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Najib Razak

Mohammad Najib bin Tun Abdul Razak, dit Najib Razak[2], nĂ© le , est un homme d'État malaisien. Dirigeant de l'Organisation nationale des Malais unis, il est Premier ministre de Malaisie de 2009 Ă  2018.

Najib Razak
Illustration.
Fonctions
Premier ministre de Malaisie
–
(9 ans, 1 mois et 7 jours)
Monarque Mizan Zainal Abidin
Prédécesseur Abdullah Ahmad Badawi
Successeur Mahathir Mohamad
Ministre des Finances
–
(9 ans, 7 mois et 23 jours)
Monarque Mizan Zainal Abidin
Premier ministre Abdullah Ahmad Badawi
Lui-mĂȘme
Prédécesseur Abdullah Ahmad Badawi
Successeur Lim Guan Eng
Vice-Premier ministre
–
(5 ans, 2 mois et 28 jours)
Monarque Sirajuddin
Mizan Zainal Abidin
Premier ministre Abdullah Ahmad Badawi
Prédécesseur Abdullah Ahmad Badawi
Successeur Muhyiddin Yassin
Ministre de la DĂ©fense
–
(3 ans, 10 mois et 17 jours)
Monarque Sirajuddin
Mizan Zainal Abidin
Premier ministre Abdullah Ahmad Badawi
Successeur Abdullah Ahmad Badawi
Biographie
Nom de naissance Mohammad Najib bin Tun Abdul Razak[1]
Date de naissance
Lieu de naissance Kuala Lipis (Fédération de
Malaisie
)
Nationalité malaisienne
Parti politique Organisation nationale des Malais unis
PĂšre Abdul Razak
Conjoint Rosmah Mansor
DiplÎmé de Université de Nottingham
Religion Islam
RĂ©sidence Seri Perdana, Putrajaya

Najib Razak
Premiers ministres malaisiens

Du temps oĂč il Ă©tait au pouvoir, Najib s'Ă©tait attaquĂ© Ă  tout ce qui touchait Ă  1MDB, faisant clore des enquĂȘtes sur le scandale, Ă©cartant des voix critiques du gouvernement Ă  l'Ă©gard de l'affaire, muselant les mĂ©dias et procĂ©dant Ă  des interpellations de personnes Ă©voquant le scandale.

Aux Élections lĂ©gislatives malaisiennes de 2018, Barisan Nasional a Ă©tĂ© battu pour la premiĂšre fois de l'histoire du pays, remportant 79 siĂšges sur 222 au Dewan Rakyat. Najib a acceptĂ© les rĂ©sultats des Ă©lections et a promis d'aider Ă  faciliter la transition du pouvoir[3]. Le 3 juillet 2018, Najib a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© par la Commission malaisienne de lutte contre la corruption (MACC) Ă  son domicile[4] - [5].

Le 28 juillet 2020, un tribunal malaisien condamne à douze ans de prison Najib, jugé coupable dans le procÚs pour corruption du vaste scandale lié au fonds souverain 1MDB[6]. Le 8 décembre 2021, la condamnation pour corruption de Najib confirmée en appel[7].

La justice française enquĂȘte sur des allĂ©gations de corruption dans l'achat de deux sous-marins de la classe ScorpĂšne, par le ministĂšre malaisien de la DĂ©fense en 2002, Ă  l'Ă©poque oĂč Najib Ă©tait ministre de la DĂ©fense. Les allĂ©gations sont qu'Abdul Razak Baginda, un assistant de Najib, a reçu des paiements de « commissions » du constructeur de sous-marins français DCNS[8]. Altantuya Shaariibuu, une Mongole engagĂ©e comme traductrice française pour faciliter l'achat des sous-marins et de la maĂźtresse de Baginda, a ensuite tentĂ© de faire chanter Baginda pour une coupe de 500 000 $ et a ensuite Ă©tĂ© assassinĂ©e. 2 policiers, qui Ă©taient des gardes du corps postĂ©s Ă  Najib, ont Ă©tĂ© inculpĂ©s et reconnus coupables[9] - [10] - [11].

