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Monuments de SĂ©ville

La ville de Séville, en Andalousie, a tenu tout au long de son histoire une place de choix dans les domaines politiques, économiques et religieux. L'importance de la ville et la richesse qui en a découlé ont attiré vers elles les meilleurs artistes, peintres, sculpteurs et architectes. Les musulmans, puis les autorités municipales, la couronne, l'Église, les nobles et les notables l'ont embellie, en y déposant les témoignages de leur puissance et de leur engagement en faveur de la cité. Le patrimoine monumental dont Séville est dépositaire est exceptionnel par sa qualité et son ampleur. Il fait de la capitale andalouse une des plus belles d'Europe.

Patrimoine religieux

Le rôle prééminent de Séville en matière ecclésiastique dans la péninsule remonte au Haut Moyen Âge, avec les personnages emblématiques de saint Léandre et saint Isidore, tous deux archevêques de la ville au VIIe siècle, qui ont assuré le rayonnement culturel et religieux de leur siège métropolitain. Avec le rétablissement de la dignité archiépiscopale de la ville au lendemain de la Reconquête, Séville redevient une ville phare dans l'univers religieux castillan. D'innombrables églises, couvents, chapelles, monastères, etc. ont depuis lors été bâtis, décorés et remaniés. Ils marquent de leur silhouette et de leur présence le paysage urbain de cette ville très religieuse[1].

La cathédrale et la Giralda

La Giralda

Établie sur l’ancienne grande mosquée almohade, la cathédrale Sainte-Marie de Séville fut construite sur ordre du chapitre à partir de 1402, en raison de l’état du temple musulman, rendu fragile par le tremblement de terre de 1356.

Elle conserve néanmoins une partie de la cour des ablutions, et surtout l’ancien minaret, la Giralda, symbole de la ville, et sommet de l’architecture almohade en Espagne.

Il s’agit d’un des grands sanctuaires de la Chrétienté. De style gothique tardif, l’édifice original a par la suite été doté de nombreux bâtiments annexes, de registres différents. Elle renferme par ailleurs une exceptionnelle collection d’œuvres d’art : tableaux, retables, autels, orfèvrerie, sculptures, ... Elle domine tout le quartier historique, et forme avec l’Alcázar, les Archives des Indes et le Palais archiépiscopal un des plus beaux ensembles urbains d'Espagne, s'étalant sur deux places : la Plaza Virgen de los Reyes et la Plaza del Triunfo.

Elle est depuis 1987 classée au Patrimoine mondial de l'Humanité par l'Unesco.

Les églises médiévales

L'Ă©glise de San Marcos

Après la Reconquête, Séville voit se développer un nombre croissant de paroisses. Au XIIIe siècle, la ville compte 24 églises paroissiales, plus que toute autre ville de la couronne. Ces lieux de culte sont établis dans d’anciennes mosquées, qui sont parfois démolies pour laisser place à de nouveaux sanctuaires.
Les dégâts causés par le tremblement de terre de 1356 amènent les autorités ecclésiastiques à entreprendre de nouvelles constructions, de style gothico-mudéjar.
Les caractéristiques de ces constructions du XIVe siècle sont leur plan à trois nefs, leur charpente en bois visible par l’absence fréquente de voûtements (souvent, seul le chœur est voûté), et un clocher de briques inspirés des minarets almohades.
De cette époque subsistent un certain nombre d’églises. Les remaniements survenus à l’époque baroque et après le tremblement de terre de Lisbonne de 1755, ont essentiellement affecté leur décoration et leur mobilier (autels, retables, peintures, pièces d’orfèvreries, …). Elles conservent pour la plupart leur caractère médiéval. On trouve les églises :

