Nankin (couleur)
Le nom de couleur nankin est un nom commercial du domaine de l'habillement et de la teinture, dont existent deux interprétations. L'une se réfère au jaune clair ou beige, entre l'abricot et le chamois, du tissu de coton serré dit nankin, fabriqué à l'origine dans la ville de Nankin, puis aux Indes et en d'autres endroits du monde[1] ; l'autre désigne un jaune vif particulier, probable référence à la couleur impériale de la Chine.
Nuanciers
Dans les nuanciers de fil, on trouve 2038 nankin[2] et 340 nankin[3]; en peinture, 1604 Jaune de Nankin[4].
Le Répertoire de couleurs des chrysanthémistes (1905), se référant au nuancier Bourgeois[5], donne Jaune Nankin comme synonyme de Jaune de cadmium rouge, avec une nuance plus foncée ou orangée dite Jaune coq-de-roche[6].
Terme de teinturerie
Un nuancier publié en 1787 comporte la couleur Nankin[7].
« De toutes les nuances de jaune et de rouille, le nankin est celle qu'on teint le plus ordinairement à Rouen, et M. Vitalis annonce être parvenu à faire cette couleur de manière très sûre, et à lui conserver parfaitement le ton du véritable Nankin des Indes, par le procédé suivant : (...) »
— Manuel du teinturier, 1836[8]
Le coton est plongé dans un bain de tanin[9] auquel est ajouté un peu de garance, puis délavé.
Par la suite, la couleur Nankin s'obtient par les procédés les plus variés, dominés, à partir de la fin du XIXe siècle, par les pigments organiques.
Au XIXe siècle, Michel-Eugène Chevreul a entrepris de classer et situer les couleurs entre elles et par rapport aux raies de Fraunhofer. Il indique pour nankin : 1 orangé 5/10 3 ton ; « le coton en poil avec lequel on fait le nankin » est 1 orangé 4/10 du blanc au 3 ton[10]. La couleur Nankin sur soie de Guinon est 4 orangé 3 ton[11].
Voir aussi
Articles connexes
Notes et références
- Trésor de la langue française.
- « Nankin - Retors du Nord », sur sajou.fr (consulté le ).
- « Fil à coudre polyester bobine 100 m Col. 340 Nankin », sur sajou.fr (consulté le ).
- « 1604 - Jaune de Nankin », sur domaterra.fr (consulté le ).
- devenu par la suite Lefranc et Bourgeois.
- Henri Dauthenay, Répertoire de couleurs pour aider à la détermination des couleurs des fleurs, des feuillages et des fruits : publié par la Société française des chrysanthémistes et René Oberthür ; avec la collaboration principale de Henri Dauthenay, et celle de MM. Julien Mouillefert, C. Harman Payne, Max Leichtlin, N. Severi et Miguel Cortès, vol. 1, Paris, Librairie horticole, (lire en ligne), p. 49-50.
- Planches 6 des « Planches coloriées représentant les échantillons de draps de laine, teints avec divers Lichens, qui sont joints au Mémoire de M. Hoffmann, avec leurs numeros respectifs, et les denominations des Teinturiers François », (la) Georg Friedrich Hoffmann, « Commentatio de vario lichenum usu », dans Mémoires couronnés en l'année 1786, par l'Académie des sciences,... de Lyon, Lyon, (lire en ligne).
- Amand-Denis Vergnaud, Manuel complet du teinturier, contenant l'art de teindre en laine, soie, coton, fil, en drap et en pièce, sur toute espèce de tissu, etc., d'enlever les taches, de dégraisser, reteindre, remettre à neuf, lustrer, etc. Quatrième édition... refondue et... augmentée, Paris, Roret, (lire en ligne), p. 252
- Teinture de poudre d'écorce de chêne.
- Michel-Eugène Chevreul, « Moyen de nommer et de définir les couleurs », Mémoires de l'Académie des sciences de l'Institut de France, t. 33, , p. 134 (lire en ligne). 1 orangé se situe à mi-chemin 4 rouge-orangé, aux 3/4 de la raie C vers D, et 2 orangé, tangent à la raie D. On en déduit sa longueur d'onde dominante de 598,7 nanomètres. 5/10 indique que la couleur est rabattue sur du gris ; la couleur la plus pure est ton 7, et 3 ton correspond à une clarté de 18/21, soit une luminance Y=67.4. Les fonctions colorimétriques CIE XYZ donnent les coordonnées de la lumière monochromatique. On mélange 0.05 de cette teinte avec 0,95 de blanc D55 correspondant à l'illuminant de Chevreul (soleil direct), à luminosité égale, et on multiplie les coefficients pour atteindre la luminosité visée. On convertit ensuite en coordonnées sRGB. Le rendu n'est exact que pour un écran conforme et réglé selon la recommandation sRGB.
- Chevreul 1861, p. 149. Même calcul avec 588,5 nm, sans rabat, pureté 22%.