Vie privée

Najib avec sa femme Rosmah Mansor. Rosmah a été critiquée pour son train de vie luxueuse[12].

En 1976, il se marie avec Tengku Puteri Zainah Tengku Eskandar (dite « Kui Yie Â»), niĂšce du sultan du Pahang, avec laquelle il a trois enfants : Nizar Najib (nĂ© en 1978), Nazifuddin Najib (nĂ© en 1985) et Puteri Norlisa Najib. Le couple divorce en 1987 et Najib Razak Ă©pouse Rosmah Mansor, une roturiĂšre divorcĂ©e, dont il a deux enfants : Norashman Najib et Nooryana Najwa Najib. Rosmah Ă©tait trĂšs impopulaire en raison de ses dĂ©penses extravagantes, notamment des sacs Ă  main de grande marque et des vĂȘtements de luxe[13] - [14].

Premier ministre (2009-2018)

Le 31 dĂ©cembre 2011, des manifestants portant le masque de Guy Fawkes protestent contre le projet de loi sur l'assemblĂ©e pacifique adoptĂ© par le gouvernement de Najib le 20 dĂ©cembre de la mĂȘme annĂ©e.

Son rĂ©gime prĂ©sente de fortes tendances autoritaires. Des affaires de rĂšglements de compte et d’éliminations de tĂ©moins gĂȘnants ont Ă©galement entachĂ© son gouvernement[15].

La Malaisie a tenu ses 14e élections générales le 9 mai 2018. Le Barisan Nasional a subi une défaite surprenante, ne parvenant pas à obtenir la majorité pour la premiÚre fois dans l'histoire du pays. Les observateurs ont crédité l'impopulaire taxe sur les biens et services ainsi que le scandale de corruption tourbillonnant 1MDB comme des facteurs clés de la défaite[16].

Condamnation pour corruption

Scandale de 1Malaysia Development Berhad

1Malaysia Development Berhad

En , le Wall Street Journal fait part de soupçon de dĂ©tournement de fonds au profit de Najib Razak portant sur un demi-milliard d'euros (le scandale 1MDB). L'intĂ©ressĂ© qui fait preuve d'un autoritarisme croissant et prend des mesures liberticides, Ă©vite de s'impliquer directement dans la polĂ©mique laissant Ă  ses adjoints le soin de le dĂ©fendre[17] - [18]. Quelques semaines aprĂšs la rĂ©vĂ©lation de ce versement, l'ancien vice-premier ministre Muhyiddin Yassin, qui avait rĂ©clamĂ© de la transparence sur cette affaire, avait Ă©tĂ© limogĂ© par Najib[19]. Et le procureur gĂ©nĂ©ral de l'Ă©poque, Abdul Gani Patail, alors engagĂ© dans l'enquĂȘte sur des faits de corruption prĂ©sumĂ©s, avait Ă©tĂ© dĂ©mis de ses fonctions et remplacĂ© par Mohamed Apandi Ali, qui a des liens avec le parti au pouvoir de Najib[20].

La police de Hong Kong ouvre des enquĂȘtes concernant 250 millions de dollars de dĂ©pĂŽts dans des succursales du CrĂ©dit Suisse Ă  Hong Kong liĂ©s Ă  Najib et 1MDB[21] - [22].

Le 29 fĂ©vrier 2016, l'ancien Premier ministre malaisien, Mahathir Mohamad, a annoncĂ© son intention de dĂ©missionner du parti au pouvoir, le «United Malays National Organisation» [Organisation de l’Union Nationale Malaisienne], pour protester contre Najib. Mahathir a assumĂ© les responsabilitĂ©s de Premier ministre de la Malaisie de 1981 Ă  2003. Il a adressĂ© de vives critiques Ă  Najib, l’accusant de corruption, et de s’attribuer des fonds d'investissement de l’État[23].