  • Omnium Sanctorum : fondĂ©e au XIIIe siècle après la reconquĂŞte de la ville, elle fut rebâtie au XIVe siècle. Souvent remaniĂ©e, elle a conservĂ© son architecture originelle, et son caractère mĂ©diĂ©val. La dĂ©coration intĂ©rieure a disparu après deux incendies au XXe siècle.
  • San AndrĂ©s : cette Ă©glise gothico-mudĂ©jare fut fondĂ©e au XIIIe siècle, après la reconquĂŞte, mais dut ĂŞtre en grande partie relevĂ©e au XIVe siècle, puis Ă  nouveau transformĂ©e en 1483.
  • San Esteban : bâtie au XVe siècle, elle a prĂ©servĂ© son aspect mĂ©diĂ©val, et ses beaux portails gothiques sculptĂ©s. Le clocher a dĂ» en revanche ĂŞtre rebâti après le tremblement de terre de Lisbonne, en 1755.
  • San Gil : construite au XIIIe siècle, elle conserve de cette Ă©poque le clocher, une des chapelles, la nef et le portail. Elle fut lĂ©gèrement remaniĂ©e au XVIIIe siècle.
  • San Isidoro : elle date de la seconde moitiĂ© du XIVe siècle. Elle a conservĂ© ses caractĂ©ristiques mĂ©diĂ©vales, quoiqu'au XVIIIe siècle la tour fut coiffĂ©e d’un clocher nĂ©oclassique.
  • San Julián : Ă©levĂ©e sur les fondations d’une ancienne mosquĂ©e durant la première moitiĂ© du XIVe siècle. Elle subit quelques rĂ©amĂ©nagements au XVe siècle. IncendiĂ©e en 1932, sa structure est restĂ©e intacte, mais sa dĂ©coration a pĂ©ri dans les flammes.
  • San Lorenzo : bâtie au XIVe siècle, vraisemblablement Ă  l’emplacement d’une ancienne mosquĂ©e, elle a subi de très importants remaniements Ă  partir du XVIe siècle. Seuls quelques corps d’édifices rappellent ses origines mĂ©diĂ©vales.
  • San Marcos : du Moyen Ă‚ge, elle a conservĂ© la structure, le clocher-minaret, et un beau portail gothico-mudĂ©jar en pierre sculptĂ©e. Les trois nefs sont sĂ©parĂ©es par des rangĂ©es de hautes arcades en fer Ă  cheval. Les trois incendies dont elle a souffert durant son histoire (le dernier durant la Guerre Civile en 1936) l’ont privĂ©e de sa dĂ©coration d’origine.
  • Santa Marina : il s’agit du type mĂŞme de l’église gothico-mudĂ©jare sĂ©villane du XIVe siècle. Elle est parvenue Ă  nos jours en excellent Ă©tat de conservation, très peu altĂ©rĂ©e par les remaniements baroques ou classiques.
  • San Pedro : construite Ă  partir de 1379, elle fut profondĂ©ment rĂ©amĂ©nagĂ©e aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles. La tour fut notamment couronnĂ©e d’un clocher au XVIe siècle. Elle renferme une grande quantitĂ© d’œuvres d’art.
  • San Sebastián : Ă©difiĂ©e au XVe siècle, dans le style gothico-mudĂ©jar, sur un ancien ermitage du XIIIe siècle. Il demeura jusqu'au XIXe siècle une simple chapelle, celle du cimetière de San Sebastián, hors les murs. Elle est aujourd'hui Ă©glise paroissiale du quartier El Porvenir.
  • San Vicente : construite au XIVe siècle, elle a nĂ©anmoins souffert de lourds remaniements dans les siècles postĂ©rieurs. De son origine mĂ©diĂ©vale, elle conserve la charpente de bois, et les rangĂ©es d’arcades ogivales qui sĂ©parent les trois nefs.
  • Santa Ana : construite Ă  Triana (rive droite) Ă  partir de 1276 sur ordre d’Alphonse X, c’est la plus ancienne Ă©glise paroissiale de la ville. De style gothique clunisien, et achevĂ©e au XIVe siècle, elle n’a pas souffert du tremblement de terre de 1356. NĂ©anmoins, elle fut plusieurs fois remaniĂ©e.
  • Santa Catalina : c’est une des Ă©glises les plus intĂ©ressantes de la ville. Elle fut bâtie durant la seconde moitiĂ© du XIVe siècle sur les ruines d’une mosquĂ©e. Elle a conservĂ©, en dĂ©pit des remaniements dĂ©coratifs, son allure mĂ©diĂ©vale. En 1929, le portail gothique de l’église Santa LucĂ­a fut plaquĂ© sur la façade.

