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Nootkas

Les Nootkas[2] ou Nuu-chah-nulth sont des AmĂ©rindiens vivant sur la cĂŽte occidentale du Canada. L'expression Nuu-chah-nulth est aujourd'hui utilisĂ©e pour dĂ©signer 14 nations du Pacifique Nord-Ouest, chacune guidĂ©e par un chef hĂ©rĂ©ditaire (ha'wiih), qui vivaient sur le littoral et les eaux de la cĂŽte ouest, de l'Ăźle de Vancouver en particulier. Un conseil tribal coordonne aujourd'hui les activitĂ©s de ces nations qui regroupent au dĂ©but du XXIe siĂšcle environ 8 000 personnes. 2 000 personnes environ vivent loin des rĂ©serves, dispersĂ©es en AmĂ©rique du Nord[3].

Nootkas
Nuu-chah-nulth
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Enfants nootkas, années 1930
Populations importantes par région
Drapeau du Canada Canada 8 147[1]
Population totale 8 147[1]
Autres
Langues Anglais, nuuchahnulth

Étymologie

Le terme Nootka proviendrait d'une mĂ©prise de l'explorateur britannique James Cook, les individus qu'il avait rencontrĂ©s auraient utilisĂ© une expression se prononçant Nootka pour lui indiquer qu'il pouvait naviguer autour de la baie oĂč ils habitaient ; James Cook aurait cru que ce mot Ă©tait le nom de la population locale[4].

Depuis quelques dĂ©cennies l'utilisation de Nootka est considĂ©rĂ©e incorrecte par certains au Canada ; la bonne dĂ©nomination, selon le conseil tribal Nuu-chah-nulth Ă©tant Nuu-chah-nulth-aht, venant de “Nuu-chah-nulth”, qui signifie « Tout au long des montagnes et la mer ».

Religion, mythes et croyances

  • N'aas est Le grand crĂ©ateur[3]

L’univers des Nuu-Chah-Nulth

L’univers des Nuu-Chah-Nulth comprend quatre mondes : La Terre, La Mer, Le Ciel et le Monde sacrĂ© situĂ© entre les trois mondes prĂ©cĂ©dents. Chez les Nuu-Chah-Nulth, la transformation est un passage entre les diffĂ©rents mondes, c’est l’entre-deux mondes. TrĂšs ritualisĂ©e, la transformation symbolise les transitions sociales : du non chasseur au chasseur, de l’enfant Ă  l’adulte, du cĂ©libataire au mariĂ©, etc. La transformation peut ĂȘtre dangereuse et conduire jusqu’à la mort de ceux qui ne sont pas prĂ©parĂ©s. En allant dans l’entre-deux mondes, les Nuu-Chah-Nulth obtiennent du pouvoir et des dons ou « privilĂšges », ils trouvent « leurs » trĂ©sors.

Le rituel du loup chez les Nuu Chah Nulth

À partir de Henson Ernst (1952)

Le loup est le symbole de la sagesse et de la ruse, il est le gardien du royaume des animaux. « The wolf is the bravest of any animal in the woods. They are killers. They don’t fear anything. They are so brave that they can run the country undisturbed. That is why the wolf is chosen. » « Wolfman, man who lost his soul, lost in the wilderness. No longer a man, an animal.»