Le 15 mars 2016, deux journalistes de la tĂ©lĂ©vision australienne ABC, qui enquĂȘtaient sur le sujet, ont Ă©tĂ© expulsĂ©s du pays[24].

Le , deux jours aprĂšs son dĂ©part de la tĂȘte du gouvernement, Ă  la suite de la dĂ©faite de son parti aux Ă©lections lĂ©gislatives malaisiennes de 2018, au profit de la coalition d'opposition Pakatan Harapan, il est interdit de sortie du territoire[25], Ă  la demande de Mahathir[26], alors qu'il s'apprĂȘtait Ă  se rendre en IndonĂ©sie pour une « pause »[27]. Durant la campagne, son rival l'ancien Premier ministre Mahathir Mohamad, qui lui a finalement succĂ©dĂ©, a dĂ©clarĂ© vouloir le poursuivre, Ă©ventuellement « par Interpol s'il s'enfuyait »[28].

Ensuite, son domicile, oĂč des sacs de luxe et des diamants sont dĂ©couverts, est perquisitionnĂ© et Razak est entendu par l'agence anticorruption le [29]. Ces biens sont saisis par la police[30].

Le , il est arrĂȘtĂ© puis inculpĂ© le lendemain de quatre chefs de corruption[31]. Il est ensuite libĂ©rĂ© sous caution[32].

Il est de nouveau arrĂȘtĂ© le [33] et inculpĂ© le lendemain de quatre nouveaux chefs de blanchiment d'argent[34]. Il est peu aprĂšs libĂ©rĂ© sous caution[35]. Le , son Ă©pouse est Ă  son tour inculpĂ©e pour dĂ©tournement de fonds[36], accusĂ©e notamment d’avoir acquis 500 sacs Ă  main, 12 000 bijoux et un nombre impressionnant de paires de chaussures avec de l’argent public[37].

Son procĂšs dĂ©bute le [38]. Le 28 juillet 2020, Najib est reconnu coupable, de tous les chefs d’accusation dans son premier procĂšs pour le retentissant scandale de corruption 1MDB. Ses proches sont Ă©galement accusĂ©s d’avoir pillĂ© le fonds souverain Malaysia Development Berhad (1MDB), censĂ© contribuer au dĂ©veloppement Ă©conomique de la Malaisie, dans une fraude de plusieurs milliards de dollars aux ramifications planĂ©taires[39]. Najib est condamnĂ© Ă  12 ans de prison aprĂšs avoir Ă©tĂ© reconnu coupable lors de son premier procĂšs dans le cadre du retentissant scandale de corruption 1MDB ; la Haute Cour de Kuala Lumpur le condamne Ă©galement Ă  une amende de 210 millions de ringgit (49 millions de dollars) aprĂšs l'avoir reconnu coupable de sept chefs d'accusation liĂ©s au pillage du fonds souverain 1Malaysia Development Berhad[40] - [41] - [42]. Il reste libre en l'attente du procĂšs en appel[43]. Le jugement est confirmĂ© en appel le 8 dĂ©cembre 2021[37] - [44] - [45].

Le 16 mars 2022, un banc de cinq membres de la Cour fédérale dirigé par le juge en chef Tengku Maimun Tuan Mat a rejeté à l'unanimité l'appel de Najib pour apporter plus de preuves dans l'affaire de corruption SRC International Sdn Bhd dans le but d'annuler sa condamnation et sa peine[46].

Les dĂ©tournements de fonds auraient servi Ă  acheter des yachts, des sacs Ă  main luxueux, des appartements, mais aussi Ă  offrir des cadeaux Ă  des stars, comme des tableaux de Picasso Ă  l’acteur Leonardo Di Caprio[37].

En aoĂ»t 2022, La Cour fĂ©dĂ©rale de Malaisie confirme la condamnation pour corruption et la peine de 12 ans de prison de Najib Razak en lien avec le dĂ©tournement de fonds souverains de 1Malaysia Development Berhad. Najib Razak est le premier ancien Premier ministre malaisien Ă  ĂȘtre emprisonnĂ©..

