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Mutuelle de santé en France

Sociétés de personnes à but non lucratif organisant la solidarité entre leurs membres

Les mutuelles sont des sociétés de personnes à but non lucratif organisant la solidarité entre leurs membres, et dont les fonds proviennent principalement des cotisations des membres[1]. Elles ont vocation à être sans objet de bénéfice et ont un rôle avant tout social depuis des décennies. À ce titre, elles font partie de l'économie sociale et solidaire.

L'accord national interprofessionnel du pour un nouveau modèle économique et social au service de la compétitivité des entreprises et de la sécurisation de l'emploi et des parcours professionnels des salariés prévoit la généralisation du droit à la complémentaire santé avant le (article 1). Ce droit a été intégré dans la loi de sécurisation de l'emploi du [2].

Fonctionnement

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Le fonctionnement des mutuelles est régi par le code de la mutualité.

Les mutuelles en France agissent en complément de la sécurité sociale obligatoire.

Elles proposent notamment :

  • des complĂ©mentaires santé ;
  • de la prĂ©voyance (capital et rentes dĂ©cès, indemnitĂ©s journalières maladie et accident, capital et rentes invaliditĂ©, garanties emprunteurs…) ;
  • des supplĂ©mentaires retraite ;
  • gèrent des rĂ©alisations sanitaires et sociales.

L'article L111-1, alinéa 1 du code de la mutualité[3] définit les mutuelles comme : « des personnes morales de droit privé à but non lucratif. Elles sont soumises aux dispositions du présent code à dater de leur immatriculation au registre national des mutuelles. Elles mènent notamment au moyen de cotisations versées par leurs membres, et dans l’intérêt de ces derniers et de leurs ayant droit, une action de prévoyance, de solidarité et d’entraide, dans les conditions prévues par leurs statuts afin de contribuer au développement culturel, moral, intellectuel et physique de leurs membres et à l’amélioration de leurs conditions de vie. »

Le code de la mutualité a fait l'objet d'une réforme en 2017, avec l'ordonnance n° 2017-734 du portant modification des dispositions relatives aux organismes mutualistes[4].

Distinction entre mutualisme et assurance

Les compagnies d'assurances dépendent du Code des assurances[5] et les mutuelles santé sont régies par le code de la mutualité.

Il y a deux sortes de sociétés d'assurances :

  • les compagnies d'assurances par actions avec un objectif de bĂ©nĂ©fice et dont les membres des structures de gouvernance sont Ă©lus par l'assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des actionnaires ;
  • les sociĂ©tĂ©s d'assurance mutuelles, Ă  but non lucratif, sans capital social, dont les membres des structures de gouvernance sont Ă©lus par les sociĂ©taires.

Les mutuelles santé se distinguent d'une compagnie d'assurance par actions sur plusieurs points :

  • le fonctionnement interne est Ă©galitaire, il n'est pas liĂ© Ă  l'apport de capital : chaque adhĂ©rent possède une voix dans les dĂ©libĂ©rations (caractĂ©ristique de la sociĂ©tĂ© de personnes, Ă  l'encontre de la sociĂ©tĂ© en participation de capital) ;
  • les fonds propres varient selon les cotisations ;
  • le but non lucratif : tout excĂ©dent est rĂ©parti au sein des mutuelles entre les membres ou mis en rĂ©serves ;
  • les cotisations sont indĂ©pendantes du risque individuel de l'adhĂ©rent : il n'existe pas de sĂ©lection selon l'Ă©tat de santĂ© de l'adhĂ©rent (le questionnaire mĂ©dical est interdit). Cependant, le risque est parfois partiellement maĂ®trisĂ© par l'augmentation des cotisations selon l'âge de l'adhĂ©rent, et par la catĂ©gorisation pour les mutuelles : mutuelles d'enseignants, de cadres, d'Ă©tudiants, etc.
  • Il n'est gĂ©nĂ©ralement pas possible de rĂ©silier un contrat santĂ© d'une mutuelle consĂ©cutivement Ă  une hausse de prix, car les hausses sont votĂ©es par l'AssemblĂ©e GĂ©nĂ©rale et donc sont considĂ©rĂ©es comme acceptĂ©es de fait par l'adhĂ©rent.