la légende d'Ha Sass

Lors de l’attaque du village, It-tat’soo, quatre frĂšres ont rĂ©ussi Ă  Ă©chapper Ă  la mort, en regagnant Ă  la nage une petite Ăźle au large. Afin de sauver sa tribu de l’extinction, Ha-Sass, le plus jeune des frĂšres rescapĂ©s dĂ©cide de se rendre au pays des loups, situĂ© au sommet de la Montagne des Loups, pour leur demander la massue de guerre magique, le Cheto’kh. En ces temps anciens, les loups accĂ©daient Ă  leur Montagne par une ouverture Ă  son pied. Pour atteindre la Montagne des Loups, Ha-Sass ne devait pas se faire repĂ©rer par les loups, ainsi il dĂ©cida de se vider de son sang pour ne pas sentir l’humain et le vivant. Sur l’estran, Ha-Sass s’allongea sur une pierre plate recouverte de balanes et ses frĂšres le frottĂšrent contre la roche quatre fois, ventralement, dorsalement et sur les cĂŽtĂ©s. Une fois la purge finie, Ha-Sass demanda Ă  ses frĂšres de le recouvrir d’une peau de phoque car les loups dĂ©testent les phoques. Les trois frĂšres amenĂšrent Ha-Sass Ă  proximitĂ© du bois. Ha-Sass emporta une petite pierre plate car il sait que les loups utilisent un bĂąton pointu pour tĂąter le corps de l’animal et vĂ©rifier ainsi qu’il est bien mort. Le corbeau, messager des loups, a repĂ©rĂ© le corps du phoque sur la plage et a prĂ©venu les loups avec son Ɠil droit. Il fait cela Ă  chaque fois qu’il voit quelque chose sur la plage : phoque, lion de mer, etc. Les frĂšres d’Ha-Sass regardĂšrent la direction que prit le corbeau, cependant la Montagne du Corbeau n’est pas celle des loups
 les frĂšres d’Ha-Sass virent ensuite beaucoup de loups se dirigeaient vers la plage et ces derniers prirent le corps du phoque et s’en allĂšrent Ă  travers les bois. Le plus imposant des loups est le loup dit « transporteur », Ka-NĂ”h-Pass’a. Il y a en un dans chaque meute, son dos est diffĂ©rent de ceux des autres membres de la meute : il est plus large pour porter les charges. Ka-NĂ”h-Pass’a est l’aide principal du chef de meute et Ă©galement celui qui est le plus sage. C’est Ka-NĂ”h-Pass’a qui se chargeait de transporter Ha-Sass enveloppĂ© dans la peau de phoque. Au bout d’un certain temps, il dit : « Cette crĂ©ature est lourde, elle doit ĂȘtre vivante, il doit y avoir un homme Ă  l’intĂ©rieur ». Ka-NĂ”h-Pass’a tenta de dĂ©loger Ha-Sass avec un bĂąton pointu, en vain, car Ha-Sass se protĂ©geait avec la petite pierre plate qu’il avait emportĂ© avec lui. Finalement, Ka-NĂ”h-Pass’a reprit Ha-Sass sur son dos et se dirigea vers la Montagne des Loups. Ils arrivĂšrent bientĂŽt Ă  la demeure du chef de meute et apportĂšrent des offrandes. Ka-NĂ”h-Pass’a, fatiguĂ©, posa Ha-Sass et la peau de phoque. Il commença Ă  dĂ©couper des piĂšces dans la peau de phoque et les loups purent manger. Les loups Ă©taient rassemblĂ©s en cercle. Le chef de meute dĂ©coupa un morceau et il dĂ©couvrit Ha-Sass. Les loups commencĂšrent Ă  lui poser des questions. Le chef de meute, rusĂ© et sage, sait qu’un homme qui a affrontĂ© autant d’épreuves et de dangers est venu pour obtenir quelque chose ! Admirant son courage, le chef de meute promit Ă  Ha-Sass ce qu’il voulait. A cette Ă©poque, les loups n’avaient pas peur des hommes car le chef de meute s’était mariĂ© avec une femme. Les loups demandĂšrent d’abord Ă  Ha-Sass s’il voulait quelque chose pour chasser la baleine. Ha-sass demeura silencieux. Ils demandĂšrent s’il voulait un peigne comme cela il pourrait garder ses cheveux longs, Ha-Sass ne rĂ©pondit pas. Les loups demandĂšrent s’il voulait TĂȘksyah’pe, qui, plaçait dans un corps mort, avait le pouvoir de le ramener en vie. De la mĂȘme façon, Ha-Sass ne rĂ©pondit rien. Enfin, les loups demandĂšrent s’il voulait le Che-to’kh et Ha-Sass rĂ©pondit que c’est cela qu’il voulait. Le Che-to’kh est une massue magique qui a le pouvoir de tuer toute personne la voyant. Le Che-to’kh n’est jamais reprĂ©sentĂ©e car les personnes qui l’a voit, meurt aussitĂŽt, et c’est ce qui arriva Ă  Ha-Sass
 Ă  quatre reprises. A chaque fois les loups le ramenĂšrent Ă  la vie en lui apportant le TĂȘksyah’pe. A la quatriĂšme fois, les loups amenĂšrent Ha-Sass dans une piĂšce secrĂšte et lui remirent le Che-to’kh. Ensuite, les loups raccompagnĂšrent Ha-Sass Ă  son village et lui donnĂšrent le petit sifflet que l’on porte Ă  la bouche pendant le Klukwana (rituel du loup). Ha-Sass garda le sifflet prĂšs de lui et dĂšs qu’il s’en servait, tout le monde se retournait. Au bout d’un moment, Ha-Sass souhaitait utiliser le Che-to’kh lors des pĂ©riodes de guerre afin de protĂ©ger sa tribu. Pour vĂ©rifier le pouvoir de la massue, il la testa sur des oies qui moururent toutes. Ha-Sass se rendit sur une colline appelĂ©e Klits-Holch’. Des tribus vinrent observer celui qui avait un « pouvoir ». Alors Ha-Sass se servit du petit sifflet et du Che-to’kh et tous moururent. Tout le monde craignait le village It tat‘soo car la tribu possĂ©dait « quelque chose qui tue » et Ha-Sass devint un grand meneur. Le pouvoir avait Ă©tĂ© donnĂ© par les loups Ă  Ha-Sass et Ă  personne d’autre. Ha-Sass avait peur que quelqu’un voit le Che-to’kh, ainsi le restant de sa vie, il le cacha au plus profond de la forĂȘt. À sa mort, les loups reprirent le Che-To’kh.

