Montée du Gourguillon
La montée du Gourguillon est une voie publique des pentes de la colline de Fourvière dans le 5e arrondissement de Lyon, en France. Reliant les actuels quartiers de Saint-Jean et Saint-Just, elle date de la période romaine lorsqu'elle reliait la ville haute et les quartiers fluviaux des bords de Saône et les canabae en Presqu'île.
Montée du Gourguillon
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Situation | ||
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Coordonnées | 45° 45′ 31″ nord, 4° 49′ 29″ est | |
Ville | Lyon | |
Arrondissement | 5e | |
Quartier | Sur la colline de Fourvière, entre Saint-Jean et Saint-Just | |
Début | Place de la Trinité | |
Fin | Place des Minimes | |
Morphologie | ||
Type | rue | |
Longueur | 400 m | |
Histoire | ||
Création | époque romaine | |
Protection | Site du centre historique Site sauvegardé Site du patrimoine mondial |
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GĂ©olocalisation sur la carte : Lyon
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Dans sa partie basse se trouve la place de la Trinité et le Café du Soleil, particulièrement célèbres puisqu'ils sont le décor traditionnel du castelet de Guignol.
Étymologie
Le nom de Gourguillon proviendrait (selon différentes sources) :
- du latin gurgulio qui signifie gorge[1];
- de latin gurges sanguinis, par allusion au sang des martyrs de 177 qui aurait coulé du haut de la colline[2].
- d'une onomatopée issue du bruit « des eaux de pluie qui s'y engouffrent »[3].
Selon le dictionnaire Le Littré de la Grand'Côte, *gourguillon désigne « le charançon du pois - De curculionem »[4].
La rue
La montée du Gourguillon a une longueur de 400 mètres pour un dénivelé de 53 mètres, ce qui représente une pente d'un peu plus de 13,25 % en moyenne. La rue est entièrement pavée et sans trottoir du bas jusqu'à son intersection avec la montée des Épies et possède à intervalles réguliers tous les dix mètres environ de petites marches sur toute la longueur de la chaussée. La rue est piétonne mais les riverains peuvent cependant y circuler et de nombreuses voitures y sont garées.
Cette rue peu connue des lyonnais est une des plus anciennes rues de Lyon avec ses pavés, ses maisons médiévales du XVe siècle dont les fenêtres sont ornées d'animaux fantastiques et grotesques. Des maisons à pans de bois, très rares à Lyon, sont visibles dans l'impasse Turquet, une rue perpendiculaire au Gourguillon. La ruelle s'appelle au Moyen Âge « Beauregard » en raison de la vue qu'elle offre sur Lyon.
Au numéro 2 de la rue, s'ouvre une traboule privée vers la montée du Chemin-Neuf. Au milieu de la montée, se trouve la place Beauregard à l'emplacement d'un léger élargissement de la place à l'embranchement des escaliers de la montée des Épies. Outre cette montée des Épies qui s'ouvre sur la gauche en montant par de longs escaliers sur le flanc de colline descendant à Saint-Georges, on trouve plus bas la rue Armand-Caillat qui descend rejoindre la montée des Épies.
À son extrémité, la montée du Gourguillon se divise en deux voies presque diamétralement opposées : un escalier qui mène sur la rue des Farges, devant le lycée de Saint-Just dans la continuité de l'axe de la rue, et l'autre qui est la continuation du haut de la montée goudronnée, bordée de trottoirs qui rejoint après un virage à épingle à cheveux la montée du Chemin-Neuf.
Histoire
La rue est un cheminement naturel, qui sera aménagée durant la période gallo-romaine[5], pour monter sur la colline de Fourvière du côté de Saint-Just depuis le Vieux-Lyon qui forment les deux centres anciens de la ville, Fourvière, le centre élevé de la cité antique de Lugdunum qui périclite dès la fin de l'Antiquité au profit du Vieux-Lyon, sur les quais de la Saône. Elle fut l'unique accès ouest de Lyon, jusqu'au XVe siècle[5].
C'est dans cette rue que le , un mur sur lequel des curieux s'étaient installés s'effondra sur le cortège du pape Clément V qui venait d'être couronné pape dans la basilique Saint-Just et du roi de France Philippe le Bel. Cet accident fit douze morts dont le frère du pape et le duc Jean II de Bretagne[5]. De nombreux témoignages de l'époque relatent que, à la suite de cet accident qui entraîna également la chute du souverain pontife, le pape perdit sa tiare dont une pierre précieuse (probablement un diamant d'une grande valeur) se descella dans le choc et fut ensevelie sous les gravats. Malgré de nombreuses recherches, on ne la retrouva jamais[5] - [6].
Au Moyen Âge, se trouvait en haut de la montée du Gourguillon la porte de l'enceinte de la ville face à Saint-Just qui était un hameau indépendant.
LĂ©gende
D'après la légende, après les persécutions de 177, le sang coula tellement à travers le Gourguillon qu'il en rougit l'Arar à un point tel que les observateurs la surnommèrent « Sagona », du latin Sanguinis, qui se transforma ensuite en Saône.
Accessibilité
- Ce site est desservi par la station de métro Vieux Lyon - Cathédrale Saint-Jean et la station de funiculaire Minimes - Théâtres Romains.
- Stations Vélo'v : Saint-Jean - Théâtres romains
Notes et références
- Site patrimoine-lyon.org, page sur la montée du Gourguillon, consulté le 13 juin 2020
- Louis Maynard, Rues de Lyon, avec indications de ce qu'on peut y remarquer en les parcourant, éditions des traboules, Montée du Gourguillon
- FĂ©lix Benoit, Lyon secret, Ă©ditions des Traboules, 1993, (ISBN 2-9505037-3-X), p. 68
- Nizier du Puitspelu, Le Littré de la Grand'Côte, Notice sur Gourguillon
- Ferrero, Claude., Guide secret de Lyon et de ses environs, Éd. "Ouest-France, dl 2010, 143 p. (ISBN 978-2-7373-5089-4 et 2737350891, OCLC 762870690, lire en ligne)
- Alfred Magin, Histoire de France depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, Delagrave, (lire en ligne), p. 40, consulté le 13 juin 2020.