Neuf de Little Rock
Les Neuf de Little Rock est une expression qui dĂ©signe une crise concernant un groupe de neuf Ă©lĂšves afro-amĂ©ricains (six filles et trois garçons) qui aprĂšs s'ĂȘtre inscrits Ă la Little Rock Central High School, furent empĂȘchĂ©s d'Ă©tudier par les autoritĂ©s de l'Arkansas dont le gouverneur de l'Arkansas, Orval Faubus voulant maintenir les lois sĂ©grĂ©gationnistes issues de l'arrĂȘt Plessy v. Ferguson de 1896. AutoritĂ©s rebelles Ă l'arrĂȘt Brown et al. v. Board of Education of Topeka et al de la Cour suprĂȘme des Ătats-Unis rendu le mettant fin Ă la sĂ©grĂ©gation raciale dans l'enseignement public. La crise sera telle, qu'il aura fallu que le prĂ©sident des Ătats-Unis Dwight D. Eisenhower fasse intervenir l'armĂ©e pour y mettre fin et que le droit soit appliquĂ©.
Cette crise est considĂ©rĂ©e comme l'un des Ă©vĂ©nements marquants du mouvement amĂ©ricain des droits civiques. Elle fut une confrontation entre le pouvoir de l'Ătat de l'Arkansas voulant perpĂ©tuer la sĂ©grĂ©gation et la volontĂ© du gouvernement fĂ©dĂ©ral d'y mettre fin.
Historique
L'arrĂȘt Brown du 17 mai 1954
En 1950, la situation de la sĂ©grĂ©gation scolaire est disparate, 17 Ătats ont des lois Ă©tablissant la sĂ©grĂ©gation scolaire, 16 Ătats ont aboli la sĂ©grĂ©gation scolaire, les autres Ătats ont des lois qui soit n'en parlent pas, soit de tolĂ©rance d'un systĂšme sĂ©grĂ©guĂ©. La question qui se pose est : quels Ătats ont des lois conformes Ă la Constitution ? Thurgood Marshall, le dirigeant du NAACP Legal Defense and Educational Fund (en) (LDF) de la National Association for the Advancement of Colored People (NAACP), va Ă©tudier la contradiction pour faire sauter le verrou de la sĂ©grĂ©gation instaurĂ© par l'arrĂȘt Plessis v. Ferguson , en s'emparant d'un cas qu'il pourra soumettre Ă la Cour suprĂȘme prolongeant ses actions contre la sĂ©grĂ©gation au sein des universitĂ©s[1]. Thurgood Marshall et les juristes de la LDF lancent un appel Ă toutes les sections de la NAACP pour les alerter s'ils ont un cas de sĂ©grĂ©gation et de leur en faire part.
De 1952 Ă 1953, plusieurs cas remontent, parmi ceux-ci, plusieurs cas vont ĂȘtre agrĂ©gĂ©s au cas Brown v. Board of Education qui sera prĂ©sentĂ© Ă la Cour suprĂȘme[2] - [3] : les cas Bulah v. Gebhart et Belton v. Gebhart, Davis v. Prince Edward County, Briggs v. Elliott, Brown v. Board of Education of Topeka et le cas Bolling v. Sharpe. La NAACP va agrĂ©ger ces cas pour montrer les contradictions entre les lois hĂ©ritĂ©s de l'arrĂȘt Plessis v. Ferguson et la Constitution. Charles Hamilton Houston et Thurgood Marshall, deux grands avocats de la NAACP, vont lier ces cinq cas en un seul sous le nom de Brown et al. v. Board of Education of Topeka et al qui est dĂ©posĂ© auprĂšs de la Cour suprĂȘme. Le cas est plaidĂ© par Thurgood Marshall et James Nabrit le en faisant valoir les points suivants :
- Que dans chacun des cas, des enfants afro-américains s'étaient vu refuser leur admission dans les écoles fréquentées par des enfants blancs en vertu de lois exigeant ou permettant la ségrégation selon la race.