Le Tlukwana...Ă  l'origine

Il y a longtemps, une jeune femme de la tribu du village Itat’soo ainsi que trois hommes de la tribu, se trouvaient Ă  l’extĂ©rieur du village, dans un lieu appelĂ© TĂŽ-mak’cluh. Ils Ă©taient Ă  la recherche de la plante Ah-ĂȘt’sl dont les racines sont comestibles. Pendant cette journĂ©e, un loup puissant, trottait sur leur chemin et remarqua la jeune femme. En le voyant, la jeune femme dit « comme il est beau, quand je me marierai, je le veux comme mari, avec sa force et son courage ». A la nuit venue, la jeune femme se coucha et le loup arriva (les loups savent tout et lisent dans l’esprit des humains). La jeune femme ne s’aperçut pas que le loup Ă©tait lĂ , le loup la rĂ©veilla et lui dit qu’il l’emmenait avec lui. En ouvrant les yeux, la jeune femme vit un beau jeune homme debout devant elle (le loup avait mis son masque et devint ainsi humain, c’était chose courante en ces temps reculĂ©s). La jeune femme suivi le loup qui Ă©tait le chef d’une meute, jusqu’à sa demeure et resta ainsi un long moment. Deux fils naquirent et grandirent, pour moitiĂ© homme, pour moitiĂ© loup. Le pĂšre de la jeune femme, ne sachant pas oĂč elle se trouvait, Ă©tait troublĂ© et la rechercha partout...jusqu’à ce qu’elle soit considĂ©rĂ©e comme morte. Au pays des loups, l’aĂźnĂ© des fils grandit comme un homme et interrogea sa mĂšre sur le fait qu’il ne ressemblait pas aux autres loups. Sa mĂšre lui rĂ©pondit alors qu’ils venaient d’un autre pays oĂč vivait son propre pĂšre. Le fils demanda quand sa mĂšre retournerait dans ce pays
 car il souhaitait voir Ă  quoi il ressemblait. La mĂšre parla Ă  son mari que leur fils voulait rencontrer son grand-pĂšre. Le chef de meute finit par accepter mais avant qu’ils ne partent, comme un don Ă  sa femme, le chef de meute commença Ă  lui enseigner le Klukwana. Une fois l’enseignement terminĂ©, les loups partirent de nuit en compagnie de la femme et des deux fils, et les amenĂšrent aux portes de leur village. La femme se dirigea vers la maison de son pĂšre et le rĂ©veilla. Elle se tenait Ă  l’abri de son regard, elle commença Ă  lui parler de la fille qu’il avait perdu. Elle raconta qu’elle avait un mari loup et qu’elle avait Ă©galement deux fils que la meute avait ramenĂ© au village. La femme lui parla de beaucoup de choses sur les loups et insista sur le fait que la tribu ne devait rien faire quand les loups hurlent et ne pas essayer de leur faire du mal. La tribu devait apprendre des loups. En ces temps, les hommes avaient comme armes des arcs et des flĂšches et ils ne devaient pas s’en servir contre les loups. Le pĂšre avait Ă©tĂ© affectĂ© par la disparition de sa fille et dans la nuit, il ne reconnaissait pas sa fille. Finalement, elle se rĂ©vĂ©la Ă  ses yeux et lui dit qu’il y aura une chanson qui racontera son retour avec les loups et qu’elle reviendra auprĂšs de lui. La femme repartit avec les loups. Aussi rapidement qu’il le put, le pĂšre rassembla l’ensemble des membres de la tribu dans sa maison et leur dit que sa fille Ă©tait de retour et que les loups l’avaient emportĂ©e
. A ce moment prĂ©cis, les loups hurlĂšrent quatre fois. Les personnes Ă©taient effrayĂ©es, seul le pĂšre reconnut la chanson de sa fille mais ne dit rien. Les membres de la tribu tambourinĂšrent avec leurs bĂątons sur des longues planches, pour faire du bruit...les jeunes loups couraient et s’enfuyaient. AprĂšs avoir hurlĂ©s quatre fois, les loups retournĂšrent dans la forĂȘt, la femme et ses deux fils revinrent au village. La femme raconta tout ce qu’elle savait du Klukwana Ă  son pĂšre ainsi que les secrets qu’elle a appris des loups, leur pouvoir, leur force. Une fois qu’elle a transmis toutes les chansons et les danses, le pĂšre commença le klukwana et l’enseigna au reste de la tribu. c’était au village It at ‘soo que le Klukwana commença la premiĂšre fois. C’est de cette famille que le Klukwana est transmis jusqu’à nos jours.


