Accueil🇫🇷Chercher

Nappe de l'Albien du bassin de Paris

La nappe de l'Albien du bassin de Paris est une nappe d'eau souterraine captive profonde prĂ©sente dans une grande partie du Bassin parisien. Cette nappe, qui se trouve dans des aquifères du CrĂ©tacĂ© infĂ©rieur, est en connexion hydraulique avec la nappe sous-jacente du NĂ©ocomien. Elle contient d'importantes rĂ©serves d'eau de bonne qualitĂ©, estimĂ©es Ă  700 milliards de m3[1]. Elle s'Ă©tend sur plus de 80 000 km2. L'eau s'infiltre au niveau des affleurements de l'Albien, d'une part sur le pourtour oriental du bassin de Paris (Meuse, Haute-Marne, Aube, Yonne et nord du Berry), et d'autre part, sur sa limite ouest de dĂ©pĂ´t sur une ligne approximative Lisieux-Blois[2].

Les aquifères sont constituées par trois bancs de sable imbriqués (sables de Frécambault, sables des Drillons, sables verts)[3]. Ils sont isolés vers le haut par les argiles supérieures de l'Albien et vers le bas par les marnes ou argiles de l'Aptien-Barrémien[4].

Leur profondeur variable est au maximum au centre du bassin dans la région de Melun.

Exploitée depuis le milieu du XIXe siècle, elle a vu son niveau piézométrique baisser considérablement.

Le premier puits artésien dans la nappe de l'Albien, le puits de Grenelle, fut foré à Paris le . L'eau jaillit à la cote - 501[5].

Après une période d'exploitation anomique, le décret-loi du relatif à la protection des eaux souterraines a permis de limiter les prélèvements. Les eaux de l'Albien ont alors été exploitées pour de l'alimentation en eau potable, de la géothermie basse température ou pour des activités industrielles notamment en région parisienne.

En 1999, par une modĂ©lisation des Ă©coulements de la nappe et des datations notamment par le carbone 14, il a Ă©tĂ© dĂ©montrĂ© que l'âge de l'eau au droit de Paris Ă©tait de l'ordre de 20 000 ans et qu'un Ă©coulement continu au sein de l'aquifère existait depuis les affleurements vers le centre du bassin de Paris pour ensuite s'Ă©couler vers la Manche par la vallĂ©e de la Seine et la baie de Somme[6].

L'exploitation de cette nappe (et de celle du Néocomien) est contrôlée dans le cadre du schéma directeur d'aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) du bassin Seine-Normandie, qui fixe notamment un volume maximal annuel de prélèvement pour chaque département.

En 2003, le niveau des prélèvements s'élève à 22 millions de m3, dont 85,8 % sont réalisés dans quatre départements franciliens : Yvelines : 36,4 % ; Essonne : 17,6 % ; Hauts-de-Seine : 16,1 % ; Seine-Saint-Denis : 15,7 %[7].

Notes et références

  1. « Les fontaines d'Albien : une eau riche en fer », Mairie de Paris (consulté le ).
  2. Jean-Claude Roux, aquifères et eaux souterraines en France, Paris, BRGMéditions, , 956 p. (ISBN 2-7159-0980-2), p. 321-327.
  3. « Synthèse hydrogéologique du Crétacé inférieur du Bassin de Paris », DRIRE Île-de-France (consulté le ).
  4. Jacques Lauverjat, Contribution à l'étude géologique et hydrogéologique de l'Albien dans le centre du Bassin de Paris, thèse de 3e cycle, Paris, Faculté des Sciences de Paris, , 211 p.
  5. « Le puits artésien de Grenelle », DRIRE Île-de-France (consulté le ).
  6. Yann Raoult, La Nappe de l'Albien dans le Bassin de Paris. De nouvelles idées pour de vieilles eaux, Paris, Université Pierre-et-Marie-Curie, Paris VI, , 158 p.
  7. « Volumes maximaux autorisables par département », DRIRE Île-de-France (consulté le ).

Annexes

Article connexe

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.