- Que cette ségrégation prive les plaignants (les parents) de l'égale protection des lois en vertu du quatorziÚme amendement.
- Que dans chacune des affaires sauf dans les deux cas du Delaware, un tribunal de district fĂ©dĂ©ral composĂ© de trois juges a refusĂ© de donner rĂ©paration aux plaignants sur la prĂ©tendue doctrine sĂ©parĂ©e mais Ă©gale dĂ©coulant de l'arrĂȘt Plessy v.Ferguson. En vertu de cette doctrine, l'Ă©galitĂ© de traitement est accordĂ©e lorsque les communautĂ©s bĂ©nĂ©ficient de facilitĂ©s substantiellement Ă©gales, mĂȘme si ces facilitĂ©s sont sĂ©parĂ©es. Dans le cas du Delaware, la Cour suprĂȘme du Delaware a adhĂ©rĂ© Ă cette doctrine, mais a ordonnĂ© que les plaignants soient admis dans les Ă©coles blanches en raison de leur supĂ©rioritĂ© sur les Ă©coles noires.
- Que les Ă©coles publiques sĂ©parĂ©es ne sont pas Ă©gales et ne peuvent ĂȘtre rendues Ă©gales, et que, par consĂ©quent, elles sont privĂ©es de la protection Ă©gale des lois garantie par le XIV° amendement.
La Cour suprĂȘme sous la prĂ©sidence du juge Earl Warren rend son arrĂȘt le . Celui-ci dans ses attendus fait valoir que l'arrĂȘt Plessy v.Ferguson, ne peut ĂȘtre retenu pour justifier la sĂ©grĂ©gation scolaire car concernant non pas l'Ă©ducation mais le transport, constate « Nous arrivons alors Ă la question posĂ©e: la sĂ©grĂ©gation des enfants dans les Ă©coles publiques uniquement sur la base de la race, mĂȘme si les installations physiques et autres facteurs "tangibles" peuvent ĂȘtre Ă©gaux, prive-t-elle les enfants du groupe minoritaire de l'Ă©galitĂ© des chances en matiĂšre d'Ă©ducation? Nous pensons que c'est le cas.[...]Ces considĂ©rations s'appliquent avec plus de force aux enfants des Ă©coles primaires et secondaires. Les sĂ©parer d'autres personnes d'Ăąge et de qualifications similaires uniquement en raison de leur race suscite un sentiment d'infĂ©rioritĂ© quant Ă leur statut dans la communautĂ© qui peut affecter leurs cĆurs et leurs esprits d'une maniĂšre durable.[...] La sĂ©grĂ©gation des enfants blancs et de couleur dans les Ă©coles publiques a un effet nĂ©faste sur les enfants de couleur. L'impact est plus grand lorsqu'elle a la sanction de la loi, car la politique de sĂ©paration des races est gĂ©nĂ©ralement interprĂ©tĂ©e comme dĂ©notant l'infĂ©rioritĂ© du groupe noir . Le sentiment dâinfĂ©rioritĂ© affecte la motivation de lâenfant Ă apprendre. La sĂ©grĂ©gation sanctionnĂ©e par la loi a donc tendance Ă retarder le dĂ©veloppement Ă©ducatif et mental des enfants noirs et Ă les priver de certains des avantages quâils recevraient. dans un systĂšme scolaire racial intĂ©grĂ©. », et conclut : « Nous concluons que dans le domaine de l'Ă©ducation publique, la doctrine de "sĂ©parĂ©s mais Ă©gaux" n'a pas sa place. Les Ă©tablissements d'enseignement sĂ©parĂ©s sont intrinsĂšquement inĂ©gaux. Par consĂ©quent, nous estimons que les plaignants et autres personnes dans une situation similaire pour lesquelles les actions ont Ă©tĂ© intentĂ©es sont, en raison de la sĂ©grĂ©gation dĂ©noncĂ©e, privĂ©s de l'Ă©gale protection des lois garanties par le quatorziĂšme amendement. » [4] - [5] - [6].