Territoire

Le territoire principal (« ha'houlthee ») des tribus Nuu-chah-nulth couvrait environ 300 kilomÚtres du littoral de la cÎte Pacifique de l'ßle de Vancouver ; de la péninsule Brooks au nord jusqu'à Point-no-Point au sud, ainsi que l'arriÚre pays[3]. Une des principales implantations était le village de Kiix?in.

Histoire

  • En 1958, les nations ont formĂ© La Coalition des tribus de la cĂŽte ouest[3],
  • le 14 aout 1973, les nations ont formĂ© une sociĂ©tĂ© Ă  but non lucratif dĂ©nommĂ©e La sociĂ©tĂ© du district de la cĂŽte ouest des chefs indigĂšnes[3].
  • le , cette sociĂ©tĂ© a dĂ©cidĂ© d'adopter le nom de Conseil tribal Nuu-chah-nulth[3].

Les 14 nations Nuu-chah-nulth se répartissent sur trois régions[3] :

  • RĂ©gion sud : Ditidaht, Huu-ay-aht, Hupacasath, Tse-shaht et Uchucklesaht.
  • RĂ©gion centrale : Ahousat, Hesquiaht, Tla-o-qui-aht, Toquaht et Ucluelet.
  • RĂ©gion nord : Ehattesaht, Kyuquot/Cheklesahht, Mowachat/Muchalaht, et Nuchatlaht.

À l'Ă©poque prĂ©colombienne, leur population Ă©tait plus nombreuse, mais elle a Ă©tĂ© par la suite dĂ©cimĂ©e par les Ă©pidĂ©mies ou intĂ©grĂ©e Ă  d'autres groupes voisins.

Les Nootkas sont proches des Chinook et des Kwakiutl.

Langue

La langue Nuu-chah-nulth fait partie du groupe des langues wakashanes.

Culture

Le rituel du loup, le Tlukwana

D'aprĂšs Kruger (2003) et Moogk (1980).