Critiques et accusations

Des manifestants protestent contre la fraude du gouvernement dirigĂ© par Najib lors des Élections lĂ©gislatives malaisiennes de 2013.

Najib est un leader politique controversé qui a été critiqué pour ses divers scandales[47].

Meurtre d'Altantuya Shaariibuu[48]

Le 21 juin 2018, la police malaisienne a rouvert le dossier du meurtre macabre d'un jeune mannequin mongol, Altantuya Shaariibuu, une histoire liée aux cercles Najib[49].

Altantuya Shaaribuu a été tuée en 2006. Ils lui ont tiré dessus puis ont fait exploser son corps avec des explosifs militaires prÚs de Kuala Lumpur. Cet assassinat a été encadré dans les événements liés au scandale de l'achat de sous-marins français en 2002[50].

L'affaire a attiré l'attention de l'opinion publique malaisienne pendant des années. Najib et sa femme, Rosmah Mansor, étaient considérés comme directement impliqués[51] - [52], mais ont toujours nié catégoriquement les allégations[53] - [54].

Deux agents du gouvernement ont Ă©tĂ© condamnĂ©s Ă  mort pour le meurtre[55]. L'un s'est enfui en Australie[56], oĂč il est en dĂ©tention, et affirme avoir exĂ©cutĂ© les ordres de « personnes importantes » en tuant la jeune fille, qui avait une liaison avec Abdul Razak Baginda, une personnalitĂ© proche de Najib. Abdul Razak Baginda a Ă©tĂ© acquittĂ© en 2008 d'avoir commanditĂ© le meurtre[57].

Le 20 juin 2018, le pĂšre d'Altantuya s'est rendu en Malaisie et a Ă©tĂ© reçu par le Premier ministre Mahathir Mohamad, qui a fait pression pour la rĂ©ouverture de l'enquĂȘte[58].

Le 16 décembre 2019, le tueur reconnu coupable Azilah Hadri a fait une allégation explosive depuis le couloir de la mort de la prison de Kajang - l'ordre de tuer Altantuya Shaariibuu est venu de Najib et du proche associé de ce dernier, Abdul Razak Baginda. Azilah a allégué que Najib l'avait convaincu qu'Altantuya était un espion étranger qui constituait une menace pour la sécurité nationale[59].

ProblĂšmes d'achat de sous-marins ScorpĂšne

L'accord sur le sous-marin Scorpene a gagné en notoriété en raison de ses liens présumés avec l'interprÚte mongole Altantuya Shaariibuu, dont la mort trÚs médiatisée en 2006 a entraßné la condamnation de deux anciens commandos de la police pour son meurtre.

L'accord de 2002 pour les sous-marins achetés à une société française valait environ 1 milliard d'euros (4,79 milliards de RM) et aurait impliqué la corruption avec une commission d'environ 540 millions de RM à une société écran ayant des liens présumés avec l'ancien assistant de Najib, Abdul Razak Baginda. L'accord impliquant deux sous-marins ScorpÚne a eu lieu lorsque Najib était ministre de la Défense.

En juillet 2017, le fil de presse AFP a rapportĂ© que les enquĂȘteurs français avaient inculpĂ© deux anciens hauts responsables des sociĂ©tĂ©s françaises liĂ©es pour corruption, tandis que deux autres anciens hauts responsables faisaient Ă©galement l'objet d'une enquĂȘte en France sur cette affaire. Les quatre auraient ensuite niĂ© avoir commis des actes rĂ©prĂ©hensibles.

Le 22 mai 2018, le ministre malaisien de la DĂ©fense, Mohamad Sabu, a dĂ©clarĂ© que le Cabinet discuterait de la proposition de crĂ©ation d'un groupe de travail spĂ©cial pour enquĂȘter sur la corruption prĂ©sumĂ©e dans l'accord de 2002 sur les sous-marins[60].