L'arrĂȘt Brown v. Board II du 31 mai 1955
Juridiquement l'arrĂȘt est une victoire car elle annule toutes lois sĂ©grĂ©gationnistes issues de l'arrĂȘt Plessy v. Ferguson, et prononce la fin de la sĂ©grĂ©gation au sein des Ă©coles publiques mais dans les faits c'est une semi-victoire, car l'arrĂȘt ne donne aucun calendrier sur la fin de la sĂ©grĂ©gation laissant sa mise en place aux procureurs gĂ©nĂ©raux de chaque Ă©tat[7] - [6]. C'est pourquoi est lancĂ©e une rĂ©vision de l'arrĂȘt avec des auditions qui ont lieu du 11 au , les fait Ă©noncĂ©s montrent que la dĂ©sĂ©grĂ©gation des Ă©coles varie d'un Ă©tat Ă un autre, tout en prenant en compte les rĂ©alitĂ©s de la mise en Ćuvre, les difficultĂ©s ne sauraient ĂȘtre utilisĂ©es Ă des fins dilatoires pour ajourner sine die l'effectivitĂ© de la dĂ©sĂ©grĂ©gation, aussi la Cour suprĂȘme arrĂȘte que « les tribunaux peuvent estimer qu'un dĂ©lai supplĂ©mentaire est nĂ©cessaire pour exĂ©cuter la dĂ©cision de maniĂšre efficace. Il incombe aux dĂ©fendeurs d'Ă©tablir que ce dĂ©lai est nĂ©cessaire dans l'intĂ©rĂȘt public et est compatible avec le respect de bonne foi le plus tĂŽt possible. Ă cette fin, les tribunaux peuvent considĂ©rer des problĂšmes liĂ©s Ă l'administration, dĂ©coulant de l'Ă©tat physique de l'Ă©tablissement scolaire, du systĂšme de transport scolaire, du personnel, de la rĂ©vision des districts scolaires et des zones de frĂ©quentation en unitĂ©s compactes pour parvenir Ă un systĂšme de dĂ©termination de l'admission dans les Ă©coles publiques sur une base non ethnique, et la rĂ©vision des lois et rĂšglements locaux qui peuvent ĂȘtre nĂ©cessaires pour rĂ©soudre les problĂšmes ci-dessus. Ils examineront Ă©galement la pertinence de tout plan que les dĂ©fendeurs pourraient proposer pour rĂ©soudre ces problĂšmes et pour effectuer une transition vers un systĂšme scolaire racialement non discriminatoire. Pendant cette pĂ©riode de transition, les tribunaux conserveront leur compĂ©tence sur ces affaires. ».
LâĂ©vĂ©nement
AprĂšs l'arrĂȘt Brown v. Board of Education, certains Ătats du Sud vont se rebeller et faire des manĆuvres dilatoires pour en empĂȘcher son application, parmi ces Ătats figure l'Arkansas[8].
Les événements commencent le , avec le refus de la Little Rock Central High School d'accepter en son sein neuf étudiants afro-américains : Minnijean Brown-Trickey, Elizabeth Eckford, Gloria Ray Karlmark, Melba Pattillo Beals, Thelma Mothershed-Wair, Ernest Gideon Green (en), Jefferson Thomas, Terrence Roberts (en) et Carlotta Walls LaNier (en)[9] - [10].
La crise
Afin que ces étudiants ne puissent accéder à l'établissement d'enseignement secondaire, le gouverneur Orval Faubus, mobilise la Garde nationale de l'Arkansas. Cette crise, qui va durer trois semaines, entre dans l'histoire sous le nom des Little Rock Nine / les Neuf de Little Rock[11] - [12].