Après les dramatiques pogroms de 1391, les trois synagogues de l'actuel quartier de Santa Cruz sont converties au culte catholique (Santa María la Blanca, Santa Cruz, San Bartolomé Nuevo). Elles ont depuis été détruites ou complètement restructurées.

Les églises des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles

Avec le développement du commerce avec les Indes, de nombreuses églises furent construites à Séville. Certaines ne faisaient que remplacer des édifices antérieurs, démolis pour laisser place à de nouveaux sanctuaires. D’autres étaient fondées par faire face à l’afflux de population. D’une architecture extérieure sobre mais souvent rehaussée de couleurs éclatantes, ces églises se caractérisent par une abondante et exubérante décoration intérieure, sous l’influence de la Contre-Réforme. Les autels, retables mais aussi parfois les éléments architecturaux sont revêtus d’une profusion d’éléments décoratifs : sculptures, dorures, boiseries, ... La quantité exceptionnelle d’œuvres d’art qu'elles renferment (sculptures sur bois, toiles de grands maîtres, …) témoignent d’une vitalité artistique exceptionnelle, alimentée par les trésors qui se déversent dans le port de la ville.

Aux XVIIe et XVIIIe siècles, les épidémies et surtout la crise économique frappent de plein fouet la capitale andalouse. En 1680, Cadix prend la tête du commerce avec les Amériques, en 1717, la Casa de Contratación, l’organisme chargé de gérer les échanges avec le Nouveau Monde, est transféré dans la ville rivale. Paradoxalement, c’est en ces temps de dépression que Séville connaît un apogée artistique, avec l’édification d’églises et de couvents, et des commandes d’œuvres d’art toujours plus nombreuses.

Au rang des plus illustres représentantes de cette époque glorieuse figurent les églises :

  • Église du Divin Sauveur : la plus grande Ă©glise paroissiale de SĂ©ville fut Ă©difiĂ©e entre 1674 et 1712. Elle est implantĂ©e Ă  l’emplacement de l’ancienne grande mosquĂ©e de l’époque omeyyade, Ă©levĂ©e au IXe siècle, dont il subsiste, entre autres, la cour des ablutions. Elle s’ouvre sur une majestueuse et Ă©lĂ©gante façade de brique Ă  reliefs sculptĂ©s en pierre. Elle est dominĂ©e par une coupole et abrite une quantitĂ© non nĂ©gligeable d’œuvres d’art.
  • La AnunciaciĂłn : construite entre 1565 et 1579 sur des plans de Hernán Ruiz II, elle fut d’abord occupĂ©e par les JĂ©suites, puis servit de chapelle Ă  l’universitĂ©. Elle se distingue par sa nef au plan inspirĂ© de la renaissance italienne, surmontĂ©e d’une coupole. Elle est dĂ©corĂ©e de peintures murales du XVIIIe siècle.
  • La Magdalena : il s’agit de l’ancienne Ă©glise San Pablo d’un couvent de dominicains, abandonnĂ© par ces derniers au XIXe siècle. Construite au XVIIIe siècle, elle est l’une des plus opulentes de la ville. Sa caractĂ©ristique la plus admirable est constituĂ©e par les peintures murales du XVIIIe siècle qui recouvrent les parois de l’édifice. Elle est par ailleurs dominĂ©e d’une coupole peinte ; le dĂ´me est couvert de tuiles vernissĂ©es.
  • San Luis de los Franceses : cette Ă©glise, dĂ©diĂ©e Ă  Saint Louis fut construite entre 1699 et 1730 par Leonardo de Figueroa. Elle est considĂ©rĂ©e comme un des chefs-d’œuvre du baroque sĂ©villan. La façade comme l’intĂ©rieur sont d’une incroyable richesse architecturale et dĂ©corative. Elle renferme une quantitĂ© impressionnante d’œuvres d’art de toutes sortes, dont un portrait de Saint Louis par Zurbarán. La coupole est un des fleurons de l’édifice.
  • San Nicolás : elle fut construite au XVIIIe siècle, selon les canons du nĂ©oclassicisme, et inaugurĂ©e en 1758. NĂ©anmoins, la dĂ©coration intĂ©rieure est clairement baroque. Les Ĺ“uvres d’art y sont prĂ©sentes en quantitĂ© : la totalitĂ© des parois de l’édifice est occupĂ©e par des retables, d’artistes divers.