Le 12 juillet 2018, l'ambassadeur de France en Malaisie Frédéric Laplanche a déclaré que la coopération entre les autorités françaises et malaisiennes sur l'affaire des sous-marins était « trÚs bonne », les autorités françaises étant en contact avec le nouveau procureur général Tommy Thomas. Laplanche avait déclaré qu'il sentait une forte volonté de coopérer des deux cÎtés et s'était dit convaincu que ces questions étaient entre de bonnes mains[61].

Le 19 novembre 2018, la Commission malaisienne de lutte contre la corruption (MACC) a rouvert son enquĂȘte sur l'achat par la Malaisie en 2002 de deux sous-marins dans lesquels des pots-de-vin ont Ă©tĂ© prĂ©sumĂ©s. Najib avait Ă©tĂ© appelĂ© au siĂšge du MACC Ă  Putrajaya pour cette affaire[62].

Homosexualité

Dans deux discours prononcĂ©s les 27 juin et 19 juillet 2012 devant des groupes musulmans, Najib a dĂ©crit les homosexuels comme une « culture dĂ©viante » qui n'avait pas sa place en Malaisie. En dĂ©cembre de la mĂȘme annĂ©e, Human Rights Watch a dĂ©noncĂ© les remarques de Najib, affirmant que ses « actions contre les personnes LGBT sont une contradiction flagrante avec son profil autoproclamĂ© de leader "mondial modĂ©rĂ©" ». Ces actions comprennent la fermeture d'un festival de la diversitĂ© sexuelle en novembre 2011 et d'un programme gouvernemental visant Ă  former les gens Ă  « convertir les homosexuels »[63].

S'exprimant lors d'un sĂ©minaire islamique international Ă  Selangor en aoĂ»t 2015, Najib a soutenu que la Malaisie ne devrait pas soutenir davantage les droits des LGBT. Il a Ă©galement soulignĂ© qu'en tant que pays Ă  majoritĂ© musulmane, le gouvernement promet de faire tout ce qu'il peut pour sauvegarder et dĂ©fendre les droits de l'homme, mais seulement s'il n'entre pas en conflit avec les enseignements islamiques. La Malaisie ne peut plus dĂ©fendre des « droits de l'homme plus extrĂȘmes » tels que les droits des homosexuels, des lesbiennes et des transgenres. Les organisations internationales de dĂ©fense des droits de l'homme ont bombardĂ© Najib et ont mis Najib au dĂ©fi de se retirer des Nations unies s'il ne prenait pas au sĂ©rieux les questions relatives aux droits de l'homme et ne dĂ©fendait pas les droits de l'homme[64].

Manifestations anti-Najib

AprÚs le déclenchement Scandale de 1Malaysia Development Berhad, l'ONG malaisienne Clean and Fair Election Alliance a tenu sa quatriÚme assemblée pacifique à Kuala Lumpur et dans les principales villes du pays du 29 au 30 août 2015.

Le 29 août 2015, des milliers de manifestants pro-démocratie, partisans du groupe Bersih (Propre) ont défilé dans les rues de Kuala Lumpur. Ils réclament de grandes réformes et le départ du Najib, soupçonné de corruption[65].

Plusieurs dizaines de milliers de personnes sont descendues ce 19 novembre 2016 dans les rues de Kuala Lumpur pour demander une nouvelle fois la démission de Najib[66].

