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Moteur-roue

Le moteur-roue est un ensemble qui comprend un moteur incorporé dans une roue, lequel est capable de propulser un véhicule. L'avantage principal d'un tel système est son encombrement réduit et le fait qu'il ne nécessite pas de transmission[1].

Histoire

Le moteur-roue est un concept utilisé depuis le début du XXe siècle, avec notamment le moteur-roue électrique de 1899 par Ferdinand Porsche sur la Lohner-Porsche[2], le moteur thermique de la moto Mégola, des moteurs hydrauliques sur des engins de chantier ou de manutention lourde (Poclain), etc.

Voici quelques exemples reliés à ce concept de moteur-roue :

Moto Megola

La Megola est une moto allemande originale, avec un moteur rotatif Ă  cinq cylindres en Ă©toile tournant dans la roue avant. Elle fut construite entre 1921 et 1925 Ă  2 000 exemplaires par la Deutsche-Megola-Werke G.m.b.H Ă  Munich.

Rover lunaire

Eugene A. Cernan conduisant un rover lunaire lors de la mission Apollo 17.

Le rover lunaire, dont les quatre roues sont motrices, a Ă©tĂ© construit pour la conquĂŞte de la Lune : chaque roue est entrainĂ©e par un moteur Ă©lectrique, dĂ©veloppant une puissance de 0,25 ch (0,2 kW) associĂ© Ă  un rĂ©ducteur de type « harmonic drive » de rapport 1/80. L'ensemble est scellĂ© et rempli d'azote pour lutter contre l'Ă©chauffement dans le vide spatial.

Trolleybus Cristalis

L'Irisbus Cristalis est un trolleybus disponible en deux versions de 12 et 18 mètres appelĂ©es ETB 12 et ETB 18. La difficultĂ© d’installer un moteur de traction de 80 kW dans le moyeu de la roue a obligĂ© Ă  concevoir un moteur ultra-compact tournant Ă  très haute vitesse (9 000 tr/min), refroidi par eau. C’est un moteur triphasĂ© asynchrone choisi pour son excellent rapport poids/puissance. Ce moteur est accouplĂ© Ă  un rĂ©ducteur sur lequel vient se fixer la jante. Pour rĂ©aliser un ensemble le plus compact possible, Michelin a dĂ©veloppĂ© un pneu double-largeur qui permet de remplacer les classiques pneus jumelĂ©s. Un frein Ă  bain d’huile complète l’ensemble. Le bruit du rĂ©ducteur tournant Ă  haute vitesse est la principale source de bruit du Cristalis.

Moteur-roue d'Hydro-Québec

La Tata Indica EV, équipée du moteur Electric TM4 d'Hydro-Québec.

Le moteur-roue d'Hydro-Québec fut initié en 1994 par l'équipe du physicien Pierre Couture. Il visait le remplacement du moteur à explosion, utilisé dans la grande majorité des véhicules automobiles, par quatre moteurs électriques situés dans les roues de la voiture et alimentés par une batterie accumulateurs. Cette dernière peut récupérer l'énergie de freinage du véhicule (si celui-ci est conçu pour cela) mais aussi être rechargée à l'aide d'un réseau domestique d'électricité.

Devant une absence de liens solides avec le milieu des constructeurs automobiles, la société décide d'abandonner le projet, voire de le vendre[3].

Une dizaine d'années plus tard, un nouveau groupe présente un nouveau moteur, l'Electric TM4, tenant compte des travaux initiaux de l’équipe de Couture mais qui n'est pas un moteur-roue.

Active Wheel

Le système Active Wheel mis au point par Michelin, est un ensemble de fonctions intégrées dans la roue et qui comprend, en plus de ses fonctions habituelles, le moteur électrique de traction, un moteur et le système de suspension active électrique qui permet de faire varier la hauteur de la caisse sur une course importante, mais aussi d'incliner la caisse dans les virages pour améliorer la tenue de route, et le système de freinage à ventilation forcée. L’Active Wheel tente de limiter les masses non suspendues, et donc l'inertie de la roue, par rapport à un moteur roue classique et, par conséquent, de préserver la tenue de route, ce qui est jusqu'ici un point faible du concept de moteur-roue.

L’Active Wheel a été présentée sur le démonstrateur technologique Michelin HY-Light dont la source d'énergie est une pile à combustible à l'hydrogène, ainsi que sur la Venturi Volage et la Will d'Heuliez (Opel) qui sont prévues sur batteries lithium-ion ou lithium-polymère vers 2012. Il faut noter que ce dispositif est différent du moteur-roue d'Hydro-Québec, lequel était sans démultiplication (moteur beaucoup plus gros et plus lourd) et assurait seulement les fonctions de traction et de freinage (avec récupération partielle de l'énergie du freinage), mais avec une masse non suspendue non négligeable qui nuit à la tenue de route.

Les inconvénients du moteur-roue à démultiplication sont une complexité mécanique accrue qui augmente les coûts de fabrication et de réparation, et une vitesse de rotation des éléments plus grande qui tend à diminuer l'efficacité et la fiabilité de l'ensemble.

Roue de Copenhague

Développée dès 2008[4] et disponible dès 2009 au COP15, la roue de Copenhague, partenariat du Massachusetts Institute of Technology (MIT), de la commune de Copenhague, de Ducati Energia (en) et le ministère de l'Environnement italien, est une roue qui permet de récupérer l'énergie du freinage et de la restituer via un moteur sous forme d'énergie motrice. Elle transforme un simple vélo en vélo électrique[5].

ez-Wheel

Mis au point en 2009 par la sociĂ©tĂ© du mĂŞme nom, l'ez-Wheel est aussi une moteur-roue Ă©lectrique autonome en Ă©nergie. Le moyeu de la roue intègre tous les organes d'une chaĂ®ne de traction Ă©lectrique, c'est-Ă -dire le moteur de traction, une batterie d'accumulateurs, et l'Ă©lectronique de contrĂ´le moteur et de gestion batterie. Le principal avantage de ce procĂ©dĂ© est qu'il permet de supprimer du vĂ©hicule tous les autres composants, y compris le câblage, facilitant considĂ©rablement l’intĂ©gration d'une motorisation Ă©lectrique par rapport aux solutions classiques. Ce concept est dĂ©diĂ© aux applications de mobilitĂ© lĂ©gère, avec une puissance pointe de la motorisation de l'ordre du kilowatt, pour une vitesse de rotation de 100 Ă  200 tr/min. Les premières applications prĂ©sentĂ©es utilisant l'ez-Wheel sont une trottinette, une brouette, un fauteuil roulant, un chariot, un vĂ©lo et un triporteur de livraison. Ez-Wheel travaille en collaboration avec le groupe Saft SA (batteries) et le groupe Leroy-Somer (moteurs).

Notes et références

  1. Nicolas Meunier, Les prochaines voitures Ă©lectriques auront des moteurs dans les roues, Challenges, 24 octobre 2013.
  2. Alain Morin, Lohner Porsche, une hybride de 111 ans…, Le Guide de l'Auto, 1er mai 2010.
  3. Gilles Provost et Pascal Gélinas, « La Voiture électrique d'Hydro », sur Découverte, Télévision de Radio-Canada, (consulté le ).
  4. copenhagenwheel sur le site jamesdysonaward.
  5. copenhagenwheel sur le site du MIT.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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