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Mosaïque du triomphe de Neptune et les quatre Saisons de La Chebba

La mosaïque du triomphe de Neptune et les quatre Saisons est une mosaïque romaine datée du IIe siècle et découverte sur le site de La Chebba. Elle est conservée au musée national du Bardo dont elle constitue l'une de ses pièces maîtresses[1] en raison de son remarquable état de conservation et de la finesse de son exécution.

Mosaïque du triomphe de Neptune et les quatre Saisons de La Chebba
Mosaïque du triomphe de Neptune et les quatre Saisons de La Chebba
Mosaïque du triomphe de Neptune et les quatre Saisons de La Chebba
Type Mosaïque
Dimensions 4,90 m × 4,85 m[B 1].
Période IIe siècle
Culture Rome antique
Lieu de découverte Chebba
Conservation Musée national du Bardo
Signe particulier Inv. A 292
Fiche descriptive Fiche sur le site du musée.

Histoire et localisation

La mosaïque[2] fait partie des principales pièces exposées au musée national du Bardo.

Le site est situé à 10 km au sud de Mahdia[E 1] d'El Alia, au Sahel[A 1] - [G 1].

Il s'agit d'un pavement d'atrium dégagé lors de fouilles d'une villa située en bord de mer[B 1] par D. Novak et A. Epinat en 1902[A 1]. La mosaïque était dans une salle à colonnes[B 1] carrée et de 5,50 m de côté[G 1].

La mosaïque a été datée de la fin du règne d'Antonin le Pieux[F 1].

Description

Vue générale de la mosaïque.

Dès la découverte, l'œuvre a été considérée par Stéphane Gsell « d'une parfaite conservation et d'un excellent style »[G 2].

Personnage central

Au centre de l'œuvre figure, dans un médaillon, Neptune la tête nimbée et monté sur un quadrige traîné par quatre hippocampes. Il est presque nu et dans la force de l'âge, muni d'une chevelure et d'une barbe fournie[F 1]. Le dieu est musclé[E 2].

La divinité tient un trident et un poisson[B 1], un petit dauphin[F 1].

Le quadrige est conduit par un Triton et une Néréide[B 1], à demi dans l'eau[F 1].

Saisons

Les saisons sont représentées de manière chronologique[3]. Aux quatre angles figurent, sous des berceaux de feuillages[G 2] variés et des « médaillons ovales »[F 1], quatre figures féminines symbolisant les saisons : l'âge, les vêtements et leurs attributs sont différents. Le printemps est figuré par une « adolescente presque nue », l'été est représenté par une jeune fille nue. Une jeune femme drapée représente l'automne et l'hiver est figuré par une vieille femme couverte[B 1]. Des tiges de plantes entourent les personnifications des Saisons[E 2].

  • Le Printemps.
    Le Printemps.
  • L’Été.
    L’Été.
  • L’Hiver.
    L’Hiver.

Autres scènes

En liaison avec les Saisons[F 1] sont figurés également des quadrupèdes, « animaux emblématiques »[E 2], et des serviteurs qui accomplissent des travaux agricoles[4] : le cycle agricole tout entier est représenté[B 1].

Les animaux représentés sont un « lévrier pour le printemps, [un] lion pour l'été, [une] panthère (…) pour l'automne, [et un] sanglier pour l'hiver »[G 2].

  • Scène hivernale et sanglier.
    Scène hivernale et sanglier.
  • Scène estivale et lion.
    Scène estivale et lion.
  • Scène printanière (plantation), lévrier sur la droite, absent de la photo.
    Scène printanière (plantation), lévrier sur la droite, absent de la photo.

Interprétation

Interprétation locale d'une oeuvre hellénistique

La seconde moitié du IIe siècle est l'époque de « la floraison de la mosaïque africaine », basée sur un modèle hellénistique mais avec une déclinaison locale et des innovations[E 3].

Selon Yacoub, la mosaïque trouve son inspiration dans une peinture de voûte, et c'est « un chef-d’œuvre de composition solide et de science anatomique »[F 1].

