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Noms français des champignons

Les noms français des champignons sont leurs noms vernaculaires dans les pays de langue française (au sens large, incluant les dialectes tels que le provençal, picard, breton, etc., de même que chaque animal ou végétal, chaque champignon possède un nom binominal scientifique, dit nom de taxon, garant de son identification au niveau international, parallèlement aux noms vulgaires désignant les espèces ou sous-espèces les plus courantes, précieux témoins de la richesse ethnomycologique, médicinale, myco-gastronomique, artisanale et culturelle, variant d'une région ou d'un pays à l'autre[1].

Boule de neige (français vernaculaire), Psalliote des jachères (Nom normalisé demi-savant) = Agaricus arvensis, nom scientifique dit latin

Diversité, imprécision des appellations régionales

À côté d'une appellation française, assez familière dans tout le monde francophone, par exemple Tricholome de la Saint-Georges[2] pour Calocybe gambosa, il a été recensé jusqu'à quarante-deux noms vernaculaires (régionaux) ou vulgaires (au sens de non-latin) pour désigner l'oronge (Amanita caesarea)[3] - [4].

Plus gênant, le nom vernaculaire, qui décrit l'habitat d'une espèce, très souvent d'un seul mot, peut parfois s'appliquer à plusieurs espèces de champignons différents : c'est l'exemple de "mousseron" ou "rosé" qui peut désigner le Tricholome de la Saint-Georges au printemps et l'Agaric des jachères en automne. D'autre part, les noms scientifiques de champignons ont également leurs longues listes de synonymes, reflet inévitable du passif nomenclatural et de la taxinomie sans cesse révisée, à côté desquels le nom français (ou autre langage véhiculaire) normalisé procure une stabilité à l'échelle nationale particulièrement appréciable.

En Belgique francophone, en Suisse romande, en Franche-Comté, en néerlandais et en anglais, par exemple, Chanterelle est utilisé pour désigner la Girolle (Cantharellus cibarius) sur les marchés et à la carte des restaurants.

Une tentative d'unification

Dans le cadre d'un projet européen, la Société mycologique de France a constitué un Comité des noms français dont l'objectif est, sans vouloir remplacer les noms scientifiques ni mépriser les pittoresques appellations locales, de définir un nom français unique (avec au maximum un alias) pour chaque espèce relativement courante (et non pas seulement les plus connues) afin de faciliter la communication avec et entre les non-spécialistes : mycophages et mycophiles, commerçants, administrations par exemple.

Le comité travaille genre par genre et a déjà traité, entre autres, les agarics, les amanites et les bolets, au sens large des genres (c'est-à-dire plutôt les Boletacées plutôt que les stricts Boletus)[5]. Le nom français adopté est le nom le plus courant, s'il existe, ou sinon un nom descriptif, souvent inspiré du nom de taxon latin. Afin que ce nom français ne soit pas soumis aux changements incessants de la taxinomie, il reste très traditionnel : ainsi une Lepiota devenue Macrolepiota ou Leucocoprinus continuera à s'appeler une lépiote.

Références

  1. Georges Becker. — La vie privée des Champignons, 202 p., 9 dessins, 8 pl. de photos. Paris, 1952, chez Stock.
  2. Exemple mal choisi, car Tricholome de la Saint-Georges n'est pas un nom français vernaculaire, mais la traduction française du binôme latin Tricholoma Georgii, devenu synonyme désuet, à la suite d'un changement de genre et d'espèce, il n'a pas eu le temps de sortir des sociétés savantes pour courir les campagnes, que ce soit en latin ou en langue vulgaire (profane).
  3. Jean Rovéa, « Présentation du Comité des noms français », sur Société mycologique de France, (consulté le )
  4. Commentaire de Marcel Josserand sur l'ouvrage de Georges Becker. — La vie privée des Champignons, 1952 in: Bulletin mensuel de la Sociétélinnéenne de Lyon, 21ᵉ année, n°9, novembre 1952. p. 232; Plantes ou insectes sont devenus du « matériel d'étude » et le colloque que le naturaliste a avec eux se dépoétise bien vite pour devenir purement et sèchement technique. Seuls, de rares privilégiés, résistant à cette mécanisation, réussissent à garder leur sensibilité originelle et la fraîcheur de leurs premiers émerveillements. G. Becker a la chance d'habiter ce Doubs, pays de Quélet, qui est sans doute la région de France la plus riche en champignons. Il les y a observés, il les y a vu vivre ; aussi n'est-ce pas seulement avec la plume d'un poète, mais avec les connaissances d'un mycologue pratiquant qu'il a écrit un délicieux petit ouvrage, savoureux, scintillant, léger de style, lourd d'émotion et de sentiment. Un monde paradoxal. De l'architecture des champignons. Quelques portraits. Où trouve-t-on les champignons ? Philosophons un peu, etc
  5. « Tableau de synthèse des travaux du comité », sur Société mycologique de France, (consulté le ).

Liens externes

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