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Mossi Traoré

Mossi TraorĂ©, nĂ© le 28 mai 1985 Ă  Paris, est un styliste français Ă  la tĂȘte de la marque Mossi crĂ©Ă©e en 2011.

Mossi Traoré
Biographie
Naissance

Paris
Nationalité
Formation
Mod'Art International
Activité
Autres informations
Site web

Biographie

Mossi TraorĂ© est nĂ© dans le 18ᔉ arrondissement de Paris, il est issu d’une famille modeste d'origine malienne[1]. Son pĂšre est Ă©boueur et sa mĂšre est femme de mĂ©nage. Il grandit Ă  Villiers-sur-Marne, en rĂ©gion parisienne[2].

Bien que sa mĂšre et sa grand-mĂšre pratiquent la couture[3], il ne se passionne pour la couture et la mode qu'au lycĂ©e. Il a un « dĂ©clic » en postulant Ă  l’école Mod'Art International. « Afin de valider mon admission Ă  l'Ă©cole, je devais lire un livre autour de l'Histoire de l'Art qui m'a paru du charabia. En revanche, quand on m'a envoyĂ© voir l'expo « Juste des vĂȘtements » de Yohji Yamamoto au MAD, j'ai Ă©tĂ© happĂ© par cette libertĂ© de crĂ©er »[4].

Il abandonne ses Ă©tudes un an avant l’obtention de son diplĂŽme. « Je travaillais Ă  cĂŽtĂ© et je devais rembourser mon prĂȘt Ă©tudiant »[2].

Ses débuts dans la mode

En 2011, Mossi TraorĂ© trouve dans l’annuaire le numĂ©ro de tĂ©lĂ©phone de la journaliste de mode Janie Samet, auteur du livre ChĂšre Haute Couture. Il l’appelle pour lui exposer son projet de dĂ©filĂ©. C’est elle qui lui prĂ©sente Didier Grumbach, prĂ©sident de la FĂ©dĂ©ration de la haute couture et de la mode qui lui ouvre les portes de la Fashion Week de Paris[4]. Il n’hĂ©site pas Ă  dĂ©penser toutes ses Ă©conomies dans ce dĂ©filĂ© pour « sĂ©duire d’éventuels acheteurs »[3]. Cependant, cette premiĂšre participation Ă  la Fashion Week de Paris, prĂ©parĂ©e Ă  la hĂąte, est un Ă©chec. Mossi TraorĂ© dĂ©clare Ă  ce sujet : « En deux mois, j'ai dĂ» crĂ©er ma sociĂ©tĂ© et Ă©laborer une collection qui a Ă©tĂ© critiquĂ©e. Je me suis plantĂ©. Il m'a fallu un an pour digĂ©rer mon Ă©chec »[4].

À ses dĂ©buts, Mossi TraorĂ© collabore avec la styliste chinoise Zhen, qu’il rencontre sur les bancs de Mod'Art International. Ils collaborent Ă  partir de 2011 et crĂ©ent la marque Zhen & Mossi en 2016.

En 2017, il dĂ©cide de mettre fin Ă  sa collaboration avec Zhen pour relancer Mossi. Il dĂ©clare Ă  ce propos « nos visions Ă©taient diffĂ©rentes donc ce n’était pas vraiment moi. Quand j’ai relancĂ© la marque en solo, j’ai voulu repartir de zĂ©ro avec mes propres codes et mon ADN »[5].

