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NĂ©o-calvinisme

Le nĂ©o-calvinisme est une version du calvinisme qui fut adoptĂ©e Ă  la fois par des conservateurs et des libĂ©raux (en matiĂšre de thĂ©ologie). Il se dĂ©veloppa vers la fin du XIXe siĂšcle au sein de l'Église rĂ©formĂ©e nĂ©erlandaise, sous l’influence du thĂ©ologien et homme politique nĂ©erlandais Abraham Kuyper (1837-1920) et rencontra un succĂšs important dans les milieux rĂ©formĂ©s amĂ©ricains, en partie par opposition aux thĂšses du protestantisme libĂ©ral.

Historique

Au cours de sa premiĂšre expĂ©rience pastorale, Kuyper dĂ©couvrit le calvinisme traditionnel, version conservatrice de la doctrine protestante de l'Église rĂ©formĂ©e nĂ©erlandaise (Nederlandse Hervormde Kerk) dont la confession et la doctrine Ă©taient plus modernistes et libĂ©rales. Il dĂ©cida de tirer cette Ă©glise de son sommeil piĂ©tiste et doctrinal, ce qui le conduisit Ă  crĂ©er une structure ecclĂ©siale sĂ©parĂ©e, un journal, une universitĂ© (l’UniversitĂ© libre d'Amsterdam) et un parti politique. Une dĂ©claration faite par Kuyper lors du premier discours inaugural de l’UniversitĂ© libre d'Amsterdam est restĂ©e le point de ralliement historique des nĂ©o-calvinistes : "Aucune partie de notre univers mental ne peut ĂȘtre isolĂ©e du reste et il n’y a pas un pouce carrĂ© dans tout le domaine de l’existence humaine dont Christ, qui est partout souverain, ne revendique pas la propriĂ©tĂ©."[1]

Principes distinctifs

Le néo-calvinisme entend rééquilibrer la « philosophie réformée » face aux influences des LumiÚres, mettant à jour la weltanschauung calviniste en réponse aux questions scientifiques, sociales et politiques du monde moderne. Pour montrer leur cohérence avec le mouvement réformé historique, ses partisans font référence aux chapitres 1 à 3 du 1er livre de l'Institution de la religion chrétienne de Calvin. Il comporte plusieurs principes philosophiques spécifiques :

La souveraineté universelle de Dieu

Le concept clĂ© du calvinisme est, selon Kuyper, la souverainetĂ© de Dieu sur le cosmos tout entier dans toutes ses sphĂšres, et ne saurait se limiter Ă  la sphĂšre de la piĂ©tĂ© individuelle. Cette souverainetĂ© divine se reflĂšte dans une triple souverainetĂ© humaine : celle de l'État, celle de la sociĂ©tĂ© et celle de l'Église. C’est cette idĂ©e qui fonde le nĂ©o-calvinisme, tant pour ses partisans que pour ses adversaires. Elle ne figure pas dans le calvinisme classique originel bien que Kuyper ait affirmĂ© que beaucoup de ses idĂ©es Ă©taient prĂ©sentes en germe dans les Ă©crits de Calvin. Les graines sont lĂ  dans la pensĂ©e de Calvin, disait-il, mais il faut les Ă©laborer davantage et les appliquer[2]. Cette idĂ©e de la souverainetĂ© universelle de Dieu dĂ©bouche naturellement sur une conception « idĂ©ologique » ou « thĂ©ologique » chrĂ©tienne qui s’étend Ă  tous les domaines de la vie et de la pensĂ©e humaine. Les nĂ©o-calvinistes rejettent donc l’idĂ©e qu’il puisse y avoir une pensĂ©e thĂ©orique « neutre » sur le plan religieux[3] - [4].