Les Nuu-Chah-Nulth admirent le loup pour sa sagesse et ses qualitĂ©s de chasseur : sa rapiditĂ©, sa ruse et sa bravoure (le loup tue avec ses crocs uniquement). Les succĂšs des loups Ă  la chasse dĂ©montrent des « pouvoirs surnaturels ». Le loup a la connaissance des rituels sacrĂ©s et le pouvoir de passer et de faire passer des ĂȘtres vivants du monde « matĂ©riel » Ă  l’entre-deux mondes. Le loup peut se transformer en orque quand il va Ă  la mer et inversement l’orque peut se transformer en loup lorsqu’il vient Ă  terre. Pour les Nuu-Chah-Nulth, les loups, les orques et les hommes partagent des analogies : il s’agit de prĂ©dateurs qui ne sont pas prĂ©datĂ©s, ils sont organisĂ©s socialement de la mĂȘme façon, ils mangent les mĂȘmes proies et chassent de la mĂȘme maniĂšre. Ils peuvent se transformer l’un en l’autre. Le loup est un orque et l’orque est un loup. Le lien fort entre homme et loup interdit aux Nuu-Chah-Nulth de manger des loups, cela est considĂ©rĂ© comme du cannibalisme. Le Grizzly est un autre grand prĂ©dateur de la cĂŽte Nord-Ouest de l’AmĂ©rique du Nord et quelquefois le loup et l’ours sont associĂ©s dans les cĂ©rĂ©monies.

Le mot Tlukwana se retrouve dans les racines Kwakwala et signifie « trouver un trĂ©sor » et le trĂ©sor trouvĂ© est ce qu’il y a de mystique, une perle prĂ©cieuse de la connaissance du surnaturel, le fruit de la quĂȘte de l’esprit, le don Ă©ternel du hĂ©ros qui revient comme le guerrier loup, triomphant et Ă©mergeant des profondeurs de la forĂȘt primaire. Le rituel du loup avec ses attributs, masques, danses, costumes et instruments de musique, reprĂ©sente une des cĂ©rĂ©monies principales des Nuu-Chah-Nulth. Cette nation fonctionne avec le rythme des saisons comme les autres nations de la cĂŽte Nord-Ouest de l’AmĂ©rique du Nord. AprĂšs l’étĂ© et l’automne consacrĂ©s Ă  la rĂ©colte et au stockage des ressources alimentaires, le temps sacrĂ© de l’Hiver commence. C’est en Hiver que la cĂ©rĂ©monie de vie des Nuu-Chah Nulth se rĂ©vĂšle. L’ensemble des aspects de la vie des Nuu-Chah-Nulth tient Ă  une sorte de renversement « saturnales ». La tribu s’en va Ă  son village d’hiver. Les chansons d’étĂ©, les noms traditionnels, les mots usuels concernant les loups, la pĂąte Ă  mĂącher, le port de chapeau, la vannerie, le tissage de natte et des tapis sont interdits. La frivolitĂ©, la joie et la fĂȘte des cĂ©rĂ©monies de la vie sont les objectifs de chacun pendant la saison. Dans cette vie rituelle, la cĂ©rĂ©monie du loup est la plus importante pour les Nuu-Chah-Nulth. Elle reprĂ©sente la lĂ©gende du combat / de la rencontre du guerrier avec l’ĂȘtre surnaturel, son gain de pouvoir et son retour au peuple avec des dons. Certains comparent le rituel du loup Ă  une renaissance. Il reprĂ©sente le passage dans l’entre-deux mondes et pour l’ancrer et l’articuler, il se dĂ©compose en trois Ă©tapes associĂ©es Ă  trois masques.

  • La premiĂšre Ă©tape : l’enlĂšvement des novices

par les « Crawling wolves » (les loups « rampants »)

Les novices qui vont se transformer se prĂ©sentent un soir avec leurs parents dans la maison oĂč le rituel se fera (chef de cĂ©rĂ©monie). Les « Crawling wolves », c’est-Ă -dire les initiĂ©s, entrent dans la maison. Ces loups sauvages n’ont aucun rapport amical avec l’homme. Ils entrent en dĂ©molissant un mur de la maison et interrompent ainsi la « fĂȘte ». Ils « rampent » quatre fois autour du feu se situant au centre de la piĂšce. Ce sont de vrais loups chassant de vraies proies ! A la lumiĂšre vacillante, comme des formes noires furtives, leurs allures avec les masques donnent l’impression d’une vĂ©ritable invasion de loups. Ensuite, le feu s’éteint mystĂ©rieusement et les initiĂ©s disparaissent en emportant avec eux les novices.
 seuls des hurlements lointains parviennent de la forĂȘt. Les danseurs « Crawling wolves » sont des hommes oĂč leurs esprits deviendront des loups Ă  leurs morts. Le masque des « Crawling wolves » est le plus petit des trois masques et il est considĂ©rĂ© comme le plus sacrĂ©. Il est gĂ©nĂ©ralement sculptĂ© dans un mĂȘme morceau de cĂšdre avec seulement des suggestions pour les dents et les naseaux et il est souvent peint en noir. Le masque est portĂ© au dessus de la tĂȘte et le reste du corps est couvert d’une couverture noire et le visage est peint en noir. Ce masque peut Ă©galement portĂ© le nom d’autres grands prĂ©dateurs comme le Couguar ou la PanthĂšre.

