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Mur de la chaleur

Le mur de la chaleur désigne la limite imposée par la résistance des matériaux à la chaleur accumulée par frottement avec les gaz de l'atmosphère[1]. Cette désignation apparaît dans le contexte de la conception de véhicules aérospatiaux tels que les capsules de rentrée atmosphérique, les navettes spatiales, les avions hypersoniques[2], les missiles balistiques.

Historique

L'expression renvoie au mur du son qui fut historiquement le premier obstacle au développement des avions à réaction, mais alors que le mur du son fait référence à une vitesse quasiment fixe (à densité et température de l'air donnée) liée à la compressibilité de l'air (aux alentours de 330m/s ou 1200 km/h), et est avant tout un problème d'aérodynamique, le mur de la chaleur est une limite liée à la résistance à la chaleur des matériaux dont est constitué l'aéronef et la limite technique varie énormément en fonction du matériau.

Une fois franchi le mur du son (en 1947, par le Bell X-1 piloté par l'américain Charles"Chuck" Yeager), les vitesses de pointe des appareils militaires progressèrent très rapidement au gré des avancées sur la puissance des turboréacteurs, statoréacteurs et des moteurs-fusées ainsi que des avancées aérodynamiques comme la découverte de la loi des aires (dans le contexte historique de la Guerre froide). Cependant, les appareils du début des années 50 restaient construits en alliages d'aluminium et parfois même partiellement... en bois (les premières séries du De Havilland Vampire réutilisait des sections de fuselage du Mosquito à hélices).

Un exemple typique de l'apparition du problème est le dĂ©veloppement du très vĂ©loce appareil français Nord-Aviation Griffon II propulsĂ© par une combinaison de turborĂ©acteur et de statorĂ©acteur, appareil construit en alliages d'aluminium conventionnels (qui fondent Ă  une tempĂ©rature relativement basse). Le pilote d'essais AndrĂ© Turcat battit le record de vitesse mondial en atteignant Mach 2,19 (soit 2 330 km/h) en janvier 1957 mais ne put "pousser" plus loin l'appareil, en raison de la tempĂ©rature atteinte par certaines zones critiques de la cellule (entrĂ©e d'air du rĂ©acteur, bords d'attaque des ailes…, etc.) alors que la puissance du statorĂ©acteur aurait permis un supplĂ©ment d'accĂ©lĂ©ration[3].

Pour aller plus loin, il fallait radicalement changer de matĂ©riaux de construction en utilisant de nouveaux matĂ©riaux moins sensibles Ă  la chaleur, des alliages spĂ©ciaux (aciers, titane, …) et plus tard des boucliesr thermiques, revĂŞtements, ablatifs ou non, c'est le programme de l'avion-fusĂ©e amĂ©ricain X15 qui fut en Occident le principal facteur d'avancĂ©es dans la maĂ®trise progressive des phĂ©nomènes d'Ă©chauffement. Dans sa version finale, il atteignit Mach 6.7 (soit 7 273 km/h)[4] ouvrant la voie aux dĂ©veloppements spatiaux (programmes Gemini, Apollo et Navette spatiale amĂ©ricaine). Toutefois ces rĂ©sultats furent obtenus au prix de deux accidents mortels[5] et les revĂŞtements ablatifs doivent ĂŞtre remplacĂ©s après utilisation tandis que les rĂ©utilisables, en tuiles, sont très fragiles comme celui de la navette spatiale amĂ©ricaine.

Références

  1. Rédacteurs de la FAQ associés, « FAQ de fr.rec.aviation », sur faq-fra.aviatechno.net (consulté le )
  2. « X-15 », sur xplanes.free.fr (consulté le )
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