AntithĂšse et grĂące commune

Une des forces des idĂ©es de Kuyper est de combiner deux principes en apparence contradictoires, Ă  savoir ceux de l'antithĂšse et la grĂące commune. L’antithĂšse est celle qui oppose fondamentalement l'Ă©glise et le monde. Les rachetĂ©s vivent sur le principe de l’amour de Dieu, et le reste de l’humanitĂ© vit sur le principe opposĂ©, Ă  savoir l’inimitiĂ© ou l’hostilitĂ© contre Dieu. Une telle opposition pourrait empĂȘcher toute coopĂ©ration entre les deux camps, n’eĂ»t Ă©tĂ© ce que Kuyper appelle la grĂące commune, une doctrine lĂ  encore prĂ©sente dans Calvin mais que Kuyper transforme profondĂ©ment. L'idĂ©e est que, outre la grĂące spĂ©ciale ou grĂące salvatrice, qui est accordĂ©e seulement aux Ă©lus de Dieu, il existe aussi une grĂące accordĂ©e par Dieu Ă  tous les hommes qui rĂ©gĂ©nĂšre leur cƓur, limite les effets destructeurs du pĂ©chĂ© au sein de l'humanitĂ© et permet aux hommes, mĂȘme non Ă©lus, de dĂ©velopper les forces latentes de la crĂ©ation et d'apporter ainsi une contribution positive Ă  la exĂ©cution du mandat culturel donnĂ© Ă  l'homme avant la chute. Parce que tous les hommes partagent cette grĂące commune en raison de l'image de Dieu imprimĂ©e en eux, les chrĂ©tiens peuvent et doivent travailler ensemble avec les incroyants Ă  l'amĂ©lioration des conditions de vie, Ă  la lutte contre la pauvretĂ© et Ă  la promotion de la justice sociale pour tous. En outre, Kuyper a soutenu, la grĂące commune nous permet de reconnaĂźtre et d'apprĂ©cier tout ce qui est bon et beau dans le monde et nous permet de profiter des dons de Dieu avec reconnaissance. Par consĂ©quent, les chrĂ©tiens devraient ĂȘtre activement impliquĂ©s dans les arts et les sciences, et donc dans le dĂ©veloppement de la culture. Kuyper a ainsi mis au dĂ©fi la communautĂ© rĂ©formĂ©e de «se purger de leurs dualismes piĂ©tistes, leur sĂ©paration du dimanche et de la semaine de travail, du spirituel et les conditions physiques en thĂ©ologie, de la nature de la grĂące ». Cette double doctrine de l’antithĂšse et de la grĂące commune est le pivot de l’Ɠuvre et de la pensĂ©e de Kuyper. Elle permet de rassurer ceux qui veulent prĂ©server la diffĂ©rence entre l'Église et le monde, et dans le mĂȘme temps de satisfaire les intellectuels rĂ©formĂ©s qui apprĂ©cient certains aspects de la culture, de concilier la doctrine de la domination totale du pĂ©chĂ© aprĂšs la chute et la prĂ©sence du bien parmi les non-rĂ©gĂ©nĂ©rĂ©s, de conserver bien en place la doctrine de la souverainetĂ© universelle de Dieu puisque le Bien qui se produit dans le monde est le fruit de la GrĂące de Dieu et non d’un effort humain. Mieux encore, elle accordait aux institutions (gouvernements, Ă©glises, justice, arts et sciences) un rĂŽle dans la grĂące divine, celui de moyens par lesquels Dieu limite les effets du pĂ©chĂ© dans le monde et permet Ă  l’Homme de dĂ©velopper la crĂ©ation selon le plan de Dieu[2]. La Loi, pour les nĂ©o-calvinistes, est donc davantage que les dix commandements ou mĂȘme que l'obĂ©issance Ă  la volontĂ© de Dieu; elle est l'ordre divin de la CrĂ©ation Ă©tabli par Dieu et comporte toute une palette de normes : logique, historique, linguistique, sociale, Ă©conomique, esthĂ©tique, juridique et religieuse.

