Accueil🇫🇷Chercher

Musée Vesunna

Le musée Vesunna est un musée d'archéologie de Périgueux, situé dans le département français de la Dordogne. Les vestiges gallo-romains par-dessus lesquels il a été construit font l'objet d'une protection au titre des monuments historiques.

Musée Vesunna
Vestiges gallo-romains de l'ancienne capitale romaine Vesunna, située à l'emplacement même du musée.
Informations générales
Type
Ouverture
Visiteurs par an
38 765 ()
Site web
Bâtiment
Protection
Logo monument historique ClassĂ© MH (1963, vestiges)
Localisation
Pays
Commune
Adresse
20, rue du 26e RĂ©giment d'Infanterie
Coordonnées
45° 10′ 48″ N, 0° 42′ 46″ E
Localisation sur la carte de France
voir sur la carte de France
Localisation sur la carte de Nouvelle-Aquitaine
voir sur la carte de Nouvelle-Aquitaine
Localisation sur la carte de PĂ©rigueux
voir sur la carte de PĂ©rigueux

Historique

Les fouilles de la domus des Bouquets

En 1959, à quelques mètres de la Tour de Vésone sont découverts les vestiges d’une domus (riche demeure urbaine)[1]. Dans le cadre d’un projet de construction d’HLM sur les pépinières municipales, les archéologues réalisent des sondages qui mettent au jour des murs gallo-romains ornés d’enduits peints, conservés sur une hauteur d’un mètre de haut. S’ensuit une série de campagnes de fouilles :

  • De 1960 Ă  1968, sous la direction de Claude Barrière, assistĂ© de Max Sarradet : le plan d’une domus est mis au jour. Les archĂ©ologues distinguent deux Ă©tapes dans l’occupation du site : la domus est bâtie au Ier siècle apr. J.-C., puis remblayĂ©e sur un mètre au milieu du IIe siècle. Elle dispose d’une cuisine, d’un triclinium (salle Ă  manger), d’un balnĂ©aire (thermes privĂ©s) et s’organise autour d’un jardin avec bassin. Les vestiges sont classĂ©s au titre des monuments historiques le [2].
  • De 1973 Ă  1977, sous la direction d’Anne et Jean-Luc Tobie et Marc Gauthier : les fouilles se focalisent sur le nord et le sud du site. Elles mettent au jour un pĂ©ristyle Ă  bassin au nord ainsi qu’une grande salle de rĂ©ception au sud. Plusieurs puits sont fouillĂ©s et l’on dĂ©couvre une pompe en bois dans le puits est.
  • De 1992 Ă  1995, sous la direction de Claudine Girardy Caillat : des sondages sont effectuĂ©s afin de prĂ©parer la construction du musĂ©e. Les fouilles s’organisent autour du chĂŞne vert et sur la zone prĂ©vue pour la construction du mur Ă©pais.
  • De 1999 Ă  2000, sous la direction de Luc Wozny : les archĂ©ologues fouillent la rue au nord (decumanus maximus) et mettent au jour l’entrĂ©e de la domus.

Lors de la découverte, le site fut nommé « villa des Bouquets » du nom de la rue qui le longeait. On l’appelle aujourd’hui « domus de Vésone ».

La création du musée

Très vite apparut la nécessité d’assurer une bonne conservation du site. L’idée de construction d’un musée est ancienne. Des premiers projets avaient été étudiés avant même la fin des fouilles. La décision est finalement prise en 1992 par le conseil municipal de Périgueux, sous l'impulsion de Xavier Darcos, maire-adjoint à la culture et spécialiste du monde romain. Un concours d’architecte sur esquisses a lieu en 1993. C’est le projet de Jean Nouvel, architecte natif de Fumel et lauréat du prix Pritzker en 2008, qui a été retenu. La principale contrainte qui pèse sur le projet de Jean Nouvel est l’impact du futur musée sur un site qui est classé au titre des monuments historiques depuis 1963. Afin d’y répondre, tout en assurant une lisibilité maximale aux futurs visiteurs, Jean Nouvel réalise un projet dont les deux principes sont : protéger et révéler le site.

  • ProtĂ©ger le site face aux alĂ©as climatiques : pour cela est construit un toit soutenu par 14 piliers de 9 mètres de haut. L’impact au sol de ces piliers est minimal. Ils reposent sur des micro-pieux enfoncĂ©s profondĂ©ment dans le sol, supportant des plots d’un mètre de cĂ´tĂ©, supports des piliers. Ă€ l’ouest, un mur en bĂ©ton long de 90 mètres sert de contrefort Ă  ce « toit parapluie ».
  • RĂ©vĂ©ler et donc Ă©clairer le regard du visiteur confrontĂ© aux ruines : Ă  partir d’un patio amĂ©nagĂ© autour d’un chĂŞne vert plusieurs fois centenaire, le visiteur est amenĂ© Ă  remonter dans le temps. Le bâtiment dit « mur Ă©pais » Ă  l’ouest et une barrière vĂ©gĂ©tale au sud Ă©vitent que le regard soit dĂ©tournĂ© par le bâti moderne et permettent au visiteur de s’immerger dans l’histoire des habitants de la citĂ© antique. La visite dĂ©bute Ă  l’étage oĂą la maquette de la ville antique, Vesunna, rend compte du plan urbain au IIe siècle de notre ère. Elle se poursuit sur deux mezzanines oĂą l’œuvre de l’architecte met en lumière la domus. La musĂ©ographie dĂ©veloppe le thème de la ville et de la vie publique. Le parcours se poursuit sur le site archĂ©ologique, Ă  l’aide d’un platelage en bois posĂ© sur une ossature mĂ©tallique. En suivant les vitrines, le visiteur dĂ©couvre les objets du quotidien des gallo-romains. Au-delĂ  des parois vitrĂ©es du musĂ©e, composĂ©es de modules suspendus, on identifie les restes du rempart du IVe siècle et la tour de VĂ©sone. La maison Taillefer, peut-ĂŞtre occupĂ©e par l’archĂ©ologue le plus connu de PĂ©rigueux, est protĂ©gĂ©e par la toiture dĂ©bordante du musĂ©e.

