Moulinex
Moulinex est une marque française de petit électroménager appartenant actuellement au groupe SEB[1].
Moulinex | |
Logo de la société Moulinex | |
Création | 1932 à Bagnolet |
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Dates clés |
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Fondateurs | Jean Mantelet |
Slogan | « Cuisiner devient facile » |
Siège social | Écully France |
Actionnaires | Groupe SEB |
Activité | Electroménager |
Produits | Petit électroménager |
Société mère | Groupe SEB |
Sociétés sœurs | Tefal, Rowenta, Krups, Calor, Seb, Lagostina, All-Clad, Arno, Panex, ( WearEver : Mirro ), Samurai, IMUSA, Supor, ASIAvina, Clock, Rochedo, OBH Nordica, Emsa : Esteras, WMF Group : (WMF, Silit, Schaerer, HEPP), Maharaja Whiteline |
Effectif | 535 |
Site web | www.moulinex.fr |
Chiffre d'affaires | 217 063 100 € |
Moulinex a été créée en 1937 à Alençon (Orne), par Jean Mantelet sous le nom « Le moulin-légumes ». La société essaimera après la Seconde Guerre mondiale ses usines de production dans toute la Basse-Normandie et les Pays de la Loire.
Historique
La création de la société
En 1932, Jean Mantelet, cogérant de la Manufacture d'emboutissage de Bagnolet - Mantelet et Boucher -, s'approprie l'invention belge du Passe-vite qu'il rebaptise (via le dépôt d'un brevet) sous le nom de Moulin-Légume, appareil basé sur le principe et la rotation d'un disque profilé en hélice, pivotant sur un axe entrainé par une manivelle et s'appuyant sur une crépine perforée qui écrase les légumes cuits, contenus dans une cuve circulaire, pour les réduire en purée. Il décide de commercialiser son produit en faisant le tour des foires, d'abord à Lyon puis à Paris, avec une distinction par le Concours Lépine. La production de masse démarre et permet d'en réduire le prix. C'est le début du succès, avec deux millions d'appareils vendus entre 1933 et 1935.
En 1937 la petite usine de Bagnolet étant saturée, Jean Mantelet décide de s'installer en Normandie, à Alençon dans les anciens bâtiments d'une usine désaffectée située à la limite de Saint-Paterne sur une parcelle de plusieurs hectares au bord de la voie ferrée Caen-Tours. Il peut ainsi profiter d'une main-d'œuvre féminine et rurale de bonne qualité. C'est à cette époque que la Manufacture d'emboutissage de Bagnolet Mantelet et Boucher est rebaptisée « Le Moulin-Légume ».
En 1957 la société prend le nom de « Moulinex ».
Multiplication des produits
En 1954, Jean Mantelet invente le Legumex, appareil à manivelle pour éplucher les pommes de terre et les carottes[2].
Le succès grandissant de l'entreprise repose sur des produits de qualité, où le design tient un rôle important, à usage facile et à des prix inférieurs au marché. Avec son slogan « Moulinex libère la femme », la marque accompagne à travers l'équipement ménager, l'émergence de la société de consommation des Trente Glorieuses. Jean Mantelet et son bureau d'études travaillent en recherche et développement pour mettre au point en moyenne trois nouveaux produits par an, comme le hachoir électrique, les robots (Robot-Marie, appelé ainsi parce que la cuisinière de Jean Mantelet se prénommait Marie, Robot-Jeannette et Robot-Marinette…), l'aspirateur (1961), la centrifugeuse (1963), la rôtissoire, la yaourtière, la cafetière électrique (1971), le presse-agrumes, l'ouvre-boîtes électrique, le couteau électrique, le four à micro-ondes (1979), la machine à pâtes (1980), etc.
Au début des années 1980 Moulinex est le fabricant no 1 du petit électroménager en France. La production journalière atteint 180 000 appareils pour un effectif de 10 700 salariés répartis dans douze usines.
L'entreprise dispose d'usines à Alençon (Orne), Bayeux (Calvados), Cormelles-le-Royal (Calvados), Saint-Lô (Manche), Argentan (Orne), Falaise (Calvados),Domfront (Orne), Mamers (Sarthe), Fresnay-sur-Sarthe (Sarthe), Villaines-la-Juhel (Mayenne), Mayenne (Mayenne).
La fin des années glorieuses
Au printemps 1988, les ventes et la dégringolade sur les marchés concurrentiels commencent, une reprise d'entreprise par des salariés (RES) est mise en place mais la succession mal préparée fait plonger la marque dans la crise.
En 1991, Moulinex rachète la société Krups pour 97 548 000 d'euros et dont la restructuration sociale coûtera 79 812 000 en plus. Cette erreur d'acquisition ruineuse d'une société très mal en point accentuera encore plus l'étranglement financier de Moulinex. Cette période correspond également au décès de Jean Mantelet, fondateur de l'entreprise survenu en . La concurrence asiatique sur ses marchés fait chuter la marque populaire qui ne peut plus résister aux produits étrangers à faible coût, et son positionnement dans un segment de plus haute qualité ne colle pas avec son image.
En , Moulinex endettée en rachetant Krups est au bord du dépôt de bilan.