Les hospices

Patrimoine civil

De par son importance économique et politique, Séville a joué un rôle de premier ordre dans l’histoire du pays. La monarchie, les institutions locales, l’Église, mais aussi les grandes familles aristocratiques et les notables locaux l’ont marqué de leur empreinte, en faisant bâtir d’innombrables maisons nobles et palais qui ont contribué à l’embellissement de la cité.

Les palais

Parmi les plus spectaculaires Ă©difices civils de la ville se distinguent plusieurs palais :

Cour des Demoiselles de l'Alcázar
Façade du Palais de San Telmo
Patio principal de la Casa de Pilatos
  • les Reales Alcázares, propriĂ©tĂ© de la ville, figurent toujours au rang des demeures royales. Les diffĂ©rents palais qui le composent furent bâtis par les rois Alphonse X, Alphonse XI, Pierre Ier et Charles Quint, puis embellis et amĂ©nagĂ©s sous leurs successeurs. ImplantĂ©s Ă  l’emplacement de l’ancien palais des gouverneurs musulmans de la ville, dont ils conservent quelques vestiges (les murailles notamment), ils constituent un vĂ©ritable panorama de l’architecture espagnole du Moyen Ă‚ge et du XVIe siècle : constructions gothiques, mudĂ©jares, renaissance se mĂŞlent harmonieusement, aux cĂ´tĂ©s de jardins rĂ©putĂ©s pour leur beautĂ©. Ce monument a Ă©tĂ© classĂ© au Patrimoine mondial de l’HumanitĂ© par l’Unesco en 1987[2].
  • Casa de Pilatos : bâtie au XVIe siècle, cette demeure seigneuriale est considĂ©rĂ©e comme le plus parfait tĂ©moignage du genre Ă  SĂ©ville et comme le prototype du palais andalou. Sa construction fut dĂ©cidĂ©e par don Pedro MartĂ­nez, Adelantado Mayor de AndalucĂ­a (le plus haut reprĂ©sentant de la Couronne en Andalousie), et sa femme, Catalina de Ribera, puis menĂ©e Ă  bien par leur fils, don Fadrique. OrganisĂ©e autour de patios et jardins, la demeure se distingue par sa très riche dĂ©coration, son architecture hybride mĂŞlant les styles gothique, mudĂ©jar et renaissance, et ses collections archĂ©ologiques romaines, en provenance d’Itálica.
  • Palais archiĂ©piscopal : il s’agit de la rĂ©sidence officielle des archevĂŞques de SĂ©ville et de leur administration. Construit au XVIIIe siècle Ă  l’emplacement d’un palais mĂ©diĂ©val, il constitue un des beaux tĂ©moignages de l’architecture baroque locale. Les pièces maĂ®tresses en sont la façade, ornĂ©e d’un portail sculptĂ© de grande qualitĂ©, et l’escalier monumental.
  • Palais de San Telmo : la construction de ce vaste palais commença en 1682, afin d’accueillir l’École de Marine, placĂ©e sous la protection de Saint Elme, patron des navigateurs. RĂ©amĂ©nagĂ© au XVIIIe siècle, il passe en 1844 Ă  la famille des Ducs de Montpensier. C’est l’un des fleurons de l’art baroque sĂ©villan, dotĂ© d’immenses jardins. Il est aujourd’hui le siège de la PrĂ©sidence du Gouvernement andalou.
  • Palacio de las Dueñas : rĂ©sidence de la famille des Ducs d’Albe, ce grand palais seigneurial est un ensemble de constructions de styles gothique, mudĂ©jares et renaissance, datant des XVe et XVIe siècles, puis rĂ©amĂ©nagĂ©s par la suite. Il s’ordonne autour de jardins et de patios, et renferme une importante collectios d’œuvres d’art.
  • Palais de la comtesse de Lebrija : demeure seigneuriale construite aux XVe et XVIe siècles, pour la famille de la comtesse de Lebrija, qui n'en est plus propriĂ©taire. Il abrite une des plus belles collections de pièces archĂ©ologiques romaines d’Andalousie (mosaĂŻques, marbres). Comme la plupart des palais sĂ©villans, l’architecture et la dĂ©coration mĂŞlent des Ă©lĂ©ments mudĂ©jars, gothiques, renaissance et baroques.