Pour le promeneur qui arrive dans le jardin de Vésone, le musée est à peine visible entre les arbres. Les parois vitrées permettant une visibilité du site de l’extérieur, le bâtiment ressemble à une fenêtre ouverte sur le passé.

Le musée Vesunna, inauguré par le maire Xavier Darcos, ouvre ses portes au public le [3].

Du 12 au , le musée Vesunna fête ses dix ans : des manifestations gratuites comme un concert, un pique-nique géant dans le parc de Vésone, une projection cinématographique et une reconstitution d'un camp romain animent ce week-end[4].

En 2013, à la suite de nombreux aménagements, le musée est labellisé « Tourisme et handicap » pour une période de cinq ans[5].

En 2020, le musée est labellisé « Architecture contemporaine remarquable »[6].

Les collections du musée

L’exposition permanente regroupe les découvertes faites sur le territoire des Pétrocores (peuple gaulois vivant sur un territoire équivalent à celui de la Dordogne actuelle). L’ensemble des blocs de calcaire issus du rempart du IVe siècle sont accrochés le long du « mur épais ». La collection se divise en deux parties : sur les mezzanines les traces de la vie publique dans la cité des Pétrocores et les objets du quotidien sur la domus.

  • Après la maquette de Vesunna qui met en perspective le site dans son environnement urbain, le visiteur peut observer les dĂ©cors et inscriptions des bâtiments publics de la ville : la mosaĂŻque du forum, les maquettes du temple et de l’amphithéâtre, l’aqueduc, les restes de colonnes… Sur la seconde mezzanine, on trouve ce qui concerne le monde funĂ©raire, notamment des stèles extraites du rempart du IVe siècle. Ensuite on passe devant la statuaire religieuse puis le thème du commerce, avant de descendre sur la domus.
  • Une maquette au 1/50e restitue la domus de VĂ©sone Ă  la fin du IIe siècle av. J.-C. La visite se fait au grĂ© de chacun, la collection Ă©tant prĂ©sentĂ©e par thèmes : l’eau avec la prĂ©sentation d’une pompe en bois retrouvĂ©e dans l’un des puits, la religion, le chauffage, la nourriture, les jeux, les soins du corps… La visite se fait autour du jardin central, oĂą l’on peut voir une magnifique fresque reprĂ©sentant une riche faune marine sur un fond rouge bordeaux, datĂ©e du milieu du IIe siècle ap. J.-C.

Au premier étage, une salle est prévue pour les expositions temporaires. Jusqu’au , elle est consacrée à Jean-Claude Golvin. On y découvre les restitutions de villes antiques issues du travail de l’architecte-archéologue.

Galerie

Fréquentation

Chiffres de fréquentation 2009-2017[7]
Année Entrées gratuites Entrées payantes Total
2009 12 593 14 510 27 103
2010 10 770 18 005 28 775
2011 11 695 18 665 30 360
2012 11 193 17 847 29 040
2013 16 622 18 686 35 308
2014 13 360 17 275 30 635
2015 15 964 20 967 36 931
2016 13 676 20 718 34 394
2017 14 487 22 576 37 063
2018 11 458 22 195 33 653

Notes et références

  1. « Vésunna, Musée gallo-romain de Périgueux », sur le site des musées aquitains (consulté le ).
  2. « Villa gallo-romaine », notice no PA00082763, base Mérimée, ministère français de la Culture. Consultée le 1er août 2012.
  3. « Le bâtiment du musée », sur le site de la ville de Périgueux (consulté le ).
  4. Chantal Gibert, « Les 10 ans de Vesunna », Sud Ouest,‎ , p. 15.
  5. « Vesunna labellisé "Tourisme & Handicaps" », Périgueux le magazine des Périgourdins, no 21 du 4e trimestre 2013, p. 24.
  6. Hervé Chassain, « Un label pour Vesunna », Sud Ouest édition Dordogne,‎ , p. 17.
  7. « Fréquentation des Musées de France », sur data.culture.gouv.fr (consulté le )

Pour approfondir

Bibliographie

  • Élisabeth PĂ©nisson (dir.) et al. (prĂ©f. Michel Moyrand et Bernard Cazeau, ill. Garance de Galzain), Quoi de neuf chez les PĂ©trucores ? : Dix ans d'archĂ©ologie en PĂ©rigord gallo-romain, PĂ©rigueux, Éditions Fanlac, , 128 p. (ISBN 978-2-86577-278-0)
  • Elisabeth PĂ©nisson, Vesunna Guide de visite, Editions Sud Ouest, , 40 p. (ISBN 978-2-8177-0372-5)

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.