience mystique précoce" et "Morrison, l'anti-hippie ?" de l'article consacré à Jim Morrison).
Sens du texte
La seule chanson finalement extraite du poÚme dans l'album original commence par les mots : « Not to touch the earth, not to see the sun... » (Ne pas toucher la terre, ne pas voir le soleil...), qui lui donnent son titre.
Il s'agit de sous-chapitres du soixantiĂšme chapitre du Rameau d'or de James Frazer (premiĂšre parution en 1890), intitulĂ© « Entre Ciel et Terre ». Son premier sous-chapitre est « Ne pas toucher la terre», et le deuxiĂšme « Ne pas voir le soleil ». Ces sous-chapitres exposent des tabous portant sur certaines personnes (gĂ©nĂ©ralement des rois ou des prĂȘtres), qui ne doivent pas marcher sur le sol nu ou recevoir directement le soleil. Frazer a notĂ© que ces superstitions Ă©taient rĂ©currentes dans de nombreuses cultures dites primitives (Ă l'Ă©poque), et semblent ĂȘtre liĂ©es Ă des traditions et des tabous concernant la mĂ©narche et les rites d'initiation des femmes qui la suivent. Les travaux de James Frazer Ă©taient une des influences de Morrison, selon la biographie de Jerry Hopkins et Danny Sugerman No One Here Gets Out Alive (1980)[6].
Ă la toute fin de la chanson, on entend donc Jim murmurer les paroles qui deviendront les plus emblĂ©matiques du poĂšme, au point de lui valoir l'un des deux surnoms qu'il s'est choisis (voir, au sujet de ses surnoms, l'encart ou infobox en tĂȘte de l'article sur Jim Morrison) :
« I am the Lizard King
I can do anything[22] »« Je suis le Roi Lézard
Je peux tout (/Je peux faire tout ce que je veux) »
L'apparente naĂŻvetĂ© de cette « dĂ©claration d'omnipotence » du Roi LĂ©zard auquel Morrison s'identifie, ne contredit pas ses dĂ©sillusions de l'Ă©poque, dĂ©jĂ Ă©voquĂ©es, Ă propos du rĂŽle que la musique pop-rock et lui-mĂȘme pourraient jouer dans le mouvement d'Ă©mancipation et de rĂ©volte de la jeunesse. Elle se situe plutĂŽt au plan symbolique des manifestations inconscientes de la psychĂ©, et pourrait bien se rattacher Ă la puissance symbolique prĂȘtĂ©e aux reptiles en gĂ©nĂ©ral dans les religions antiques et totĂ©miques : de la dimension solaire accordĂ©e aux divinitĂ©s reptiliennes de la religion Ă©gyptienne, jusqu'Ă l'UrĂŠus royal attribut de Pharaon (le cobra femelle symbolisant sa toute-puissance et son origine divine, le protĂ©geant contre ses ennemis, assimilĂ©e Ă l'Ćil de RĂȘ et Ă sa fille, soit une puissante dĂ©esse solaire), et au rĂŽle du serpent dans la GenĂšse biblique. Cette interprĂ©tation symbolique et « magique » du poĂšme a Ă©tĂ© validĂ©e Ă plusieurs reprises en interview par Morrison lui-mĂȘme[13] - [3] - [14], Ă partir de sa connaissance avĂ©rĂ©e de la psycho-analyse junguienne et de l'Ćuvre de JĂ©rĂŽme Bosch[6].
On peut aussi remarquer que ce symbole reptilien et ce Roi Lézard, auquel Jim Morrison s'identifie, n'est pas sans rappeler l'Iguane, surnom que s'était choisi son contemporain un peu plus jeune et un peu plus tardif dans le succÚs : Iggy Pop, aprÚs son passage dans le groupe des Iguanas. Iggy Pop d'ailleurs s'inspirera beaucoup du jeu de scÚne de son aßné, mais en cherchant à le surpasser dans l'outrance, l'exhibition et la provocation, et entretenant comme lui avec son public une relation complexe, ambivalente (voir les sections "Avant les Stooges (1963-1966)" et "The Stooges (1967-1974)" de l'article consacré à Iggy Pop).
