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NĂ©yo (peuple)

Les NĂ©yo sont un sous-groupe ethnique Dida Ă©tablis au sud-ouest de la CĂ´te d'Ivoire dans la commune et sous-prĂ©fecture de Sassandra. C'est une tribu de moins de 10 000 personnes rĂ©parties sur 25 villages le long de la cĂ´te, de part et d'autre du fleuve Sassandra.

NĂ©yo
Description de cette image, également commentée ci-après
Edou, jeune NĂ©yo Ă  Poli-Plage (CĂ´te d'Ivoire)
Populations importantes par région
(RĂ©gion du Bas-Sassandra) moins de 10 000 personnes
Autres
Langues néyo
Religions animisme, christianisme
Ethnies liées Kru

Population

Les NĂ©yo vivant aujourd'hui dans leur village sont estimĂ©s entre 3 000 et 10 000 personnes. Aucune indication n'est disponible sur les NĂ©yo vivant en dehors des 25 villages nĂ©yos (principalement Ă  Abidjan, en France et aux États-Unis).

Leur situation démographique est d'autant plus alarmante que le développement de la ville de Sassandra et de son arrière-pays immédiat a fait d'eux une entité minoritaire dans l'équation actuelle du peuplement de l'embouchure, où les allochtones sont quatre fois plus nombreux que les autochtones.

Distribution géographique

Les villages néyos se situent sur la côte Ouest de la Côte d'Ivoire, au bord du golfe de Guinée et de part et d'autre du fleuve Sassandra.

Voici la liste des 24 villages néyos historiques, dont deux ne sont plus habités.

D'ouest en est, Ă  partir de Monogaga, village Woni et dernier village non NĂ©yo sur la cĂ´te.

  • 01- PĂ©ko : village inhabitĂ©
  • 02- NiĂ©ga
  • 03- GodĂ©
  • 04- Goviadou
  • 05- LatĂ©ko
  • 06- Bassa
  • 07- VodiĂ©ko
  • 08- LĂ©blĂ©ko
  • 09- NiĂ©zĂ©ko
  • 10- DjoniĂ©ko

En montant vers le nord, sur la rive Ouest du Sassandra.

  • 11- Groudou
  • 12- Lopidou
  • 13- MissĂ©
  • 14- Gaourou

En redescendant au sud, sur la rive Est du Sassandra.

  • 15- LoĂŻri
  • 16- GapĂ©ĂŻpo
  • 17- DabĂ©da
  • 18- Niani
  • 19- BrodiĂ©

D'ouest en est, en longeant le golfe de Guinée.

  • 20- DiĂ©goĂŻpo (en français d'Afrique : Coco Plage)
  • 21- Kadropa
  • 22- Lipoyo
  • 23- Aoropa
  • 24- DabĂ©ko

Langue

La langue des Neyo est une variété de la langue Dida qui fait partie du groupe des langues Kru, lui-même issu du groupe linguistique langues nigéro-congolaises

Histoire

Parmi les nombreuses versions expliquant l'origine de l'ethnonyme NĂ©yo, la plus crĂ©dible semble ĂŞtre celle qui fait de ce terme la contraction de NĂ©nĂ©-yo, « les enfants de NĂ©nĂ© Â», ancĂŞtres des premiers occupants de l'embouchure du Sassandra, les Gnagbia, aujourd'hui disparus. Mais on peut dire aussi que « Nè Â» signifiant mère, « Nè yo Â» veut dire « enfants de la mĂŞme mère Â» et donc « frères Â». Donc les NĂ©yo sont des « frères Â».

C'est de part et d'autre de l’embouchure du fleuve Sassandra que s'est constituée, du XVe siècle à la fin du XIXe siècle, l'entité Néyo actuelle, à partir de groupements extrêmement disparates, venant des pays Krou, Guéré, Bété, Bakwè et Godié, et sans doute attirés par les possibilités commerciales qu'offrait l'endroit, depuis que les Portugais avaient jeté pour la première fois l'ancre devant le rio Sao Andre en 1471.

