Néritès
Dans la mythologie grecque, Néritès (grec ancien : Νηρίτης / Nērítēs), ou Nérite, était une divinité marine mineure, fils du « vieillard de la mer » Nérée[1] et de l'Océanide Doris[2] et frère des cinquante Néréides (apparemment leur seule progéniture mâle). Il a été décrit comme un jeune garçon d'une beauté époustouflante. Selon Élien, Néritès n'a jamais été mentionné par des poètes épiques tels qu'Homère et Hésiode mais était une figure commune du folklore des marins[3].
Néritès | |
Mythologie grecque | |
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Caractéristiques | |
Nom grec ancien | Νηρίτης |
Fonction principale | Divinité marine |
Fonction secondaire | Aurige de Poseidon |
Métamorphose(s) | Coquillage |
Résidence | Océan |
Lieu d'origine | Grèce antique |
Période d'origine | Antiquité grecque |
Groupe divin | Les divinités marines |
Compagnon(s) | Poséidon |
Culte | |
Mentionné dans | De Natura Animalium d'Élien |
Famille | |
Père | Nérée |
Mère | Doris |
Fratrie | Les Néréides |
Conjoint | Poséidon (amant) |
• Enfant(s) | Antéros |
Étymologie
Selon Aristote, le nom de Nérites fait référence à de nombreuses espèces d'escargots de mer. Robert S. P. Beekes (en) suggère une origine pré-grecque[4].
Linguistiquement, la racine du mot νε, νη, να, (ne, nē, na) est dans le nom ainsi que dans Nérée ou Néréides. C'est à partir de cette racine que des mots sont formés pour tout ce qui nage, coule, inonde et est aqueux : νέειν nage, ναῦς navire, νᾶμα liquide, νῆσος île (nage dans la mer), et en grec moderne : νερό pour eau, pluie. La racine du mot formée à partir de la racine nēr forme avec le suffixe itēs l'adjectif nēritēs, appartenant à l'eau, donnant le nom Néritès.
Mythes
Élien, seule source connue, cite deux versions du mythe concernant Néritès[3] qui se concluent toutes deux par sa transformation (métamorphose) en escargot. Toutes deux sont des contes étiologiques qui expliquent l'origine de l'escargot, et toutes deux appartiennent aux récits mythologiques de vengeance des dieux supérieurs enragés par l'hybris (ici contre Aphrodite ou Hélios). Étant donné que Néritès n'apparaît ni dans Homère ni dans Hésiode, ce sont des histoires ultérieures qui perpétuent les anciens mythes, basés sur Nérée[5], elles peuvent être attribuées aux contes de fées des marins et des pêcheurs (Aelian : λόγοι θαλάττιοι, contes marins).
Dans l'une des versions, Aphrodite, avant son ascension de la mer à l'Olympe, est tombée amoureuse de Néritès. Lorsque le moment fut venu pour elle de rejoindre les dieux de l'Olympe, elle voulut que Néritès l'accompagne, mais il refusa, préférant rester avec sa famille dans la mer. Même le fait qu'Aphrodite lui ait promis une paire d'ailes ne l'a pas fait changer d'avis. La déesse rejetée le transforma alors en coquillage et donna les ailes à son fils Éros.
Dans l'autre version, Néritès était aimé de Poséidon et partageait ses sentiments. Leur amour était à l'origine de l'amour mutuel (Antéros). Poséidon fit aussi de Néritès son aurige ; le garçon conduisait le char à une vitesse étonnante, causant l'admiration de diverses créatures marines. Hélios, pour des raisons inconnues des sources d'Élien, a transformé Néritès en un coquillage. (Élien lui-même suppose qu'Hélios aurait pu vouloir les affections du garçon et être offensé par son refus.)
Évocation moderne
Zoologie
Le genre de mollusques gastéropodes Nerita, comme la famille des Neritidae à laquelle il appartient, plus communément appelées Nérites, tiennent leur nom de Néritès.
Références
- Wine East, L&H Photojournalism, , p. 38
- Aaron J. Atsma, « Doris »
- Élien, De Natura Animalium 14.28
- R. S. P. Beekes, Etymological Dictionary of Greek, Brill, , p. 1017
- "Puisqu'elles (les versions narratives) se terminent toutes par la transformation de ce fils en la coquille appelée νηρίτης, on peut supposer que ce n'est que l'écho du nom de Nérée qui a donné l'impulsion à ces inventions". Roscher, colonne 240 sq., voir littérature.
Voir aussi
Bibliographie
- Claude Élien, De Natura Animalium, traduit en anglais par Alwyn Faber Scholfield (1884-1969), From Aelian, Characteristics of Animals, publié en trois volumes par Harvard/Heinemann, Loeb Classical Library, 1958. Version en anglais sur le Topos Text Project.
- Claude Élien, De Natura Animalium, traduit du latin par Friedrich Jacobs, Frommann edition, Jena, 1832. traduction latine sur le site de Bill Thayer
- Claude Élien, De Natura Animalium, Rudolf Hercher, Lipsiae, in aedibus B. G. Teubneri, 1864. Texte original en grec ancien sur Perseus Digital Library
- Wilhelm Heinrich Roscher, Lexique détaillé de la mythologie grecque et romaine, 3e volume, 1er département, Teubner, Leipzig 1897-1902, colonnes 240-249 sur Nérée, 241 et 272 sur Néritès
Articles connexes
Liens externes
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- (en) « Néritès », sur Theoi.com