Nimlot II
Nimlot II est grand prêtre d'Amon, gouverneur de Thèbes et d’Héracléopolis. Il est le fils d’Osorkon II (874 à 850 avant notre ère) et de Djedmoutesânkh.
Nimlot II | |||||||
Nom en hiéroglyphe | |||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|
Transcription | N3mjlt | ||||||
Décès | 850 avant notre ère |
||||||
Période | Troisième Période intermédiaire | ||||||
Dynastie | XXIIe dynastie | ||||||
Fonction | Grand prĂŞtre d'Amon | ||||||
Prédécesseur | Harsiesi Ier | ||||||
Dates de fonction | 874 à 850 avant notre ère (selon N. Grimal) | ||||||
Successeur | Osorkon | ||||||
Famille | |||||||
Père | Osorkon II | ||||||
Mère | Djedmoutesânkh | ||||||
Conjoint | Tensepeh | ||||||
Enfant(s) | ♂ Takélot, grand prêtre d’Amon à Thèbes ♂ Djedptahefânkh (roi d’Héracléopolis) ♀ Karoma III Méritmout |
||||||
Fratrie | ♂ Takélot II ♀ Tjesbastperet ♂ Sheshonq (grand prêtre de Ptah) ♂ Hornakht |
||||||
Son père lui consacre une chapelle à Thèbes.
Généalogie
Il a trois enfants : Takélot, grand prêtre d’Amon à Thèbes, Djedptahefânkh, roi d’Héracléopolis et Karoma III Méritmout qui épouse son oncle Takélot II et peut-être Sheshonq IV.
Pasenhor, un des descendants de Nimlot II par son fils Djedptahefânkh, a laissé une stèle au Sérapéum de Saqqarah, à l'occasion de l'enterrement de l'Apis qui a vécu sous le règne de Sheshonq V, dernier pharaon de la XXIIe dynastie[1]. Outre les informations liées à cet événement national, informations précieuses pour la chronologie de la dynastie, Pasenhor y a inscrit sa généalogie indiquant à chaque fois le nom de ses aïeuls sur quatorze générations.
Cette stèle représente un document essentiel pour comprendre les liens qui unissaient les chefferies libyennes qui se partageaient l'Égypte à la XXIIIe dynastie mais également la généalogie de la dynastie régnante, celle de la famille de Nimlot II, confirmant les noms de ses parents par exemple et plus largement les origines de sa famille, cette dynastie libyenne qui gouverne pendant près de deux siècles le Double Pays.
Règne
Nimlot se voit confier par son père le pharaon Osorkon II la charge de gouverneur de la ville d'Héracléopolis[2]. Il dirige ainsi cette cité stratégique comprenant une importante garnison et des forteresses dont l'une basée à El Hibeh, la Teudjoï des anciens égyptiens, fief du clergé d'Amon qui avait reçu l'attention particulière des premiers sheshonqides. Nimlot se trouve donc à la tête du clergé du dieu Harsaphes dont le culte devenait de plus en plus important dans la région.
La situation intérieure du pays était alors fragile et le pouvoir de pharaon limité par une lignée concurrente de la dynastie installée à Thèbes et issue du prince Sheshonq qui fut un temps corégent d'Osorkon Ier sous le nom de Sheshonq II, et dont le fils Harsiesi Ier s'arrogea le pouvoir sur la région ainsi que les oasis du désert occidental... À la mort de ce dernier, le roi nomme alors son fils Nimlot à la tête du clergé thébain, reprenant l'avantage sur la lignée concurrente et espérant ainsi écarter définitivement la menace d'une scission du royaume.
Par cette politique subtile d'alliances territoriales et familiales, le père de Nimlot espérait ainsi reconstituer à son profit l'unité des chefferies libyennes qui depuis le règne de Sheshonq Ier, le fondateur de la dynastie, se partageaient les postes clefs du royaume égyptien. La situation économique et politique n'était cependant plus la même et la constitution de ces véritables clans familiaux se prétendant héritiers légitimes du pouvoir et de la couronne allait bientôt faire éclater la stabilité du pays, réveillant les vieux antagonismes qui déjà à la XXIe dynastie avaient provoqué l'affaiblissement de la royauté.
Le prince héritier Osorkon, désigné par Nimlot II, sera contesté par une partie des Thébains qui se soulèvent. Ils le souhaitaient roi de Tanis à la place de son frère Sheshonq III. La révolte est matée par la force et donne naissance à une guerre civile qui va durer quinze ans et ruiner encore plus le pays[3].
Notes et références
Bibliographie
- Nicolas Grimal, Histoire de l'Égypte ancienne [détail de l’édition], « Les Libyens & L'anarchie libyenne » ;
- Tanis l'or des Pharaons, Association Française d’Action Artistique, .