Le , le juge fĂ©dĂ©ral ordonne l'ouverture de la Central High School aux Neuf, en vain, la Garde nationale et une foule hostile empĂȘchent de nouveau l'entrĂ©e des adolescents[13].
Le , Martin Luther King alors prĂ©sident de la Montgomery Improvement Association (en), Ă©crit au prĂ©sident Dwight D.Eisenhower pour qu'il puisse trouver une solution rapide au conflit[14], il est suivi par Woodrow Wilson Mann (en), le maire de Little Rock, favorable Ă la dĂ©sĂ©grĂ©gation qui lui aussi alerte le prĂ©sident Dwight D. Eisenhower. Face Ă cette crise le prĂ©sident Eisenhower nĂ©gocie avec le gouverneur Orval Faubus et Woodrow Mann pour trouver une solution Ă lâamiable[15], mais les pourparlers aboutissent Ă une impasse.
Le dénouement
Le , Woodrow Mann envoie un télégramme au président Dwight D. Eisenhower pour qu'il fasse intervenir des troupes fédérales afin de faire appliquer la loi et d'user du recours à la force comme le prévoit le récent Civil Rights Act de septembre 1957[16] - [17], télégramme dans lequel il dénonce les agitateurs menés par un stipendié d'Orval Faubus, Jimmy Karam[18]. Immédiatement le Président Dwight D. Eisenhower promulgue l'ordre exécutif 10730[19] qui s'applique le 24 septembre, le gouverneur Orval Faubus est dessaisi de toute autorité sur la Garde nationale, celle-ci est renvoyée à ses cantonnements et la 101e division aéroportée intervient pour escorter et protéger les Neuf dans l'enceinte de la Little Rock Central High School, dénouant ainsi le conflit[20].
Durant ces événements une journaliste locale Daisy Bates est la porte parole des Neuf, elle les accompagne pour entrer à la Central High School, et écrit des articles repris dans la presse nationale qui feront des Neuf une affaire internationale[21] - [22].
Bibliographie
- (en-US) Elizabeth Jacoway, Understanding the Little Rock Crisis: An Exercise in Remembrance and Reconciliation, University of Arkansas Press, , 216 p. (ISBN 9781557285300, lire en ligne),
- (en-US) Carolyn Clark, Little Rock Nine, Scholastic, , 20 p. (ISBN 9780439351881, lire en ligne),
- (en-US) Kasey S. Pipes, Ike's Final Battle: The Road to Little Rock and the Challenge of Equality, World Ahead Publishing, 2007, rééd. 1 janvier 2010, 384 p. (ISBN 9780977898459, lire en ligne),
- (en-US) Stephanie Fitzgerald, The Little Rock Nine: Struggle for Integration, Compass Point Books, 31 août 2006, rééd. 2007, 104 p. (ISBN 9780756520113, lire en ligne),
- (en-US) Mara Miller, School Desegregation and the Story of the Little Rock Nine, Enslow Publishers, , 136 p. (ISBN 9780766028357, lire en ligne),
- (en-US) Karen Anderson, Little Rock: Race and Resistance at Central High School, Princeton University Press, , 352 p. (ISBN 9780691092935, lire en ligne),
- Thomas Snégaroff, Little Rock, 1957 : l'histoire des neuf lycéens noirs qui ont bouleversé l'Amérique, 10/18, , 312 p. (ISBN 9782264073990, lire en ligne).
Dans la culture populaire
Le contrebassiste de jazz Charles Mingus a composĂ© Fables of Faubus en rĂ©action Ă ces Ă©vĂšnements. Les paroles visent directement le gouverneur Orval Faubus : Mingus demande Ă son batteur, Dannie Richmond : « Nomme-moi quelqu'un qui est ridicule, Dannie. â Gouverneur Faubus ! â Pourquoi est-il si malade et ridicule ? â Il veut interdire les Ă©coles mixtes. â Dans ce cas c'est un fou ! [il hue] Nazi, fasciste, raciste[23] ! »
Le titre figure sur l'album Mingus Ah Um, dans une version instrumentale, Columbia ayant eu peur des ennuis que les paroles pourraient lui attirer.