  • La deuxiĂšme Ă©tape : la transformation des novices avec les « Whirling wolves » (les loups « tourbillonnants »).

Dans la forĂȘt, les novices vont acquĂ©rir des pouvoirs « surnaturels » confĂ©rĂ©s par les loups...ils deviennent sauvages. Les novices se trouvent dans le monde sacrĂ© des esprits. Le masque des « Whirling wolves » est Ă©galement sculptĂ© dans du cĂšdre rouge mais il prĂ©sente plus de dĂ©tails que le premier masque : les naseaux sont larges et proĂ©minents avec un museau allongĂ© que l’on peut clairement identifier. Les dents du fond sont sculptĂ©es Ă  la maniĂšre d’un rĂ©seau de treillis, hautement dĂ©coratif, Ă©voquant la fĂ©rocitĂ© du pouvoir du loup. Certains interprĂštent les symboles en forme de vagues comme reprĂ©sentant le pouvoir de mutation du loup pouvant se transformer en orque ou loup des mers. Cette allusion aux pouvoirs de mutation du loup reprĂ©sente la transformation du novice en quelqu’un de nouveau (initiĂ©). La danse associĂ©e est tourbillonnante comme le pouvoir en mouvement de l’esprit du loup indomptĂ© chez le novice. Le tourbillon de la danse est un mouvement alĂ©atoire, mouvement pur symbolisant la prĂ©sence de l’esprit dans le monde matĂ©riel. La danse consiste Ă  « surgir dans les airs », en ayant une position accroupie et tournant constamment sur les talons avec une grande rapiditĂ© en cercles Ă©troits. Le fait que cela dure environ deux heures montre Ă©galement les qualitĂ©s du guerrier : dextĂ©ritĂ©, force et endurance, si admirĂ©es dans la culture amĂ©rindienne et reprĂ©sente une part donnĂ©e par le loup.

  • La troisiĂšme Ă©tape : l’apprivoisement des « loups » et les « Standing wolves »

Les novices sont rĂ©cupĂ©rĂ©s par les villageois qui ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© initiĂ©s au Tlukwana. Les novices sont conduits dans la maison oĂč se dĂ©roule le rituel afin de « calmer » le caractĂšre « sauvage » de leurs esprits. Cela se fait par des danses et des chants dĂ©crivant leurs dons et privilĂšges obtenus. Ce retour des novices en tant qu’adultes se dĂ©roule dans une procession de fĂȘte. Le troisiĂšme masque, portĂ© lors d’une danse pendant cette cĂ©lĂ©bration sacrĂ©e et publique, reprĂ©sente ainsi l’apprivoisement final de l’esprit du loup. L’initiĂ© a reçu des dons du surnaturel Ă  travers les chansons et danses, un nouveau pouvoir s’empare de lui, une sorte de renouveau. Le port de ce masque et la danse associĂ©e est un remerciement et un moment de joie pour avoir obtenu ces dons. Ce troisiĂšme masque est large et colorĂ©. Alors que les premiers masques sont sombres et sont des reprĂ©sentations de pouvoirs plutĂŽt obscurs, liĂ©s Ă  la mort et au monde souterrain, le troisiĂšme masque est une figure gĂ©nĂ©reuse. Le loup peint, lumineux, reprĂ©sente la renaissance pour une vie nouvelle et plus gĂ©nĂ©reuse Ă  la fois pour l’initiĂ© et pour la communautĂ©.

Le rituel du loup se conclut par une grande fĂȘte communautaire et de partage (Potlach) oĂč chacun danse et montre son rang social.