Les Néyo ont été les intermédiaires obligatoires du commerce pré-colonial entre les populations de l'arrière-pays (Bété et même Wè, par l'intermédiaire des Kodia qui contrôlaient le fleuve) et les navires portugais puis hollandais, danois, anglais et finalement français, qui avaient de grandes difficultés à franchir la barre et qui craignaient de s'enfoncer dans les terres.

En 1893, Georges Thomann explorateur et administrateur colonial français, dĂ©barque Ă  Sassandra et crĂ©Ă© le premier Cercle de Sassandra. Ce sont les dĂ©buts de la Colonisation française. En linguiste et ethnologue amateur, il publie de nombreux rĂ©cits et essais qui constituent aujourd'hui un tĂ©moignage extrĂŞmement prĂ©cieux sur l'histoire, les habitudes quotidiennes et la langue des NĂ©yo du dĂ©but du XXe siècle.

Organisation sociale

Les NĂ©yo sont une sociĂ©tĂ© patriarcale, organisĂ©e en groupes familiaux et en villages. Le pouvoir est exercĂ© par un « conseil de sages Â» composĂ© des doyens et des chefs de lignages (familles) du village et d'un chef du village, dĂ©signĂ© lors d'une assemblĂ©e. Le pouvoir n'est pas hĂ©rĂ©ditaire, il se conquiert avec l'âge, la richesse, la puissance, l'importance de la descendance et la sagesse. Les femmes ne participent pas aux assemblĂ©es des hommes et n'ont aucun rĂ´le politique.

L'ethnie NĂ©yo est formĂ©e de dix (10) tribus, ou gbini ; la tribu commandĂ©e autrefois par un kè (de l'anglais « king Â»), correspond tantĂ´t Ă  une fĂ©dĂ©ration de patriclans (ou de patrilignages majeurs), tantĂ´t au simple patriclan (ou patrilignage). Elle se subdivise, comme chez les GodiĂ©, en lolokpa et lignages moyens ; le lolokpa, unitĂ© le plus souvent encore exogamique, se dĂ©finissant comme l'ensemble des individus descendant en ligne agnatique d'un mĂŞme ancĂŞtre. Le lignage moyen se segmente en lolohuri, lignages mineurs (ou minimaux), le lolohuri tendant actuellement Ă  supplanter le lolokpa en tant cadre de l'exogamie.

Religion

Ils sont historiquement animistes mais beaucoup se sont convertis au catholicisme à l'arrivée des premiers missionnaires. Aujourd'hui, le catholicisme en perte de vitesse est largement supplanté par le protestantisme évangélique. Quelques très rares Néyo sont devenus musulmans. Mais qu’ils soient plus ou moins athées, respectueux des phénomènes de la nature ou convertis à l'une ou l'autre des religions monothéistes, la plupart conservent une croyance tenace dans le pouvoir du sorcier et restent convaincus qu'on ne meurt pas de mort naturelle.

Voir aussi

Bibliographie

  • Georges Thomann, Essai de manuel de la langue nĂ©ouolĂ© parlĂ©e dans la partie occidentale de la CĂ´te d'Ivoire : ouvrage accompagnĂ© d'un recueil de contes et chansons en langue nĂ©ouolĂ©, d'une Ă©tude sur les diverses tribus bĂŞtĂ©-bakouĂ©, de vocabulaires comparatifs, d'une bibliographie et d'une carte, E. Leroux,
  • Georges Thomann, Carnets de route en CĂ´te-d'Ivoire (1893-1902)
  • Colonie de la CĂ´te d'Ivoire, Cercle du Haut Sassandra. Subdivision d'Issia. Coutumes indigènes (document manuscrit conservĂ© aux Archives Nationales de CĂ´te d'Ivoire, Abidjan), s.d.

Liens externes

Références

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