Autres monuments remarquables

D’autres monuments remarquables par leur architecture, leur décoration ou leurs dimensions sont également répartis à travers la ville :

Arènes de Séville
Caños de Carmona, vestiges de l'antique aqueduc
  • l' HĂ´tel de ville de SĂ©ville : c’est un Ă©difice plateresque, entamĂ© au XVIe siècle, sur les fondations du monastère de San Francisco. Cette rĂ©alisation de la renaissance ne fut jamais achevĂ©e. Ă€ la fin du XIXe siècle, au moment de l’amĂ©nagement de la plaza Nueva, il fut dĂ©cidĂ© de construire un nouveau bâtiment nĂ©o-classique, qui fut adossĂ© Ă  l’ancienne façade du XVIe siècle, donnant sur la place San Francisco.
  • Archivo General de Indias : face au dĂ©veloppement du commerce avec les Indes, Philippe II dĂ©cide de fonder en 1572 une bourse de commerce : la Casa Lonja de Mercaderes. DessinĂ© par Juan de Herrera, l’édifice sobre de style renaissance commença Ă  ĂŞtre utilisĂ© dès 1598 ; les travaux se prolongèrent nĂ©anmoins jusqu’au milieu du XVIIe siècle. Sur dĂ©cision de Charles III, il abrite depuis 1785 les archives des Indes, Ă  savoir la documentation de la Couronne en relation avec la conquĂŞte de l’AmĂ©rique, et l'exploitation du Nouveau Monde sous l’Empire espagnol.
  • Caños de Carmona et temple romain : seuls vestiges visibles de l’Hispalis romaine. Il s’agit respectivement des restes d’un aqueduc romain (restaurĂ© sous les Almohades, puis dĂ©truit en 1912), et de trois colonnes d’un ancien temple romain de l’époque d’Hadrien vraisemblablement dĂ©diĂ© Ă  Hercule. Deux autres colonnes de cet ensemble ont Ă©tĂ© transportĂ©es sur la Alameda de HĂ©rcules.
  • Plaza de Toros de la Real Maestranza de CaballerĂ­a de Sevilla : les arènes de SĂ©ville, appartenant Ă  un ancien ordre de chevalerie (la Real Maestranza de CaballerĂ­a), sont les plus anciennes d’Espagne, après celles de Ronda. Elles furent Ă©levĂ©es Ă  compter du XVIIIe siècle, mais des difficultĂ©s de financement prolongèrent longtemps les travaux. Elles sont de style baroque sĂ©villan.
  • Real Fábrica de Tábacos : l’édifice abrite aujourd’hui le rectorat et les facultĂ©s littĂ©raires et de droit de l’universitĂ© de SĂ©ville. Construit au XVIIIe siècle (entre 1728 et 1763), cet immense monument (le plus vaste d’Espagne, après l’Escorial) mĂŞlant les styles baroque et classique, fut conçu Ă  l’origine pour accueillir la fabrique royale de tabac, activitĂ© qui se poursuivit dans ces murs jusqu’au lendemain de l’Exposition ibĂ©ro-amĂ©ricaine de 1929.
  • Hospital de las Cinco Llagas : Catalina de Ribera fonde au XVIe siècle un hospice pour les nĂ©cessiteux. Après sa mort est entamĂ©e la construction d’un gigantesque hĂ´pital, disposĂ© autour de patios et d’une chapelle centrale. Cette Ĺ“uvre de la Renaissance andalouse a conservĂ© sa fonction hospitalière jusqu’au XXe siècle, puis fut fermĂ© en raison de son Ă©tat de dĂ©labrement. RestaurĂ©, il abrite aujourd’hui le Parlement rĂ©gional andalou.
  • HĂ´tel Alfonso XIII : construit dans les annĂ©es 1920 Ă  l'occasion de l'Exposition ibĂ©ro-amĂ©ricaine, il est un splendide exemple d'architecture rĂ©gionaliste, très influencĂ©e par l'art mudĂ©jar. Il reprĂ©sente le fleuron de l'hĂ´tellerie andalouse.
  • Théâtre Lope de Vega : construit Ă  l'occasion de l'Exposition ibĂ©ro-amĂ©ricaine, il prĂ©sente une belle architecture nĂ©o-baroque. Il est aujourd'hui un des hauts lieux de la vie culturelle locale.
  • Théâtre de la Maestranza : Ă©difiĂ© Ă  l'occasion de l'Expo 92, il constitue une des toutes premières scènes d'opĂ©ra en Espagne. Son architecture, rĂ©solument moderne, intègre des Ă©lĂ©ments des anciens arsenaux de la ville.
  • Corral del Conde: bâtiment historique expressif de l'architecture populaire sĂ©villane.