  • Le lien avec l’Oiseau Tonnerre

L’Oiseau Tonnerre vit au sommet d’une montagne difficilement accessible. Il chasse la baleine avec l’aide de son « arme », le serpent lumineux qui se dĂ©place en zigzag dans les airs (foudre). Le son puissant des ailes du l’Oiseau Tonnerre est le tonnerre. Le loup a octroyĂ© Ă  l’homme la possibilitĂ© de chasser la baleine comme l’Oiseau Tonnerre. Lors du rituel du loup, les masques incorporent Ă  la fois les identitĂ©s du loup « enseignant » (enseignement du novice), de l’Oiseau Tonnerre chasseur (transformation) et de l’arme, serpent lumineux (le privilĂšge). Les masques (Whirling et Standing wolf masks) ont des traits dominants du loup et au niveau des finitions, les attributs de l’Oiseau Tonnerre et du serpent lumineux sont reconnaissables.


Chapeau de chef nutka, fibre de cĂšdre, avec motifs de chasse (Ă  la baleine ?), XVIIIe siĂšcle

Comme les autres peuples de cette région, les Nootkas sont connus pour les cérémonies d'échange de cadeaux appelées potlatch. Le terme de « potlatch » vient d'ailleurs de leur langue.

Habitant Nootka Sound, oĂč les Espagnols installĂšrent le Fort San Miguel, seul poste espagnol dans ce qui allait devenir le Canada, les Nuu-chah-nulth jouĂšrent un rĂŽle prĂ©Ă©minent des annĂ©es 1770 aux annĂ©es 1790 dans les conflits entre Espagnols, Britanniques et AmĂ©ricains pour le contrĂŽle de l'Ăźle de Vancouver et la traite des fourrures.

En 1792 le chef Maquinna accueillit des délégués espagnols (menés par Juan Francisco de la Bodega y Quadra) et britanniques (dirigés par George Vancouver) à la Convention de Nootka qui eut lieu à San Miguel.

Notes et références

  1. « Copie archivée » (version du 4 octobre 2012 sur Internet Archive)
  2. quelle prononciation ? "ou" ou "o" ?
  3. Site officiel des nations Nuu-chah-nulth
  4. The Captain Cook Society

Bibliographie

  • Ellis, David, W.; & Swan, Luke. (1981). Teachings of the tides: Uses of marine invertebrates by the Manhousat people. Nanaimo, British Columbia: Theytus Books.
  • Ernst, Henson. (1952). The Wolf ritual of the Northwest Coast. University of Oregon
  • Hoover, Alan L. (Ed.). (2002). Nuu-chah-nulth voices: Histories, objects & journeys. Victoria, B. C.: Royal British Columbia Museum.
  • Kim, Eun-Sook. (2003). Theoretical issues in Nuu-chah-nulth phonology and morphology. (Doctoral dissertation, The University of British Columbia, Department of Linguistics).
  • Kruger, A. (2003). To find a treasure : The Nuu Chah Nuulth wolf mask, American Indian Culture and Research Journal. 27,3, p. 71-86.
  • McMillian, Alan D. (1999). Since the time of the transformers: The ancient heritage of Nuu-chah-nulth, Ditidaht, and Makah. Vancouver: UBC Press.
  • Moogk, S.T. (1980). The wolf masks of the Nootka Wolf Ritual : a statement of transformation. Master Thesis, University of British Columbia, 120 p.
  • Sapir, Edward. (1938). Glottalized continuants in Navaho, Nootka, and Kwakiutl (with a note on Indo-European). Language, 14, 248-274.
  • Sapir, Edward; & Swadesh, Morris. (1939). Nootka texts: Tales and ethnological narratives with grammatical notes and lexical materials. Philadelphia: Linguistic Society of America.
  • Sapir, Edward; & Swadesh, Morris. (1955). Native accounts of Nootka ethnography. Publication of the Indiana University Research Center in Anthropology, Folklore, and Linguistics (No. 1); International Journal of American Linguistics (Vol. 21, No. 4, Pt. 2). Bloomington: Indiana University, Research Center in Anthropology, Folklore, and Linguistics. (Reprinted 1978 in New York: AMS Press, (ISBN 0-404-11892-5)).
  • Shank, Scott; & Wilson, Ian. (2000). Acoustic evidence for ʕ as a glottalized pharyngeal glide in Nuu-chah-nulth. In S. Gessner & S. Oh (Eds.), Proceedings of the 35th International Conference on Salish and Neighboring Languages (p. 185-197). UBC working papers is linguistics (Vol. 3).


Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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