Distinction entre mutuelles santé et mutuelles d'assurance

Contrairement aux mutuelles santé (MGEN, Mutualia, Mutuelle Générale, Unéo, Harmonie Mutuelle, MNT, etc.), les mutuelles d'assurance (MAIF, MACIF, Matmut, MAAF, MMA, SMACL, Thélem assurances, etc.) ne proposaient à l'origine que des contrats d'assurance automobile ou habitation. Elles se sont progressivement diversifiées, notamment dans la santé et dans des produits d'épargne et de prévoyance. Elles partagent avec les mutuelles santé les règles de fonctionnement démocratique et la non-lucrativité, mais elles s'en distinguent par leur régime réglementé par le code des assurances. Certaines mutuelles d'assurance ont créé des filiales comme « Maaf Santé » ou « Macif Mutualité » et sont réglementées par le code de la mutualité. Il faut également ne pas les confondre avec des compagnies d'assurance proposant des offres de santé avec un but lucratif (AXA, Swiss Life, etc.).

Il faut ajouter à cet univers les courtiers en protection social qui sont des acteurs privés indépendants des assureurs et des mutuelles, et qui ont pour fonction de chercher l'offre la plus adéquate au besoin du client. Le courtier est généralement commissionné par l'assureur, mais peut aussi demander des honoraires au client.

Le client bénéficie ainsi de plusieurs offres et d'un interlocuteur supplémentaire dans la mise en place, le suivi et la gestion de ses contrats.

Distinction entre mutuelles et sécurité sociale

  • L'adhĂ©sion au système français de sĂ©curitĂ© sociale est Ă  la fois un droit et une obligation. En revanche, depuis la loi du , tout salariĂ© français doit se voir proposer une complĂ©mentaire santĂ© par son employeur[6]. Autrefois facultative, la mutuelle santĂ© devient obligatoire en France au . Peu importe la taille, le domaine d’activitĂ©, le chiffre d'affaires et le nombre de salariĂ©s de l’entreprise, tout employeur est obligĂ© de mettre en place la mutuelle entreprise depuis 2016[7]. L'employeur est tenu de prendre en charge au moins 50 % des cotisations mensuelles, la mutuelle entreprise coĂ»te moins cher aux salariĂ©s que la mutuelle santĂ© Ă  titre individuel. La loi de la sĂ©curisation de l’emploi du , rĂ©sultant de l’Accord National Interprofessionnel, prĂ©voit un socle minimum de garanties Ă  offrir Ă  l’ensemble des salariĂ©s. Les remboursements sont effectuĂ©s sur toute consultation, prestation ou acte mĂ©dical remboursable par l’Assurance maladie. Le panier de soins minimum comprend l’intĂ©gralitĂ© du forfait hospitalier et du ticket modĂ©rateur, 125 % de la base de remboursement sur les soins dentaires (prothèses dentaires et orthodontie) et les frais optiques sont remboursĂ©s en fonction de certains planchers et plafonds. Dans certains cas, les salariĂ©s peuvent renoncer Ă  l'adhĂ©sion gĂ©nĂ©ralisĂ©e de la mutuelle entreprise : les salariĂ©s en CDD (justifiant d’une assurance maladie complĂ©mentaire, sauf pour un CDD de moins de 12 mois), les salariĂ©s, dont la cotisation Ă  la mutuelle entreprise dĂ©passerait 10 % du revenu brut et les bĂ©nĂ©ficiaires de la CMU-C3 et de l’ACS4. La gĂ©nĂ©ralisation de la mutuelle entreprise permet Ă  tous les salariĂ©s français d’être assurĂ©s par une mutuelle santĂ©, garantissant des remboursements minimaux sur les frais de santĂ© principaux. Les chefs d’entreprise bĂ©nĂ©ficient d'avantages fiscaux s’ils respectent certains critères dĂ©terminĂ©s.
  • La cotisation Ă  la sĂ©curitĂ© sociale dĂ©pend des revenus, la cotisation auprès des mutuelles santĂ© dĂ©pend de l'âge de chaque adhĂ©rent si contrat individuel et de l'âge moyen du collège des assurĂ©s si contrat collectif et des prestations mĂ©dicales choisies (Avec quelques exceptions, surtout au sein des mutuelles de la fonction publique ou subsistent encore quelques mutuelles dont les cotisations dĂ©pendent des revenus).
  • La gestion de la sĂ©curitĂ© sociale est le fait d'un Conseil d'Administration oĂą siègent l'État, le patronat et les syndicats, la gestion des mutuelles est le fait d'une AssemblĂ©e GĂ©nĂ©rale et d'un Conseil d'Administration Ă©lus par l'ensemble des adhĂ©rents.
  • Dans certains cas, les mutuelles deviennent obligatoires notamment dans certaines entreprises publiques et privĂ©es. Les Ă©tudiants ont Ă©galement l'obligation d'avoir une assurance santĂ©.