Le mandat culturel

Pour Kuyper, l’humanitĂ© actuelle devait poursuivre les objectifs fixĂ©s par Dieu Ă  Adam avant la chute et seuls les chrĂ©tiens, rĂ©gĂ©nĂ©rĂ©s par l’Esprit-saint, pouvaient accomplir cette mission de maniĂšre satisfaisante. Ces objectifs sont ceux Ă©noncĂ©s au livre de la GenĂšse, chapitre 1, verset 28 : « Dieu les bĂ©nit ; Dieu leur dit : Soyez fĂ©conds, multipliez-vous, remplissez la terre et soumettez-la. Dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel et sur tous les animaux qui fourmillent sur la terre. » Selon Kuyper, ce verset contient l’objectif fixĂ© par Dieu Ă  l’Homme, qui va bien au-delĂ  de sauver les pĂ©cheurs, car il s’agit du salut du cosmos entier ; le salut des pĂ©cheurs, notre salut, en est un des moyens. La prĂ©destination concerne l’ensemble de la crĂ©ation Ă  laquelle l’Ɠuvre de Dieu est destinĂ©e, par la grĂące commune. La tĂąche du chrĂ©tien est donc Ă©norme : remplir le « mandat culturel » fixĂ© par Dieu et aider Ă  amener la crĂ©ation Ă  son plein potentiel. C’est une prĂ©paration indispensable Ă  la parousie, l’avĂšnement du Royaume de Dieu, le retour du Christ[2].

L'Église comme institution et comme organisme

Kuyper introduit une distinction entre l'Ă©glise-institution et l'Ă©glise-organisme. En tant qu’institution, l'Église s’est vu confier trois fonctions (prophĂ©tique, sacerdotale et royale) et elle est appelĂ©e Ă  prĂȘcher et Ă  administrer les sacrements et la discipline. En tant qu’organisme ou corps des croyants, son rĂŽle est d'ĂȘtre impliquĂ©e dans des activitĂ©s sociales et ainsi de rĂ©aliser le mandat culturel. Cette distinction au dĂ©part presque banale a donnĂ© lieu Ă  une profonde diffĂ©rence de vision entre nĂ©o-calvinisme et calvinisme classique. En effet, Kuyper semblait indiquer que la vraie Ă©glise n’est pas l'Ă©glise-institution, mais l'Ă©glise-organisme. Ceci est la façon dont il l'a dit: «L'Église en tant qu’institution n’est pas toute l'Ă©glise, ni la vraie Ă©glise ou l’essentiel, pas l'Ă©glise elle-mĂȘme, mais une institution Ă©tablie par l'Église et pour l'Église afin que la Parole puisse ĂȘtre efficace en son sein. " En d'autres termes, l'Ă©glise-institution existe pour servir l'Église-organisme, pour Ă©quiper les saints pour leur tĂąche dans le monde, Ă  savoir l'engagement social, et le rachat du monde pour le Christ, obĂ©issant au mandat culturel. Il y a lĂ  une rupture radicale avec le calvinisme et thĂ©ologie rĂ©formĂ©e traditionnel. Jusqu'alors, les rĂ©formĂ©s considĂ©raient l'Ă©glise comme une institution salvatrice, l’atelier de l'Esprit Saint, oĂč les pĂ©cheurs sont sauvĂ©s et nourris croyants dans la foi ainsi qu'Ă©quipĂ©s pour vivre dans ce monde en tant que chrĂ©tiens. Dans le schĂ©ma de Kuyper, les Ă©lus entrent dans ce monde dĂ©jĂ  rĂ©gĂ©nĂ©rĂ©s et peuvent ĂȘtre prĂ©sumĂ©s se trouver dans un Ă©tat de grĂące dĂšs la naissance. (Du fait de cette prĂ©somption, les bĂ©bĂ©s doivent ĂȘtre baptisĂ©s.) Par consĂ©quent, la tĂąche principale de l'Ă©glise est de nourrir les rĂ©gĂ©nĂ©rĂ©s et les prĂ©parer Ă  la vie dans le monde. Avant de Kuyper, l’église rĂ©formĂ©e, sans nier que l'Ă©glise ait une tĂąche dans la sociĂ©tĂ©, mettait l'accent sur le salut des pĂ©cheurs, et la prĂ©dication portait sur les grands thĂšmes bibliques de la repentance : la foi, la nouvelle naissance, la justification, la sanctification, etc. Kuyper change cette orientation ; c’est ce que les chrĂ©tiens doivent faire pour racheter la sociĂ©tĂ© et la culture qui est devenu la chose importante[2].