Projet de loi de 2015 sur le Conseil de sécurité nationale

En décembre 2015, le projet de loi 2015 sur le Conseil de sécurité nationale a été adopté au Parlement aprÚs un débat marathon de six heures. Le projet de loi confÚre à Najib des pouvoirs sans précédent, tels que la capacité de déterminer ce qui constitue un problÚme de sécurité et de considérer n'importe quelle partie de la Malaisie comme une zone de sécurité[67]. Dans la zone, les autorités peuvent procéder à des arrestations, effectuer des perquisitions ou saisir des biens sans mandat[68]. Le projet de loi a été critiqué par des groupes de défense des droits humains pour avoir permis au gouvernement d'abuser de son pouvoir[69]. Le barreau malaisien l'a qualifié de « cruel envers un gouvernement autoritaire ». Le gouvernement a défendu le projet de loi, le ministre Shahidan Kassim affirmant que la loi était nécessaire pour permettre une meilleure coordination et une réponse uniforme si le pays était confronté à une menace pour la sécurité, et que la loi ne violait pas les droits de l'homme garantis par la fédération constitutionnelle[68].

Le pire ministre des Finances d'Asie

Le 1er février 2016, Najib a été nommé le pire ministre des Finances d'Asie[70] - [71] - [72].

Riz vs quinoa

Le , c’est au cours d’une rĂ©union visant Ă  discuter le budget d’un des programmes sociaux de l’État Najib a dĂ©clarĂ© : « Je ne mange pas de riz. Je mange du quinoa. Mon fils me l’a fait dĂ©couvrir. C’est meilleur que le riz »[73] - [74] - [75] - [76].

Ses opposants y voient un signe de richesse, dĂ©connectĂ© de l'ordinaire des Malaisiens. Lim Guan Eng, ministre en chef de l’État malaisien de Penang, a souhaitĂ© marquer son opposition en annonçant : « Le riz gagnera contre le quinoa ». Un autre opposant au Najib, Mahathir Mohamad, a fait de mĂȘme en dĂ©clarant : « Je ne mange que du riz local »[77].

Lim Kit Siang, le leader du Democratic Action Party (DAP), le principal parti d'opposition, a ajoutĂ© son grain de sel. Il a rappelĂ© que le quinoa coĂ»tait aujourd'hui 23 fois plus cher que le riz en Malaisie, fustigeant une nourriture que seules les 2 % des personnes les plus riches du pays peuvent s'offrir. « Je dois avouer qu'avant que Najib en parle, je n'avais jamais entendu parler du quinoa. Je ne savais mĂȘme pas que ça existait », a-t-il dĂ©clarĂ© lors d'une confĂ©rence de presse, relate le journal local The Malaysian Insight. « Cela me fait penser Ă  l'histoire de Marie-Antoinette. La derniĂšre reine de France avant la RĂ©volution de 1789. Elle aurait dit 'de manger de la brioche' Ă  des paysans qui n'avaient plus de pain ». « Ces 14e Ă©lections gĂ©nĂ©rales seront celles du quinoa contre le riz. Un gouvernement intĂšgre contre la cleptocracie. Najib contre le peuple malaisien », rĂ©sume-t-il lapidaire[78].

Face Ă  ce bad buzz, les membres de l’équipe de campagne de Najib ont tentĂ© de le dĂ©fendre via une publication Facebook. Ils ont annoncĂ© que la prĂ©fĂ©rence du Najib pour le quinoa Ă©tait due Ă  un « rĂ©gime alimentaire sain », avant d’ajouter : « Nous devons noter que le Najib participe Ă  de nombreux Ă©vĂ©nements toutes les semaines et qu’il s’alimente de divers repas, incluant du riz »[79].

Arriérés d'impÎts

Le 25 juin 2019, le gouvernement malaisien, par l'intermĂ©diaire de l'Inland Revenue Board (IRB), a intentĂ© une action contre Najib exigeant qu'il paie 1,69 milliard de RM d'impĂŽt sur le revenu impayĂ©, un taux d'intĂ©rĂȘt de 5 % par an Ă  compter de la date du jugement, des frais et toute autre rĂ©paration jugĂ©e appropriĂ©e par le tribunal.

Le 22 juillet 2020, la Haute Cour a statué que Najib devait payer les arriérés d'impÎts supplémentaires de la CISR pour la période 2011 à 2017 s'élevant à 1,69 milliard de RM aprÚs avoir autorisé la demande de la CISR à porter un jugement direct contre lui[80].