Mossi

Mossi TraorĂ© relance seul la marque Mossi en 2017[6]. En 2020, Mossi prĂ©sente pour la deuxiĂšme fois sa collection dans le calendrier officiel de la Fashion Week de Paris. Avec un « Made in Banlieue » ajoutĂ© sur le logo de la marque[5]. Il reçoit la mĂȘme annĂ©e le prix Pierre BergĂ© de l'Association nationale pour le dĂ©veloppement des arts de la mode (distinction rĂ©servĂ©e aux crĂ©ateurs produisant leur collection en France et rĂ©alisant un chiffre d’affaires infĂ©rieur Ă  2 millions d’euros)[7]. Il est Ă©galement sĂ©lectionnĂ© pour figurer parmi les marques promues Ă  la SPHERE[8] Paris Fashion Week showroom, un programme lancĂ© par la FĂ©dĂ©ration de la haute couture et de la mode avec DEFI et L'OrĂ©al, et qui soutient la crĂ©ation française.

Influences

Il admire le style de John Galliano, Giorgo Armani et Issey Miyake. Cependant, sa plus grande source d’inspiration est Germaine Émilie Krebs dite Alix GrĂšs ou Madame GrĂšs. Lors de ses Ă©tudes, il demande Ă  un professeur des conseils sur les robes inspirĂ©es de la pĂ©riode Antique, qu’il admire en regardant l’anime Les Chevaliers du Zodiaque. Ce professeur le renvoie vers les crĂ©ations d’Alix GrĂšs[9]. En 2011, il se rend Ă  l’exposition du MusĂ©e Bourdelle, la premiĂšre rĂ©trospective consacrĂ©e Ă  cette grande couturiĂšre, jusque-lĂ  oubliĂ©e. Pour L'Obs, « Mossi a Ă©tĂ© le premier ensorcelĂ© par la somptuositĂ© du travail sur tissu, il y a des annĂ©es »[10] au point de travailler Ă  l’ouverture d’un musĂ©e, entiĂšrement consacrĂ© Ă  Madame GrĂšs Ă  Villiers-sur-Marne[10].

Style

La vision de la mode de Mossi Traoré est décrite comme « urbaine, sociale et engagée »[11]. Il revendique une mode accessible et définit son style de « non conforme », « aux inspirations culturelles mélangées »[12].

Dans le sillage de la Fashion Week de Bombay en 2014, il exprime sa fascination pour le cinĂ©ma indien et pour le sari, un vĂȘtement traditionnel, dont il s’inspire Ă©normĂ©ment[13]. Il s’inspire Ă©galement du KhādÄ«, un tissu traditionnel filĂ© et tissĂ© Ă  la main[6].

Mossi TraorĂ© explique qu'il n’habille pas une femme pour la « rendre belle », il imagine avant tout le vĂȘtement portĂ© comme une « Ɠuvre d’art ». « La construction et l’architecture du vĂȘtement sont ce qui m’intĂ©resse le plus aujourd’hui. J’ai du mal avec tout ce qui brille »[5].

Cette recherche esthĂ©tique le pousse Ă  collaborer avec des artistes qu’il admire. En 2019, les imprimĂ©s de sa collection reproduisent les sculptures de Simone Pheulpin. En 2020, il collabore avec le calligraphe Hassan Massoudy pour rechercher le mouvement du calligraphe dans le drapĂ© de ses crĂ©ations. En 2021, il travaille avec l’artiste Lee Bae, dont l’Ɠuvre se concentre sur le noir, celui du charbon non fossile, reproduit sur ses crĂ©ations. En 2022, il sollicite AngĂ©lique pour sculpter le textile et le peintre malien Ibrahim Ballo pour des imprimĂ©s[14].

Un créateur engagé

Mossi TraorĂ© est qualifiĂ© de « crĂ©ateur engagĂ© »[2] - [4]. Pour Vogue « Il fait de la mode un moyen d’expression social positif »[9].

Il se qualifie lui-mĂȘme d’entrepreneur social. En 2015, il fonde l’école Les Ateliers d’Alix en hommage Ă  Madame GrĂšs[15]. Son Ă©cole forme aux techniques de la Haute couture, avec un parcours de formation continue en trois ans, des ateliers (destinĂ©s Ă  prĂ©parer le CAP) et des cours ouverts au grand public pour dĂ©mocratiser la couture[5] - [16].