Texte et traduction
On prĂ©sentera ici entre crochets les vers qui sont dans le passage concernĂ© du poĂšme original de The celebration of the Lizzard mais ne sont pas repris dans la chanson No to Touch the Earth, et inversement sont mis entre parenthĂšses les mots qui sont dans la chanson mais ne sont pas dans le poĂšme original. Entre tirets on trouvera les interjections audibles dans la chanson mais qui ne sont pas dans le poĂšme, et ne sont pas reprises non plus dans le livret de l'album. Ă ces exceptions prĂšs, le texte de la chanson ici prĂ©sentĂ© est celui du livret de l'album Waiting for the Sun, dans sa rĂ©Ă©dition de 2006[18]. Pour ce qui est de la traduction, elle est inspirĂ©e mais aussi dĂ©marquĂ©e â car elle en diffĂšre sur plusieurs points â de celle dâHervĂ© Muller pour The Celebration of the Lizzard, dans l'ouvrage qu'il a dirigĂ© et qui rĂ©capitule tous les « Ăcrits » de James Douglass Morrison (Christian Bourgois Ă©diteur, rĂ©Ă©dition de 1993[23]).
« Not to touch the earth
Not to see the sun
Nothing left to do, but
Run, run, run
Letâs run, let's run
House upon the hill
Moon is lying still
Shadows of the trees
Witnessing the wild breeze
Câmon baby run with me
Letâs run
Run with me
Run with me
Run with me
Letâs run
The mansion is warm, at the top of the hill
Rich are the rooms and the comforts there
Red are the arms of luxuriant chairs
And you wonât know a thing till you get inside
Dead presidentâs corpse in the driverâs car
The engine runs on glue and tar
Come on along, [weâre] not going very far
To the East to meet the Czar
Run with me
Run with me
Run with me
Letâs run
â Whoa ! â
Some outlaws lived by the side of the lake
The ministerâs daughterâs in love with the snake
Who lives in a well by the side of the road
Wake up, girl! Weâre almost home
â Yeah, c'mon ! â
(We should see the gates by mornin'
We should be inside by evenin')
Sun, sun, sun
Burn, burn, burn
Soon, soon, soon
Moon, moon, moon
I will get you
Soon! Soon! Soon!
[Let the carnival bells ring
Let the serpent sing
Let everything]
(I am the Lizard King
I can do anything)[24] »« Ne pas toucher (la) terre
Ne pas voir le soleil
Plus rien d'autre Ă faire que de
Fuir, fuir, fuir
Fuyons, courons, vite !
Une maison sur la colline
La lune repose tranquille
Les ombres des arbres
TĂ©moignent de la brise sauvage
Viens ma belle, fuis avec moi
Fuyons
Cours avec moi
Cours avec moi
Cours avec moi
Courons
Il fait chaud au manoir tout en haut de la colline[25]
Riches et confortables y sont les chambres
Rouges sont les bras des fauteuils luxuriants
Et tu ne sauras rien avant d'y avoir pénétré.
Corps du président mort dans la voiture du chauffeur
Le moteur marche Ă la colle et au goudron
Viens donc, nous n'allons pas bien loin
Vers l'Est, pour rencontrer le Tsar.
Cours avec moi
Cours avec moi
Cours avec moi
Courons
â Wouah ! â
Quelques hors-la-loi vivaient au bord du lac
La fille du pasteur est amoureuse du serpent
Qui vit dans un puits au bord de la route
Réveille-toi, petite fille ! Nous sommes presque arrivés.
â Ouais, allez ! â
(Nous devrions voir les portes au petit jour
Nous devrions ĂȘtre entrĂ©s dans la soirĂ©e)
Soleil, soleil, soleil
Brûle, brûle, brûle
BientĂŽt, bientĂŽt, bientĂŽt
Lune, lune, lune
Je te prendrai
BientĂŽt ! BientĂŽt ! BientĂŽt !
[Faites sonner les cloches du carnaval
Laissez le serpent chanter
Laissez tout se faire[26]]
(Je suis le Roi LĂ©zard
Je peux tout) »
Reprises
Cette chanson a été reprise par Deceased (en), Marilyn Manson, Queens of the Stone Age, Bile (groupe) (en), Nicole Atkins, Madrugada et Otep.
