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N'Ă©coute pas les idoles

N’écoute pas les idoles est une chanson française écrite et composée par Serge Gainsbourg et interprétée par France Gall en 1964. La chanson fut reprise au Québec par Denise Brousseau.

N'Ă©coute pas les idoles
Description de cette image, également commentée ci-après
Serge Gainsbourg et France Gall en 1965.
Cette illustration a été retouchée par une IA.
Single de France Gall
extrait de l'album N'Ă©coute pas les idoles
Face A N'Ă©coute pas les idoles
Ne dis pas aux copains
Face B Les rubans et la fleur
Si j'étais garçon
Sortie
Enregistré 1964
Studio Blanqui, Paris (13e arr.)
Durée 1:46
Genre Pop
Format Super 45 tours
Auteur-compositeur Serge Gainsbourg
Producteur Denis Bourgeois
Label Philips

Singles de France Gall

Éditions Sidonie (catalogue Bagatelle)

Fiche technique

Thèmes et contexte

Même si France Gall, avec son premier 45 tours, s’est inscrite au hit-parade 1963 grâce à sa chanson de fille émancipée Ne sois pas si bête, son répertoire de débutante n’en demeure pas moins très conventionnel, l’adolescente mutine témoigne d’une candeur indiscutable.

Dès cette première chanson pour France, Serge Gainsbourg transgresse les limites du répertoire gentillet de la fillette chantante. N’écoute pas les idoles sous-entend que l’adolescente est déjà avertie des aventures amoureuses sans lendemain (qu’elle n’approuve cependant pas). Elle n’est plus la petite fille un peu nunuche de Ne sois pas si bête pour qui l’exploit était de donner ce conseil au garçon afin de recevoir (enfin !) un baiser…

D’autre part, l’adolescente de N’écoute pas les idoles est une schizophrène qui manipule le garçon, objet de son amour ou, plutôt, de son obsession ? :

Tu ne pourras
Plus Ă©couter les idoles [elle-mĂŞme]
Ça t’apprendra
Que moi seule je suis folle
Folle de toi

Lucien Rioux avait déjà relevé le paradoxe de cette chanson dans son étude consacrée à Gainsbourg en 1986[1].

Christian Eudeline, dans Jukebox magazine, effectue la même analyse : « C’est une fantastique chanson acidulée. […] Planant au-dessus de ses contemporains, Serge concocte ici pour France un morceau très humoristique où une fille demande à son petit copain de l’écouter à la place de toutes ces nymphettes qui envahissent les ondes. Bien évidemment, France ne précise pas qu’elle a le privilège de s’adresser à ce même garçon à travers la même radio. Il s’agit sans doute d’un moyen détourné utilisé par Gainsbourg pour se moquer des lolitas d’alors ! »[2]. Ce thème schizophrénique sera de nouveau exploité par Gainsbourg dans la célébrissime Poupée de cire poupée de son.

Musicalement, avec une orchestration minimaliste, mais intense, et une interprétation vocale très retenue, son exécution assure à cette chanson créée il a plus de 50 ans, la pérennité des œuvres abouties dont on dit qu’il n’y a rien à enlever et rien à ajouter.

N’écoute pas les idoles en CD (compilations)

  • 1992 - PoupĂ©e de son - Best of France Gall 1963-1968 (1 CD Polydor/Universal)
  • 2001 - France Gall - Les annĂ©es Philips 1963-1968 (Long Box 3 CD Polydor/Universal)

Voir aussi

Chansons de Serge Gainsbourg Ă©crites pour France Gall

Conférence

Notes et références

  1. Serge Gainsbourg, Poésie et Chansons, Éditions Seghers, Paris, 1986
  2. Jukebox magazine no 64, novembre 1992
  3. Chanson initialement déposée à la Sacem (France) le sous le titre Bébé loup (sans doute destiné à une édition vinyle jamais réalisée). Titre modifié le par son auteur à la Sacem. Source : Yves-Ferdinand Bouvier et Serge Vincendet, Serge Gainsbourg : L'Intégrale et Cætera.
  4. On retrouve une séance de travail de la chanson Dents de loup, dents de lait sur le DVD De Gainsbourg à Gainsbarre de 1958 à 1991 (Universal Pictures, 2000).
  5. Leur ouvrage, Serge Gainsbourg : L'Intégrale et Cætera, Éditions Bartillat, 2005 (ISBN 2841003418).
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