Le rejet du dualisme

Pour Kuyper, les dualismes, par exemple le dualisme entre la nature et la grĂące qui a dominĂ© l’approche scolastique, sont de fausses dichotomies, de fausses oppositions et de faux dilemmes. La vision nĂ©o-calviniste est au contraire que la Nature a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e par Dieu ainsi que tout l’ordre cosmique et ne contient rien de « surnaturel » de mĂȘme que la grĂące est le moyen choisi par Dieu pour rĂ©gĂ©nĂ©rer l’ordre du cosmos et ne contient rien de « non-crĂ©ationnel »[4].

Impact

L'impact du nĂ©o-calvinisme sur l’Église rĂ©formĂ©e et la sociĂ©tĂ© aux Pays-Bas a Ă©tĂ© trĂšs important. De ce mouvement sont issues les Églises rĂ©formĂ©es des Pays-Bas et leurs diverses scissions. Il a Ă©tĂ© le principal promoteur de la "compartimentation" ou "pilarisation" (verzuiling) de la sociĂ©tĂ© nĂ©erlandaise Ă  partir de 1900 (c'est-Ă -dire sa division de la sociĂ©tĂ© en groupes idĂ©ologiquement orientĂ©s)[5].

À l'Ă©chelle internationale, le nĂ©ocalvinisme reprĂ©sente un des grands renouveaux de la pensĂ©e chrĂ©tienne sur Dieu et sur le monde. L'idĂ©ologie du mouvement a longtemps Ă©tĂ© un produit d'exportation nĂ©erlandais. Il a particuliĂšrement pris racine en AmĂ©rique du Nord et en Afrique du Sud, oĂč de nombreux immigrants nĂ©erlandais sont installĂ©s[5].

Évolution

Le nĂ©o-calvinisme bifurque vers des mouvements thĂ©ologiquement plus conservateurs aux États-Unis. Le premier d'entre eux Ă  devenir important se dĂ©veloppe Ă  travers les Ă©crits de Francis Schaeffer (en) (1912-1984), qui rĂ©unit autour de lui un groupe d'universitaires, et qui diffuse leurs idĂ©es par Ă©crit et grĂące Ă  l'Abri (1955), un centre d'Ă©tudes calviniste d’abord lancĂ© en Suisse avant d’essaimer dans plusieurs pays[6]. Ce mouvement a gĂ©nĂ©rĂ© une conscience sociale renouvelĂ©e au sein des Ă©vangĂ©liques.

Critique

Conservatisme politique

Les calvinistes plus modernes ont décrit le néocalvinisme comme une révision du calvinisme, mais une révision plus conservatrice par rapport au christianisme moderne ou à la néo-orthodoxie.

Critique venue de l’orthodoxie calviniste

Si la « grĂące commune » est la cheville ouvriĂšre de la pensĂ©e de Kuyper, c’est Ă©galement son talon d'Achille. Alors que de nombreux protestants rĂ©formĂ©es avaient adhĂ©rĂ© aux idĂ©es de Kuyper avec enthousiasme, il y en eut aussi rapidement beaucoup qui exprimĂšrent un fort dĂ©saccord thĂ©ologique. Des thĂ©ologiens rerĂ©formĂ©s (‘’gereformeerd’’) comme Johannes Lindeboom (nl) et Foppe Ten Hoor expliquĂšrent que certains des points majeurs de la doctrine de Kuyper Ă©taient contraires Ă  l'Écriture et aux confessions de foi rĂ©formĂ©es. Ils Ă©taient en particulier prĂ©occupĂ©s par trois questions : la doctrine de Kuyper sur l'Ă©glise, son point de vue sur la tĂąche principale de l'Ă©glise, et sa vision optimiste de la culture et du potentiel pour la racheter.