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Not to Touch the Earth » (voir la liste des auteurs).
- Notre traduction-adaptation de : (en) pseudo : onlylovecanleavesuchamark (seul l'amour peut laisser de telles marques), « Don't Forget The Songs 365 : The Doors â âThe Celebration of the Lizardâ 1969 », sur Don't Forget The Songs 365.wordpress.com, (consultĂ© le ), § 6.
- (en) Label Elektra/Rhino Entertainment (trad. par nos soins), Waiting for the Sun (CDâs booklet) [« Livret de l'album "En attendant le soleil" »], Warner Music Group, rĂ©f. R2 101 191, code barre=0 8122 79998 0 3, rĂ©Ă©dition de 2006, avec cinq morceaux en bonus, 20 p., page 18.
- Jim Morrison, citĂ© dans : (en) pseudo : onlylovecanleavesuchamark (seul l'amour peut laisser de telles marques), « Don't Forget The Songs 365 : The Doors â âThe Celebration of the Lizardâ 1969, lyrical explorations from this "writer on the storm" » [« N'oublie pas la chanson 365 ; les Doors - "La CĂ©lĂ©bration du LĂ©zard", 1969, explorations lyriques Ă partir de cet "Ă©crivain chevauchant l'orage" (allusion Ă la chanson Riders on the Storm) »], sur Don't Forget The Songs 365.wordpress.com, (consultĂ© le ), § 7.
- Notre traduction-adaptation de : (en) pseudo : onlylovecanleavesuchamark (seul l'amour peut laisser de telles marques), « Don't Forget The Songs 365 : The Doors â âThe Celebration of the Lizardâ 1969 », sur Don't Forget The Songs 365.wordpress.com, (consultĂ© le ).
- (en) Paul Williams (trad. par nos soins), Waiting for the Sun (CDâs booklet) [« Livret de l'album "En attendant le soleil" »], Warner Music Group, label Elektra/Rhino Entertainment, rĂ©f. R2 101 191, code barre=0 8122 79998 0 3, rĂ©Ă©dition de 2007, avec cinq morceaux en bonus, 20 p., page 7-8.
- (en) Jerry Hopkins & Danny Sugerman, No One Here Gets Out Alive [« Personne ne sortira d'ici vivant »], Plexus (rééd. Grand Central Publishing), 1980 (rééd. augmentée en 1995, 416 p.), 388 p. (ISBN 978-0446602280 et 0446602280).
- (en) pseudo : onlylovecanleavesuchamark, « The Doors â âThe Celebration of the Lizardâ 1969 », sur Don't Forget The Songs 365.wordpress.com, (consultĂ© le ), § 4 et 5.
- Le texte original ici cité en extrait est emprunté au site suivant, partenaire du journal Le Monde : (en + fr) « The Doors - The end, Lyrics & Traduction », sur paroles2chansons.lemonde.fr (consulté le ), vers 17 à 24.
- Traduction alternative empruntée au site suivant : (en + fr) « The Doors - The end, Lyrics & Traduction », sur paroles2chansons.lemonde.fr (consulté le ), vers 24. à noter que sept miles (ou milles terrestres internationaux) font plus précisément 11 265,408 mÚtres.
- Traduction alternative empruntée au site suivant : (en + fr) « The Doors - The end, Lyrics & Traduction », sur paroles2chansons.lemonde.fr (consulté le ), vers 26.
- Traduction empruntée en extrait au site du poÚte : Stéphen Moysan, « FlorilÚge de PoÚmes de Jim Morrison (1943-1971), The End », sur éternels-éclairs.fr (consulté le ), vers 15 à 23.
- (en + fr) Jim Morrison et les Doors, « When The Music's Over » [« Lorsque la musique s'arrĂȘtera »], sur Lyrics translate.com, (consultĂ© le ).
- Notre traduction-adaptation de : (en) pseudo : onlylovecanleavesuchamark (seul l'amour peut laisser de telles marques), « Don't Forget The Songs 365 : The Doors â âThe Celebration of the Lizardâ 1969 », sur Don't Forget The Songs 365.wordpress.com, (consultĂ© le ), § 4.