Quand il relance sa marque en 2017, il construit son modĂšle Ă©conomique autour de l’insertion. « Mon leitmotiv : chaque robe vendue me permettrait de contribuer Ă  crĂ©er un emploi »[6].

Il dit s’inspirer de l’entrepreneure amĂ©ricaine Leila Janah (en) car « on ne combat pas la pauvretĂ© par la charitĂ© mais en crĂ©ant de l'emploi » et de Ali Banat, pour repenser « sa maniĂšre de vivre en faisant des actions caritatives »[6].

Mossi TraorĂ© est restĂ© attachĂ© Ă  son quartier des Hautes-Noues Ă  Villiers-sur-Marne oĂč il implante les activitĂ©s de son association en 2015.

En 2021, il dĂ©clare au quotidien Les Échos :

« Je voulais donner une chance aux jeunes gĂ©nĂ©rations de se former aux mĂ©tiers de la mode, la broderie, la corseterie, la maroquinerie, la photo, le travail du cuir ou des bijoux. [
] L'Ă©cole est ouverte Ă  tous, aux dĂ©crocheurs scolaires, Ă  ceux en reconversion professionnelle, aux migrants en attente du droit d'asile
 [
] nos professeurs, qui viennent des ateliers de grandes maisons de couture, sont bĂ©nĂ©voles. [
] Mon rĂȘve serait que les mamans du quartier crĂ©ent des collections de haute couture. De plus, j'aimerais renvoyer une image positive de la banlieue, oĂč il y a beaucoup de gens talentueux »[2].

Références

  1. « Mossi TraorĂ©, crĂ©ateur de mode : « Les Italiens avaient beau ĂȘtre roublards, jouer contre eux, c’était gĂ©nial » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  2. Maud Gabrielson, « Mossi Traoré, créateur engagé », sur Les Echos, (consulté le )
  3. « Un défilé de mode au PÚre-Lachaise, ça vous choque? », sur leparisien.fr, (consulté le )
  4. Magali Moulinet, « La mode engagée de Mossi Traoré », sur L'Obs, (consulté le )
  5. MĂ©lody Thomas, « Mossi TraorĂ© : "Je n’habille pas une femme pour la rendre belle" », sur Marie Claire, (consultĂ© le )
  6. Corinne Jeammet, « Fashion Week : engagé, le créateur Mossi Traoré prÎne avec sa mode "made in banlieue" insertion sociale, art et mixité culturelle », sur Franceinfo, (consulté le )
  7. « Prix Pierre BergĂ© – Andam » (consultĂ© le )
  8. « Sphere – Paris Fashion Week » (consultĂ© le )
  9. Alexandre Marain, « Rencontre avec le créateur engagé Mossi Traoré », sur Vogue France, (consulté le )
  10. Sophie Fontanel, « Quand le crĂ©ateur Mossi TraorĂ© rĂȘve d’un musĂ©e Madame GrĂšs Ă  Villiers-sur-Marne
 », sur L'Obs, (consultĂ© le )
  11. Maud Gabrielson, Astrid Faguer, « Fashion week : une lueur d'optimisme », sur Les Echos, (consulté le )
  12. « J'ai rĂ©alisĂ© que crĂ©er, c'est ĂȘtre libre », sur leparisien.fr, (consultĂ© le )
  13. (en) Kimi Dangor, « The French Connection », sur The Indian Express, (consulté le )
  14. Astrid Faguer, « Mode : Mossi Traore trouve l'inspiration dans la peinture », sur Les Echos, (consulté le )
  15. « Le crĂ©ateur Mossi TraorĂ©, une mode engagĂ©e “made in banlieue” - 28 Minutes - ARTE » (consultĂ© le )
  16. « Pas2Quartier : Ă  Villiers-sur-Marne, Mossi inspire la capitale depuis les Hautes-Noues ‱ FRANCE 24 » [vidĂ©o] (consultĂ© le )
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