Intellectualisme et sécularisme

Pour qualifier le nĂ©o-calvinisme, le professeur Willem Jan Aalders (nl) parlait d’un “grand dĂ©raillement” (De Grote Ontsporing). Pour lui, Kuyper avait insistĂ© de maniĂšre disproportionnĂ©e sur la culture et l’engagement social du chrĂ©tien, provoquant ce qu’il appelait l’externalisation des doctrines de la grĂące, particuliĂšrement celles de la justification et de la rĂ©gĂ©nĂ©ration. Dans les milieux nĂ©o-calvinistes, la justification n’est plus mise en avant et expĂ©rimentĂ©e comme elle avait pu l’ĂȘtre par Luther, Calvin et tous ceux qui vivent de la parole de Dieu plutĂŽt que de philosophies humaines, fussent-elles Ă  tonalitĂ© religieuse. L’esprit spĂ©culatif, abstrait, philosophique y a Ă©liminĂ© l’influence spirituelle intĂ©rieure de la parole de Dieu. Un concept de rĂ©gĂ©neration abstrait a remplacĂ© la justification par l’esprit de Dieu[2]. L’enthousiasme de Kuyper pour la souverainetĂ© totale du Christ aura ainsi conduit Ă  l’accĂ©lĂ©ration du processus de sĂ©cularisation des valeurs spirituelles. Au travers de son exposition croissante au monde et Ă  l’esprit du monde, la foi rĂ©formĂ©e se trouverait donc de plus en plus “externalisĂ©e” et dĂ©-spiritualisĂ©e. Parmi les amis de Kuyper mĂȘme, certains s’en Ă©murent. Ainsi le pasteur J.C. Aalders adressait en 1916 cet avertissement Ă  ses collĂšgues pasteurs peu avant de quitter les Ă©glises rerĂ©formĂ©es : « Nos paroissiens rĂ©formĂ©s, progressivement entrĂ©s en contact avec le monde de la culture, sont en grand danger d'ĂȘtre influencĂ© par l'humanisme. Dans la mesure oĂč le mysticisme et l'anabaptisme ont Ă©tĂ© surmontĂ©s, le peuple de Dieu a reconnu sa vocation terrestre. Mais maintenant, nous sommes confrontĂ©s au risque de contamination par l'esprit du siĂšcle. La doctrine de la grĂące commune, confessĂ©e et mise en pratique par le peuple de Dieu, ouvre avec le monde dans le mĂȘme temps le danger de la conformitĂ© au monde. Nous n’avons pas Ă©chappĂ© Ă  un certain dĂ©sĂ©quilibre dans notre nourriture spirituelle. Une attention insuffisante est accordĂ©e aux besoins du cƓur et de l'Ăąme individuelle. L’obĂ©issance extĂ©rieure ne suffit pas pour obtenir le salut.”

Le propre successeur de Kuyper Ă  l’UniversitĂ© libre d'Amsterdam, Herman Bavinck (1854-1921), a lui-mĂȘme nuancĂ© son soutien Ă  la doctrine nĂ©o-calviniste, par exemple dans son introduction Ă  la traduction en nĂ©erlandais des sermons des pasteurs Ă©cossais Ralph et Ebenezer Erskine (en) : "Nous trouvons ici un Ă©lĂ©ment important qui fait beaucoup dĂ©faut parmi nous. Nous manquons de connaissance spirituelle de l’ñme. Il semble que nous ne sachions plus ce que sont le pĂ©chĂ© et la grĂące, la culpabilitĂ© et le pardon, la rĂ©gĂ©nĂ©ration et la conversion. Nous connaissons ces choses en thĂ©orie mais nous ne les connaissons plus dans l’affreuse rĂ©alitĂ© de la vie." Il semble donc que Bavinck ait Ă©tĂ© quelque peu dĂ©sillusionnĂ© Ă  ce moment de sa vie par rapport aux effets sans aucun doute involontaires du mouvement nĂ©ocalviniste en termes de perte de profondeur et de spiritualitĂ©[2].