L'auteur Annelise Heurtier a également raconté cet épisode d'intégration dans son roman Sweet Sixteen.
Ălise Fontenaille, Les 9 de Little Rock : histoire d'une chanson, Oskar, , 85 p. (ISBN 9791021407015).
Une discrÚte référence à la crise de Little Rock est visible sur un journal dans une case de la bande dessinée Blake et Mortimer, La machination Voronov dont l'histoire se passe en partie au moment des faits.
Documentaire
Le documentaire Nine from Little Rock a été réalisé par Charles Guggenheim en 1964 et a remporté l'Oscar du meilleur court métrage documentaire en 1965.
Articles connexes
Notes, sources et références
- (en-US) Diane Telgen, Brown V. Board of Education, Omnigraphics, , 249 p. (ISBN 9780780807754, lire en ligne), p. 28-34
- (en-US) Martin Gitlin, Brown V. the Board of Education, Abdo Publishing Company, , 115 p. (ISBN 9781604538069, lire en ligne), p. 16-25
- (en-US) Diane L. Good, Brown V. Board of Education, Children's Press, , 51 p. (ISBN 9780516242255, lire en ligne), p. 19-21
- (en) « Brown v. Board of Education of Topeka | Definition, Facts, & Significance », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
- (en-US) « FindLaw's United States Supreme Court case and opinions. », sur Findlaw (consulté le )
- (en-US) « Brown v. Board of Education of Topeka, 347 U.S. 483 (1954) », sur Justia Law (consulté le )
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- (en-US) UALR Joel E. Anderson Institute on Race and Ethnicity et AR 72204 2801 S. University Avenue Little Rock, « How Brown v. Board of Education made a mark in Little Rock », sur Anderson Institute on Race and Ethnicity, (consulté le )
- (en-US) « The Little Rock Nine » (consulté le )
- (en-US) « Encyclopedia of Arkansas », sur Encyclopedia of Arkansas (consulté le )
- (en-US) « Daisy Bates and the Little Rock Nine », sur NPR.org (consulté le )
- (en) « Daisy Bates organized the "Little Rock Nine" », sur African American Registry (consulté le )
- (en-US) « The Little Rock Nine », sur National Museum of African American History and Culture, (consulté le )
- (en-US) « Little Rock School Desegregation », sur The Martin Luther King, Jr., Research and Education Institute, (consulté le )
- (en) « Little Rock Nine | Names, Facts, & Segregation », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
- (en-US) « Telegram from Mayor of Little Rock, Woodrow Mann, to President Eisenhower », sur crdl.usg.edu (consulté le )
- (en-US) « Woodrow Wilson Mann », sur Encyclopedia of Arkansas (consulté le )
- (en-US) « Telegram, Woodrow Wilson Mann, Mayor of Little Rock, to President Eisenhower, September 23, 1957 » (consulté le )
- « Our Documents - Executive Order 10730: Desegregation of Central High School (1957) », sur www.ourdocuments.gov
- (en-US) Casey Nichols, « Little Rock Crisis, 1957 », sur Black Past, (consulté le )
- (en-US) « Daisy Bates, Mentor to Little Rock Nine », sur Anderson Institute on Race and Ethnicity (consulté le )
- (en-US) Joseph Collins, « Daisy Baters - Civil Rights Activist and Journalist », sur Infinite Fire, (consulté le )
- En anglais : « Name me someone who's ridiculous, Dannie. / Governor Faubus! / Why is he so sick and ridiculous? / He won't permit integrated schools. / Then he's a fool! Boo! Nazi Fascist supremists! »
Liens externes
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