Moses Kotane
Moïse Mauane Kotane, né le 9 août 1905 à Tamposstad, près de Pella, dans le Transvaal, et mort le 19 mai 1978, est un homme politique et militant sud-africain. Il est notamment secrétaire général du Parti communiste sud-africain de 1939, jusqu'à sa mort en 1978[1].
Moses Kotane | |
Buste de Moses Kotane, dans le cimetière de Novodievitchi à Moscou | |
Fonctions | |
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Secrétaire général du parti communiste sud-africain | |
– | |
Successeur | Moses Mabhida |
Trésorier du Congrès national africain | |
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Successeur | Thomas Nkobi |
Biographie | |
Nom de naissance | Moses Mauane Kotane |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Tamposstad (Transvaal) |
Date de décès | (à 72 ans) |
Lieu de décès | Moscou, République socialiste fédérative soviétique de Russie (URSS) |
Sépulture | Cimetière de Novodievitchi (Moscou) (à l'origine) Pella (Afrique du Sud) (sépulture déplacée en 2015) |
Parti politique | Congrès national africain Parti communiste sud-africain |
Conjoints | Sophie Human Rebecca Selutle |
Biographie
Jeunesse
Kotane naît à Tamposstad[1], près de Pella, dans le Transvaal (l'actuelle province du Nord-Ouest), dans une famille chrétienne d'origine batswana. Il reçoit une courte éducation avant d'entrer sur le marché du travail. En 1922, à l'âge de 17 ans, Kotane commence à travailler à Krugersdorp, où il occupe plusieurs emplois, notamment celui d'assistant chez un photographe, de domestique, de mineur et de commis de boulangerie[1] - [2].
Syndicalisme et engagement politique
En 1928, Kotane rejoint le Congrès national africain mais le quitte, le considĂ©rant faible et inefficace[2]. Plus tard cette annĂ©e-lĂ , il rejoint l'Union africaine des boulangers, une filiale de la nouvelle FĂ©dĂ©ration des syndicats non europĂ©ens alors en cours de construction par le parti communiste sud-africain. Kotane rejoint le parti un an plus tard en 1929, devenant rapidement membre de son bureau politique[1]. En 1931, il devient fonctionnaire Ă plein temps rattachĂ© au parti, s'occupant des aspects administratifs. Au sein du Parti communiste, Kotane travaille Ă la rĂ©daction de Umsebenzi, le journal du parti. En tant que jeune membre prometteur du parti, il est envoyĂ© Ă Moscou pour Ă©tudier le marxisme-lĂ©ninisme Ă l'École internationale de LĂ©nine. Ă€ Moscou, Kotane suit les cours d'Endre SĂk, rĂ©cipiendaire en 1967 du prix LĂ©nine pour la paix, ainsi que d'autres thĂ©oriciens marxistes. Il Ă©crit [1]:
« C'est à l'école Lénine que j'ai appris comment penser politiquement. Ils m'ont appris les méthodes d'argumentation logique, l'analyse politique. Depuis cette moment, je ne me suis jamais retrouvé perdu quand il s'agissait de résumer une situation. Je savais ce qu'il fallait chercher et ce qui devait être fait du point de vue de la classe ouvrière. »
De retour en Afrique du Sud en 1933, Kotane progresse dans la hiérarchie du Parti, jusqu'à en devenir le secrétaire général, en 1939[1]. En tant que représentant du Parti communiste sud-africain, il assiste à la Conférence afro-asiatique de 1955 à Bandung, en Indonésie.
Moses Kotane devient également un membre dirigeant du Congrès national africain, qu'il rejoint à nouveau en 1963. Il est trésorier général de 1963 à 1973, année où il est remplacé par Thomas Nkobi[3].
HĂ©ritage politique
Moses Kotane est un membre très respecté de la lutte pour la souveraineté populaire en Afrique du Sud, même par des dirigeants non communistes. Walter Sisulu le qualifie ainsi de « géant de la lutte », en raison de son approche logique et non dogmatique[4].
De 1956 à 1961, Moses Kotane est accusé dans le « procès de la trahison », aux côtés de ses confrères militants anti-apartheid Nelson Mandela, Joe Modise, Albert Luthuli, Joe Slovo, Walter Sisulu. 151 autres militants politiques sont également accusés. Malgré des années de poursuites, aucun des accusés, y compris Kotane, n'est finalement condamné[2].
Décès
Kotane subit un accident vasculaire cérébral en 1968. À la suite de cet accident, il va se faire soigner en Union soviétique, où il est chaleureusement accueilli du fait de son engagement communiste. Il décède à Moscou le 19 mai 1978[1]. Le 1er mars 2015, la dépouille de Moses Kotane est renvoyée en Afrique du Sud, en même temps que celle de J.B. Marks, autre militant communiste sud-africain. Il est inhumé à nouveau le 14 mars à Pella, dans la province du Nord-Ouest[5]. Sa seconde femme, Rebecca, meurt à Soweto en janvier 2021 à l'âge de 108 ans[6].
Honneurs
Kotane reçoit la médaille Isitwalandwe par le Congrès national africain en 1975. Une commune de la province du Nord-Ouest porte également son nom[7].
À l'occasion de son enterrement, le 26 mai 1978, un discours d'hommage est prononcé au cimetière de Novodievitchi à Moscou[1].
Références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Moses Kotane » (voir la liste des auteurs).
- « TRIBUTE TO MOSES KOTANE », sur sacp.org.za (consulté le )
- (en) « Moses Kotane »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur sahistory.org.za
- (en) Congrès national africain, « Statement on Thomas Nkobi », sur anc.org.za, (consulté le )
- (en) Elinor Sisulu, Walter & Albertina Sisulu: In Our Lifetime, David Philip Publishers, , 448 p. (ISBN 978-0-864-86323-2, lire en ligne)
- (en) « Zuma welcomes Kotane and Marks home », sur SowetanLIVE (consulté le )
- (en-US) « Rebecca Kotane passes away », sur SABC News, (consulté le )
- (en) « Moses Kotane Local Municipality », sur moseskotane.gov.za (consulté le )
Voir aussi
Lectures complémentaires
- (en) Brian Percy Bunting, Moses Kotane, South African Revolutionary, Inkuuleko Publications, , 28 p. (ISBN 978-0-828-59082-2, présentation en ligne)
Liens externes
- (en) Brian Bunting, « Moses Kotane, South African Revolutionary - Biographie de Moses Kotane », sur marxists.org
- Tombe de MoĂŻse Kotane