Personnalités associées au néo-calvinisme

  • Guillaume Groen van Prinsterer (1801-1876), homme politique nĂ©erlandais, dĂ©putĂ© Ă  la chambre basse, leader du Parti anti-rĂ©volutionnaire (ARP) fondĂ© par Abraham Kuyper.
  • Abraham Kuyper (1837-1920), pasteur, fondateur du mouvement et premier ministre des Pays-Bas de 1901 Ă  1905.
  • Stephanus Jacobus du Toit (1847 -1911) Ă©crivain et historien sud-africain, auteur d’une histoire du peuple afrikaner aux accents mystiques.
  • Herman Bavinck (1854-1921), thĂ©ologien, successeur de Abraham Kuyper Ă  la tĂȘte de l’UniversitĂ© libre d'Amsterdam
  • Auguste Lecerf (1872-1943), pasteur et thĂ©ologien français.
  • D. H. Th. Vollenhoven (en) (1892–1978), philosophe nĂ©erlandais : Reformational philosophy (en).
  • Herman Dooyeweerd (en) (1894-1977), philosophe nĂ©erlandais,
  • Albert M. Wolters (1894-1977), (1942-
), professeur et philosophe.
  • Francis Schaeffer (en) (1912-1984), thĂ©ologien rĂ©formĂ© amĂ©ricain, fondateur de la communautĂ© de l'Abri[6]
  • Pierre Courthial (1914-2009), pasteur, animateur du courant Ă©vangĂ©lique rĂ©formĂ©e en France Ă  partir de la facultĂ© de thĂ©ologie d'Aix-en-Provence.
  • Chuck Colson (1931-2012), ancien conseiller du prĂ©sident Nixon et born again.
  • Alvin Plantinga (1932-), philosophe amĂ©ricain
  • George Marsden (1939-), historien amĂ©ricain
  • James Bratt (en) (1949-)

Institutions et organisations néo-calvinistes

Universités

Think tanks

Notes

  1. "No single piece of our mental world is to be sealed off from the rest and there is not a square inch in the whole domain of human existence over which Christ, who is sovereign over all, does not cry: ‘Mine!’", ConfĂ©rence inaugurale 1880, Éditeur UniversitĂ© libre d'Amsterdam.
  2. Blogue de Cornelis (Neil) Pronk, pasteur et dĂ©tenteur d’une maĂźtrise en histoire de la thĂ©ologie de Calvin College, Grand Rapids, Michigan
  3. Paul A. Marshall et al, Stained Glass: Worldviews and Social Science, Ă©diteur University Press of America, Toronto, 1989.
  4. Blog de Steve Bishop
  5. Site dĂ©diĂ© Ă  l’étude du nĂ©ocalvinisme (en nĂ©erlandais)
  6. Site de "L'Abri" (en anglais)

Bibliographie

  • Andrew Basden, The Dooyeweerd Pages, http://dooy.info/index.html
  • James Bratt, Dutch Calvinism in Modern America : A History of a Conservative Subculture, Wm. B. Eerdmans Publishing Company, , 368 p. (ISBN 978-0-8028-0009-1, lire en ligne)
  • James Bratt, The Dutch Schools, in ‘’ Reformed Theology in America : A History of Its Modern Development‘’, Grand Rapids, Michigan (USA), Baker Books, puis Wm, , 336 p. (ISBN 978-0-8028-0096-1, lire en ligne)
  • Chuck Colson et Nancy Pearcey, How Now Shall We Live?, Wheaton, Illinois, Tyndale House Publishers Inc, , 656 p. (ISBN 978-0-8423-5588-9)
  • William D. Dennison, « Neo-Calvinism and the Roots for Transformation: An Introductory Essay », Journal of the Evangelical Theological Society, vol. 42, no 2,‎ , p. 271-291 (lire en ligne [PDF])
  • James E McGoldrick, Abraham Kuyper : God’s Renaissance Man, Welwyn, UK, Evangelical Press, , 320 p. (ISBN 978-0-85234-446-0)
  • Richard J Mouw, « Dutch Calvinist philosophical influences in North America », Calvin Theological Journal, vol. 24, no 1,‎ , p. 93–120.
  • Gordon J Spykman, Reformational Theology : A New Paradigm for Doing Dogmatics, Grand Rapids, Michigan, Wm. B. Eerdmans Publishing Company, , 598 p. (ISBN 978-0-8028-0525-6, lire en ligne)
  • Albert M Wolters, Creation Regained : Biblical Basics for a Reformational Worldview, Grand Rapids, Michigan, Wm. B. Eerdmans Publishing Company, , 143 p. (ISBN 0-8028-2969-4, lire en ligne)

Articles connexes

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