- Cette interview et ce point de vue sont Ă©voquĂ©s aussi dans un article du Figaro : Maxime Pargaud, « Un lĂ©zard gĂ©ant nommĂ© Jim Morrison », Le Figaro,â , § 4 et 5 (lire en ligne, consultĂ© le ).
- Interview de Jim Morrison disponible sur le DVD The Doors 30 Years Commemorative Edition, réalisé par Ray Manzarek et paru en 2001 chez Universal Pictures (réf. DVD902589).
- Notre traduction-adaptation de cette citation reprise dans : (en) pseudo : onlylovecanleavesuchamark (seul l'amour peut laisser de telles marques), « Don't Forget The Songs 365 : The Doors â âThe Celebration of the Lizardâ 1969 », sur Don't Forget The Songs 365.wordpress.com, (consultĂ© le ), § 5.
- (en) John Densmore, Riders on the Storm : My Life with Jim Morrison and the Doors, Delta, 1991 (rĂ©Ă©d.), 368 p. (ISBN 978-0385304474 et 0385304471, prĂ©sentation en ligne). Ădition en français : John Densmore, Les cavaliers de l'orage, Camion Blanc, , 411 p. (ISBN 978-2910196417 et 2910196410, lire en ligne).
- The Doors, « Waiting for the Sun », sur Discogs, Warner Music Group, Label Elektra/Rhino Entertainment, réf. R2 101 191 ou 999803, code barre : 0 8122 79998 0 3, rééd. en cd de 2006, remastérisée, avec cinq morceaux en bonus (consulté le ).
- (en) The Doors, « Not to Touch the Earth », sur YouTube, 1967, remastérisation 2020 (consulté le ).
- (en) ehravencraft / The Doors, « The Doors - Not to touch the Earth », sur YouTube (consulté le ).
- (en) Chuck Crisafully (trad. par nos soins), Moonlight Drive : The Stories behind every Doorsâ Song [« Promenade au Clair de Lune, Les histoires derriĂšre chaque chanson des Doors »], Music Book Services (nouvelle Ă©dition : Omnibus Press, 1995 (rĂ©Ă©d. 1997), 176 p. (ISBN 978-1886894211, 1886894213, 978-0711950566 et 0711950563). Citation reprise dans : (en) Label Elektra/Rhino Entertainment (trad. par nos soins), Waiting for the Sun (CDâs booklet) [« Livret de l'album "En attendant le soleil" »], Warner Music Group, rĂ©f. R2 101 191 ou 999803, code barre : 0 8122 79998 0 3, rĂ©Ă©dition de 2006, avec cinq morceaux en bonus, 20 p., page 8.
- (en) Label Elektra/Rhino Entertainment (trad. par nos soins), Waiting for the Sun (CDâs booklet) [« Livret de l'album "En attendant le soleil" »], Warner Music Group, rĂ©f. R2 101 191, code barre=0 8122 79998 0 3, rĂ©Ă©dition de 2006, avec cinq morceaux en bonus, 20 p., page 13.
- Il y a eu en effet une premiÚre édition en 1978, rééditions en 1981, 1985 : (en + fr) Jim Morrison (trad. Hervé Muller), Une priÚre américaine et autres écrits, Christian Bourgois et UGE 10/18, , 227 p. (ISBN 2-267-00143-8, EAN 9782267001433, présentation en ligne), autre présentation en ligne : (ASIN B071V5J2JW). Et une deuxiÚme édition plus complÚte en 1993 : (en + fr) Jim Morrison (trad. Hervé Muller), écrits, Christian Bourgois, , 1181 p. (ISBN 2267011840 et 978-2267011845, présentation en ligne).
- (en) Label Elektra/Rhino Entertainment, Waiting for the Sun (CDâs booklet) [« Livret de l'album "En attendant le soleil" »], Warner Music Group, rĂ©f. R2 101 191 ou 999803, code barre : 0 8122 79998 0 3, rĂ©Ă©dition de 2006, avec cinq morceaux en bonus, 20 p., pages 12-13.
- Interprétation et traduction alternative : ⶠ« Le manoir est chaleureux au sommet de la colline ».
- Interprétations et traductions alternatives : ⶠ« Permettez tout / Abandonnez tout / Laissez tout aller / Lùchez prise ».