Le 6 avril 2021, la CISR a déposé un avis de mise en faillite contre Najib pour non-paiement de l'impÎt sur le revenu d'un montant de 1,69 milliard de RM[81] - [82].

Condamné à la prison

Le 28 juillet 2020, Najib a Ă©tĂ© reconnu coupable de tous les chefs d’accusation dans son premier procĂšs pour le retentissant scandale de corruption 1MDB. La Haute Cour de Kuala Lumpur l’a condamnĂ© Ă  douze ans de prison. Il devra Ă©galement s’acquitter d’une amende de 210 millions de ringgit (42 millions d’euros)[83].

Le 8 dĂ©cembre 2021, une cour d’appel malaisienne a confirmĂ© la condamnation pour corruption de Najib et une peine de 12 ans de prison pour le scandale 1MDB de plusieurs milliards de dollars[84].

Violation de la SOP

Le 6 mai 2021, Najib a été condamné à une amende de 3 000 RM pour avoir enfreint le SOP[85]. Le 17 novembre, Najib a de nouveau été accusé d'avoir enfreint le SOP[86].

Le 10 mars 2022, le ministre malaisien de la Santé, Khairy Jamaluddin, a révélé que Najib avait été condamné à cinq amendes pour avoir enfreint les SOP pendant la période de campagne électorale de Johor[87] - [88].

Negeri Sembilan

Le 26 octobre 2018, le palais Negri Sembilan a révoqué les titres Datuk Seri conférés à Najib et à sa femme Rosmah Mansor[89].

Selangor

Le 10 mai 2019, le dirigeant de Selangor, le sultan Sharafuddin Idris Shah, a suspendu les titres décernés à Najib et Rosmah Mansor, dans l'attente de leurs affaires judiciaires respectives. Najib a reçu le Keahlian Darjah Kebesaran Seri Paduka Mahkota Selangor (S.P.M.S.) Kelas Pertama, qui porte le titre Datuk Seri, en 2004[90].

Notes et références

  1. (en) « Portal Rasmi Parlimen Malaysia - Profile Ahli Dewan », sur www.parlimen.gov.my (consulté le ).
  2. (en) « Ex-Malaysian PM Najib gets 12 years' jail in 1MDB-linked graft trial », sur The Straits Times,
  3. « Najib congratulates Dr M, says ready to assist with transition », sur Malaysiakini,
  4. (en-US) Hannah Beech et Austin Ramzy, « Malaysia’s Ex-Leader, Najib Razak, Is Charged in Corruption Inquiry », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne)
  5. (en-GB) « Malaysia's ex-PM Najib charged with corruption over 1MDB », BBC News,‎ (lire en ligne)
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  7. (en) Hermes Auto, « Malaysia's Court of Appeal upholds ex-PM Najib Razak's conviction in 1MDB-related case », sur www.straitstimes.com,
  8. (en-GB) Aliran admin, « Malaysian PM caught up in murder, bribery scandal », sur Aliran,
  9. « Malaysian prime minister faces new allegations over submarine », sur web.archive.org,
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  11. (en) « Malaysia denies corruption allegations in French submarine sale », Reuters,‎ (lire en ligne)
  12. « Rosmah's 'shopping spree' hits Aussie paper », sur Malaysiakini,
  13. (en) Hermes Auto, « Malaysian PM Najib's wife linked to S$41.5m worth of jewellery bought with 1MDB funds: US Justice Department », sur www.straitstimes.com,
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  15. « Douze ans de prison pour le « kleptocrate » Najib Razak, un haut fait dĂ©mocratique en Malaisie », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
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  17. Le Monde du 14 octobre 2015 p. 4.
  18. Randeep Ramesh, « De Bangkok à LA, le roman d'une arnaque mondiale », Vanity Fair no 42, décembre 2016 - janvier 2017, pages 105-109.
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