En , la société d'investissement Euris de Jean-Charles Naouri entre à 40 % du capital de Moulinex. Il apporte un milliard de francs. Il se donne trois ans pour rétablir les finances de l'entreprise mais n'y parvint pas. En , annonce d'un plan social qui prévoit la suppression de 2600 emplois dont 2100 en France. Mais aussi la fermeture de deux usines, celles de Mamers et d'Argentan. Le plan social est trop tardif et n’inverse pas la situation de Moulinex.
En , le groupe italien El.Fi SpA entre au capital de Moulinex avec 25 % puis 74 %. El.Fi SpA est un groupe financier familial italien dirigé par les frères Nocivelli qui possède de nombreuses marques dont Brandt, Vedette et De Dietrich. Très vite l’hypothèse selon laquelle Moulinex et Brandt pourraient fusionner voit le jour d'autant plus que le El.Fi SpA insiste sur les synergies des deux marques.
Le , le groupe Moulinex-Brandt est créé : après de nombreuses et longues discussions les actionnaires de Moulinex approuvent la fusion avec Brandt via El.Fi SpA (le processus de fusion avait été enclenché en ). Moulinex se place comme la branche petit électroménager du groupe tandis que Brandt se place comme la branche gros électroménager. Patrick Puy est nommé PDG du groupe.
Le , Le PDG de Moulinex-Brandt, Patrick Puy, annonce un nouveau plan social de grande ampleur qui prévoit la suppression de 4 000 emplois dont 1 500 en France mais aussi la suppression de six usines dont trois en France : celles d'Alençon, Cormelles-le-Royal et de Lesquin. Le coût de cette restructuration est estimé à 200 millions d'euros et l'endettement du groupe est alors à son apogée.
Le , Moulinex-Brandt dépose le bilan et la liquidation de la société est prononcée. Tout ceci est la conséquence de ne pas avoir pu obtenir de soutien financier d'El.Fi SpA initialement prévu. El.Fi SpA devait initialement souscrire à une augmentation de capital mais changea de décision au dernier moment. Lourdement déficitaire, criblé de dettes, l'absence de nouveaux financiers et les banques ne suivant plus, le conseil d'administration décide le dépôt de bilan. Ces volte-face stratégiques expriment en fait des divergences stratégiques entre les frères Nocivelli (l'un étant favorable a Moulinex et l'autre étant défavorable) : on dit que Moulinex fut achevé par des affaires de famille.
Reprise par le Groupe SEB
Après l’annonce du dépôt de bilan, les marques Moulinex et Brandt espèrent un repreneur. Ainsi, Moulinex, la branche petit électroménager, sera reprise par la société française Groupe SEB, tandis que Brandt, la branche gros électroménager, sera reprise par la société israélienne Elco.
Le , le Groupe SEB fait une première offre de reprise conscient du fort potentiel de la marque très apprécié par les ménages français. Le , le tribunal de Nanterre tranche entre l’offre de reprise Moulinex par le Groupe SEB ou bien la reprise par le fonds d'investissement Fidei.
La reprise par le Groupe SEB a permis de conserver 1856 emplois sur les 5590 que compte Moulinex en France et de garder trois usines sur neuf en France : celle de Villaines-la-Juhel, celle de Mayenne et celle de Fresnay-sur-Sarthe. Les administrateurs judiciaires procèdent à la fermeture des autres sites et au licenciement des salariés ce qui provoque de nombreuses manifestations.
En 2021, Moulinex est la 3e marque mondiale du groupe SEB[3].
Moulinex en 2018
La marque Moulinex couvre une gamme large d'appareils petit électroménager. La marque est présente dans de nombreux pays. Elle est présente dans la plupart des grandes enseignes ainsi que dans les magasins de cuisine. Les produits sont fabriqués dans les usines du Groupe SEB présentes en France et en Chine.
Bibliographie
- Sonia Brault, Moulinex : Alençon 1937-2001, Madrid/Verrières, Editions de l'Étrave, , 107 p. (ISBN 978-2-909599-99-1)
- Quynh Delaunay, Société industrielle et travail domestique : L'électroménager en France (XIXe-XXe siècle), L'Harmattan, coll. « Logiques sociales », , 444 p. (ISBN 978-2-7475-3997-5)
- Didier Douriez, Moulinex : 25 ans au service de Jean Mantelet, Cahiers du Temps, coll. « Du cœur à l'ouvrage », (ISBN 978-2-911855-32-0)
- Fanny Gallot, En découdre : comment les ouvrières ont révolutionné le travail et la société, Paris, La Découverte, , 282 p. (ISBN 978-2-7071-8241-8)
- Tristan Gaston-Breton et Patricia Defever-Kapferer, La Magie Moulinex, Le Cherche midi, coll. « Marques emblématiques », , 128 p. (ISBN 978-2-86274-692-0)
- Dominique Gros (textes) et Mychèle Daniau (photos) (préf. Thierry Lepaon), Moulinex, ils laisseront des traces, Isoète, , 152 p. (ISBN 978-2-913920-31-6)
Notes et références
- « INPI – Service de recherche marques », sur bases-marques.inpi.fr (consulté le )
- « MOULINEX », sur boursilex.com (consulté le ).
- « Comment SEB a sauvé l'empire Moulinex », sur Les Echos, (consulté le )
Voir aussi
Liens externes
- Site officiel
- La saga des robots Moulinex - Blog (6 pages) hébergé par OverBlog