Représentation

En France, la quasi-totalité des mutuelles sont adhérentes à la Fédération nationale de la mutualité française (FNMF), présidée depuis le 23 juin 2016 par Thierry Beaudet.

Le , la Fédération nationale indépendante des mutuelles (FNIM) s'est constituée. Elle regroupe une trentaine de mutuelles et est présidée par Philippe Mixe[8].

Depuis 2009, la Fédération Diversité Proximité mutualiste (FDPM) présidée par Jean-Louis SPAN[9], autre dénomination de l’Association Diversité Proximité Mutualiste (ADPM) créée en 2006, est la deuxième force mutualiste de France représentant les petites et moyennes mutuelles (PMM) de santé.

RĂ©alisations sociales

Les mutuelles peuvent aussi gérer des réalisations sanitaires et sociales. Elles sont alors dites de livre III, du nom du livre du Code la Mutualité régissant leur fonctionnement. Les mutuelles de la Mutualité Française gèrent un réseau sanitaire et social à but non lucratif avec 2 800 services de soins et d’accompagnement[10].

Les mutuelles communales

De plus en plus de communes[11],[12],[13],[14]s’engagent pour implanter un modèle de complémentaire santé accessible, moins chère[15], à tous, surtout pour les plus éloignés de l'accès aux soins et aux catégories de personnes excluent des contrats collectifs. La mutuelle de commune est un contrat collectif à adhésion facultative ouvert aux habitants d’une commune déterminée, les garanties proposées doivent répondre au cahier des charges fixé par la commune[16].

ContrĂ´le

L'organisme de contrôle des mutuelles, des assurances et des institutions de prévoyance est l'ACPR (Autorité de contrôle prudentiel et de résolution).

Notes et références

  1. « Une mutuelle, c'est quoi ? », sur www.economie.gouv.fr (consulté le )
  2. LOI n° 2013-504 du 14 juin 2013 relative à la sécurisation de l'emploi, (lire en ligne) .
  3. Code de la mutualité - Article L111-1 (lire en ligne)
  4. « Ordonnance n° 2017-734 du 4 mai 2017 portant modification des dispositions relatives aux organismes mutualistes | Legifrance », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le )
  5. « Code des assurances - Légifrance », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le )
  6. Loi no 2013-504 du 14 juin 2013 relative à la sécurisation de l'emploi (1)
  7. « La mutuelle collective : tout comprendre » (consulté le )
  8. « FNIM, les mutuelles indépendantes », sur www.fnim.fr (consulté le )
  9. « FDPM - Fédération Diversité Proximité Mutualiste - Une fédé pour les PMM », sur fdpm.fr (consulté le )
  10. « C'est quoi une mutuelle : les métiers des mutuelles », sur La Mutualité Française (consulté le )
  11. « Carolles. Mutuale est la nouvelle mutuelle communale de Carolles », sur lamanchelibre.fr (consulté le )
  12. « Ouest France », sur Ouest-france.fr (consulté le )
  13. lessor38.fr, « Mutuelles communales, un modèle vertueux ? », sur L'Essor Isère (consulté le )
  14. « Val-d'Oise. Cergy. La mutuelle communale arrive », sur actu.fr (consulté le )
  15. Anne-Sophie Groué, « La Ville de Dieppe propose une mutuelle locale 20 à 30 % moins chère à tous ses habitants », sur Paris-Normandie, (consulté le )
  16. lassurenmouv, « Les mutuelles de village | L'assurance en mouvement » (consulté le )

Articles connexes