Patrimoine militaire

L’enceinte fortifiĂ©e entourait une surface de 300 hectares, sur un pĂ©rimètre de 6 kilomètres, ce qui en faisait une des plus Ă©tendues d’Europe. HĂ©rissĂ©s de 150 tours et ponctuĂ©s de douze portes, les remparts servaient Ă  se protĂ©ger des agresseurs, mais aussi des crues du fleuve. Ils furent Ă©levĂ©s en 1023 par le roi Abud-Qasim-Musammad ben Abbad, après que l’ancienne muraille eut Ă©tĂ© dĂ©truite par le calife Abd al-Rahman III au Xe siècle. RenforcĂ©s au XIIIe siècle par les Almohades puis par les chrĂ©tiens, ils furent dĂ©molis en 1861. Il ne subsiste plus guère que quelques traces de ces installations militaires, les plus importants Ă©tant :

La tour de l'Or
Plan des remparts au XVIIe siècle
La muraille longeant la Macarena
  • Muraille de la Macarena : au nord du centre historique, le long du district de Macarena. Partant de la porte Ă©ponyme, ce tronçon se prolonge sur quelques centaines de mètres et conserve plusieurs tours et une autre porte, la porte de Cordoue ;
  • la Torre del Oro : cette tour de plan dodĂ©cagonal, implantĂ©e au bord du fleuve, fut bâtie en 1221, et rattachĂ©e Ă  la muraille de la ville. Elle abrite aujourd’hui un musĂ©e naval. C'est avec la Giralda un des symboles de la ville.
  • la Torre de la Plata : appartenant Ă  la muraille, cette tour octogonale fut construite au XIIIe siècle, par les Almohades.
  • Par ailleurs, d’autres tours et pans de rempart ont Ă©tĂ© conservĂ©s, et se sont fondus dans les constructions postĂ©rieures. Ainsi, l’on peut aisĂ©ment suivre le tracĂ© de la muraille entre l’Alcázar et la tour de l’Or, oĂą sont visibles des restes de fortifications dans les rues, entre les bâtiments d’habitation, ou derrière la Torre de la Plata. Des vestiges significatifs ont d'autre part Ă©tĂ© mis au jour le long de l'UniversitĂ©, lors des travaux de construction d'une station de mĂ©tro[3].

Références

  1. Les sources de ce chapitre sont deux sites de confréries religieuses ayant mis en ligne des descriptions très fournies et documentées des différents édifices religieux de la ville : http://www.rafaes.com/templos.htm et http://www.conocersevilla.org/templos/?st=2, tous deux en espagnol. Pour la période médiévale, consulter par ailleurs : Historia de Sevilla, La ciudad medieval, de Miguel Angel Ladero Quesada
  2. Voir le Site internet de l'Alcázar
  3. Pour davantage d'informations, consulter les sites internet : Castillosnet.org, base de données relative aux châteaux et fortifications et un site personnel très documenté, tous deux en espagnol
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