Mouvement en six points
Le mouvement en six points était un mouvement du Pakistan oriental, dirigé par Sheikh Mujibur Rahman, qui demandait une plus grande autonomie pour le Pakistan oriental[1]. L'objectif principal du mouvement était de réaliser les six revendications présentées par une coalition de partis politiques nationalistes bengalis en 1966, afin de mettre fin à l'exploitation perçue du Pakistan oriental par les dirigeants du Pakistan de l'Ouest[2]. Il est considéré comme un jalon sur la voie de l'indépendance du Bangladesh[3].
Contexte
Les chefs de l'opposition au Pakistan occidental ont demandé la tenue d'une conférence nationale le pour évaluer la tendance de la politique post-Taskent[4]. Le , Sheikh Mujibur Rahman et quelques membres de la Ligue Awami sont arrivés à Lahore pour assister à la conférence[4]. Le lendemain, le , il a présenté les six points à la réunion du comité thématique et a demandé instamment que la question soit inscrite à l'ordre du jour de la conférence du lendemain. La proposition a été rejetée et Sheikh Mujibur Rahman a été identifié comme séparatiste[5]. Le , une proposition en six points a été soumise à la réunion du comité de travail de l'Awami League et la proposition a été acceptée à l'unanimité[6].
La raison pour proposer six points Ă©tait de mettre fin Ă la rĂšgle maĂźtre-esclave au Pakistan. AprĂšs la partition de l'Inde, le nouvel Ătat du Pakistan a vu le jour. Les habitants du Pakistan oriental (plus tard le Bangladesh) constituaient la majoritĂ© de sa population, et les exportations du Pakistan oriental (comme le jute) reprĂ©sentaient la majoritĂ© des revenus d'exportation du Pakistan. Toutefois, les Pakistanais de l'Est n'avaient pas le sentiment d'avoir une part proportionnelle du pouvoir politique et des avantages Ă©conomiques au Pakistan[7].
Le Pakistan oriental est confronté à une situation critique aprÚs avoir fait l'objet d'une discrimination continue sur une base régionale, année aprÚs année. En conséquence, les économistes, l'intelligentsia et les politiciens du Pakistan oriental ont commencé à s'interroger sur cette discrimination, donnant naissance au mouvement historique en six points[7].
Les six points
Les six points sont notés comme étant[2] - [8] - [9] :
- La Constitution devrait prévoir une fédération du Pakistan dans son vrai sens, fondée sur la résolution de Lahore et la forme parlementaire de gouvernement avec suprématie d'une assemblée législative élue directement sur la base du suffrage universel des adultes.
- Le gouvernement fĂ©dĂ©ral ne devrait s'occuper que de deux sujets : la dĂ©fense et les affaires Ă©trangĂšres ; ainsi tous les autres sujets rĂ©siduels devraient ĂȘtre du ressort des Ătats fĂ©dĂ©rĂ©s.
- Deux monnaies distinctes, mais librement convertibles pour deux ailes devraient ĂȘtre introduites ; ou si cela n'est pas possible, il devrait y avoir une seule monnaie pour tout le pays, mais des dispositions constitutionnelles efficaces devraient ĂȘtre introduites pour arrĂȘter la fuite des capitaux du Pakistan oriental vers le Pakistan occidental. En outre, un fonds bancaire distinct devrait ĂȘtre crĂ©Ă© et une politique budgĂ©taire et monĂ©taire distincte devrait ĂȘtre adoptĂ©e pour le Pakistan oriental.
- Le pouvoir de taxation et de perception des recettes devrait ĂȘtre dĂ©volu aux unitĂ©s fĂ©dĂ©ratrices et le centre fĂ©dĂ©ral n'aurait pas ce pouvoir. La fĂ©dĂ©ration aurait droit Ă une part des impĂŽts de l'Ătat pour couvrir ses dĂ©penses.
- Il devrait y avoir deux comptes distincts pour les recettes en devises des deux escadres ; les besoins en devises du gouvernement fĂ©dĂ©ral devraient ĂȘtre satisfaits par les deux escadres dans des proportions Ă©gales ou fixes ; les produits autochtones devraient circuler en franchise de droits entre les deux escadres et la Constitution devrait habiliter les unitĂ©s Ă Ă©tablir des liens commerciaux avec des pays Ă©trangers.
- Le Pakistan oriental devrait avoir une force militaire ou paramilitaire distincte, et le quartier gĂ©nĂ©ral de la Marine devrait ĂȘtre dans le Pakistan oriental.
RĂ©ception
La proposition a été rejetée par les politiciens du Pakistan occidental et les politiciens non membres de la Ligue Awami du Pakistan oriental. Elle a été rejetée par le Président de la Ligue Awami Nawabzada Nasrullah Khan. Elle a également été rejetée par le Parti Awami national, la Jamaat-i-Islami et le Nizam-i-Islam (en)[7]. Le mouvement avait le soutien de la population du Pakistan oriental[10].
Références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Six point movement » (voir la liste des auteurs).
- (en) « Six-point Programme - Banglapedia », sur en.banglapedia.org (consulté le )
- (en) « Six Points and June 7, 1966 », The Daily Star,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- (en) « Historic Six-Point Day today », The Daily Star,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- (en) « Six-Point Demand: A Watershed in Our Glorious History | Daily Sun », sur Bangladesh Pratidin (consulté le )
- (en) « Six Point Movement in Bangladesh free essay sample », sur New York Essays, (consulté le )
- « Memories from grassroots », sur theindependentbd.com (consulté le )
- (en) « The historic six-point movement and its impact on the struggle for independence », The Daily Star,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- (en-US) « Awami Leagueâs Six-Point Program | Constitutional solution of East Pakistanâs Problems », sur Story Of Pakistan, (consultĂ© le )
- (en) Ayyaz Gull, « CHARTER OF INDEPENDENCE: A CRITICAL STUDY OF MUJIB'S SIX POINT PROGRAMME », JPUHS, Vol.27, No.1,
- (en) M Waheeduzzaman Manik, « Revisiting the significance of the historic Six-Point Movement », sur archive.thedailystar.net, The Daily Star (consulté le )