Nombre minimum d'individus
Le nombre minimum d'individus, ou nombre minimal d'individus (NMI), est une méthode scientifique utilisée en archéozoologie, en archéologie, en paléontologie, en taphonomie, en paléoenvironnement et ostéologie. Cette méthode permet d'évaluer le nombre minimum d'une espèce ou d'un taxon à partir des restes osseux retrouvés sur un site[1] - [2] - [3] - [4].
DĂ©finition, principe et historique
La méthode du nombre minimum d'individus consiste à décompter la quantité minimale d'individus d'une espèce ou d'un taxon exhumés au sein d'un site archéologique. Cette méthode est obtenue grâce à l'identification des restes osseux, l'ensemble des ossements ou fragments d'ossement correspondant à un seul et même individu compte pour une unité[5] - [6] - [7] - [8] - [9].
Cette méthode a été introduite par T. E. White en 1953, dans le cadre des recherches zooarchéologiques[10]. Avec R. W. Casteel, dans les années 1970, le principe du NMI a été ensuite étendu au domaine de la paléontologie[11] - [10] - [12].
En 1976, l'archéozoologue François Poplin introduit la notion de « nombre minimum d'individus de fréquence »[2] - [13] - Pour l'archéozoologue François Poplin, le nombre minimal d'individus est « nombre minimal de sujets individualisables avec sûreté dans l’échantillon »[3] - [13].
Outre le NMI, il existe deux autres mesures ou méthodes pour déterminer et identifier le nombre d'individus : le nombre de spécimens identifiés, ou nombre de reste (NSIP ou NR) et le nombre minimum de parties du squelette (NMPS)[14] - [2] - [15] - [16]. Pour l'archéologue François Djindjian, le NMI est, parmi ces trois méthodes, « l'estimateur le plus connu pour approcher le nombre d'individus à partir de la série de leurs parties anatomiques conservées »[14].
En contexte archéologique
En ostéologie humaine
En ostéologie humaine, le principe de base pour évaluer le NMI durant une étude de restes osseux s'appuie sur quatre « procédures »[1] :
- Isoler les ossements humains des ossements fauniques ;
- Opérer un tri des fragments osseux selon leur « appartenance et leur latéralité » ;
- Effectuer un décomptage des os appartenant au côté droit, ainsi que l'ensemble des articulations « possibles » entre chacune des pièces. Cette opération s'accompagne d'une estimation de l'âge au décès de chacune des pièces osseuses.
- Effectuer un protocole identique pour les fragments appartenant au côté gauche, puis déterminer s'il y a correspondance (ou coïncidence) ou non entre les individus classés dans catégorie et ceux de la catégorie des fragments à latéralité dextre[1].
Notes et références
- Tim White (dir.), Michael Black (dir.) et Pieter Folkens (dir.) (trad. J.-P. Beauthier), chap. 16.5 « Laboratoire : méthodologie et résultats - Tri », dans Tim White, Michael Black et Pieter Folkens, Traité d'ostéologie humaine, De Boeck Superieur, , 3e éd., 720 p. (lire en ligne), p. 337 à 339.
- Lepetz 1996.
- Poplin 1976.
- Brugal 2001.
- Grayson 2014.
- Behrensmeyer 1988.
- O'Connor 2008.
- Marshall et Pilgram 1993.
- DomĂnguez-Rodrigo 2012.
- Klein et Cruz-Uribe 1984.
- (en) Peter T. Bobrowsky, « An examination of casteel's mni behavior analysis: a reductionist approach », Midcontinental Journal of Archaeology, vol. 7, no 2,‎ , p. 171-184 (lire en ligne, consulté le ).
- (en) Cornelis Plug et Ina Plug, « MNI Counts as Estimates of Species Abundance », The South African Archaeological Bulletin, South African Archaeological Society, vol. 45, no 151,‎ , p. 53-57 (DOI 10.2307/3887918, lire en ligne, consulté le ).
- Parmentier 2010.
- Djindjian 2017.
- Lambacher et al. 2016.
- MĂ©niel 1993.
Pour approfondir
Bibliographie
- (en) Richard G. Klein et Kathryn Cruz-Uribe, chap. 3 « Quantifying Taxonomic Abundance », dans The Analysis of Animal Bones from Archeological Sites (Prehistoric Archeology and Ecology Series) (Prehistoric Archaeology & Ecology), (lire en ligne).
- François Poplin, « A propos du nombre de restes et du nombre d'individus dans les échantillons d'ossements », Cahiers du Centre de recherches préhistoriques, vol. 5,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- (en) Nicole Lambacher, Karina Gerdau-Radonic, Emma Bonthorne et Francisco José Valle de Tarazaga Montero, « Evaluating three methods to estimate the number of individuals from a commingled context », Journal of Archaeological Science : Reports, vol. 10,‎ , p. 674-683 (lire en ligne, consulté le ).
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- François Djindjian, chap. 2.2 « La taphonomie », dans L'archéologie : Théories, méthodes et reconstitutions, Armand Colin, , 592 p. (lire en ligne).
Articles connexes
Liens externes
- (en) « KNOWLEDGE FEATURE – DETERMINING MNI (MINIMUM NUMBER OF INDIVIDUALS) », sur le site BONES, STONES, AND BOOKS, (consulté le ).