La mosaïque de La Chebba constitue « un groupe homogène » avec la mosaïque d'Acholla représentant la même divinité et les œuvres découvertes dans la maison de la procession dionysiaque d'El Jem[B 2].

Association originale

Pour la classe sociale des riches propriétaires, le recours aux divinités marines et la représentation des travaux des champs était naturelle, il s'agissait des sources essentielles de revenus qu'étaient l'agriculture et le commerce maritime[F 1]. Neptune est la divinité fécondatrice de la nature dans le tableau[5] et de l'abondance[E 2].

Les représentations des saisons sont fréquentes dans divers types d'œuvre sont particulièrement nombreuses en Afrique romaine[6]. L'association de la divinité marine et des Saisons est « inhabituelle » : Neptune devient ainsi celui qui commande non seulement aux océans mais aussi aux rivières et fleuves, et est donc responsable du renouveau de la nature et des bonnes récoltes et le « maître des moissons ». Neptune a peut-être hérité d'un trait d'un dieu marin libyphénicien[F 2].

Notes et références

  1. « Triomphe de Neptune et les quatre Saisons », sur bardomuseum.tn (consulté le )
  2. A. 292.
  3. Parrish 1979, p. 281.
  4. Ben Abed-Ben Khedher 1992, p. 42.
  5. Yacoub 1993, p. 134.
  6. Parrish 1979, p. 279.
  • The mosaic of Neptune and the Seasons from La Chebba
  1. Ako-Adounvo 1971, p. iii.
  • Histoire générale de la Tunisie. Tome I. L'Antiquité
  • Les grandes découvertes d'époque romaine
    • De Carthage à Kairouan, 2000 ans d'art et d'histoire en Tunisie
      • La Tunisie antique
      • Splendeurs des mosaïques de Tunisie
      1. Yacoub 1995, p. 149.
      2. Yacoub 1995, p. 149-151.
      • Chronique archéologique africaine
      1. Gsell 1903, p. 294.
      2. Gsell 1903, p. 295.

      Voir aussi

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      Liens externes

      Articles connexes

      Bibliographie

      • Aïcha Ben Abed-Ben Khedher, Le musée du Bardo : une visite guidée, Tunis, Cérès, , 76 p. (ISBN 978-9973-700-83-4)
      • M'hamed Hassine Fantar, Samir Ouanallah et Abdelaziz Daoulatli, Le Bardo, la grande histoire de la Tunisie : musée, sites et monuments, Tunis, Alif, (ISBN 978-9938-9581-1-9).
      • (en) Gifty Ako-Adounvo, The mosaic of Neptune and the Seasons from La Chebba, .
      • Hédi Slim, Ammar Mahjoubi, Khaled Belkhodja et Abdelmajid Ennabli, Histoire générale de la Tunisie, vol. I : L'Antiquité, Paris, Maisonneuve et Larose, (ISBN 978-2-7068-1695-6). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
      • Hédi Slim et Nicolas Fauqué, La Tunisie antique : de Hannibal à saint Augustin, Paris, Mengès, , 259 p. (ISBN 978-2-85620-421-4). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
      • Mohamed Yacoub, Le Musée du Bardo : départements antiques, Tunis, Agence nationale du patrimoine, , 294 p. (ISBN 978-9973-917-12-6). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
      • Mohamed Yacoub, Splendeurs des mosaïques de Tunisie, Tunis, Agence nationale du patrimoine, , 421 p. (ISBN 9973-917-23-5). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
      • Paul Gauckler, Inventaire des mosaïques de la Gaule et de l'Afrique, II : Afrique Proconsulaire (Tunisie), Paris, (lire en ligne). pp. 34-35
      • (en) David Parrish, « Two mosaïcs from roman Tunisia : an african variation of the season theme », American Journal of Archaeology, vol. 83-3, , p. 279-285 (lire en ligne, consulté le ). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
      • Stéphane Gsell, « Chronique archéologique africaine », Mélanges de l'école française de Rome, vol. 23, , p. 273-317 (lire en ligne, consulté le ).
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